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 La musique fait danser les consciences | Arthur & Theodora

Theodora Sheffield
Theodora Sheffield
◦ Dame de compagnie ◦
Lettres envoyées : 62
Age : 20 ans
Nationalité : Anglaise
Statut marital : Célibataire
Métier/Occupation : Dame de compagnie d'Esther Somerset
Classe sociale : Petite bourgeoisie
Rêve(s) : Devenir chanteuse d'Opéra sous le nom de Theodora Shield
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La musique fait danser les consciences | Arthur & Theodora /
Mar 26 Juil - 23:30

 

La Musique fait danser les Consciences
◦ With. Arthur Gilderstone ◦


12 Avril 1816 Les mondanités étaient une chose à laquelle elle tendait à s’habituer. Les choses avaient su prendre un tournant différent en cette année. Esther n’était plus un oisillon qu’il fallait préserver dans le nid, non. Epaulée de son père et de son frère, elle était désormais fortement encouragée à participer aux différentes soirées qui pouvaient avoir lieu au sein de bien des demeures. Les grands noms envoyaient leur carton d’invitation et les Somerset, bien souvent, répondaient présent. Theodora aurait juré ressentir un certain empressement dans les manières de lord Somerset. Si elle concevait l’envie de voir sa fille prendre place dans le Monde, elle restait persuadée qu’Esther avait plus d’une année pour agir. Pour autant, elle n’allait pas l’en blâmer, silencieusement désireuse de se voir libérée, elle aussi, de son engagement pour mieux voler de ses propres ailes.

Ce soir-là, le comte de Nottingham avait su organiser une soirée au sein de leur demeure. Contrairement aux bals habituels, il avait souhaité organiser une soirée musicale durant laquelle les participants ne seraient autres que les débutantes elles-mêmes. Ainsi, les demoiselles pourraient faire preuve de leur talent à bien des égards et de bien des manières afin de convaincre des prétendants qui hésiteraient encore à les séduire. Une manière bien étrange mais bien plaisante de tenter de s’attirer les faveurs de nouveaux hommes.

Toute de blanc vêtue, célibataire issue de la petite bourgeoisie et jouissant du nom des Somerset pour garantie, Theodora suivait Esther comme son ombre, évoluant dans les divers cercles. Elle avait su reconnaître Philip Anderson qui s’était offert pour mission de l’accaparer une grande partie de la soirée, la poussant à manquer ses devoirs. Ce fut d’ailleurs parce qu’elle répondait poliment au gentilhomme qui lui garantissait qu’elle se devait de goûter le produit viticole de sa famille qu’elle ne sut voir un jeune homme en grande discussion avec Esther, l’encourageant vivement à monter sur cette scène. Trop vivement, peut-être. La demoiselle était timide, réservée, ne sachant que très peu comment agir ou réagir quand les projecteurs se braquaient sur elle. Le regard perdu, la demoiselle cherchait celle qui se devait d’être en sa compagnie en tout temps pour mieux obtenir son aide. S’excusant hâtivement auprès du bourgeois, elle s’avança vers sa maîtresse. « Enfin, vous voilà, miss Somerset. Veuillez m’excuser cette absence impromptue… Vous connaissez monsieur Anderson, il n’aspirait qu’à m’entendre chanter. » C’était faux, bien qu’elle savait qu’il apprécierait toujours autant ce talent qu’elle avait. L’homme aux côtés d’Esther sembla intrigué, l’encourageant à nouveau à monter sur scène. « Oh, mylord, vos me flattez… Mais je me dois de concéder ma place à ces jeunes filles de bonne famille… Mais puisque vous insistez, je me dois de vous offrir un Ave Maria. » Esther semblait perdue avant de comprendre quel manège elle jouait. Sur ses lèvres, Theodora pouvait lire le remerciement qu’elle lui adressait, disparaissant rapidement dans la foule tandis qu’elle montait sur l’estrade.

Souriant poliment à l’assemblée qui s’était tournée vers elle, un silence se faisant doucement, comme attendant son œuvre, elle s’était dirigée vers l’un des musiciens, quatre d’entre eux venant s’installer avec leurs cordes pour mieux l’accompagner. Toisant la petite assemblée, Theodora laissa la musique l’envahir, la saisir comme elle pouvait la vire au travers de chacune de ses cellules. Ça ne pouvait être aussi saisissant que lorsque qu’elle avait eu l’opportunité de chanter à l’Opéra. Mais c’était les mêmes sensations. Le même sentiment intérieur. Celui de laisser sa voix la transcender. Aussi, dès lors que les premières vocalises du Laudate Dominum se firent entendre, elle sut que son auditoire serait convaincu.

A la fin de sa prestation, quelques applaudissements se firent entendre, acclamant le talent de la demoiselle qu’il exécuta une révérence. Certains cherchaient peut-être déjà son chaperon pour mieux lui être présentée… Les pauvres, s’ils savaient… Quittant l’estrade, partant en quête d’Esther, ce fut sur la terrasse bien moins fréquentée qu’elle chercha la demoiselle, incapable de la trouver.
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Arthur Gilderstone
Arthur Gilderstone
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Re: La musique fait danser les consciences | Arthur & Theodora /
Jeu 28 Juil - 18:37

 

La Musique fait danser les Consciences
◦ With. Theodora Sheffield ◦


12 Avril 1816 J'ai ce soir répondu présent à l'invitation du Comte de Nottingham. J'apprécie l'art sous toutes ses formes, et si le théâtre a ma prédilection, c'est la musique qui actuellement a la plus grande popularité auprès de mes contemporains et de mon cercle social.

La musique, c'est presque du théâtre, lorsqu'on y ajoute du chant ou de la danse. Il y a une recherche d'expression artistique par le corps qui se rapproche de l'expression théâtrale, sans compter que l'art du théâtre de l'Antiquité alliait à la fois les déclamations, le pantomime, le chant, la musique et la danse. Dans ces conditions, la musique et le chant sont véritablement de petits morceaux de théâtre, n'est-ce pas ?

Dans le cas présent, les représentations vont être données par des jeunes femmes qui ne sont pas des professionnelles des arts. L'art amateur reste de l'art, sans compter que c'est toujours l'occasion de découvrir de nouveaux talents que le public n'a pas encore découvert – et que le public ne découvrira probablement jamais, dans le cas de jeunes nobles qui restreindront leurs représentations à l'attention de leur cercle social privé. Si d'aventure l'une d'entre elles souhaite se lancer dans une carrière professionnelle, j'envisagerai sans doute de la soutenir par mon mécénat.

Malheureusement, ce genre de soirée offre également un terrain propice pour poursuivre de manière trop assidue de jeunes filles à marier. Certaines vont sans doute y trouver leur compte, rencontrant ainsi l'esthète qui deviendra leur époux légitime. Mais d'autres hélas, comme cette jeune brune timide qu'un certain Monsieur Anderson ne lâche pas d'une semelle, souffrent d'un trop-plein d'intérêt de la part de prétendants trop insistants.

La brune sort de mon champ de vision tandis que j'adresse quelques mots de félicitations à une jeune pianiste, douée sans être excellente, néanmoins loin d'être mauvaise. Puis le silence s'installe à nouveau. Je me tourne vers la petite estrade qui a été montée dans un coin de la pièce. J'y reconnais la jeune brune de tout à l'heure.

Les notes de l'accompagnement s'égrènent doucement, puis sa voix envahit l'air.

Il n'y a qu'un seul mot pour la décrire : angélique.

À peine sa voix s'éteint-elle que je me mets à applaudir bruyamment, entraînant le reste de la foule avec moi. Voilà qui devrait occuper Monsieur Anderson suffisamment longtemps pour que je puisse éloigner la jeune demoiselle – Miss Sheffield si j'ai bonne mémoire – et lui offrir quelque temps de répit social, ainsi que mes compliments.

Je la vois se diriger vers la terrasse et la suit. Je saisis au passage deux coupes de champagne sur un plateau, puis m'engage dans l'air frais du dehors. Je veille à ne pas me rapprocher trop près d'elle afin de ne pas la mettre mal à l'aise, et j'évite également de rester entre la porte-fenêtre et elle. Ce n'est pas convenable pour un homme, de couper toute voie de retraite à une femme – qui plus est lorsque celle-ci est célibataire.

Poliment, je tends une des coupes de champagne dans sa direction tout en souriant.

- J'ai beaucoup apprécié votre interprétation et je tiens à vous féliciter pour cela. La pureté du timbre de votre voix est véritablement exceptionnel, et le cantique que vous avez choisi d'interpréter la met parfaitement en valeur. À moins que cela ne soit votre voix qui mette en valeur le cantique.

Je m'appuie à la balustrade de la terrasse, restant à environ six pieds d'elle afin de respecter sa sensibilité ainsi que les conventions sociales.
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Re: La musique fait danser les consciences | Arthur & Theodora /
Mar 20 Sep - 17:56

 

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◦ With. Arthur Gilderstone ◦


12 Avril 1816 Esther pouvait grandement s’estimer chanceuse. La dévotion de sa demoiselle de compagnie était si grande qu’elle acceptait volontiers de se jeter dans la fosse aux lions pour mieux la servir, pour mieux la soulager de cette angoisse naissante qu’un gentilhomme avait voulu faire naître en elle, la poussant à s’enfuir même. Theodora avait pu, alors, faire ce qu’elle savait faire de mieux, ensorcelant l’assemblée de sa voix, de ce don qu’elle avait eu quand de douces et bonnes fées s’étaient penchées sur son berceau. Orpheline, oui, mais pas moins talentueuse. Applaudie avec un enthousiasme certain, elle avait salué son auditoire, se remémorant la clameur qui résonnait encore dans ses oreilles quand son chant s’était tu entre les murs de l’Opéra. Puis, humble par ce statut qu’elle occupait, elle avait laissé place à la suivante, se faufilant le plus discrètement possible entre les convives pour mieux rejoindre l’extérieur, là où peu sauraient la trouver, là où on ne l’accuserait pas de tenter de voler la vedette à mieux nées qu’elle.

Soupirant doucement, elle avait posé ses mains sur le rebord de pierre qu’offrait le large balcon de la terrasse, les yeux rivés vers les jardins de la demeure des Finch. Aspirait-elle à ce monde ? Parfois, oui. Comment ne pas être attiré vers la lumière, vers les richesses et les manières, quand elle pouvait parfois y goûter légèrement. Et pourtant, son avenir, elle le voyait tout autre. Theodora souhaitait chanter, souhaitait s’aventurer vers la douloureuse voie que prenaient les artistes, acceptant même de s’abaisser à une condition sociale qui était inférieure à la sienne. Peut-être les rares amis qu’elle avait su se faire au sein de la Noblesse sauraient lui épargner le besoin de se trouver un mécène… Mais elle ignorait comme les gens pouvaient oublier un nom s’il n’était plus de leur monde. A l’instant même où elle passerait ce cap, elle deviendrait une inconnue, pour tous.

Pinçant les lèvres, elle perçut quelques pas derrière elle, le regard d’azur se tournant légèrement vers cette source de bruit qu’elle ne connaissait pas. Serait-ce Philip Anderson ? Le bourgeois la cherchait en tout temps, souhaitait capter son attention, désirait lui parler à chaque bal, à chaque soirée. Mais en celui qui s’avançait, elle ne reconnu nullement les traits du bourgeois viticole. Les mèches blondes encadraient un visage doux au sourire franc et quand elle perçut son geste, cette main lui présentant une coupe de champagne, ce fut tout naturellement qu’elle s’en était saisie, comme pour mieux le décharger d’un poids. Alors, elle l’écouta tandis qu’il la complimentait. Le sourire contagieux du jeune homme et son enthousiasme non feint au fur et à mesure qu’il décrivait ce qu’il avait su percevoir de la prestation de la jeune femme la poussait à piquer un fard doucement rosé. Par la posture qu’il adopta, elle devina qu’il souhaitait voir la conversation s’ouvrir et n’était pas venu que pour la couvrir d’éloge aussi, s’inclinant dans une demi-révérence pourtant très respectueuse, elle sourit de plus belle. « Vos compliments ne peuvent que toucher la novice que je suis, mylord. Je suis heureuse de constater que mon intention a su être perçue comme je le souhaitais. Ma voix ne saurait être autre chose qu’un accompagnement pour ces textes qui sont d’ores et déjà sacrés. Mais je suis flattée de constater qu’elle aura su vous plaire. Je dois confesser avoir durement travailler mes gammes pour parvenir à un tel résultat. » Elle hocha la tête avec une modestie certaine, appuyant sur l’effort de la pratique plus que sur le don naturel qu’elle possédait.

A y regarder à deux fois, elle devait le confesser : ce visage ne lui était pas inconnu. Aurait-elle été présente lors de la présentation de ce gentilhomme à sa maîtresse, miss Somerset ? C’était certainement cela… Et pourtant, le nom de l’homme qui se tenait face à elle lui était inconnu, n’ayant pas été imprimé dans sa mémoire. Voilà de quoi créer une gêne certaine si elle se faisait prendre, non ? En même temps, le gentilhomme s’était adressé à elle sans même chercher à lui être présenté donc avait-elle réellement reproche à se faire ? « Votre oreille semble meilleure que celle d’une grande majorité… Pratiquez-vous, vous-même, la musique ? » Mieux valait s’en tenir à ce sujet, n’est-ce pas ?
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Re: La musique fait danser les consciences | Arthur & Theodora /
Ven 23 Sep - 9:12

 

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12 Avril 1816 Je lui trouve l'air presque surpris lorsqu'elle saisit la coupe que je lui tends. Peut-être s'attendait-elle à voir un autre que moi. Je ne saurais dire si elle est déçue ou soulagée. Néanmoins, sa révérence et ses remerciements indiquent qu'elle est disposée à poursuivre la conversation. Son humilité me touche.

- Votre travail vocal a réellement porté ses fruits. Il fait ressortir les qualités innées de votre voix et leur permet de développer leur plein potentiel.

Me rendant compte que j'ai oublié de lui rappeler mon nom – n'ayant été que rapidement présenté au milieu du chaos social ambiant – je lui tends ma main :

- Lord Arthur Gilderstone. Je suis déjà venu à plusieurs événements organisés par la famille Somerset, mais nous n'avions encore jamais eu l'occasion vous et moi d'échanger plus que de rapides salutations. Miss Sheffield, si je ne me trompe ?

Je souris lorsqu'elle m'interroge sur mes propres pratiques musicales. C'est assez rare que quelqu'un se préoccupe de ce que moi, je sais faire, comme expression artistique. Les conventions veulent que les femmes soient des artistes domestiques et les hommes, des gestionnaires – à l'exception, assez hypocrite, des artistes hommes professionnels. Tandis qu'une femme professionnelle des arts ne sera jamais considérée pour son art, mais plutôt, pour les autres agréments domestiques qu'elle peut offrir en-dehors de ses activités professionnelles. C'est une injustice qui me préoccupe dans que je ne parvienne vraiment à y trouver de solution. Peut-être qu'un jour je rencontrerai quelqu'un qui pourra apporter de l'eau au moulin de mes idées.

- Je ne pratique pas énormément la musique, à mon grand regret. Je touche un peu au violon, mais le manque de pratique fait de moi un piètre musicien. Mon temps est principalement dévolu à la gestion de mon domaine et à mes engagements au Parlement. J'ai également tendance à préférer le délassement physique durant mon temps libre, ce qui ne me laisse hélas que peu d'occasions de pratiquer mes propres gammes. Je me contente principalement d'apprécier le travail musical d'autres que moi, à défaut de faire démonstration du mien.

Ma fierté fraternelle a envie de mettre en avant les compétences de mes sœurs, mais quelque chose me dit que ce serait inconvenant. La question de la demoiselle Sheffield portait sur mes propres compétences, après tout. De plus, je n'ai pas envie de parler des qualités de mes sœurs sur le même ton que d'autres mettent en avant les qualités de leurs chiens ou de leurs chevaux. Elles sont ma famille, pas mes possessions.
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Re: La musique fait danser les consciences | Arthur & Theodora /
Lun 3 Oct - 1:02

 

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◦ With. Arthur Gilderstone ◦


12 Avril 1816 Elle ne pouvait qu’apprécier entendre que son travail avait su amener des résultats plus que satisfaisants. Après tout, qu’importait le diamant s’il était brut : C’était le travail de l’orfèvre qui finissait par lui donner une valeur véritable et un aspect des plus appréciés. L’homme qui se trouvait face à elle avait su relever cela sans omettre de mentionner l’aspect inné de son talent. Le sourire de la brunette s’était élargi à mesure qu’il parlait, acquiesçant à chacun de ses mots sans même qu’elle n’ait besoin d’ouvrir ses lèvres. Voilà une compagnie qui saurait lui être appréciable pour cette soirée, c’était une certitude.

L’homme, se rappelant les convenances, prit soin de lever le voile sur son identité. Lord Arthur Gilderstone. Comte de Suffolk. Il n’avait guère besoin de le dire, c’était l’une des informations que Theodora se devait d’imprimer dans son esprit pour mieux souffler ce genre de choses à Esther en temps voulu. En revanche, elle manquait d’informations plus personnelles sur l’homme en question, Daniel n’ayant que très peu nourri ces dernières à l’attention des deux demoiselles. Peut-être ne le connaissait-il pas assez ? Theodora était donc libre de mûrir son opinion sur ce jeune homme. Elle devait notifier que oui, son visage lui était familier, déjà aperçu à plusieurs reprises sans que les choses n'aient pu être officialisées entre eux. Venant mettre un nom sur le visage de la brunette, il lui arracha un nouveau sourire. « Vous ne vous trompez guère, my lord. Je dois confesser ne pas avoir eu mémoire aussi fine que la vôtre mais, au moins, je ne demeure plus dans l’inconnu, lord Gilderstone. » Levant délicatement son verre à son intention, elle laissa ses lèvres venir se poser sur le bord et la délicate boisson en franchir le seuil. Theodora avait le sentiment que chacune de ces gorgées étaient un plaisir fin qu’elle semblait découvrir à chaque fois. Le champagne était un met que sa condition première ne pouvait pas se permettre. Chaque fois, il lui revenait en mémoire le souvenir doux de lord Somerset, lui offrant sa première coupe et guettant sa réaction avec une moue contenue.

Finalement, la discussion s’étant voulue artistique, elle avait choisi de la poursuivre en ce sens, ne sachant que trop mal comment mener une conversation, en pratique. Si la gouvernante de la maison la voyait, il y avait fort à parier qu’elle aurait bien des choses à redire… Arthur Gilderstone confessa son manque de pratique musicale, l’énonçant comme un regret. Evoquant le violon, il obtint le respect silencieux de celle qui persistait à tenter l’expérience sur un violoncelle sans exceller jusque-là. Les instruments à cordes étaient des instruments ingrats. Manier l’archer avec convenance demandait des années de pratiques pour éviter le bruit indélicat du crin-crin. Mais au moins, reconnaissant sa difficulté face à ce domaine artistique, il vint souligner que ses pratiques étaient orientées vers bien d’autres choses. Evidemment, un lord se devait savoir tenir son domaine, ses terres, récolter loyers et taxes… Theodora avait suffisamment espionné Daniel et son père pour le savoir. Puis, mettant l’accent sur des pratiques qu’elle jugea plus sportives, elle hocha la tête quand il évoqua ce temps qui lui manquait. « L’un des rares avantages d’être une demoiselle est peut-être ce temps dont nous disposons grandement pour réaliser diverses activités… Dans l’attente d’un mariage qui saura responsabiliser ces débutantes, j’imagine. Miss Somerset n’a guère la chance d’avoir mère pour lui indiquer comment gérer une maison, mais je la vois parfois en grandes leçons avec l’intendante dans ce but. Je ne suis guère mécontente de manquer ce genre d’enseignements… Cela ne me laisse que plus de temps pour la musique, ou la littérature. Quant aux pratiques plus physiques… J’ai bien peur d’être piètre cavalière donc je ne saurais comprendre comment tout ceci peut permettre au corps de se délasser… » Elle avait su porter à ses lèvres un sourire doucement amusé, ne se rappelant que trop bien ses chutes équestres et les infâmes courbatures que cela avait engendré dès le jour suivant. « Mais apprécier la musique produite par les autres est déjà un fait démontrant que vous êtes un mélomane, et c’est bien suffisant. Si tout le monde était bon musicien, où résiderait la rareté de ce talent ? »
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Arthur Gilderstone
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Re: La musique fait danser les consciences | Arthur & Theodora /
Lun 10 Oct - 9:12

 

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12 Avril 1816 Je la vois sourire et se détendre en ma présence. Cela me rassure. J'avais peur qu'elle ne fuie la conversation – qui sait quelles choses innommables et impropres à une demoiselle, elle a pu entendre de la bouche de bourgeois malappris ne voyant en elle qu'un jolis minois sans position sociale ? C'est le genre de comportement que j'ai pu observer de nombreuses fois, de trop nombreuses fois, sans vraiment comprendre ce qui pourrait le motiver. Il y a des mystères insondables, comme, ce qui se trouve dans l'âme humaine. Qui sait si je suis moi-même conscient de la totalité de ce qu'il se passe dans la mienne ?

Appuyés à la rambarde de la terrasse, nous sirotons nos verres tout en devisant de musique et d'art. C'est une bouffée d'air frais pour moi, par rapport aux conversations parfois graveleuses que j'ai pu entendre ces dernières heures dans la bouche des autres hommes invités. Ces choses-là se trouvent-elles aussi tapies au fin fond de mon âme, n'attendant que la bonne occasion pour en jaillir ? Si c'est le cas, j'espère que, le moment venu, je saurai les contenir. Si entendre d'autres hommes parler ainsi de femmes que je connais à peine, me révulse à ce point, je n'ose imaginer ce que les femmes en question pourraient en penser. À moins qu'elles ne prennent cela comme des compliments ? Mais, quels compliments font se raidir et grimacer de détresse la personne qui les reçoit ?

Je secoue la tête légèrement. Le monde est décidément bien étrange. Il est préférable que je me contente de ce que j'en comprends, sans juger de ce que je ne comprends pas.

J'acquiesce doucement avec compassion lorsque la demoiselle pointe qu'elle n'a pas grand-chose d'autre à faire de sa vie, à part s'occuper en attendant le mariage.

- Je suppose que la gestion, disons, « féminine » d'une maisonnée ne doit guère être plus facile que de gérer les aspects plutôt financiers. J'ai eu l'occasion parfois d'entendre Mère et mes sœurs discuter de la manière d'organiser l'emploi du temps du personnel, ou encore, de la façon de régler les conflits inter-personnels qui peuvent malheureusement se développer... Cela a l'air parfois si compliqué que je suis heureux de n'avoir « que » de la paperasse administrative à gérer.

Je laisse échapper un petit rire.

- Je suppose que l'équitation doit être comme n'importe quelle activité : cela délasse une fois que l'on est assez formé à sa pratique pour que cela devienne un automatisme. Mes sœurs trouvent que la broderie les délasse, mais lorsque je les vois créer certaines choses complexes, cela me donnerait presque des sueurs froides tellement cela a l'air compliqué pour moi, qui serais bien incapable de dire dans quel bout de l'aiguille on passe le fil.

Je réoriente le sujet de la conversation vers la musique.

- Beaucoup de musiciens et musiciennes confirmés donnent l'impression que leur art est facile, ne demande aucun effort. Pour ces personnes, je suppose que cela les délasse également, de pratiquer. C'est également un véritable délassement, ou plutôt, un délice, que de pouvoir en profiter. Je déplore néanmoins que la majorité des gens en vienne à oublier le travail derrière tout résultat musical angélique. Comme si, plus cela avait l'air facile, plus cela signifiait que c'était facile pour la personne. L'expérience au contraire m'a appris que, plus cela a l'air facile à la personne, plus cela a demandé de travail rigoureux en amont. Les génies musicaux qui n'ont besoin que de très peu de travail personnel, comme Mozart, sont encore plus rares que les personnes capables de travailler avec assiduité.

Après un temps de réflexion, je finis par formuler à voix haute, presque sans m'en rendre compte :

- Est-ce véritablement une bénédiction, d'être capable de réaliser quelque chose presque sans effort dès le premier essai ? Cela ne finit-il pas au contraire par détourner de la capacité à fournir un effort constant ? Est-ce véritablement une bénédiction, ou ne serait-ce pas plutôt un talent empoisonné, un don à double tranchant ?

Je sors de ma rêverie, et m'excuse auprès de Miss Sheffield d'avoir parlé ainsi à voix haute.
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Re: La musique fait danser les consciences | Arthur & Theodora /
Sam 12 Nov - 23:54

 

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12 Avril 1816 Son verre de bulles à la main, voilà qu’elle se sentait plus intégrée que jamais à cette bonne société que bon nombre de gens enviaient sans jamais pouvoir prétendre en faire partie. Theodora avait cette chance et en était grandement reconnaissante, capable de tenir une discussion avec un Comte sans sembler gênée, quoique demeurant fort intimidée, d’autant plus qu’il avait rompu la glace en lui offrant quelques compliments sur son chant.

Abordant le délicat sujet des Noces qui les condamnaient tous, elle haussa les épaules quand il précisa imaginer que la gestion de l’intendance de la maison équivalait certainement, ou presque, la gestion financière d’un domaine. Parlant de sa mère et de ses sœurs, elle réalisa qu’il était bien proche du reste de sa famille. Comment ne pas être envieuse, quand elle savait qu’elle n’aurait jamais ni frère, ni sœur ? Intérieurement, Theodora se promit à cet instant de s’en retourner sur les tombes de sa mère et sa grand-mère dans les jours à venir, afin de leur rendre hommage. Elle ne le faisait que trop peu, surtout ces derniers mois durant lesquels il avait fallu préparer la jeune Esther au monde qui l’attendait. « Vos sœurs peuvent, de toutes manières, compter sur vos conseils ou ceux de leur mère voilà qui est fort précieux. Je n’ai, de toutes manière, guère l’ambition d’avoir grande maison à diriger alors je n’ai rien à craindre des querelles que le personnel pourrait générer ! » Elle lui avait adressé un sourire en coin, bien trop heureuse de n’avoir que des avantages, dans sa posture.

Abordant les différents moyens qu’ils avaient tous deux pour s’occuper et se détendre, Theodora avait relevé ses… Prouesses équestres. Il avait doucement ri, soulignant que la pratique pouvait conduire à quelques automatismes. Soufflant doucement, les lèvres étirées en un sourire, elle s’amusa plus encore quand il vint souligner que sa dextérité n’était pas suffisante pour emplir les devoirs de demoiselles. « Certes… Cependant, même si j’apprécie m’occuper des chevaux à pied, je dois confesser manquer de paniquer dès lors que l’on me demande de prendre assise sur une selle. »

La conversation fut alors réorientée vers la musique, cette passion qui l’animait depuis qu’elle avait découvert sa voix. Oui, cela était relaxant de chanter, les émotions traversant alors son corps tout entier pour finalement s’extirper de sa chair par un chant délicat ou puissant. Et oui, si le musicien était bon, l’expression de ses sentiments pouvait encourager ceux de son auditoire à se faire entendre également, moment d’unisson et d’harmonie où une assemblée pouvait vibrer sur la même tonalité. Alors oui, c’était du travail, de la rigueur et un soin tout particulier porté à l’hygiène vocale, la concernant. Nommant le grand Mozart, elle eut un sourire, portant un instant ses lèvres à son verre alors qu’une série de question finit par sortir de sa bouche, flot de paroles qu’elle accueillit en cillant. Quand il s’excusa, semblant avoir pensé à haute voix, elle hocha la tête. « Ne vous excusez pas. Vos questions sont fondées… Me concernant, je dirais qu’un don est un diamant brut qu’il faut savoir retailler. Réaliser quelque chose sans effort dès le premier essai ne signifie pas que cela est acquis définitivement non plus… Celui qui ne s’attardera pas plus que cela à travailler son don finira par le perdre ou bien sera un jour limité dans celui-ci. Se découvrir un don est une chose… En faire un Art en est une autre, à mon sens. J’ai toujours su chanter convenablement… Mais je n’aurais guère su obtenir un niveau digne d’une cantatrice sans avoir eu pour maître de musique quelques bons professeurs. » Son sourire s’était fait plus doux, reconnaissant pour sa chance encore une fois.
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Re: La musique fait danser les consciences | Arthur & Theodora /
Jeu 17 Nov - 16:15

 

La Musique fait danser les Consciences
◦ With. Theodora Sheffield ◦


12 Avril 1816 J'apprécie la compagne de la jeune demoiselle. C'est reposant de pouvoir discuter avec un membre du beau sexe sans que cela puisse être interprété comme une recherche active d'épouse.

- C'est, en effet, un point sur lequel il y a certains avantages à avoir une vie modeste. Un domaine plus restreint demande moins de gestion. J'espère que vous aurez, quelle que soit la taille de votre maisonnée, assez de ressources pour que toutes les personnes du foyer y vivent confortablement.

Je ne peux lui souhaiter d'épouser un Duc, car je ne souhaite pas lui donner des espoirs vains. Je ne peux pas non plus être fataliste en soulignant ce qu'elle risque en restant célibataire. Des revenus assez confortables pour la totalité de son foyer, c'est ce qui me semble être le plus adéquat.

Nous continuons de deviser de choses et d'autres. J'apprécie énormément sa conversation. Elle a l'esprit vif et alerte. Sa compréhension de l'art et de la musique est excellente. Sa lucidité concernant le travail que nécessite la réalisation d'une œuvre, quelles que soient les prédispositions en amont, est remarquable.

- Pardonnez je vous prie si mon offre est trop entreprenante à votre goût, Miss Sheffield. Souhaiteriez-vous poursuivre l'étude du chant et de la musique, une fois que vous aurez terminé de remplir vos devoirs actuels auprès de la famille Somerset ?

Je vide le reste de mon verre et le tourne entre mes doigts.

- Je ne veux pas que mon offre paraisse déplacée ; vous êtes libre de la refuser ou de demander un temps de réflexion à ce sujet. Sachez cependant que, si vous désirez poursuivre une activité artistique, vous trouverez auprès de ma famille des mécènes disposés à vous soutenir.

Je suis un peu nerveux. J'espère que ma proposition ne sera pas mal interprétée et que sa réponse, quelle qu'elle soit, ne sera motivée que par ses propres désirs et non par la crainte de ce qu'en dirait le reste de la société.

Le reste de la société n'a pas besoin de connaître le nom de la ou des personnes soutenant financièrement une artiste en formation. Si elle souhaite être financée de manière anonyme, j’accepterai son choix. Après tout, je propose cela par amour des arts, pas dans le but d'attirer des commentaires de la part du reste de la société.
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Theodora Sheffield
Theodora Sheffield
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Age : 20 ans
Nationalité : Anglaise
Statut marital : Célibataire
Métier/Occupation : Dame de compagnie d'Esther Somerset
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Re: La musique fait danser les consciences | Arthur & Theodora /
Lun 2 Jan - 23:47

 

La Musique fait danser les Consciences
◦ With. Theodora Sheffield ◦


12 Avril 1816 Qu’il était appréciable de pouvoir converser avec une simplicité qui lui semblait autant naturelle que déconcertante. D’ordinaire, on ne s’intéressait pas ou peu à elle. Les autres demoiselles venaient s’enquérir de sa relation avec miss Somerset, échangeant avec sa demoiselle de compagnie des banalités d’usage ou des conversations très dirigées qu’elle n’essayait pas de renverser. Qu’avait-elle à leur dire, réellement ? Elles ne partageaient les mêmes sphères que par un heureux concours de circonstance alors pourquoi essaieraient-elles de mieux la connaître. A leurs yeux, si elle avait de la chance, Esther la garderait auprès d’elle comme une amie pour tromper l’ennui quand elle serait mariée… Et elles osaient appeler cela une chance… Quant aux hommes qui l’abordaient, il s’agissait de bourgeois désireux de trouver épouse quand toutes les jeunes nobles s’étaient désintéressées de leur richesse, ou bien des nobles aux idées lourdes pour sa vertu qu’elle préservait au mieux. Lord Arthur Gilderstone, lui, ne faisait que lui parler de cet Art qu’elle affectionnait et diverses autres choses, sans pour autant sembler désireux de la séduire.

Un domaine plus restreint demande moins de gestion. Et une simple demeure ne demandait pas plus qu’une intendance rapide et quelques heures de ménage hebdomadaire. Theodora aspirait à cette simplicité, elle qui avait acquis, au cours de ces années de travail, une coquette somme qu’elle gardait soigneusement de côté. Alors qu’il lui souhaitait la prospérité pour quiconque partagerait son foyer, quel qu’il soit, elle sourit avec douceur. « Voilà qui est assez… Surprenant de la part d’un homme tel que vous… Tout le monde me souhaite toujours de faire bon mariage afin de pouvoir m’élever dans la société, comme si c’était là le chemin naturel que je devais suivre… Merci de ne pas vous montrer aussi peu ouvert d’esprit que vos pairs, lord Gilderstone. » Elle était sincère et reconnaissante. Réellement, cette rencontre inopinée était des plus agréables et elle redoutait presque l’instant où tout ceci devrait prendre fin pour la pousser à rentrer, sa place auprès de la jeune demoiselle qu’elle suivait comme une ombre l’attendant de pied ferme.

Portant la flûte à ses lèvres, discutant avec plaisir avec lui, elle manqua cependant de s’étrangler quand il sembla lire en elle plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Il sut lui-même, le formulant aisément, que son approche était directe et pouvait surprendre. Poursuivre l’étude du chant et de la musique. Ecarquillant doucement les yeux, elle le dévisagea comme s’il venait de lui faire une proposition toute autre mais pas moins choquante. Interdite, elle cilla durant un instant alors qu’il ajouta quelques précisions à son offre, insistant sur sa volonté de ne pas en faire quelque chose de déplacé. Elle pouvait refuser ou prendre le temps d’y réfléchir. Des mécènes. Grand Dieu, était-ce un rêve éveillé ? Et pourtant, elle devait se montrer méfiante et sur la retenue. En effet, sauter au cou de ce pauvre Arthur Gilderstone pourrait être bien plus dommageable qu’il ne l’aurait paru si quiconque arrivait. « Je… Je ne sais que dire. » Et c’était vrai. Il lui fallait bien quelques secondes pour digérer l’information, la traiter et… Pouvoir y répondre. « Ce serait mentir, mylord, si je vous disais être indifférente à telle perspective d’avenir, moi qui ne cesse de confesser à Miss Somerset le souhait de monter sur les planches pour faire étalage de mon talent travaillé. » Elle se mordit la lèvre inférieure. Pouvait-elle seulement confesser ce secret qu’elle détenait, elle, sa maîtresse, monsieur Anderson et le maître de l’Opéra de Londres ? Arthur Gilderstone ne semblait véritablement pas fait de mauvaises intentions et si il souhaitait la soutenir, alors… « A dire vrai… Cela s’est produit une fois par le passé, une chanteuse de l’Opéra ayant eu nécessité d’être remplacée au pied levé. Ne le répétez guère mais certains des gens présents ce soir m’ont peut-être déjà entendue chanter plus qu’ils n’osent l’imaginer. » Le port d’un costume avait alors empêché de provoquer un véritable scandale auprès des Somerset. Imaginez-vous donc : la demoiselle de compagnie de la jeune Esther Somerset en train de se donner en spectacle à l’Opéra, attendant certainement que l’un de ces messieurs ne vienne lui soulever le jupon après cela… Mais il n’en était rien. Protégée, elle était rentrée chez elle indemne, à l’insu même des lords de la maison.

Souriant, pas peu fière de cet exploit, elle fronça doucement les sourcils. « Je ne peux décemment pas prendre une telle décision à cet instant et je suis heureuse que vous puissiez m’accorder un temps de réponse, mylord. Je vous assure y réfléchir dès ce soir et vous rendre réponse dès que je le pourrais. Cependant, je me dois de vous demander… Quelle forme prendrait ce mécénat ? Quelles… Contreparties souhaiteriez-vous que je vous offre ? » Elle ne voulait pas choquer, mais il était évident que les mœurs n’allaient jamais dans le bon sens concernant ces demoiselles qui œuvraient de leur talent et de leur beauté mais qui cherchait un minimum de confort pour vivre.
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