Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €


 

 Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar

Isabella Langdale
Isabella Langdale
◦ Marquise douairière de Montrose ◦
Lettres envoyées : 53
Age : 58 ans
Nationalité : Anglaise
Statut marital : Veuve
Métier/Occupation : Marquise douairière de Montrose
Classe sociale : Noble
Rêve(s) : finir mes vieux jours en compagnie de mon amie Ellen
Pseudo : Amal
Trigger Warning : Pédophilie, inceste, gaslighting, gore (les mentions sans détails sont tolérées)
Content Warning : Violences intrafamiliales (mention), manipulations mensongères
Doubles Comptes : Arthur Gilderstone, Benjamin Deverill
Avatar + crédit : Tamsin Greig - EchoDplaines
Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar Empty

Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar /
Sam 24 Sep - 17:57



Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes
◦ With. Edgar Denver ◦


Il devait être dix-sept heures environs ce jour-là. Je me promenais dans les rues de Westminster en revenant de chez ma modiste. Je profitais des vitrines des autres boutiques tout en me congratulant sur mes propres choix. Nombreux exemples mis en avant par d'autres échoppes étaient du plus ridicule effet. Je faisais acte de charité publique en choisissant la modiste que j'avais choisie. Être parfaitement habillée n'était pas quelque chose que je faisais pour moi, oh non ! Je faisais cela pour offrir au reste du monde le plaisir du spectacle d'une femme élégamment vêtue. Pour être l'exemple du bon goût et de bienséance afin d'aider à guider les brebis perdues par l'orgueil, la coquetterie et la débauche.

Ne suis-je pas une femme dévouée ?

Je ne l'ai pas remarqué tout de suite, dans l'ombre d'un petit chemin de traverse. Un grand manteau et un chapeau à larges bords le dissimulaient presque. Mais j'ai vu son regard. Les traits de son visage.

Mon sang s'est glacé dans mes veines.

C'était lui. Le Marquis. Revenu d'entre les morts pour se venger.

Je me suis arrêtée, le cœur battant. J'étais persuadée qu'il allait se jeter sur moi dans l'instant. Mais au lieu de ça, le spectre a fait volte-face et s'est éloigné sans se presser.

Persuadée que mon heure était venue, et qu'il valait mieux aller à la rencontre de mes démons pour les affronter plutôt que d'attendre qu'ils me prennent au dépourvu, je lui ai emboîté le pas. En recommandant mon âme à Dieu, je l'ai suivi à la trace, comme son ombre, dans des ruelles de plus en plus étroites, de plus en plus sales. J'étais persuadée que, d'un moment à l'autre, les murs décrépits allaient se transformer en flammes ardentes, les piles de détritus, en soufre incandescent, et les mendiants en démons à la gueule béante.
Revenir en haut Aller en bas
Edgar Denver
Edgar Denver
◦ Skorpion ◦
Lettres envoyées : 35
Age : 32 ans.
Nationalité : Anglaise. Du moins c'est ce qu'il prétend...
Statut marital : Célibataire.
Métier/Occupation : Chef d'une organisation criminelle.
Classe sociale : Un simple et honnête citoyen de Londres.
Rêve(s) : Mort.
Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar Osf4
Pseudo : Antares.
Trigger Warning : Aucun.
Content Warning : Violence, abandon, sexe, prostitution, esclavage, vol, meurtre, sexisme.
Doubles Comptes : Earnest Wilde - Friedrich von Hohenzollern.
Avatar + crédit : Antares
Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar Empty

Re: Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar /
Dim 25 Sep - 2:28

Le soir se profile au loin, les dorées du soleil se font rares, bien que présentes. Elles éclairent mon chemin. Ce chemin que j'empreinte si souvent, pas tous les jours, mais souvent. Mes pas se veulent être normal, si je vais trop vite, cela ferait comme si j'avais quelque chose à cacher. Ce serait très suspect. Certes, c'est une boutique qui vend du poison et des armes, ces deniers pouvant être fatals, alors il n'y a rien de plus suspect que l'endroit auquel je me rends. 

J'effleure le regard d'une femme, sans la reconnaître, tandis que les ravages du temps ont épargné son visage rigide et sec qui reste indéniablement le même depuis... que je suis enfant, très jeune adulte ? Les deux, sans doute. Il est marqué au fer rouge dans mon esprit. Pourtant, ne me souciant pas de cette femme, je reprends mon chemin comme si de rien était parce que je ne suis pas encore conscient de son identité. Et si on m'avait demandé mon avis, j'aurai préféré en rester là ! 

Je fronce les sourcils quand je les entends. Ces bruits de pas qui ne sont pas les miens. Quelqu'un me suit. Je n'en suis pas certain. Je tourne quatre fois à droite pour confirmer ce que je soupçonne, une personne semble effectivement être mon ombre... Je n'ai qu'à l'attendre bien sagement dans la boutique de poisons et d'armes dans la partie malfamée de Westminter. 

J'entre, et me prépare à accueillir ce nouveau client... Je prends la première lame que je vois, je n'ai pas besoin de beaucoup de précaution pour terrasser cet ennemi, après tout, c'est mon terrain, mon milieu, mon domaine. Et dans le meilleur des cas, je tuerai un criminel sanguinaire qui exécute ses victimes par sadisme évident. 

Ne suis-je pas un homme dévoué ?
Revenir en haut Aller en bas
Isabella Langdale
Isabella Langdale
◦ Marquise douairière de Montrose ◦
Lettres envoyées : 53
Age : 58 ans
Nationalité : Anglaise
Statut marital : Veuve
Métier/Occupation : Marquise douairière de Montrose
Classe sociale : Noble
Rêve(s) : finir mes vieux jours en compagnie de mon amie Ellen
Pseudo : Amal
Trigger Warning : Pédophilie, inceste, gaslighting, gore (les mentions sans détails sont tolérées)
Content Warning : Violences intrafamiliales (mention), manipulations mensongères
Doubles Comptes : Arthur Gilderstone, Benjamin Deverill
Avatar + crédit : Tamsin Greig - EchoDplaines
Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar Empty

Re: Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar /
Lun 3 Oct - 11:13



Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes
◦ With. Edgar Denver ◦


Ma filature m'a menée jusqu'à une petite maison située dans un coin discret et mal famé. Le bas de ma robe était déchiré dans les ordures et taché de boue – une manière édulcorée de décrire ce dans quoi elle trempait. Mais ce n'était pas le centre de mes préoccupations. Là où j'allais, la tenue importait peu. Là où j'allais, je ne pensais pas en revenir.

J'ai poussé la porte avec le sentiment de ne pas contrôler mes mouvements. L'intérieur rougeoyait. Était-ce déjà la gueule de l'Enfer venue réclamer mon âme, ou la flamme de bougies de mauvaise qualité ? Tout se mélangeait dans mon esprit.

Il se tenait devant moi, une lame à la main. Lui. Venu m'emporter pour me faire payer mon crime. Je trouvais cela injuste.

- Je sais pourquoi vous êtes revenu, Marquis. Je sais quel crime est le mien. Mais, tout condamné a le droit à sa défense.

J'ai inspiré un grand coup. Je me suis avancée encore, et j'ai refermé la porte derrière moi. Je ne savais pas où me mettre, alors je suis restée debout au milieu de la pièce. Il y avait des fioles qui scintillaient sur les étagères, ainsi que des bocaux. Toutes sortes de boîtes. Des armes étaient exposées. C'était une chambre des tortures, évidemment. Pas de temps à perdre. Il fallait passer au châtiment le plus rapidement possible. Cela n'avait que trop attendu.

- Pour ma défense, voilà ce que j'ai à dire. Marquis, j'ai beaucoup souffert sous votre autorité. Marquis, mes enfants ont souffert sous votre autorité. Marquis, toute votre maison a souffert sous votre autorité. Marquis, je me suis défendue. Marquis, j'ai vengé mes enfants disparus et j'ai protégé mes enfants encore auprès de moi. Marquis, j'ai défendu ma maison.

Reprenant courage, je me suis avancée d'un pas.

- Démons de l'Enfer, vous êtes témoins : j'ai agit par charité chrétienne pour les gens autour de moi. J'ai agit pour me défendre et pour me protéger. Et si j'ai été contrainte d'user de ruse et de fourberie pour cela, c'est parce que Dieu m'a faite faible femme. C'est parce que Dieu m'a opposée à mon mari. Parce que je ne suis pas faite de l'étoffe des martyrs.

J'ai laissé retomber ma tête.

- Maintenant, je suis prête. Je n'ai plus rien à confesser que tu ne saches déjà, Marquis de l'Enfer. Frappe.

Je m'attendais à tout, sauf à ce qui est arrivé ensuite.
Revenir en haut Aller en bas
Edgar Denver
Edgar Denver
◦ Skorpion ◦
Lettres envoyées : 35
Age : 32 ans.
Nationalité : Anglaise. Du moins c'est ce qu'il prétend...
Statut marital : Célibataire.
Métier/Occupation : Chef d'une organisation criminelle.
Classe sociale : Un simple et honnête citoyen de Londres.
Rêve(s) : Mort.
Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar Osf4
Pseudo : Antares.
Trigger Warning : Aucun.
Content Warning : Violence, abandon, sexe, prostitution, esclavage, vol, meurtre, sexisme.
Doubles Comptes : Earnest Wilde - Friedrich von Hohenzollern.
Avatar + crédit : Antares
Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar Empty

Re: Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar /
Lun 10 Oct - 13:57

J'ai pris cette lame, et dès que cette personne qui me suivait effrontément a mis tout son être dans l'antre, je me suis approché d'elle pour tendre ce couteau afin d'atteindre son cou. Avec un regard froid et indifférent, je l'observe. Je me rends d'ailleurs compte que... 

C'est... Une femme ? Vieille qui plus est. Je cherche sur elle une arme, un poison, ou quoique ce soit qui pourrait attenter à ma vie. Je me suis fait beaucoup d'ennemis, certes, mais ils sont plus... Comment dire ? Ce sont des hommes. Aurais-je tué son mari ? Ou un de ses fils qui avait une dette ? Une vengeance, se moquant de la mort elle-même pour faire justice soi-même ? 

-Poison. 
Fis-je en montrant la lame du regard, qui n'est plus qu'à quelques centimètres d'elle, j'ai le mérite de la prévenir. Je veux savoir comment réagira-t-elle à l'entente de ces dires. Se demandera-t-elle si cela sera une mort violente et fulgurante ou douce mais lente ? Ou bien le mélange extrême des deux. 

Sa robe me semble des plus nobles. Bien que souillée par le sol peu recommandable de cette partie du quartier. Et elle parle, avoue, confesse. J'ai l'air de ressembler à un prête ? Et cet endroit semble être un confessionnal ? Non ! Bien sûr que non ! Et qui est Marquis au juste ? 

Le seul crime qu'une femme a perpétré à son encontre, c'est l'abandon. Sa mère en est coupable. Cette femme devant moi, son visage, il me rappelle un vague souvenir. Alors... ? Elle serait ma génitrice ? Elle serait revenue pour moi ? Pff. N'importe quoi. Elle m'a surement déjà oublié. Pourquoi revenir après toutes ces années et comment ? Je ne dis rien, presse juste ma lame un peu plus sur son cou, sans lui faire d'entaille. 

Elle a fermé la porte derrière elle. Suicidaire donc. Franchement, je n'ai vraiment pas envie de tacher l'entrée de son sang. Cela ne fait pas fort vendeur. Quoique... Cela prouverait que les armes que je vends sont efficaces. Mouis, non. Ce serait un peu trop gros quand même. J'ai haussé un sourcil. Soit je suis curieux, soit je suis perdu. Et c'est le dernier cas de figure. 

-Tu m'as déclaré mort. 

Oui, cette parole m'a échappé, froide, glaciale, n'acceptant aucun argument pour affirmer le contraire. C'est un fait. Ma mère l'a déclaré mort, comme pour ma soeur. 

Ma soeur... Est-ce pour elle que la génitrice est revenue ? Jamais ! Je sais où ma soeur se trouve, et jamais je ne lui dirai. Comment a-t-elle su qu'Enola était encore en vie ? C'est impossible. Même moi je l'ai cru morte ! 

-Je ne te dirai rien sur elle. Jamais. 

Il ne lui donne pas de nom, juste un pronom. C'est tout ce que cette femme mérite. C'est tout ce qu'il reste de ses enfants, Elle et Il. Une fille, un garçon. C'est tout ce qu'elle a à savoir. 

Elle a respiré un grand coup, et moi j'ai serré des poings de colère. 
Pour sa défense ? Voilà, il n'y en a toujours que pour elle ! Et que va-t-elle dire cette fois ? Hein ? Qu'elle a pas fait exprès d'abandonner ses enfants ? 

Je fronce des sourcils. Sa défense n'est pas celle que je croyais. Je comprends ce qu'elle dit, mais je ne vois le rapport entre ça et avoir laissé pour mort ses enfants ? J'ai vraiment l'impression que nous parlons deux langues différentes. Et bordel, qui est Marquis ?! 

C'est une manière super étrange d'appeler un fils. C'était le prénom qu'elle m'a donné enfant ? J'aurai cru que cela ressemblait à Edgar. Comme Edward ou Edmond. Quelque chose comme ça. 

Marquis... Cela me dit quelque chose. Mais oui ! C'est un titre. Un rang de noblesse. Hum... Je suis encore plus perdu en sachant cela. 

Je ne dis rien, attendant de voir si ses prochains propos éclairent ma lanterne. 

Bon, la réponse est... Non. Pas du tout. J'ai pas compris. Elle me parle de démons de l'Enfer. C'est pas très gentil de sous entendre que seuls les démons de l'Enfer accepteraient d'être mes avocats. Bon, elle a pas tord. Mais pour des retrouvailles, je m'attendais à mieux. 

Je me moque d'un bruit sec et rapide quand elle me dit être une faible femme. Quel ironie. Elle n'a nullement faiblit quand elle nous a condamné à mort, sans avoir le courage de me regarder dans les yeux. J'avoue que le père n'était pas un cadeau. Je me souviens de ces moments, où la femme devant moi se prenait des coups et des gifles. Du haut de mes 7 ans, je me souvenais encore avoir sauté sur son dos en criant d'arrêter. Il m'a repoussé d'un geste de la main et il a continué, en criant à l'adultère. Je ne comprends pas. Mon géniteur avait trompé Lady Langdale, j'en suis certain, plus d'une fois, ma mère n'en a jamais rien su. Forcément, quand son mari ne cessait de répéter que c'était elle qui avait forniqué avec je ne sais qui. Elle ne l'a surement pas soupçonné, ou alors, elle n'en  a rien montré. Je me souviens, mon père parler à une femme. Il était si doux, et gentil. Je ne lui connaissais pas ces expressions. J'ai vu sans faire exprès ces débats. C'est pour ça que je n'ai jamais compris ce que le marquis reprochait à sa femme. 

-Je n'étais pas un danger ! 
M'exclamais-je. Je n'étais pas un danger, j'étais en danger. Comment deux enfants pourraient-ils être une menace pour sa mère et sa famille ? Nous a-t-elle considéré comme des démons depuis tout ce temps ? C'est pour ça qu'elle nous a abandonné ? Mais pourquoi ne pas en faire de même avec Christian et compagnie ? 

-Je suis un monstre pour toi. Cela a toujours été. 

J'écarquille des yeux. Nous n'étions pas des démons, ni des monstres, simplement ses enfants, les enfants du Marquis. Lady Langdale trompait bien son mari, ce dernier avait raison... Les derniers enfants sont le produit d'un adultère... ? Nous n'avions pas choisi d'être ses enfants, comment peut-elle tenir responsable ses enfants de cela ? 

-Tu le trompais... Le Marquis. 
Ce n'est pas une question, simplement une affirmation. C'était ma conclusion à cet aveu, même si j'avoue ne pas comprendre la moitié de ce qu'elle m'a dit. 

-Je préfère les armes à feu. 
Quoi ? Elle souhaite vraiment que je la tue ? Mais où est le plaisir ?  Je lui fais une petite entaille avec mon couteau. Je souris narquoisement. Bah quoi ? Il faut bien la faire paniquer, elle va surement se poser des questions sur le poison cité précédemment, non ? 

Je baisse mon arme, satisfait. Puis lui tourne le dos, et lui annonce effrontément. 

-Pour le poison... J'ai menti. Et je frappe pas les femmes. 

Et puis, avec mon poing tout cabossé, ça risquerait d'être dur. J'ai l'autre, c'est vrai. Mais vraiment, je frappe pas les femmes. Il n'y a aucun honneur à le faire, j'ai appris cela de mon paternel. Il était pathétique. Alors, je conçois que blesser une femme avec un couteau, ça va pas dans mon sens, mais ça va, c'est pas grave, elle va s'en remettre. C'est juste un cadeau d'un fils à sa mère, ce sera la seule exception.
Revenir en haut Aller en bas
Isabella Langdale
Isabella Langdale
◦ Marquise douairière de Montrose ◦
Lettres envoyées : 53
Age : 58 ans
Nationalité : Anglaise
Statut marital : Veuve
Métier/Occupation : Marquise douairière de Montrose
Classe sociale : Noble
Rêve(s) : finir mes vieux jours en compagnie de mon amie Ellen
Pseudo : Amal
Trigger Warning : Pédophilie, inceste, gaslighting, gore (les mentions sans détails sont tolérées)
Content Warning : Violences intrafamiliales (mention), manipulations mensongères
Doubles Comptes : Arthur Gilderstone, Benjamin Deverill
Avatar + crédit : Tamsin Greig - EchoDplaines
Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar Empty

Re: Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar /
Mer 2 Nov - 12:21



Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes
◦ With. Edgar Denver ◦


Le démon m'a annoncé que sa lame était empoisonnée. Il la tenait presque contre ma peau, si près que je pouvais en sentir l'aura glaciale. Déjà je pouvais sentir mes os se changer en glace, mes tendons s'effriter et se racornir, mes muscles fondre, ma peau se parcheminer. J'allais mourir sous sa griffe démoniaque, si tant est qu'une personne morte et damnée puisse mourir encore plus.

Plus je parlais, plus sa lame s'approchait de ma peau. La tension de l'attente fait partie de la punition du damné, après tout. Je ne me suis pas formalisée outre mesure. Un démon doit faire ce qu'un démon doit faire. Un spectre vengeur doit se venger.

Il a répondu dans mon oreille, laconique, glacial, sa voix tombant avec l’inexorabilité d'un couperet sur la nuque d'un condamné.

Comment ça, je l'avais déclaré mort ? Je l'ai tué de mes propres mains ! Qui était cette « elle » dont il parlait ? M'aurait-il confondue avec une autre damnée ? Combien de femmes ce Marquis de l'enfer a-t-il entraînées dans son sillage de péché et de damnation ? Parlait-il de ma chère Ellen ?

- Si « elle » est condamnée à la damnation, tout comme moi, il m'importe peu de savoir quel sera mon sort. Mais, par pitié, dites-moi quoi faire pour qu'« elle », au moins, ne soit pas condamnée. Je donnerais tout pour elle, tout comme j'ai tout donné pour mes enfants.

J'ai manqué m'étrangler lorsqu'il a affirmé ne pas avoir été un danger.

- Vous vous êtes suffisamment raillé de moi durant votre vie, Marquis. Ne me raillez pas d'avantage. Vous mettiez en danger nos enfants. Vous mettiez en danger toute notre maisonnée. Moi, j'aurais pu tout supporter, mais vous vous en preniez aux enfants. Vous vous en preniez à toutes les personnes placées sous votre protection. Je ne pouvais pas vous laisser briser d'autre vie que la mienne.

Je l'ai laissé me faire une réponse laconique avant de renchérir.

- Non, Marquis, vous n'avez pas toujours été un monstre pour moi. Dans les premiers temps de notre rencontre, vous n'avez pas été un monstre. Dans les premiers jours de notre mariage, vous n'avez pas été un monstre. J'ai lutté de toutes mes forces pour retrouver l'homme que vous étiez avant de laisser tomber votre masque. J'ai espéré. J'ai prié pour le salut de votre âme. Mais je n'ai pas été assez forte pour lutter contre vos démons. C'est là mon seul péché : ne pas avoir été assez forte.

J'ai failli m'étrangler lorsqu'il m'a accusée de l'avoir trompé. Ce n'est qu'à ce moment là que j'ai commencé à me débattre et à repousser sa lame.

- Comment pouvez-vous dire une chose pareille ?

Je me suis plantée devant lui. Il ressemblait au Marquis mais, décidément, plus je le regardais, moins je le reconnaissais. La mémoire m'avait peut-être fait oublier à quoi il ressemblait réellement.

- Jamais, je le jure sur ce que j'ai de plus précieux, sur la tête de tous mes enfants, y compris ceux qui ont disparu, jamais je n'ai connu charnellement un autre homme que le Marquis.

Mes yeux lançaient des éclairs, mes narines étaient dilatées sous l'effet de ma fureur, et je soufflais comme un bœuf à la fin d'une journée de labour.

Il m'a fait une écorchure avec sa lame empoisonnée. Je suis restée stoïque, attendant les effets du venin. J'étais déjà condamnée, de toute façon.

A ma grande surprise, il m'a épargnée, m'annonçant qu'il ne frappait pas les femmes. Je ne comprenais pas. N'était-il pas un démon revenant de l'Enfer pour se venger ? Pas de poison, pas de punition, rien.

J'ai porté la main à mon égratignure, surprise de voir le sang perler sur le bout des doigts de mon gant.

- Si vous n'êtes pas revenu vous venger parce que je vous ai lâchement assassiné... Pourquoi êtes-vous revenu, Marquis ? Que savez-vous ? Mais, surtout... Pouvez-vous me promettre, sur tout ce que vous avez de plus cher dans la vie comme dans la mort, dans le Ciel comme sur la Terre et en Enfer, que jamais plus vous ne toucherez à nos enfants ?

Je comprenais de moins en moins ce que le revenant démoniaque venait faire ici, sur Terre. J'avais de plus en plus l'impression que ce n'était pas lui mais, qui d'autre pourrait-il être ?
Revenir en haut Aller en bas
Edgar Denver
Edgar Denver
◦ Skorpion ◦
Lettres envoyées : 35
Age : 32 ans.
Nationalité : Anglaise. Du moins c'est ce qu'il prétend...
Statut marital : Célibataire.
Métier/Occupation : Chef d'une organisation criminelle.
Classe sociale : Un simple et honnête citoyen de Londres.
Rêve(s) : Mort.
Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar Osf4
Pseudo : Antares.
Trigger Warning : Aucun.
Content Warning : Violence, abandon, sexe, prostitution, esclavage, vol, meurtre, sexisme.
Doubles Comptes : Earnest Wilde - Friedrich von Hohenzollern.
Avatar + crédit : Antares
Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar Empty

Re: Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar /
Mar 6 Déc - 20:20

J’avais vraiment envie de la tuer. Pour une raison obscure, je voulais l’achever, de mes doigts, de mes mains. La voir disparaître, elle, son fantôme. Le tourment d’une vie. Bien sûr, ce n’est pas aussi simple. J’ai tant de questions pour elle. J’ai tant de “Pourquoi” dont elle ne saura venir à bout en plates excuses. Pourtant… Oui, malgré mes tourments, malgré les réponses que j’ai tant envie d’entendre sortir de sa bouche, mais l’interrogation ne peut sortir de mes lèvres. Je ne suis muet. Je n’ai jamais été un très grand bavard, mais… J'avais, à tort, cru que je saurai trouver mes mots à ce moment-là. Mais non. Pas le moins du monde. Je reste encore plus silencieux qu’habituellement, plus froid aussi. Comment ne pas l’être ? Je suis devant celle qui m’a abandonné, celle qui a scellé mon destin à une existence de misère. Je m’y suis fait, j’ai fait le deuil de cette vie que j’aurai pu avoir. Ce que je ne peux lui pardonner, c’est ce qu’elle fait subir à ma sœur. Ma sœur… L’est-elle vraiment encore ? Je l’ai croisée, il y a peu. Et… Disons que j’ai beau le clamer haut et fort, ce n’est plus tout à fait vrai. 

J’ai beau discuter avec elle, j’ai l’impression qu’elle se moque de moi. 
-C’est ton enfant ! 
Ces mots m’échappent, avec fureur, avec implacabilité. N’a-t-elle pu reconnaître sa propre fille ? Elle me fait vraiment sortir de mes gonds. J’en ai peut-être trop dit. Bien qu’elle doit se douter qu’elle est Enola. Faire une différence entre Enola, moi et sa famille, c’est d’un blessant… 

Je m’en suis pris aux enfants ? Mais… Ils n’étaient même pas nés ! Comment aurais-je pu attenter à leur existence ? C’est à n’y rien comprendre ! Quoi ? Sous ma protection ? Mais je n’avais que 8 ans au maximum ! 

-Tu te fous de moi. 
Ce n’est pas une question, une simple constatation. Un fait. Elle veut vraiment mourir ! Ce n’est pas possible, elle me cherche, il n’y a pas d’autres possibilités. 

Je ne devrais pas. Je ne devrais pas. Mais je me sens rassuré de ne pas avoir été condamné au nom de monstre dès la naissance. Je ne suis pas monstrueux. En vérité, je ne sais si je dois en être reconnaissant. Cela aurait été plus simple de simplement dire que j’ai été monstre dès ma conception. Une excuse comme une autre. Par contre, je tique quand elle me parle de mariage. Particulièrement quand j’entends Notre mariage… C’est une idée répugnante. Je me demande si elle a toute sa tête. 

-Je ne comprends pas. 

Je suis véritablement perdu. Et ce, de plus en plus. 

-Nous n’avons jamais été mariés. Et bordel, encore heureux ! 

Elle ne rechigne pas quand je l’accuse de m’avoir, d’une certaine manière, tué mais prend la mouche quand je lui demande si elle a déjà trompé mon géniteur. Bah sympa. On voit où se trouvent ses priorités… 

-D’accord. 
Je la crois. Et j’avoue que cela me désole de me savoir fils de cet homme… J’aurai préféré être un fils bâtard d’un autre, que légitime du mien. Je n’aime pas cette idée, cet homme était une enflure. Je ne me souviens pas beaucoup de lui mais je n’ai pas un très bon souvenir de lui. Il a essayé de tuer ma soeur ! Ce n’est pas rien. C’est impardonnable. Je ne peux l’oublier. Ce moment, ses cris, sa colère, et ce feu. Brûlant. Blessant. Comme ses paroles. Une fille, oui. Enola en est une. La plus belle de toutes. 

Puis après considération, c’est à mon tour de lui lancer des éclairs. De quel droit se permet-elle de parler au nom de ses enfants disparus ? D’Enola. De moi. Cela me révulse. 
-Je t’interdis de parler pour elle et pour moi. 

Je l’avoue. Plus nous discutons et moi je ne comprends ce que nous disons. 
-Putain ! Arrête avec tes Marquis ! 

Je ne me mets pas en colère facilement. Je suis toujours propre sur moi, toujours dans une colère sourde, mais non moins violente. Mais avec cette lady, je perds mes moyens. Un mot de sa part et je deviens furie. Je suppose que c’est cela, la famille. Je soupire, pour reprendre mes esprits. Je passe une main sur mon visage, celle qui n’est pas bandée. 

C’est elle qui est venue vers moi, donc pourquoi me parler de vengeance ? Au moins, elle avoue qu’avoir attenté à la vie de deux gamins de 0 an à 8 ans, c’est lâche. Sans blague. Encore heureux ! Encore plus quand c’est de manière indirecte. En les abandonnant. En nous abandonnant. 

Qu’est-ce que je sais ? Rien et tout. J’ai tout vu mais je ne sais rien de ses agissements à elle. 

Je soupire. Ce que j’attends d’elle hein ? 
-Qui entre, paie. 

Je fronce des sourcils de frustration. Serait-ce la vieillesse qui lui fait débiter autant de stupidités ou juste un moyen ridicule de me mettre hors de moi ? Réussi ! 

-Je n’ai pas d’enfants avec toi. Je suis ton enfant ! 

Enfin, j’aime à croire que pour un petit temps, je l’ai été, sans parler des liens du sang…
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar Empty

Re: Toute famille qui se respecte vit avec ses fantômes - Isabella|Edgar /

Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
» Mauvais souvenirs... Soyez pourtant les bienvenus. {Isabella & Edgar}
» Tout feu tout flamme - avec Edgar DENVER
» Qu'obtient-on avec un citron et du malt ? {Avec Diana Sutton.}
» Pour un flirt avec toi
» Becoming frenemies [Isabella x Earnest]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: