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 La rose et l'iris - Arthur x Reese

Arthur Gilderstone
Arthur Gilderstone
◦ Comte de Suffolk ◦
Lettres envoyées : 352
Age : 24
Nationalité : Anglaise
Statut marital : Célibataire
Métier/Occupation : Comte de Suffolk, mécène des Arts
Classe sociale : Noble
Rêve(s) : Perpétuer ma lignée
Pseudo : Amal
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La rose et l'iris - Arthur x Reese /
Mer 13 Juil - 23:17

 


La rose et l'iris.
◦ With. Reese Lennox ◦


Lady Reese et moi avons rendez-vous au salon de thé de Lady Sutton. Nous avons décidé de nous rencontrer en-dehors de nos logis respectifs, pour plusieurs raisons.

Je ne peux pas aller seul chez elle sans attirer l'attention de ses parents, qui réclameraient de nous chaperonner. Essayez donc de discuter politique lorsque vous avez un chaperon sur le dos qui s'attend à ce que la conversation soit mondaine ou un prélude à une cour plus assidue – et qui en conclut que toute autre conversation n'est qu'une façon de se faire la cour à mots cachés.

Pour la même raison, impossible de l'accueillir chez moi, même dans mon bureau personnel. Les conventions sociales réclameraient un chaperon. Qui plus est, entre Mère et mes sœurs, la situation aurait été bien pire que face à Lord et Lady Lennox. Cela n'aurait parlé que de mariage, de convenance, et de ce que la société allait dire de moi et de Lady Reese si cela s'apprenait que nous avions été laissés seuls ensemble dans la même pièce plus de trente secondes.

Aller la chercher chez elle pour l'accompagner au salon de thé aurait été un geste courtois et poli – et la meilleure façon d'attirer encore plus l'attention sur nous deux, alertant l'opinion public.

Le plus simple et le plus respectueux de nos deux réputations – de la sienne surtout – a donc été de faire comme lors de notre première rencontre : nous donner un point de rendez-vous dans un lieu public. Pour plus de commodité, nous avons sélectionné un salon de thé. Pour la discrétion de sa gérante, nous avons choisi celui de Lady Sutton.

J'ai mis à ma boutonnière une rose blanche, afin de communiquer à Lady Reese mon espoir d'une amitié réciproque. Même si elle ne souhaite pas travailler avec moi, j'ai l'espoir qu'elle acceptera au moins ma compagnie sociale. J'ai trouvé la discussion avec elle intellectuellement très stimulante, et cela me fendrait le cœur de devoir interrompre dès ses débuts une amitié prometteuse.

J'arrive le premier au salon de thé – ou du moins c'est ce qu'il me semble. Je n'ai pas envie de choisir seul la table où nous installer Lady Reese et moi, aussi je reste devant le salon, jetant un coup d’œil rapide à l'intérieur par les vitres pour vérifier si Lady Reese m'attend à l'intérieur.
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Reese Lennox
Reese Lennox
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Nationalité : Ecossaise
Statut marital : Célibataire, mais la pression des fiançailles se fait sentir.
Métier/Occupation : Lire, écrire, militer activement pour le droit des femmes.
Classe sociale : Noble, fille de Duc De Lennox.
Rêve(s) : Ne pas me marier à ce prétentieux de Friedrich ! Mais aussi réussir à publier ses écrits.
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Re: La rose et l'iris - Arthur x Reese /
Sam 16 Juil - 19:05

 


La rose et l'iris.
◦ With Arthur Gilderstone ◦


Je marche d'un pas vif, espérant rattraper mon retard. Ma nourrice m'a retenue au dernier moment. Je l'adore mais quand elle se met à parler, on ne l'arrête plus ! Je considère toujours cela avec un attendrissement certain, et écoute ses histoires que je connais pourtant par coeur avec plaisir. Mais pas aujourd'hui. Seulement, je ne pouvais pas décemment lui dire que n'avais pas le temps sans révéler mes plans. J'ai faillit oublier ma fleur et ai couru dans mon jardin pour en cueillir une fraiche. Un iris blanc. Je me suis dit qu'avec ma toilette bleue, ça irait très bien.
Les pistils pouvant faire des tâche difficiles à faire partir, j'ai enroulé une petite dentelle d'un bleu plus foncé que ma robe.
Tout était parfait, mais l'accrocher en plein chemin est une tache plutôt ardue. Mon iris blanc a faillit tomber plusieurs fois. Aussi, l'ai-je gardé à la main elle aussi entourée de dentelle, blanche, cette fois.

Heureusement, ce n'est plus très loin, j'arrive bientôt en vue du salon de thé. Je ralentie mon allure et réarrange mon chapeau pour ne pas avoir l'air de courir. Lord Gilderstone est déjà là ! J'espère que je ne l'ai pas fait trop attendre ! Je n'ai que deux minutes de retard par rapport à l'heure convenue, mais tout de même !
Je me compose un air sur de moi malgré ma fleur à la main.

- Lord Gilderstone ! Je m'exclame quand j'arrive à sa hauteur.

Je souris, prenant réellement plaisir à le retrouver.
C'est étrange, mais sa présence à quelque chose d'apaisant et je me félicite que ce ressentit confirme le message de ma fleur.

- J'espère que vous n'avais pas dû attendre trop longtemps. J'ai fait aussi vite que j'ai...

Mes yeux se posent sur sa boutonnière. Plus précisément sur la magnifique rose blanche qui s'y trouve. Je lève les yeux vers son propriétaire, émue. Je mets timidement mon iris blanc qui dans mon livre signifie que je lui accorde ma confiance. J'aurais pu choisir n'importe quelle couleur d'iris et il se trouve que j'ai pris la même couleur.

- Encore une fois, nos pensées s'accordent. C'est avec joie que j'accepte votre amitié car, je pense, elle sera précieuse.
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Re: La rose et l'iris - Arthur x Reese /
Lun 18 Juil - 6:57

 


La rose et l'iris.
◦ With. Reese Lennox ◦


Je souris largement et chaleureusement lorsque je vois approcher Lady Reese, toute de bleu vêtue, un iris blanc à la main, son chapeau légèrement de travers. À ce moment, je la trouve aussi attendrissante que mes sœurs, j'ai un élan d'affection pour elle, mais... Il y a quelque chose de différent. Quelque chose d'étrange et que je ne comprends pas. C'est différent de ce que je ressens pour les membres de ma famille, différent de l'amitié puissante que j'ai pour Wolf, différent de l'espoir d'amitié que j'ai eu lors de ma première rencontre avec Lord Hohenzollern, différent de la joie fraternelle ressentie envers Lord Manners après l'annonce de ses fiançailles avec Amelia... J'y réfléchirai plus tard.

Je lui tends mon bras lorsqu'elle parvient à ma hauteur, et la rassure.

- Je n'ai pas attendu trop longtemps, vraiment. Vous voir est un plaisir.

Si je m'écoutais, je caresserais sa joue pour déposer un baiser sur son front, comme je le fais parfois avec mes sœurs ou mes cousines les plus proches, comme Mère le fait avec nous dans ses élans d'affection. Je n'ai jamais ressenti cela pour mes amis même les plus intimes, même celui qui est devenu mon frère. Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Elle a compris le message que je cherchais à faire passer en portant une rose blanche à ma boutonnière. Elle fixe son iris à son chapeau, sa fleur est de la même couleur que la mienne. Si j'ai bonnes mémoire de ce que j'ai feuilleté hier soir, l'iris signifie la confiance. J'avais choisi la rose blanche pour signifier l'espoir d'une amitié réciproque.

Nos pensées s'accordent. J'ai le cœur qui bat à tout rompre et l'impression que mon cerveau vient de partir pour un séjour à Bath. Je parviens à articuler quelques mots qui mis bout à bout forment une phrase complète et compréhensible.

- J'ai préféré éviter de choisir la table sans vous, Lady Reese. Je souhaite que vous puissiez participer à toutes les décisions concernant notre potentiel arrangement professionnel, aussi minimes soient-elles.

Je lui ouvre la porte du salon de thé.

- Après vous, Lady Reese.

Secrètement, j'espère que nous serons seuls. Que les quelques autres clients vont partir bien vite. Que le monde s'arrête de tourner, et qu'il ne reste plus que Lady Reese, moi, et une tasse de thé.

Que m'arrive-t-il ?
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Re: La rose et l'iris - Arthur x Reese /
Mer 31 Aoû - 17:27

 


La rose et l'iris.
◦ With Arthur Gilderstone ◦


Lord Gilderstone esquisse un sourire que je peu presque qualifier de timide, ce que je trouve absolument charmant. Cela change de certains hommes trop sûrs d'eux-mêmes qui pensent qu'un sourire de leur part leur permet d'avoir n'importe quelle femme dans leur poche.
Ses attentions sont touchantes et je sens mon coeur battre plus fort. Il voudrait que je prenne part à toutes les décisions qui seront prises lors de notre partenariat. Cette idée, bien que novatrice, me plait ! J'ai la soudaine envie de me saisir de sa main pour la porter à mon coeur. Mais cela pourrait être mal perçu. Et totalement déplacé. Il serait tout de même assez ironique que je me mette à agir avec aussi peu de retenue alors même que je le reproche à la plupart des hommes.

Je me contente alors de garder un sourire poli en espérant ne pas paraître trop froide.  D'un geste, Lord Gilderstone me laisse passer devant. Sa galanterie est toute dans le respect, sans arrière pensée, et je trouve cela très agréable. Je sens mes joues chauffer un peu.

- Je vous remercie, Lord Gilderstone. Je murmure sans préciser que je le remercie pour les deux.

J'entre alors dans le salon de thé, cet homme sur mes talons, et je me surprend à souhaiter qu'il y ait moins de monde. Il ne s'agit que d'un rendez-vous professionnel, cela n'engage à rien d'autre que l'écriture ! Rien d'autre. Et peut-être une amitié. Sûrement. Dans tout les cas, j'apprendrai à la chérir autant qu'il me sera possible de le faire.
Quelque anxiété me pince le coeur. Où tout cela va-t-il me mener ?
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Re: La rose et l'iris - Arthur x Reese /
Jeu 1 Sep - 19:44

 


La rose et l'iris.
◦ With. Reese Lennox ◦


Je pousse un soupir de soulagement clairement audible lorsque je réalise que le salon de thé est presque vide. Seules trois dames d'âges divers sont en train de discuter ensemble tandis qu'un gentilhomme assez âgé est installé près de la fenêtre avec un livre. Il reste une autre table près de la fenêtre, plusieurs au milieu de la salle, et une dernière dans un coin un peu isolé, presque une alcôve. Je rougis à l'idée saugrenue qu'il serait préférable de nous installer là, dans l'ombre, loin du monde, juste elle et moi. Ce serait sans doute plus pratique pour garder notre entrevue secrète, mais qu'est-ce que les gens vont bien pouvoir en penser ? Ce n'est pas pour moi que je m'inquiète, bien évidemment, mais pour elle. Il est si facile de ruiner la réputation d'une femme, je ne veux surtout pas causer sa perte par inadvertance.

Quoi que, si la rumeur publique met son honneur en doute, je pourrais toujours lui proposer de la prendre en charge afin de « réparer » la situation, n'est-ce pas ? C'est ce que ferait n'importe quel gentilhomme digne de ce nom.

Je rougis encore plus violemment à cette idée. Ce serait vraiment inconvenant. Pas d'épouser Lady Reese, bien évidemment – elle est de bonne famille, c'est une personne formidable de ce que j'ai pu en juger jusqu'à présent. Mais ce serait inconvenant de ruiner sa réputation juste pour pouvoir l'épouser ensuite. Pas que je veuille l'épouser – je n'ai pas encore pris de décision, il est trop tôt, sans compter qu'elle a son mot à dire dans l'affaire – mais cela ne me déplairait pas. De toutes les femmes que j'ai pu rencontrer jusqu'à présent, elle est celle qui pourrait le mieux correspondre à mes critères de choix d'une épouse.

Je cligne des yeux, me rendant compte que je me suis perdu dans mes pensées. Je suis certainement rouge pivoine. Je tire un peu sur mon col pour me donner une contenance, tousse discrètement.

- La différence de température entre le salon de thé et l'extérieur m'a un peu pris de court. C'est agréable d'être au chaud lorsque le fond de l'air est aussi frais, ne trouvez-vous pas ?

Je me sens horriblement ridicule et gauche. J'ai l'impression d'être un adolescent, sans aucune expérience de la vie, incapable de savoir par quel bout prendre une interaction sociale. Je reste planté au milieu du salon de thé, les yeux fixés sur Lady Reese, le rouge aux joues, me dandinant d'un pied sur l'autre. La seule différence entre moi et un de ces oiseaux nommés manchot que j'ai pu observer à la ménagerie est la couleur de notre costume.

Je baragouine quelques mots sans parvenir à les articuler, utilise à nouveau l'excuse de la chaleur du salon de thé, puis parviens à demander :

- Où est-ce que vous vous sentiriez la plus à l'aise pour vous installer ? Plutôt vers la fenêtre, plutôt au milieu de la pièce... ?

Je n'ose pas proposer le coin discret et à l'écart. Dans mon effort pour ne pas regarder dans sa direction, j'ai l'impression de ne fixer que cette table-là.

Heureusement que personne de ma connaissance n'est ici pour être témoin de mon émoi. Je ne suis pas gentilhomme à me préoccuper de ce que la rumeur publique dit à mon sujet, mais malgré tout, j'en fondrais de honte si Mère ou Amy apprenait ce qui est en train de se passer en ce moment.
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Re: La rose et l'iris - Arthur x Reese /
Mar 27 Sep - 11:54

 


La rose et l'iris.
◦ With Arthur Gilderstone ◦


Je regarde autour de moi. Il y a peu de monde et je soupir de soulagement. J'ai du mal à supporter les lieux fermées trop fréquentés. J'ai toujours l'impression d'étouffer et cela en devient vite épuisant.
Pour mon confort, c'est un bien. Mais je pense au fait que s'il y aura peu d'oreilles pour entendre notre conversation, elle ne leur sera que plus distincte... Ce n'est pas vraiment pour arranger notre affaire. Pour cette occasion j'aurais tout de même préféré que le bruit d'autres conversation couvre la notre.
Je regarde instinctivement la table la plus éloignée. Cela m'aurait plu, mais je n'ose pas vraiment le demander. Cela n'est pas très conventionnel. Mais d'un autre côté... Le sommes-nous vraiment ? Nous n'aurions pas ce rendez-vous, si cela était le cas.

Je pense vraiment que la table du fond sera la plus propice à notre besoin d'intimité. Quand Lord Gilderstone se met à parler de différence de température, je sens le rouge me monter aux joues. Je détourne le regard. Il a l'air aussi à l'aise que moi ! Personnellement je trouve qu'il fait tout aussi chaud dedans que dehors. Des températures bien élevées pour la saison. Mais cela n'est peut-être qu'une impression. Il faisait bon, avant que je ne le retrouve !

Quoi qu'il en soit, je m'efforce de ne pas fixer ses yeux bleus dans lesquels je pourrais plonger avec délice. Oh non, ce n'est pas le moment ! Que m'arrive-t-il ? Cela ne me ressemble pas ! Je me racle la gorge pour dissimuler mon trouble et en même temps, je remarque qu'il lance des regards vers cette fameuse table. Sûrement n'ose-t-il pas demander lui-même de peur d'entacher ma réputation. Je trouve cela très touchant. Mais la sienne peut-être également. Quelles seraient les retombées sur sa famille ? Sur ses soeurs ? Sur lui-même ? Ma réputation n'est plus à refaire. Je suis déjà une bizarrerie dans le milieux de la haute.
Mais soit, si je ne demande pas, je ne saurais jamais. Je me suis déjà montrée moins regardante quant aux conséquences de mes actes. Et bien plus courageuse. Allez, je me lance.

- Je ne voudrais pas vous mettre mal à l'aise, Lord Gilderstone, mais que pensez-vous de cette table là-bas, qui se trouve un peu à l'écart ? Nous serions plus à l'aise. Mais je peux comprendre que vous ne voulez pas de ces retombées qui entacheraient vous réputation et celle de votre famille. Je vous laisse le choix. En ce qui me concerne, cela ne me dérange pas. Je suis libre de mes choix et qu'importe ce que pourront dire les gens à mon sujet. Quoi que je fasse de toute façon ils trouveront toujours à redire. JE ne suis pas femme à être intimidée par les on-dit. Je lui souris, confiante.

Lui aussi est libre et quel que soit son choix, je le respecterai. Malgré cela, je surprends à espérer qu'il accepte. J'ai tellement de sujets à lui entretenir ! J'ai vraiment hâte de commencer notre collaboration, de parler en détails de ce que nous pourrions faire ensemble ! De toutes les avancées que nous pourrions apporter dans la société !
Peut-être suis-je en train de m'emporter et de placer des espoirs vains. Mais que ce soit aujourd'hui ou demain, si nous ne faisons rien, les choses ne changerons jamais. Et je voudrais rétablir le statut de l'humain, quel que soit son niveau social. Riche, pauvre, homme, femme, enfant, adulte, personne âgée, un humain reste un humain. Les origines de chacun ne devrait pas importer sur la façon dont on le traite.

Je me retiens de sautiller de joie et d'impatience. J'ai peut-être trouvé le plus puissant allier qu'il me soit donné d'avoir. Faisons donc les choses correctement et ne brûlons pas les étapes. Cela est capital pour la suite. Pour notre travail ensemble mais aussi pour notre amitié.
Mon coeur ne cesse de bondir, lui, à cette mention. Nous sommes amis. C'est une idée qui me comble de joie et m'empreint d'une douce chaleur que je ne me rappelle pas avoir ressentie.
Nos pensées s'accordent et nos sentiments également. Jamais aucun homme ne m'avait respecté de la sorte. Mais est-ce que je l'apprécie seulement pour cette qualité ? Est-ce que mon affection s'en trouve biaisée pour cela ?
Mais en même temps, c'est bien pour ces qualité, que l'on peut apprécier une personne, non? Pour des idées commune et une sorte de connivence. Je m'inquiète sur le fait d'être moi-même sincère. Peut-être que je m'emporte trop ? Je ne voudrais pas jouer avec lui, je voudrais être sincère avec Lord Gilderstone. Mais comment être sincère si je ne sais pas moi-même ce que je ressens, et si cela est pour de bonnes raisons ?

Je dirige mon attention vers lui pour entendre sa réponse. A moins qu'il ne me l'ai déjà donnée et que je n'ai rien entendue, perdue dans mes pensées ?
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Re: La rose et l'iris - Arthur x Reese /
Mer 28 Sep - 20:12

 


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◦ With. Reese Lennox ◦


J'ai vraiment l'impression d'avoir attrapé quelque maladie. Cela ne me ressemble pas de me comporter ainsi. Je me sens fiévreux, j'ai les genoux qui tremblent, la tête me tourne, mon cœur bat à tout rompre, mes pensées sont incohérentes. Cela ne ressemble à aucune maladie que j'ai eue jusqu'à présent. J'espère que ce n'est pas contagieux et que je ne contaminerai pas Lady Reese, ni ma famille.

Le plus simple sera d'aller demander conseil à Wolf. Il a vu du pays. Il a vu des maladies exotiques. Il saura me conseiller le médecin qualifié pour me soigner.

Je crois qu'elle m'a parlé. Oui, elle parle de la table au fond, à l'écart, dans l'alcôôôôô...

Je demanderai une camomille pour calmer les battements de mon cœur. J'ai l'impression de n'entendre que ça. Mon cœur qui bat à pleine puissance dans mes oreilles. J'ai du mal à retrouver l'usage de ma voix pour lui répondre.

- Cela conviendrait tout à fait à la teneur de nos discussions, Lady Reese.

Je l'accompagne et, poliment, lui tire sa chaise pour l'aider à s'installer. Puis nous commandons nos consommations. Je m'en tiens à une boisson et des accompagnements auxquels on donne des vertus calmantes pour les nerfs et stimulantes pour l'intellect. Je veux rester en pleine possession de mes moyens. Je suis un homme. Je suis fort. J'ai la responsabilité de garder les gens autour de moi en sécurité. Je ne peux pas défaillir, pas devant elle, pas en public. La camomille me calmera les nerfs, les petits sandwichs de viande froide sauce à la menthe garderont mon esprit aiguisé. Peu m'importe la manière dont mes goûts en matière de thé seront jugés. Je suis un homme, le thé est une affaire de femme, ces dernières se contenteront sans doute de hausser les épaules en disant que, décidément, elles ont bien raison de prendre en charge le thé pour éviter la catastrophe que cela deviendrait si c'était moi qui m'en chargeais.

C'est assez en dehors de mes habitudes de m'imaginer ce que d'autres pourraient penser de moi. Mais je ne veux pas que Lady Reese soit la source de ragots parce qu'elle se montre en société à la même table qu'un original tel que moi.

Revenons au sujet de notre présence ici.

Je pose sur la table mon carnet de notes et de quoi écrire, le feuillette un peu pour me donner une contenance.

- J'avais noté quelques sujets de réflexion qu'il pourrait être intéressant d'aborder et de discuter. Que pensez-vous du mariage ?

Toute la société autour de moi semble obsédée par ce sujet. Comme s'il n'y avait que cela d'important dans la vie, que c'était le but ultime. Je suis moi-même emporté dans l'organisation de l'avenir des mes sœurs – actuellement je me préoccupe surtout d'Amelia, puisqu'il convient que l'aînée ait son avenir assuré la première, ensuite ce sera le tour d'Anna puis d'Adelina. Toutes devront être mariées, l'une après l'autre, ou entrer au couvent. En tant que chef de famille, j'ai le devoir de leur assurer une place sociale. Mes sœurs n'ont jamais protesté.

Mais, oseraient-elles protester face à moi ? Elles sont sous ma responsabilité, j'aurai beau les questionner sur le sujet, elles iront forcément dans le sens de « Arthur, trouvez-moi un mari ». Si je veux avoir l'avis honnête et non censuré d'une femme sur le sujet, c'est à Lady Reese que je dois m'adresser.

En levant les yeux de mon carnet de notes, la portée de mes paroles me frappe de plein fouet. Bon sang, pourvu qu'elle n'ait pas mal interprété ma question !
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Re: La rose et l'iris - Arthur x Reese /
Ven 7 Oct - 18:37

 


La rose et l'iris.
◦ With Arthur Gilderstone ◦


Fort heureusement, je n’ai rien perdu de sa réponse. Essayant de me composer une expression moins… plus calme ? J’en perds mes pensées rationnelles et logiques. J’ai l’impression que mon souffle est plus lourd, plus difficile. J’espère que je ne suis pas en train de tomber malade et le contaminer par la même occasion ! Peut-être devrais-je rentrer tout de suite ? Mais c’est sans compter le fait que nous avons déjà choisi notre table et sommes déjà installés. Il est un peu trop tard à présent.

La clientèle fait mine ne pas nous avoir remarqué, mais je sais très bien que tous les yeux sont braqués sur moi. Sur nous. Si je pars maintenant, cela risquerait de mettre à mal la réputation de Lord Gilderstone. La mienne n’est plus à faire. Et je me contrefiche de ce que les autres pensent de moi. Enfin, je le crois.

Je me suis donc décidée pour du thé à la violette. Cette fleur a de nombreuse vertus curatives. Entre autre celle de soulager les infections respiratoires lorsqu’elles sont utilisées en infusion.
Elle aide également par son effet sudorifique à passer les poussées de fièvres. Me sentant fébrile, ce n’est peut-être pas une mauvaise chose. Cependant, j’aurais peut-être dû attendre ? Non, ce n’est pas le peu qu’il y aura dans le thé qui va vraiment faire effet. Cela va juste m’aider un peu.

Il m’arrive également de m’en préparer en inhalation pour calmer l’anxiété et m’aider à dormir. Je suis assez familière de cette fleur et autres ses vertus médicinale, j’apprécie sa beauté et son goût. D’autant plus qu’elle est simple à cultiver.

Lord Gilderstone a une prévenance et des manières tout à fait exquises. Il m’a aidé à m’installer en tirant ma chaise et si c’est pourtant ce que ferait tout homme bien élevé, je ne saurais dire pourquoi, venant de lui, cela me touche particulièrement.

Je réalise soudain que nous ne sommes pas dans n’importe quel salon de thé. Il s’agit de celui de Lady Sutton. Diana, qui n’est autre que ma meilleure amie. Je suis sûre que je vais entendre parler du fait que je sois venue accompagnée d’un homme. Elle ne manquera sans doute pas de me charrier à ce sujet. Je retiens un léger rire et souris à cet homme qui se trouve en face de moi pour dissimuler mon amusement. Je ne voudrais surtout pas qu’il pense que je me moque de lui !
Si mes parents venaient à savoir cela… Ils n’en seraient pas ravis. Sauf si à la place, j’y étais avec Lord Hohenzollern… Là, bien évidemment, ils seraient comblés de joie.

Je fais de mon mieux pour respecter les bonnes manières. J’enlève mes gants de dentelle, ce que je fais rarement. Je ne voudrais pas que Lord Gilderstone soit critiqué pour ses mauvaises fréquentations, cela pourrait lui causer du tort et sa parole pourrait perdre en valeur. Nos objectifs communs s’en trouveraient grandement desservis également. Etrangement, ce n’est là pas la politique dont je me soucis le plus.

Je note dans un coin de ma tête que Lord Gilderstone a pris une infusion à la camomille. C’est elle aussi une fleur que j’apprécie beaucoup. Serait-il lui aussi quelque peu fébrile ? En connait-il les vertus curatives ? Ou aime-t-il tout simplement le goût comme beaucoup de gens ? Ce serait déplacé de ma part de faire une remarque là dessus.
Mes yeux se portent soudain sur ses mains si puissantes et délicates à la fois. Je me surprends à penser que ses mains sont vraiment belles. J’aimerais tant pouvoir les esquisser ! Je me mordille l’intérieur de la joue pour me recentrer.
J’en deviens ridicule. Peut-on trouver des mains comme l’on trouve de la beauté dans le regarde et son iris ?
Je m’applique à respirer calmement. Pour me donner une contenance, je porte ma tasse fumante à mes lèvres. Contente que nos commandes soient arrivées rapidement. Le service est toujours d’aussi bonne qualité. Je ne manquerai pas de le signaler à Diana. Cela lui fera sûrement plaisir.
A défaut d’être soulagée par la violette qui n’agit pas dès la première gorgée, la chaleur du breuvage m’apaise et m’aide à me détendre. Je reporte de nouveau mon attention sur ses mains. Ou plutôt, leur contenu. Un carnet de belle facture, je dois dire. Je m’apprête à faire de même et sortir mon propre carnet avec ma mine de plomb non sans prendre une autre gorgée de thé avant de se faire.
C’est à ce moment là qu’il pose une question qui me prend de court.  C’est bien évidemment un sujet important dans notre travail en commun si l’on veut parler du statut des femmes et de leurs droit qui sont pour le moins inexistants. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’il aille au vif du sujet aussi abruptement !

« Que pensez-vous du mariage ? »

J’avale de travers La violette est censée calmer la toux, pas la provoquer ! Je toussote aussi discrètement que je le peux et tapote ma bouche de ma serviette, prenant ainsi le temps de me calmer. Je prends la parole seulement quand je suis sûre que ma voix va m’obéir.

- Pardonnez-moi Lord Gilderstone. Je ne m’attendais à cette question aussi rapidement, même s’il me semble avoir abordé le sujet lors de notre dernière entrevue.

Je sors enfin mon carnet et mon porte mine usé. J’ai tout à fait les moyens de m’en procurer un nouveau mais celui-ci à une valeur sentimentale. C’est un cadeau de mon père. Je serre entre et mes doigts et repense à Edgar... Mon père ne serait pas mon père. Dans ce cas, cet outil perd toute sa valeur… Je repousse cette idée au loin, ainsi que le souvenir de ce regard. Le regard pénétrant de celui qui clame être mon frère.
Ce n’est pas le moment !

Je me répète la question la question de Lord Gilderstone plusieurs fois pour me recentrer sur la conversation. Je fais de mon mieux pour cacher mon trouble et arrête de triturer mon porte-mine.

- Ce que je pense du mariage… Et bien, l’idée même de me marier me révulse. Peut-être que les choses seraient différentes si j’avais le choix de pouvoir épouser qui bon me semble. Voyez-vous, depuis que je suis enfant, il a déjà été décidé que j’épouserai Lord Hohenzollern. Et si aujourd’hui je peux le qualifier d’ami car nous nous connaissons depuis de nombreuses années, nous en venons à nous détester alors que ni lui, ni moi ne voulons de ce mariage. Je ne veux pas me marier et lui… Je dirais qu’il aime une autre femme. Comment dans ce cas pouvons nous aspirer au bonheur ?

Une profonde tristesse s’empare de moi quand je pense à l’amitié qui nous liait le Prince et moi et que la volonté de nos… parents est en train de briser… Je ne peux plus le voir sans avoir envie de quitter la pièce.
Je baisse les yeux. C’est la première fois que je parle véritablement de ma situation. Et je n’ose lever les yeux vers Lord Gilderstone pour être témoin de sa réaction.

- Excusez-moi. Je voudrais seulement être libre de mes propres choix et ne pas être traités comme un vulgaire bout de viande bonne qu’à donner une descendance. Je voudrais ne pas avoir ce poids sur mes épaules. « C’est bien là la seule responsabilité que tu as, ma chère fille, tu peux au moins respecter cela. » Me dit mon père. Mais ce qu’il ne comprend pas, c’est qu’il s’agit de la seule responsabilité dont je ne voudrais pas.

Je regarde autour moi. Sans le vouloir j’ai parlé plus vivement. Personne ne semble avoir remarqué cela. Heureusement que nous sommes à l’écart. Je remarque alors que j’ai serré les poings et essaye de me décrisper en écartant les doigts. Je reprends d’une voix plus faible, toujours sans regarder mon compagnon de table.

- Je suis prête à prendre toutes les responsabilités si cela peut m’empêcher un mariage avec un homme que je n’aime pas. Pas de cette façon.

Je reprends mon souffle et lève enfin les yeux.

- Et vous, Lord Gilderstone ? Que pensez-vous du mariage ?

Je tire sur ma manche qui s’est un peu trop remontée, pour cacher la cicatrice qui orne mon poignet. Cicatrice qui récemment a pris beaucoup plus de présence dans ma vie qu’elle ne l’a jamais fait.
Prudente, je bois une nouvelle gorgée attentive à ce que Lord Gilderstone va me répondre.
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Arthur Gilderstone
Arthur Gilderstone
◦ Comte de Suffolk ◦
Lettres envoyées : 352
Age : 24
Nationalité : Anglaise
Statut marital : Célibataire
Métier/Occupation : Comte de Suffolk, mécène des Arts
Classe sociale : Noble
Rêve(s) : Perpétuer ma lignée
Pseudo : Amal
Trigger Warning : Pédophilie, inceste, gaslighting, gore (les mentions sans détails sont tolérées)
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Re: La rose et l'iris - Arthur x Reese /
Ven 14 Oct - 17:43

 


La rose et l'iris.
◦ With. Reese Lennox ◦


Mes yeux se fixent sur ses mains entourant la tasse dans laquelle elle boit du thé à la violette. Un choix raffiné et délicat, comme toute sa personne. Je me sens fiévreux, je lutte pour rester concentré sur notre discussion. Je tripote mon crayon pour me donner une contenance, tout en me préparant à noter toutes les paroles qui tomberont de ses lèvres roses.

Du calme, Arthur. Du calme. C'est juste une femme. Tu en vois tous les jours, des femmes – les domestiques, tes sœurs, ta mère, les passantes dans la rue, les rencontres sociales – alors, pourquoi est-ce que celle-ci serait différente ? C'est la fièvre, c'est tout. Cela me monte à la tête. C'est juste la fièvre. Je me mettrai au lit pour un jour ou deux, je me ferai porter le thé par mes sœurs, nous discuterons pour nous distraire, et il n'y paraîtra plus. Et puis, si cela dure, je pourrai toujours aller voir Wolf pour interroger ses connaissances et son expérience des maladies exotiques.

En attendant, mon esprit fiévreux a décidé que mes yeux se fixeraient sur ses lèvres, et pas ailleurs. Si elle me le fait remarquer, je pourrai toujours prétexter me concentrer pour écouter ce qu'elle a à dire. Elle n'a pas besoin de savoir tout ce que mon esprit incendié est en train d'essayer de me faire penser et imaginer.

C'est une maladie exotique. Il n'y a que cette explication de possible.

Heureusement que Madame Sutton ne peut pas me voir. Autrement, elle ne m'aurait certainement pas raté lors de mon prochain passage – sans compter le risque que mon trouble face à Lady Reese fasse le tour de la haute société par l'entremise de sa Marquise de tante. Elle serait bien capable de nous proclamer fiancés, ce qui attirerait l'attention sur nos accords politiques, et donc, sur mes engagements secrets avec la presse, ce qui compliquerait la vie de tout le monde. Sans compter que Lady Reese risque de compromettre son futur, si ses idées progressistes étaient découvertes.

Je sens à peine la chaleur et le goût de la camomille sur ma langue, tellement je suis fébrile.

Lorsqu'elle s'étrangle avec son thé, sans doute prise de court par ma question politique, je me confonds en excuses.

- Veuillez me pardonner, Lady Reese. Je ne souhaitait pas vous prendre ainsi de court. C'est une question politique de première importance à mes yeux, mais nous pouvons aborder d'autres sujets si vous le souhaitez.

Elle reprend sa contenance, se saisit d'un porte-mine auquel, je suppose, elle doit tenir énormément vu son état d'usage, et nous pouvons enfin commencer à discuter sérieusement.

Je ne sais pas pourquoi, mais, lorsqu'elle m'annonce que l'idée de se marier la révulse, je sens comme un coup de poignard en pleine poitrine. Je fais de mon mieux pour respirer lentement et profondément, cette douleur pouvant annoncer une quinte de toux. Quinte de toux qui me prend soudain lorsqu'elle me révèle être plus ou moins fiancée à Lord Hohenzollern. Ce même Lord Hohenzollern qui s'est pour ainsi dire jeté aux pieds d'Amelia. Qui, de toute évidence, est amoureux d'elle, j'en ai la confirmation par Lady Reese !

J'ai la plus grande difficulté à me concentrer sur la suite de ses confidences. J'essaye de me calmer en avalant une gorgée de camomille, mais mon cœur bat à tout rompre, le sang me monte aux joues, j'ai la tête qui tourne un peu.

- D'une manière générale, Lady Reese, j'ai pour avis que le mariage est un engagement trop sérieux et trop intime pour être décidé à la légère. La situation est complètement déséquilibrée en défaveur des femmes qui, au lieu de chercher un compagnon de vie et un égal, se retrouvent à chercher un protecteur et un tuteur. La concordance des caractères des deux époux est hélas souvent mise de côté en faveur d'une situation matérielle confortable. C'est un contrat social qui, pour être juste et équitable, devrait se faire entre deux adultes ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs. Pas entre une femme cherchant protection et un homme cherchant de quoi décorer son salon.

Je me mords les lèvres, en me rendant compte que j'ai parlé avec énormément de cynisme.

- Quant à votre situation personnelle, Lady Reese, j'ai la chance de compter Lord Hohenzollern parmi mes connaissances. Je pense également savoir l'identité de celle qui, soupçonnez-vous, a sa préférence. Ce qui me place dans une situation véritablement délicate, car la Lady en question est, voyez-vous, fiancée à un autre. Fiancée, mais pas encore mariée.

Je continue de tripoter mon crayon d'une main, de soulever et reposer ma tasse de l'autre. Je ne sais tellement pas quoi faire que j'ai l'impression d'être une araignée en train de se débattre à chercher où poser ses huit pattes.

Je suis vraiment pris entre plusieurs feux. Toute la société est en suspens à attendre la tant attendue publication des bans de mariage annonçant l'union d'Amy avec Lord Manners. Mais le Duc, aussi sympathique soit-il, a beau proposer une situation matérielle intéressante pour ma sœur, il n'en est pas moins... creux ? Vide ? Absent ? Je sais que je peux lui confier Amelia parce que Amelia saura se débrouiller si Lord Manners échoue à tenir son rôle auprès d'elle. Il y a de l'affection entre eux, mais certainement pas de l'amour. Tandis qu'avec Lord Hohenzollern, il y a une passion palpable entre eux deux, quelque chose digne d'un roman. Sa situation matérielle et sociale seraient encore mieux assurées, mais, cette passion saurait-elle durer dans le temps ?

Néanmoins, pour rendre sa liberté à Lady Reese, il faut de toute évidence que je trouve une femme à jeter dans les bras de Lord Hohenzollern.

Je frissonne. Suis-je cynique à ce point ? Ne suis-je, après tout, qu'un homme de plus à voir les femmes comme... qu'a dit Lady Reese ? Des morceaux de viande ? Une monnaie d'échange. Une génisse que l'on mène au marché. Tout cela pour quoi ? Obtenir la liberté d'une autre génisse ?

Pourquoi est-ce que je me préoccupe autant de savoir qui Lady Reese va épouser ou pas ? Je devrais au contraire la laisser gérer elle-même ses affaires sans m'en mêler.

Alors, pourquoi cette douleur dans ma poitrine, pourquoi cette douleur dans mon estomac, à l'idée de la voir épouser le Prussien ? Cela pourrait pourtant résoudre les tourments d'Amelia ! Ma sœur ne devrait-elle pas compter plus que Lady Reese qui m'est encore presque inconnue ?

Il faut absolument que j'aille voir Wolf le plus tôt possible. Cette maladie que j'ai attrapée me ronge douloureusement le corps et embrume désespérément mon esprit.
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