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 Lettre au Soldat Inconnu | Earnest

Amelia Gilderstone
Amelia Gilderstone
◦ Fille de Comte ◦
Lettres envoyées : 214
Age : 21 doux printemps passés en terres britanniques. Douce fleur, c'est le 16 avril 1794 qu'elle ouvrit ses yeux, faute de montrer ses premiers pétales.
Nationalité : Anglaise de Sang et d'origine.
Statut marital : Célibataire, elle craint finir vieille fille. Les fiançailles sont dans toutes ses discussions car elle n'a été éduquée que pour ce but.
Métier/Occupation : A quoi bon travailler quand votre seule contrainte dans ce monde est de demeurer parfaite aux yeux de tous ?
Classe sociale : Lady à l'étiquette parfaite et à la réputation intangible.
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Lettre au Soldat Inconnu | Earnest /
Jeu 7 Avr - 14:30




Lettre au Soldat Inconnu

Suffolk, Juin 1814

Monsieur,

En cette lettre qui trouvera pour destinataire un homme qui me sera inconnu, soldat au service du noble Royaume d'Angleterre, j'aimerais exprimer ma gratitude, mon respect et mes sentiments sincères quant à ce combat que vous menez pour la paix.

J'ignore à quoi peut ressembler votre monde, ce que la guerre peut vous offrir comme paysage. J'ose espérer que dans cette horreur, il existe quelques instants plus lumineux, plus léger. Votre bravoure n'a d'égale que votre courage et je n'aurais jamais assez de mots pour vous exprimer ô combien je suis reconnaissante du sacrifice que vous et vos camarades réalisez pour le bien de notre Royaume, pour nous garantir, à nous, un avenir plus radieux.

Ces mots doivent vous sembler bien creux et pourtant, sachez que mes prières, chaque jours, se tournent vers chacun d'entre vous, prêt à donner sa vie pour la liberté et le maintien de notre terre, par delà les mers.

Mon existence futile aurait pu prendre fin voilà quelques semaines, quand, d'une maladie revenue depuis le champ de bataille, j'ai bien cru ne pas me relever. J'ai connu cet effroi glacial, ce sentiment qui vous empare lorsque la vie semble s'évanouir peu à peu. Croyez-moi quand je vous dis comprendre cette angoisse.

Je me trouve aujourd'hui par nos Terres, au Suffolk. Depuis ce pupitre duquel je vous écris, j'ai vue sur ce parc fleuri et verdoyant dans lequel j'ai pu jouer durant mon enfance. J'avais plaisir à lire sous l'un des grands saules que je peux apercevoir au loin. Le jardinier est en train de cueillir quelques branches fleuries des Lilas. Vous en trouverez un échantillon, en espérant qu'il puisse redonner baume à votre cœur, autant que cette vision verdoyante puisse vous aider à vous apaiser.

Dans l'espoir de recevoir une réponse me témoignant de votre survie,

Amelia Gilderstone
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Earnest Wilde
Earnest Wilde
◦ Colonel Wilde ◦
Lettres envoyées : 298
Age : 26 ans.
Nationalité : Anglaise.
Statut marital : Célibataire.
Métier/Occupation : Officier, grade colonel bien qu'il va reprendre le flambeau de son père, celui-ci dirige une entreprise de brasserie ainsi qu'un bar.
Classe sociale : Roturier, diront certains, malfrat, diront des médisants, lui, il s'en moque, qu'ils disent ce qu'ils leur chantent, juste... très loin de lui, si possible.
Rêve(s) : Les rêves sont illusoires alors il aimerait juste aimer au grand jour, bien que cela soit impossible.
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Doubles Comptes : Friedrich von Hohenzollern.
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Re: Lettre au Soldat Inconnu | Earnest /
Sam 30 Avr - 0:08

Dans les tranchées, fin Juin 1814
Lady Gilderstone, 

C'est avec ma plus grande application que je vous écris cette lettre, en réponse. Pardonnez ma mauvaise calligraphie, je n'ai plus l'habitude de gratter ma plume contre un papier. Sachez que je ne suis pas seul à avoir lu ces mots, ne sachant pas à qui était destiné la lettre, quelques uns de mes frères d'arme, et moi-même, avons convenu de la lire à voix haute. 

Je suppose donc que vos paroles s'appliquent à nous quatre, et au nom des soldats, je vous en remercie. Cela nous réconforte tous. Et allègent nos esprits. 

Il est bon, demoiselle, et nous nous accordons à vous le dire, qu'il n'est pas bon que de savoir. Et quand bien même nous arriverions à décrire ce paysage par des phrases, il serait difficile de vraiment imaginer. Je ne peux qu'être heureux de ne pas être seul à traverser cela, nous sommes devenus une famille. Et pourtant, cela ne fait pas si longtemps que nous nous connaissons, mais je suis sûr d'une chose, ce qui est beau et lumineux, c'est l'idée de savoir que nous pouvons compter les uns sur les autres, malgré les différents. Ce sont mes alliés sur le front, et nous mourrions, bien sûr pour notre pays, mais aussi pour ces frères qui n'ont pas le même sang que nous. Et puisque vous parlez d'avenir radieux, je ne peux avoir la présomption que nous, les hommes aux mains armées, soyons ceux qui offrent cet avenir. Peut-être pour notre Royaume bien aimé, sans doute. Mais pour ce faire, nous devons prendre l'avenir d'un autre, un même que nous, qui a eu la malchance d'être un ennemi.

Aucun de nous ne vous en tiens rigueur, Lady Gilderstone. L'encre versée sur ce courrier doit vous sembler bien illisible ! Je n'ai pas l'habitude d'écrire dans de telle condition, avec le froid qui me pique et me glace, provoquant le tremblement de ma main. Si vous vous demandez pourquoi suis-je le seul à écrire, c'est que de nous quatre, je suis le seul qui puisse le faire. Nous vous remercions, pour vos prières. Les croyants de notre petit groupe en sont vraiment reconnaissants.

Oui, je ne doute pas que vous compreniez. Rares sont ceux qui puissent le prétendre, en étant à Londres. Il y a aussi eu cas de cette épidémie, sur le front, heureusement, nous n'avons pas été atteint. Aucune perte ne fut à déplorer, heureux et soulagés, nous sommes, de savoir que vous n'avez pas été l'exception. Et... Nous vous assurons que votre existence n'est pas futile, sinon elle se serait déjà terminée aussi brutalement qu'elle n'a commencé, ne pensez-vous pas ? 

Vous ne pouvez pas savoir à quel point cela nous rend le sourire, bien que nostalgique, d'avoir votre présent. Anton, lui qui adore les Lilas, s'est empressé de les sentir ! Haha. Nous vous remercions de cette gentille attention, comme pour cette lettre, qui redonne à la majorité de l'espoir. Nous n'avons rien à vous offrir en retour, malheureusement. Nous avons bien une épée à vous remettre, mais cela n'entre pas dans l'enveloppe... Et nous doutons que vous appréciez ! Nous ne savons pas trop ce qui pourrait faire plaisir à une demoiselle de votre envergure. Pourriez-vous nous éclairer ?

En attendant, laissez-moi nous présenter un peu ? Il y a Anton, l'amoureux de la nature. Puis Roderick, l'homme un peu trop porté sur la boisson, si vous voulez mon avis. Imaginez-vous un cri faussement outré de la part de ce dernier, haha ! Ensuite, le croyant invétéré, Soulayman, qui remercie Dieu de nous avoir envoyé une âme aussi bonne que la votre. 

Avant de me présenter, j'aurai une question pour vous... En voyant votre nom de famille, et votre lieu de résidence, je ne peux m'empêcher de vous demander si vous avez un quelconque lien de parenté avec Arthur Gilderstone, comte de Suffolk ? Si ce n'est pas trop indiscret, bien entendu. 

En vous remerciant, tous autant que nous sommes, pour votre considération à notre égard.

Anton, Roderick, Souleyman et celui qui détient la plume.
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Amelia Gilderstone
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Re: Lettre au Soldat Inconnu | Earnest /
Dim 1 Mai - 23:49




Lettre au Soldat Inconnu

Suffolk, Juillet 1814

Chers Soldats,

Je dois confesser ma surprise quant à cette lettre, espérant offrir du baume au cœur à un homme, non à plusieurs. Votre courrier est parvenu ce matin à notre demeure et déjà, me voilà installée à mon pupitre pour vous offrir cette réponse avec un enthousiasme certain.

Sachez d’ores et déjà que votre place, à tous les quatre, se trouve dans mes prières, bien qu’un nom demeure inconnu, je reviendrais là-dessus. Mon souhait était bien d’apporter réconfort et un peu de notre chère Angleterre dans votre quotidien et je suis enchantée à l’idée d’y être parvenue. Il m’est dès lors impossible de ne pas vous répondre, votre réconfort se faisant ma priorité.

Bien que ne me trouvant guère parmi vous, sur les champs de bataille, j’aime à croire appartenir également à cette famille que vous me décrivez, à ces frères qui sont les vôtres non par le sang, mais par la loyauté. C’est en se soutenant que nous devenons plus fort. Jamais je n’aurais cru être capable de survivre à cette maladie terrible que j’ai contracté par malchance mais, dans les tourments que m’offrait la fièvre, je percevais les voix réconfortantes de ceux qui m’aiment et que j’aime en retour. Ce sont eux qui ont su me sauver, j’en suis convaincue. Alors je tâcherai d’être, à mon tour, cette voix réconfortante dans les durs moments de votre vie par-delà la Manche.

J’avais eu connaissance par quelques discussions volées de l’état de cette épidémie sur le continent et je dois vous avouer être soulager d’apprendre que nul d’entre vous n’a eu à y faire face. Ce mal est terrible et je ne le souhaiterais pas même à mon pire ennemi. Quant à mon existence, elle prend un peu plus sens aujourd’hui, puisque je découvre, émue, la chaleur que ces échanges peuvent créer quand bien même nous ignorons tout les uns des autres. J’en fais la promesse, messieurs : à votre retour j’aspire à vous rencontrer tous les quatre pour mieux mettre des visages sur ces noms.

Je suis enchantée que les Lilas aient pu vous plaire. Je n’attends rien en échange de votre part si ce n’est la continuité de cet échange épistolaire pour m’assurer de votre bien être. Point de lilas cette fois-ci, mais j’espère que vous saurez apprécier les fleurs d’hortensia coupées fraîchement de notre jardin. La saison des fleurs s’achevant cependant, j’ai bien peur de ne pas pouvoir vous en offrir davantage. En revanche, je vous joints volontiers un pochon de thé bien anglais, mets exquis qui doit vous manquer loin de chez nous, qui saura peut être tenir Roderick éloigné d’autres gobelets moins enviables.

J’ai pris plaisir à vous découvrir un à un à travers ces mots, bien que j’ignore encore bien des choses concernant mon interlocuteur direct. Ainsi, et pour vous répondre tout autant que pour me présenter, sachez que je suis bel et bien la sœur du Comte de Suffolk, Arthur Gilderstone. Je l’ai informé hâtivement de cette interrogation, cherchant à savoir s’il pourrait m’aiguiller sur l’identité de mon destinataire, mais trop peu d’indices lui permettent de vous démasquer. J’espère que vous saurez lever ce mystère.

Le soleil étire ses derniers rayons, à l’ouest, et la fatigue me gagne alors que ma chandelle arrive à son terme. J’espère de tout mon cœur trouver une réponse prochainement dans le courrier familial. Racontez-moi donc chacun une anecdote concernant votre vie, là-bas, loin de notre royaume insulaire.

Mes meilleures pensées vous accompagnent.

Amelia Gilderstone
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Re: Lettre au Soldat Inconnu | Earnest /
Sam 7 Mai - 13:06

Dans les tranchées, Semaine 1 de Juillet 1814
Lady Gilderstone, 

Nous venons de terminer notre entrainement hebdomadaire. C'est aujourd'hui que nous recevons le courriel, toutes les semaines avec de la chance ou toutes les deux semaines, voir trois, si la malchance nous accompagne. C'est toujours avec mes trois comparses, assis sur nos lits de camp respectif, retranchés au fond d'une grotte de terre que nous avons creusé qui nous fait office de chambre que je vous écris. Je peux comprendre votre surprise quant au fait que nous ne sommes plus d'un à vous lire. En espérant que cela ne vous dérange pas ? Nous ne voulons pas que ce détail vous importune plus que de raison. 

Et votre souhait, pour le temps de découvrir votre lettre, est exhaussé. Vous nous permettez de faire une pause en ces temps si dur. Nous vous en sommes des plus reconnaissants. 

Nous ne refusons aucun homme. Ni femme, d'ailleurs. Au sein de cette famille j'entends. Mon surnom, cela a toujours été Wolf -cela pourrait aidé votre frère a m'identifié-, et en tant que loup, j'ai crée une meute, une meute composée d'hommes et maintenant, d'une femme. Voulez-vous nous raconter comment avez-vous contracté cette infection terrible ? Nous sommes tout ouïes. Du moins, nous avons les yeux grands ouverts. Si jamais vous avez quelque chose qui vous pèse, vous pouvez vous confier à nous, nous ne risquerions pas de le divulguer à qui que ce soit, dans la tranchée dans laquelle nous nous trouvons. Et nous ne risquons de vous juger, nous sommes les derniers au monde qui possèdent ce droit. Nous avons pour coutume, lors de l'intégration d'une personne dans la "meute" d'offrir un surnom d'animaux. Vous n'êtes pas contre, j'espère ? Vous, vous serez Deer. Cela a été voté à l'unanimité, voulez-vous en connaître la raison ? 

Je conçois qu'il a du être terrible pour vous. Cependant, la douleur physique ressentie s'oublie avec le temps. Elle s'estompe. Bientôt, cela vous semblera n'être plus qu'un vague souvenir. Vous saurez encore que cela fait si mal, mais vous ne pourriez plus imaginer la douleur. 
Ce serait un honneur de vous rencontrer, Lady Gilderstone. Nous ferions notre possible pour que cela se concrétise. 

Je vous promets, dès que j'en ai le temps et la force, je nous ferai nous rassembler pour vous répondre, nous continuerons cette échange jusqu'à notre dernier souffle. 
Il ne fallait pas ! C'est beaucoup trop. Bien que nous disions cela, ces fleurs et ce pochon de thé nous rendent le sourire. Je suis certain que Roderick saura reconnaître la valeur inestimable de ce mets à la saveur de l'alcool. 

Nous insistons. Nous voulons vous offrir quelque chose en retour. Un rien, un pas grand chose. Des mots. Des mots qui composent nos histoires. C'est tout ce qu'il nous reste, et c'est tout ce que nous pouvons vous offrir. Commençons par Anton, pour cette fois. 

Il est plus jeune que moi. Il vient seulement d'entré dans les rangs, une nouvelle recrue. Anton Snijder. Je lui laisse la place. 

"Hum... Bonjour ? Je n'ai pas l'habitude de parler de moi, je crois que personne ici ne l'est. Mais je veux vraiment vous remercier, pour ces fleurs. Je ne me sens pas obligé, juste... Gêné. Je... Je ne sais pas par quoi commencer."

Dois-je préciser que Roderick s'est écrié "Par le début, tête de linotte" ?

"Je suis né le 14 mars 1794. J'ai 18 ans. Je me nomme Anton Snijder, simple fils de charpentier. J'ai deux soeurs, plus jeunes que moi. Ma mère travaille en tant que couturière dans une industrie de textile. Mon histoire a débuté, il y a de cela 18 ans. Je suis né pauvre, mais bien que mon père était souvent absent, je le respectais beaucoup. J'ai grandi avec mes soeurs, nous n'avons que quelques années de différence. J'aurai dû devenir, comme mon père, charpentier, mais... Hum... Il n'a pas eu la possibilité de m'apprendre les rudiments de son travail. Il s'est blessé sur le chantier, il ne peut plus bouger ses jambes. J'étais devenu l'homme de la famille, mais je n'avais aucune compétence. Donc je me suis inscrit à l'armée parce que je devais bien les nourrir. Quel horrible fils et frère j'aurai été si je n'avais pas pu subvenir à leur besoin comme mon père l'a fait pour moi. Ho et moi, mon surnom, c'est Tapir. Parce que je suis... Timide. Et que je ne parle pas beaucoup. Comme cet animal, je... Hum... Je suis discret et je veux faire mes preuves, alors je monte souvent la garde la nuit, seul dans mon coin. Haha."

Vous ne le savez pas mais quand il dit qu'il est timide, il l'est vraiment ! Nous avons dû le pousser pour le faire parler, ce fut son maximum. Ce n'est encore qu'un enfant, cela me chagrine de le voir combattre. Il n'a jamais tué, je souhaite que cela continue ainsi, mais nous sommes des hommes armés, voulus pour tuer, ce petit miracle ne pourra durer. Ho, et il ne l'a pas dit, mais il est amoureux de Céline. Héhé. 

"Pas~ Pas du tout ! Il raconte n'importe quoi". 

C'est sa fiancée. 

"Je ne lui ai pas encore fait ma demande !"

Elle serait folle de refuser. 

Roderick s'est bien sûr opposé à ma remarque, "Pff, c'est elle qui serait folle d'accepter !". 

Je vous passe la dispute cocasse dont Souleyman et moi avons eu droit. 

La prochaine personne que je vais vous présenter... Ce sera Roderick, ce gars bourru et souvent bourré. Mais pas méchant. 

Ce plaisir, je puis vous l'assurez, est partagé. J'en ai déjà donné un d'indice dans cette lettre, mais je consens à lui offrir plus, et j'espère qu'il pourra vous aiguiller. 

"Le loup n'est pas facile à abattre, même pour des chasseurs, vous le savez plus que quiconque... Hunter."

Le soleil se lève pour nous, j'ai terminé la lettre lors de ma garde. Cela reste entre nous ? Je ne voudrais pas que mes subordonnées ne pensent que je n'en ai que faire de leur sécurité. Il n'y a pas eu d'alerte cette nuit, Tapir a bien surveillé. Je ne peux en dire autant. Mais il ne m'en a pas tenu rigueur, je m'occuperai d'une de ses gardes en excuse. 

Puissiez-vous recevoir cette lettre comme une adhésion à la meute qui est dès lors, la votre. 

Anton-Tapir, Roderick, Souleyman et Wolf.
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Re: Lettre au Soldat Inconnu | Earnest /
Lun 30 Mai - 1:00




Lettre au Soldat Inconnu

Suffolk, Juillet 1814

Chers Soldats outre-manche,

Quelle joie de recevoir cette lettre ! Vos nouvelles égayent mes journées de solitude et parviennent à me rappeler que me morfondre sur ma saison manquée n’est que futilité dans mon existence. Vous quatre m’avez tous manqué et j’espère, à la lecture de cette nouvelle lettre, que vous aurez su quitter votre grotte terreuse pour retrouver la douceur des rayons du soleil. Avec la permission de mon frère, j’aimerais vous assurer de la promesse d’un voyage reposant pour vous dans le Suffolk, dès lors que vous pourrez revenir en Angleterre. Ainsi, les quelques paysages que je tente de vous décrire vous seront offerts pour réalité.

Découvrir avoir été acceptée comme une sœur parmi vous égaye mon cœur. J’ai mentionné le sobriquet qui est le votre à mon frère ainsi que votre autre indice et n’en ai tiré qu’un sourire étrange quoique franc. Ainsi, et quand bien même il n’a voulu me donner votre nom, voyant en cela un véritable jeu, j’ai la garantie que vous n’êtes nulle crapule mais bien homme respectable. Et faire partie de votre meute est une chose qui m’est des plus douces à la pensée. Quant au surnom que vous avez su m’offrir, j’aimerais en effet en connaître les raisons…

Concernant ma santé, j’ai contracté le typhus d’une manière bien idiote. Ayant fait mon entrée dans le monde au mois d’avril, bon nombre de gentilshommes ont tâché de me faire la cour – sans vouloir me vanter d’aucune manière. L’un d’eux revenait justement du continent, ayant su avoir une permission après de nombreuses batailles qu’il a eu loisir de me conter. Me proposant une promenade équestre, il a généreusement su me prêter une de ses montures. Mais cette dernière, comme la sienne, était envahie de parasites qui ne faisaient que transmettre ce mal. Les médecins ont su déloger la tique qui m’a mordue après que la fièvre n’ait commencé à me prendre. Le malheureux est mort lui, et les médecins ont, de multiples fois, assuré à ma Mère et mon Frère que je poursuivais une destinée tout aussi funeste. Seulement, Notre Seigneur a su m’épargner dans sa grande bonté, pour des raisons qui mes sont encore inconnues. Ainsi, après plusieurs longues semaines hantées par cette maladie, j’ai pu m’en remettre et ici, tous me considèrent comme miraculée. Je mesure d’ailleurs ma chance bien que je regrette n’avoir su réaliser la saison dont j’ai toujours rêvé : celle d’une jeune femme fort bien éduquée qui aura su trouver son époux en bien peu de temps. D’ailleurs, je n’ai que peu de nouvelles de ces autres garçons qui ont su m’accorder leurs faveurs, comme si la maladie les avait poussés à fuir…

Je suis heureuse de lire que le thé aura su trouver son appréciation, même pour ce cher Roderick. Pour cette fois-ci, j’espère faire plaisir à vous tous en glissant quelques petits gâteaux au citron qui sont mes favoris. J’ignore s’ils parviendront en un seul morceau, mais j’ose espérer que leur saveur saura adoucir vos papilles, ignorant ce que vous mangez sur le champ de bataille.

Votre cadeau est bien plus beau que ce que je pourrais vous joindre. J’ai pris plaisir à lire ces lignes concernant ce cher Anton, émue de ces confessions. Devenir responsable des siens à un âge aussi jeune me fait penser à mon propre aîné et j’ai tant de compassion pour lui et sa famille. J’imagine sa timidité et sa sensibilité, lui qui a su être ému par ces fleurs envoyées dans ma première lettre. Puisse Dieu le préserver de la mort sous tous ses aspects et je vous bénis, cher auteur, de le préserver ainsi. J’ose espérer qu’Anton saura trouver la route retour pour retrouver les siens et faire part à cette chère Céline des émois de son cœur car nul n’est plus beau que cela. Je suis certaine qu’elle saura accepter une telle demande !

Ces instants de vie semblent me transporter à vos côtés et ces petites querelles sur des choses aussi futiles me rappellent les quelques mésententes que je peux avoir avec ma jeune sœur Anna. Ainsi semblent se comporter toutes les familles… Quoique j’espère que celle que nous formons désormais saura faire preuve de moins de condescendance. J’ai grande hâte de lire les quelques lignes concernant Roderick, et j’espère les recevoir au plus vite.

Alors que le soleil se lève pour vous, la nuit tombe devant moi et je dois me préparer pour le dîner. Nous recevons le comte de Norfolk et leurs enfants à dîner, afin de discuter de cette saison passée. Mère espère certainement m’exhiber tel un trophée ayant reçu la grâce divine mais je sais pouvoir compter sur mes frères pour ne pas être uniquement perçue comme une malade remise sur pied.

Vos noms ou surnoms sont dans mes prières et je ne les oublierais pas en allant trouver le sommeil.

Votre dévouée biche
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Classe sociale : Roturier, diront certains, malfrat, diront des médisants, lui, il s'en moque, qu'ils disent ce qu'ils leur chantent, juste... très loin de lui, si possible.
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Re: Lettre au Soldat Inconnu | Earnest /
Jeu 23 Juin - 13:59

Chère lady Gilderstone,

Bien que nos échanges prennent du temps afin d'arriver à l'autre, la joie est partagée. Vos lettres, la lecture de votre si belle plume nous met du baume au cœur, à moi et mes hommes. Donc nous sommes ravis que cela vous apporte quelque chose en retour ! Nous espérons que nos échanges ne sont pas pour vous, une corvée. Une saison, ce n'est rien dans une vie, non ? Vous aurez l'occasion de revenir en force, plus belle, plus intelligente que jamais. Vous serez à la hauteur de vos espérances cette année. Nous en sommes convaincus. Pour ce qui est de revenir au pays, nous en sommes loin Hélas. Les anglo-américains semblent sur le point d'attaquer notre base. Nous nous devons d'être prêt. Et nous espérons qu'à la prochaine lettre, il n'en manque pas un de nous à l'appel pour un jour, voir ces terres de Suffolk de nos propres yeux. Nous vous remercions pour cette offre, milady. Nous essayerons de tous, pouvoir l'accepter. 

J'espère qu'Arthur, Hunter comme j'aime à le nommer, n'en sera pas jaloux ! Il fait bien sûr parti de ma meute, même lorsque je suis parti loin de lui pour accomplir mon devoir au nom de la patrie. Cela n'a pas changé. J'ai vu un lui un garçon immature et imbu de lui-même lors de notre rencontre, pour être honnête, mais quand je suis parti, je n'ai pas laissé derrière moi un gamin, mais un homme. C'est pour cela que je suis parti l'esprit serein quant à son avenir, je savais qu'il prendra soin de ses sœurs, vous en l’occurrence. Je suis heureux que vous ne me preniez pas pour une fripouille ! Mon égo en aurait pris un coup, d'autant plus que je sais que ma meute ne se serait pas gêné pour me charrier ! Je dois avouer ne pas être surpris que votre frère ne vous ai pas vendu la mèche, haha ! J'espère que vous ne trouvez pas le terme "meute" trop trivial, c'est juste qu'une famille en tant de guerre est autant une force qu'une faiblesse, car il fait appel à notre humanité, que la meute symbolise des alliés, qui fait appel à notre animal qui dort en nous. Car oui, la guerre n'a rien d'humain. C'est une lutte animal, la lutte de la survie. Elle n'aurait jamais dû être attribué à des hommes en premier lieu. 

Quant à votre surnom, nous espérons qu'il vous plait ? C'est juste que la biche représente la douceur, et dans cette guerre qui fait rage, nous voyons en vous... Le calme dans le bruit, la tranquillité au cœur de la tempête, la paix que nous ne connaissons pas encore en ces temps sombres, mais qui viendra. Vous incarnez ce que nous n'avons plus, l'innocence. Vous nous reconnectez avec notre innocence perdue. Et en sachant cela, nous voulons vous protéger de loin, grâce à nos actions, vous préserver, vous, mais aussi l'Angleterre. Et gagner la guerre pour ne pas que vous, votre famille, notre pays n'en subisse les répercutions. Du moins, pas autant que si nous perdions. 

Nous en sommes navrés. Le typhus est un mal terrible, nous sommes plus qu'heureux d'apprendre que vous êtes rétablie. N'ayez crainte pour ces jeunes hommes qui vous ont fui, ils ont sans doute eu peur de ne pas être à la hauteur de votre magnificence ! Vous en trouverez un meilleur d'Homme. Moi, je vous aurai bien fait la cour ! Il faut être fou pour ne pas vouloir tenter sa chance avec vous. Il faut être forte pour arriver à réchapper de cette maladie. Rien que pour cela, je vous tiens en haute estime, mais peut-être est-ce l'officier en moi qui parle, haha. Bien évidemment, je ne pourrais me permettre cela, je ne crains que la place soit déjà prise. Et vous méritez mieux, je vous verrai bien avec un Duc ? Peut-être un prince ! Vous feriez une très bonne princesse en tous les cas. La barre n'est jamais trop haute pour les rêves ! Mais ne vous en faites pas, milady, vous trouverez un homme qui saura vous appréciez à votre juste valeur, dans la maladie, comme dans la santé. N'ayez crainte, nous espérons tous cela pour vous. 

Nous les avons bien reçu, bien qu'un peu... Éparpillé en différent morceau. Nous avons guère voulu jouer à un puzzle alimentaire, on les a mangé, entier ou non, ils étaient très bon. Mais ne vous sentez pas obligée de nous offrir quoique ce soit, nous vous assurons que vos lettres sont les plus beaux délices que vous pourrez nous offrir. 
Pour ce qui est de notre alimentation : petit pain dur, à peu près 100 grammes de légume (quand nous y avons droit, les légumes se font de plus en plus rare ici), un peu de viande, bien que souvent mal cuite, et de la soupe. Pour une journée, c'est déjà bien. Parfois notre approvisionnement alimentaire arrive en retard, donc nous nous passons de manger pendant un jour. Cela dépend. 

Ne sous-estimez pas la valeur de vos présents. Ils nous rappellent ce pourquoi nous nous battons. Et non, Roderick, pas pour des gâteaux au citron ! J'vous jure, il exagère. Oui, son histoire est déjà remplie de responsabilité à un âge si précoce. La guerre est un enfer pour lui, plus que nous autre. Lui qui voulait être jardinier dans la propriété d'un grand homme. Ce rêve, dépeint comme peu ambitieux par les autres, est le sien. Et je trouve cela force le respect qu'il ne se laisse pas corrompre par les vices capitaux. Nous espérons aussi. Nous ferons en sorte que oui, il puisse retrouver sa dulcinée. 

"Ce que Milady demande, Milady l'obtient". Fit Rodérick. Lui, il n'aura aucun mal à parler de lui, c'est plutôt l'arrêter qui sera dur...

"Non mais ! Cela se voit que vous me connaissez mal ! Donc, j'ai 24, je fais plus vieux physiquement, l'alcool n'a sûrement pas dû aider ! Haha. J'ai un grand frère, il est devenu marchant ambulant, je n'ai pas de nouvelle de lui depuis 5 ans. Depuis que je suis entré à l'armée. Ne sachant où il se trouve, ni même écrire, je ne le sais vivant ou mort. Mes parents sont encore bien vivants, et ils étaient opposés à me laisser combattre, mais l'Angleterre avait besoin d'hommes, et j'avais besoin d'argent. Pour ma famille, parce que moi, je me suis marié figurez-vous ! A la plus belle femme du monde."

Evidemment, Anton s'est indigné... Ils me fatiguent ces deux-là ! 

"Nous avons eu un enfant. Il a 5 ans. Je ne sais même pas si c'est une fille ou un garçon. Je suis parti quand ma femme a annoncé sa grossesse, j'étais un simple ouvrier, et ma belle, travaillait dans un champ agricole. C'est à peine si nous pouvions nous nourrir ! Alors pour un enfant ?! Donc me voici me voilà, avec eux..."

Bah dis-lui tout de suite que tu le regrettes ! 

"Le prend pas comme ça." 

Trop tard.

"Moi, je suis le chameau. Non pas parce que j'ai deux bosses sur la tête ! (J'ai toujours un doute sur la question). Rhoo. Mais parce que je bois beaucoup. D'après mon grand frère qui a beaucoup voyagé, même quand je n'étais qu'un enfant, il m'a dit que cela buvait jusqu'à 200 litres d'eau en trois minutes ! Même si je crois qu'il disait ça pour m'impressionner... Il y a surement un fond de vérité."

Si seulement il pouvait boire de l'eau tout court. Haha ! Ce n'est pas vrai ! Il me boude. Tss. Vraiment, nous avons le même âge, et pourtant... 

Bien qu'il soit déjà passé, ce dîner, je vous souhaite une agréable soirée en compagnie du comte de Norfolk ainsi que de ses enfants. Pour nous, il est temps de quitter notre grotte. 

Nous lèverons nos armes pour notre famille, et pour notre meute, on ne vous oubliera pas de vous compter parmi les personnes que nous devons protéger. 

Votre meute, Tapir, Camel, Soleyman et Wolf.
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Amelia Gilderstone
Amelia Gilderstone
◦ Fille de Comte ◦
Lettres envoyées : 214
Age : 21 doux printemps passés en terres britanniques. Douce fleur, c'est le 16 avril 1794 qu'elle ouvrit ses yeux, faute de montrer ses premiers pétales.
Nationalité : Anglaise de Sang et d'origine.
Statut marital : Célibataire, elle craint finir vieille fille. Les fiançailles sont dans toutes ses discussions car elle n'a été éduquée que pour ce but.
Métier/Occupation : A quoi bon travailler quand votre seule contrainte dans ce monde est de demeurer parfaite aux yeux de tous ?
Classe sociale : Lady à l'étiquette parfaite et à la réputation intangible.
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Re: Lettre au Soldat Inconnu | Earnest /
Dim 11 Sep - 15:32




Lettre au Soldat Inconnu

Suffolk, Septembre 1814

Cher maître Loup,

Veuillez pardonner cette réponse qui aura pris plus de temps à vous parvenir. L’été se fait lourd en Angleterre et si la saison est terminée, nous nous devons d’honorer quelques invitations lancées par de lointains amis à diverses parties de chasse ou Noces célébrées par des demoiselles qui ont su avoir davantage de chance que moi durant cette année. C’est assez étrange, d’ailleurs, de m’être préparée si longuement pour espérer être auréolée de réussite et d’un titre honorable et de voir d’autres amies parvenir à leurs fins et me rappeler avec un manque de tact évident leur ascension sociale. Arthur n’a de cesse de me conforter dans l’idée que je ferais mieux l’an prochain. Suis-je en droit de vous confier mon inquiétude de savoir ma jeune sœur dans le monde en même temps que moi ? Ne sera-t-elle pas la pire rivale qu’il me sera donné d’avoir ? Je sais que ces futilités doivent vous sembler bien ridicules, mais je ne peux décemment pas parler de ceci dans des salons, autour d’un thé. Je me dois de toujours paraître sûre de moi, capable d’affronter n’importe quelle tempête. La réalité est cruelle.

Mon frère n’est pas le moins du monde jaloux de mon intronisation au sein de votre famille. Cela semble, au contraire, l’amuser et le réjouir. Votre passé commun est un mystère que je vais me devoir d’éclaircir. J’ignorai qu’il ait pu être un jour « imbu de lui-même » mais je dois vous avouer l’avoir toujours vu avec ces yeux de sœur qui respecte son aîné et qui l’adore. Par ailleurs, il a choisi de m’offrir un équidé il y a peu, un magnifique hongre du nom de Grimm. Je crois que de me savoir en vie vaut tous les présents du monde et j’ai honte de me voir gâtée par tous mes proches alors que je n’ai vraisemblablement pas fait grand-chose pour les mériter.

Mon surnom, ainsi expliqué, me convient plus encore. Je tâcherais de faire honneur à ce titre que vous m’offrez. Par ailleurs, si je n’avais nulle douceur gustative à vous offrir avec cette lettre, je pris soin de vous broder, à tous ou presque, des mouchoirs. Ne connaissant pas le surnom animalier de John, j’attends votre prochaine lettre pour le sien. Vous saurez donc retrouver chacun le vôtre, l’animal correspondant étant brodé, je l’espère joliment, sur chacun d’eux. J’ai été rassurée de lire que vous mangiez relativement régulièrement et des choses assez variées. Je crains ne pas pouvoir vous envoyer un paquet complet avec des denrées alimentaires, ayant trop peur qu’elles ne parviennent après péremption.

Roderick a, en effet, eu une vie fort bien remplie. C’est étrange pour moi de penser que nous avons presque le même âge, que vous avez celui de mon frère… Mais que vous semblez tous si matures et sages que vous semblez âgés de quelques années de plus. Avec votre permission à tous, peut-être pourriez-vous me laisser des noms pour vos proches et je tâcherai de les retrouver, ne serait-ce que pour leur permettre de vous écrire quelques mots lors d’une prochaine missive. J’aimerais pouvoir offrir à Roderick les réponses concernant son enfant et le rassurer sur son avenir. De même, ‘aimerais faire plaisir à Anton et obtenir quelques mots de la belle Céline, si je le puis. N’y voyez là qu’une manière pour moi de vous offrir quelques présents, nulle contrainte.

Pour l’heure, je me dois de vous laisser. Je suis attendue depuis quelques minutes dans le petit salon des Somerset afin d’y boire le thé en compagnie de miss Somerset, une demoiselle qui ne fera son entrée dans le monde que dans quelques années.

Mes pensées les plus douces et compatissantes vous accompagnent.

La blanche Biche
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