-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal


 

 Loin des yeux, près des lettres.

Earnest Wilde
Earnest Wilde
◦ Colonel Wilde ◦
Lettres envoyées : 298
Age : 26 ans.
Nationalité : Anglaise.
Statut marital : Célibataire.
Métier/Occupation : Officier, grade colonel bien qu'il va reprendre le flambeau de son père, celui-ci dirige une entreprise de brasserie ainsi qu'un bar.
Classe sociale : Roturier, diront certains, malfrat, diront des médisants, lui, il s'en moque, qu'ils disent ce qu'ils leur chantent, juste... très loin de lui, si possible.
Rêve(s) : Les rêves sont illusoires alors il aimerait juste aimer au grand jour, bien que cela soit impossible.
Loin des yeux, près des lettres.  Pt9q
Pseudo : Antarès
Trigger Warning : -
Content Warning : Trouble post-traumatique, violence, guerre.
Doubles Comptes : Friedrich von Hohenzollern.
Avatar + crédit : Ben Barnes.
Loin des yeux, près des lettres.  Empty

Loin des yeux, près des lettres. /
Sam 16 Juil - 13:39

26 décembre 1808

Cher frère Arthur, 
J'espère que tu ne m'en voudras pas trop de t'avoir laissé sans nouvelle pendant six mois. Je dois admettre que je n'avais pas un moment pour moi en journée, et la nuit... Hé bien la nuit, j'étais bien trop fatigué pour initier notre correspondance épistolaire.

Nous avions une formation d'entraînement, nous sommes des recrues, des bleus, guère des soldats d'après nos supérieurs, d'ailleurs, ces derniers aiment nous martyriser ! Ils nous poussent à bout. J'ai cru que cela ne se terminerait jamais Arthur. Je n'avais pas réalisé à quel point mon chef, qui se nomme Lieutenant Smith, pouvait être un tel tyran ! 

Mais heureusement, c'est fini. Il m'a dit que le pire est à venir. Cela ne m'inquiète pas. Il a toujours été très doué pour faire peur. Surtout quand il nous réveillait, moi et mes camarades, en pleine nuit. Il nous bandait les yeux et nous laissait dans une forêt. Nous étions perdus. Il nous a fallu trois jours pour retrouver notre campement... Nous étions en tord, nous aurions dû être plus attentif : Le nombre de pas effectués, combien de fois nous avons tourné à droite et à gauche, tout plein de ce genre de subtilité qui nous aurait bien été utile au moment opportun. Heureusement, à la deuxième, nous y sommes parvenus. Enfin pas tous, il y avait aussi les "espions", qui essayait de nous saboter dans notre retour, la première fois, l'espion n'avait rien à faire ! Mais la deuxième, il y a eu des conflits internes. Était-ce peut-être ça, au fond, le vrai exercice ? Reconnaître l'ennemi. Sans que la pression ne nous divise. Cependant, malgré ses méthodes extrêmes, cela fonctionne. Et malgré le fait qu'il aboie des ordres comme un chien enragé, il a des bons côtés. Il nous a donné du vodka ! Bon, c'était pour nous donner du courage pour pouvoir sauter du haut d'une falaise, mais c'était la première fois que je goûtais cet alcool ! En as-tu déjà goûté ?

J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer. J'ai obtenu une promotion. Je suis le premier de ceux qui sont entrés en même temps que moi ! On peut dire que d'une certaine manière, je suis le premier de ma promo. Je prends exemple sur toi, à six mois près. Je crains tout de même que je ne sois déjà envoyé au front Arthur. Cela aurait dû durer une année entière, mais cela s'est terminée en une demie. Je pense qu'ils ont besoin d'hommes. Cela ne doit pas se passer des meilleurs auspices sur le champs. Parce qu'après moi, une dizaine d'hommes, quelques semaines plus tard, ont obtenu un grade supérieur. Je vais être envoyé au front, je ne sais pas encore où. Je te tiens au courant, promis. 

Enfin bref, je vais arrêter de déblatérer sur la guerre, cela ne doit pas être un sujet très amusant pour toi et puis, je ne voudrais pas t'ennuyer. Raconte-moi ce qu'il s'est passé, ta rentrée à l'école, bien qu'à moitié déjà entamée, comment s'est-elle passé ? Continues-tu les cours de boxe ?  

Ho bon sang ! J'avais complétement oublié, joyeux Noël en retard Arthur. Qu'as-tu fait le 24 décembre ? Je te souhaite, par la même occasion, une bonne nouvelle année, bien que je sais pertinemment que la nouvelle année sera bien passée quand tu liras cette lettre. Je n'ai malheureusement rien à t'offrir pour ces occasions, si ce ne sont mes mots. 

Et aussi, je suis toujours en vie, Arthur. 

Prend soin de toi, je t'écris dès que possible. 
Wolf, ton frère.
Revenir en haut Aller en bas
Arthur Gilderstone
Arthur Gilderstone
◦ Comte de Suffolk ◦
Lettres envoyées : 352
Age : 24
Nationalité : Anglaise
Statut marital : Célibataire
Métier/Occupation : Comte de Suffolk, mécène des Arts
Classe sociale : Noble
Rêve(s) : Perpétuer ma lignée
Pseudo : Amal
Trigger Warning : Pédophilie, inceste, gaslighting, gore (les mentions sans détails sont tolérées)
Content Warning : --
Doubles Comptes : Benjamin Deverill, Isabella Langdale
Avatar + crédit : Luke Norris (c) BBC
Loin des yeux, près des lettres.  Empty

Re: Loin des yeux, près des lettres. /
Dim 17 Juil - 10:12

 



12 Janvier 1809


Cher frère Earnest,

Joyeux Noël et bonne année !

Je suis véritablement soulagé d'avoir enfin de tes nouvelles. Je commençais véritablement à me ronger les sangs et à m'inquiéter à ton sujet. J'espère sincèrement que tu as pu rattraper ton repos en retard. Un corps en bonne santé est un corps qui peut se reposer quand il en a besoin.

Je voulais répondre à ta lettre dans l'ordre mais ta promotion est une nouvelle de première importance, aussi y réponds-je en priorité. Tu as toutes mes félicitations ! Je suis vraiment fier de toi. Je suis fier de pouvoir te considérer comme mon frère. Tu es véritablement exemplaire, j'espère sincèrement montrer pour mon propre parcours autant que qualités que tu en montres pour le tiens. Survis, mon frère. Je veux que nous puissions célébrer la fin des conflits ensemble à boire de la même bouteille et manger du même plat, à partager le même pain.

J'ai fait demander à ce que cette lettre te suive, où que tu sois envoyé. Je n'aime pas faire jouer les privilèges de mon rang et je me console en me disant que ce n'est pas pour moi, mais pour toi.

J'ai eu le cœur brisé d'apprendre à quel point les autorités hiérarchiques au sein de l'armée sont aussi cruelles envers les futurs sauveurs de notre Royaume. Vous êtes des martyrs à bien des égards. Puisse ce Smith voir toutes ses dents tomber, sauf une, et que cette dernière soit cariée ! Que tous ses orteils aient des ongles incarnés ! Que les puces de son chien le trouvent à son goût !

Je ne vois pas l'intérêt de vous faire réaliser un exercice sans vous donner les consignes à appliquer pour le mener à bien. Enfin, je comprends que cela peut vous aider à mieux vous rendre compte de l'importance d'appliquer les consignes, néanmoins, il y a l'art et la manière de le faire. Une personne qui ignore quoi faire pour s'en sortir, n'a pas tort d'être ignorante : c'est le professeur qui a tort d'entretenir l'ignorance chez l'élève. Tout cela pour quoi ? Flatter son propre ego, se prouver à lui-même qu'en tant que professeur il vaut mieux que ses élèves ? Ce n'est pas la pédagogie qui l'étouffe, hélas.

J'ai déjà goûté de la vodka chez un membre de ma famille. C'est d'origine russe je crois. Je préfère à titre personnel le brandevin, le cognac ou le whisky. C'est une question de goûts et d'habitudes je suppose. D'autres préfèrent le gin, que je ne supporte pas. En parlant de liqueurs, je joins à ma lettre une douzaine flasques d'un assortiment varié, pour ton Noël et tes étrennes. N'hésite pas à me dire par retour de lettre ce que tu as préféré. Mère a quelque peu serré les lèvres lorsque j'ai passé commande pour toi, mais elle a finalement plié lorsque je lui ai expliqué que tu étais soldat et plus âgé que moi. Elle est sévère, mais juste.

Je continue avec assiduité les cours. Je n'ai pas oublié notre promesse. J'étudie tout ce qui me passe sous la main en matière de Droit et d'analyses des conditions de vie des différentes couches sociales. Je fais de mon mieux pour séparer le point de vue biaisé de l'auteur, de la réalité qu'il décrit. Je dois cette capacité à tes enseignements, mon frère. Cela m'aide également à me rendre compte que les documents historiques sur d'autres peuples, comme la
Guerre des Gaules de César, sont certainement biaisés eux aussi par le point de vue du rédacteur. Combien de mensonges ont-ils ainsi traversé les siècles ? C'est terrifiant d'ouvrir les yeux.

Je continue d'étudier la boxe avec assiduité, tout en restant persuadé que tu resteras meilleur que moi de par ton expérience plus vaste. Je continue l'équitation également, j'apprends à tirer au fusil depuis un cheval en déplacement. Lorsque tu reviendras, il faudra absolument que je t'emmène sur mes terres de chasse. Même si tu ne chasses pas toi-même, cela reste une agréable promenade. Le gibier est un peu timide car la rumeur court que le seul braconnage interdit sur mes terres est celui au collet et aux pièges – qu'il est toléré de chasser à l'arc ou au fusil en-dehors des périodes de reproduction lorsque l'on peut prouver que c'est pour des raisons alimentaires.

Mère hurle à la Vierge et tous les Saints que c'est une très mauvaise idée. Les calculs que j'ai faits indiquent que au contraire, cela va diminuer les pertes en gibier causées par les pièges qui ne sont pas relevés – chaque animal tué étant consommé au lieu d'en perdre deux ou trois fois plus que nécessaire parce qu'ils pourrissent au collet. Je verrai bien à la prochaine saison ce que cela donne. Je ne suis pas à une saison de chasse près, personnellement – mais les gens de mes terres peuvent être à un lapin près en termes de survie. Ça aussi je l'ai calculé et j'espère que Mère va y prêter attention. Si les gens de nos terres sont mieux nourris et mieux soignés, s'ils peuvent avoir le temps de repos dont ils ont besoin, alors ils vont fournir un meilleur travail et nous aurons un excellent retour sur investissement, à la fois en termes économiques et humains.

J'ai l'impression de faire des journées doubles ou triples, entre étudier pour les examens, étudier pour mes projets futurs et participer à la gestion de mes terres. Néanmoins comme cela me passionne, j'ai moins l'impression de travailler que si je devais, disons, apprendre la dentelle au fuseau.

Les professeurs trouvent que je suis très sérieux et me félicitent. Mes camarades me trouvent trop sérieux et aimeraient bien que je les accompagne lors de leurs virées nocturnes. Mais je n'y vois pas d'intérêt. Tant mieux pour eux si cela les amuse de faire la tournée des lieux de plaisir. Je préfère quant à moi la tournée des bibliothèques. J'aurai largement le temps de me consacrer aux plaisirs de la chair une fois que j'aurai la tête bien pleine et que mes projets seront sur les rails.

En attendant, je passe les festivités en compagnie de ma famille. Lire en regardant mes sœurs faire de la dentelle ou de la broderie, jouer aux cartes ou au trictrac avec elles, mon frère et Mère, cela suffit à mon bonheur. Une tasse de thé, une goutte de brandy, une bonne flambée et un bon repas en perspective, cela suffit amplement à mon bonheur pour le moment.

Cela, je le dois à toi et tes camarades qui êtes la ligne de défense entre moi et l'ennemi. Merci pour votre dévouement à tous. C'est un cadeau plus beau que tout ce que tu pourrais m'envoyer de matériel.

Continue de rester vivant, Earnest. Si tu meurs, je viendrai personnellement chercher ton cadavre par la peau des fesses pour lui secouer les cloches et le ranimer. (Je crois que cela se voit que je m'inquiète pour toi, ce n'est pas dans mes habitudes de faire ce genre de trait d'humour.)

J'attends avec impatience ta prochaine lettre.


Hunter, ton frère.
Revenir en haut Aller en bas
Earnest Wilde
Earnest Wilde
◦ Colonel Wilde ◦
Lettres envoyées : 298
Age : 26 ans.
Nationalité : Anglaise.
Statut marital : Célibataire.
Métier/Occupation : Officier, grade colonel bien qu'il va reprendre le flambeau de son père, celui-ci dirige une entreprise de brasserie ainsi qu'un bar.
Classe sociale : Roturier, diront certains, malfrat, diront des médisants, lui, il s'en moque, qu'ils disent ce qu'ils leur chantent, juste... très loin de lui, si possible.
Rêve(s) : Les rêves sont illusoires alors il aimerait juste aimer au grand jour, bien que cela soit impossible.
Loin des yeux, près des lettres.  Pt9q
Pseudo : Antarès
Trigger Warning : -
Content Warning : Trouble post-traumatique, violence, guerre.
Doubles Comptes : Friedrich von Hohenzollern.
Avatar + crédit : Ben Barnes.
Loin des yeux, près des lettres.  Empty

Re: Loin des yeux, près des lettres. /
Dim 4 Sep - 2:30

27 Janvier 1809

Cher frère Arthur, 


Je te prie de m'excuser pour t'avoir causé du soucis. J'essaierai de te mettre au courant autant de fois qu'il me sera possible. Je fais parti du corps expéditionnaire de ma patrie. Je suis déployé en Espagne, à Monte Mero, dans La Corogne. Notre armée sera dirigé par le Général John Moore. 

Ils ont réussi à nous repousser, lors de la première attaque, Arthur. C'était le 15 janvier, pour ma première bataille, mon moral est au plus bas. Nous avons du céder du terrain au français. Tss. Mais heureusement, nous avons réussi à décimer la 51e d'infanterie française, ce dernier a presque réussi à nous mettre en déroute mais heureusement, on en est venus à bout. Je devrais être heureux... Mais je pense à toutes ses vies que j'ai prise. J'ai tué pour la première fois Arthur. Peu importe l'entrainement intensif que j'ai subi, cher frère, il n'a pas pu me préparer à ôter la vie d'un homme qui ne m'a rien fait. Je sais que je dois me montrer vaillant mais... j'ai peur. Je ne crains pas la mort, mais je n'ai pas envie de tuer ces autres qui auraient pu être moi. Eux aussi, ils ont une famille, des amis, pourtant ils sont mes ennemis... C'est soit moi, soit eux. Est-ce que je suis devenu un meurtrier ? Toi qui me pensais exemplaire, ce n'est pas le cas, j'en suis désolé. 

J'ai les mains qui tremblent, de froid et de crainte, j'ai toujours admiré les soldats Arthur, mais je ne connaissais pas l'envers du décor. Tous les hommes de la guerre ont du sang sur les mains... Je sais que je ne pourrais jamais l'enlever. Ce rouge qui colle à ma peau comme si c'était le mien. Bien qu'il y ait eu les deux. 

Rassure-toi, je ne suis pas gravement blessé. Le 16 janvier, les français contre-attaquent, l'infanterie écossaise les a combattu. Quelques jours plus tard, nous avons battu en retraite, forçant les écossais à en faire de même. Ce ne fut pas sans perte, nous avons perdu notre général Moore à 20h. Notre point de repère, mort ? Je ne sais comment on va s'en sortir Arthur. Ce fut un choque pour nous, notre humeur semblait allé mieux, mais dès que cette annonce nous fut communiqué, ce fut un coup de massue pour notre troupe. Je ne sais pas si ce sera ma dernière lettre, mon frère, mais je ferai en sorte que cela ne soit pas le cas.  

Je veux arrêter de penser à cela ! Cela doit encore t'ennuyer que je te parle de la guerre. A croire que je n'ai que ce mot à la bouche ! 

Et oui, puissions boire ensemble ! En entendant, pourrais-tu porter poster un toast en mon nom, j'en ferai de même de mon côté. Cela fera office d'une soirée entre nous. Alors, moi, je lève mon verre pour avoir la force de vous protégez, toi, tes sœurs et notre patrie. 

C'est peut-être grâce à cela que je l'ai reçue juste avant de débarquer sur le bateau ! Je comprends mieux. Merci, avoir de tes nouvelles m'offrent cette instant de répit qui me manque cruellement. 

Haha ! Arthur, tu ne devrais pas autant manqué de respect à Sir Smith, il faut bien nous forger, j'ai beaucoup appris de lui, je le tiens en estime. Et puis cela ne doit pas être facile d'être détesté par tout le monde. Ta sollicitude me touche néanmoins. 

Je pense tout de même qu'il a bien fait de nous laisser dans l'ignorance. Cela a eu un impact, une erreur que nous ne referons plus jamais. Quand la guerre fait rage, il y a une possibilité que nous soyons livrés à nous mêmes sans savoir quoi faire. Cette ignorance a un bien fait, car elle m'a permis de la comprendre en fin de compte. De comprendre ce que je ne savais pas. Il est rude, je t'avoue, mais il s'est vraiment soucié de nous. C'est ma faute, je l'ai peut-être dépeint de telle manière que tu le vois comme un bourreau, dû à la rancœur que je portais envers lui parce qu'il était si sévère lors de ses entraînements, j'avais vidé mes tripes plusieurs fois avec lui haha ! Mais il n'a pas hésité à plonger dans l'eau glacée pour sauver une de ses recrues qui étaient en train de se noyer. Il n'a pas hésité à nous encourager malgré la rudesse des exercices. Et puis il y a cet effet de groupe, c'était incroyable Arthur. Lors de ses entraînements, j'ai compris que je n'étais pas seul. Nous nous encourageons mutuellement. Je me suis senti appartenir à un groupe. Certains m'ont suivi, dans ma promotion, en Espagne. 

En terme d'alcool, nous n'avons pas autant de choix. Mais garde une bouteille de brandevin pour moi ! Pour ces flasques, tu n'aurais pas dû mon frère. Je ne veux pas être irrespectueux envers toi mais je ne veux pas faire comme ces plus vieux membres de l'infanterie, fuir dans l'alcool, alors je préfère les garder pour plus tard. Je veux rester lucide en cas d'attaque. 


Oui, tu as raison. C'est terrifiant d'être confronté à cette dure réalité. D'une certaine manière, nous sommes dans la même situation. Et je t'assure, je te dois autant que toi. Nous sommes quittes. Je n'ai pas oublié notre promesse non plus, je commence à lier des relations avec ces hommes qui sont devenus ma deuxième famille. Il y a des disputes parfois, mais la guerre nous unifie, qu'on en oublie facilement la nature de nos querelles. Cela me fait réaliser que les broutilles qui étaient des vrais problèmes lors de mon adolescence n'est qu'enfantillage ici. J'ai grandi. J'ai mûri tellement vite dans ce monde d'adulte. Plus qu'Eton aurait pu me l'apprendre. Parce que cela ne s'apprend pas, mon cher frère, cela s'acquiert par l'expérience. 

Je suis content que tu continues de boxer ! Cela me manque un peu. Et tu ne devrais pas dire cela, tu me surestimes trop petit frère. L'équitation, j'aurai pu en faire si j'étais entré dans la cavalerie. Je suis heureux que tu fasses ces activités ! Comment se nomme ton cheval ? Je ne me souviens plus. J'ai moi même appris à tirer avec un fusil, mais je garde une épée sur moi, parfois c'est bien plus efficace quand le temps se fait pressant. Mais qu'est-ce que tu crois ? J'ai hâte de venir chasser avec toi ! On verra qui aura le plus de gibier. Je préfère tout de même l'arc, c'est moins brouillant. Je crois avoir perdu un peu de mes capacités d’ouïe à cause du son des tirs au fusil ! Je vois, je comprends la situation de tes terres. 

Je suis confiant en ton jugement. Tiens moi au courant des changements qui se passent sur tes terres. Je suis curieux. 

Je comprends tellement cette impression. Apprendre à tirer un canon est plus palpitant que la broderie. En tout cas, gérer des terres, cela doit être très administratif. Tu ne croules pas sous les feuilles, j'espère ? 

Je suis fier de toi Arthur ! Je n'en attendais pas moins de toi. Je n'ai rien à te dire sur tes fréquentations mais avoir des personnes de ta classe sociale en tant qu'amis pourraient permettre à ce que ton influence et ton réseau s'étendent. Sans pour autant aller dans des bordels, mais une petite tournée dans un bar, cela peut te permettre de décompresser un peu. Ne te surmène pas trop. Tout le monde a besoin de faire un break, ne l'oublie pas. Ne mets pas ta santé de côté. Je ne te protège pas de la guerre pour que tu finisses mort de fatigue, littéralement ! 

Je suis heureux de l'apprendre ! J'espère que tu en as bien profité. C'est moment de bonheur n'appartient qu'à toi. 

Tu n'as pas à me remercier pour si peu Arthur. Je ne fais pas cela par bonté de cœur, juste pour l'argent que j'y gagne. Il n'empêche que je suis satisfait de te savoir en sécurité, ta famille et toi. Cela me pousse à me lever le matin. 

Tu le sais bien, non ? Les loups ne meurent pas si facilement, même s'ils sont la cible de chasseurs. Sache que je suis Wolf, je reste un prédateur. Je ne tomberai pas si facilement ! Je survivrai, qu'importe le prix. J'ai la peau dure ! 

J'attends le retour que tu as à m'apporter, Arthur.


Wolf, ton frère.
Revenir en haut Aller en bas
Arthur Gilderstone
Arthur Gilderstone
◦ Comte de Suffolk ◦
Lettres envoyées : 352
Age : 24
Nationalité : Anglaise
Statut marital : Célibataire
Métier/Occupation : Comte de Suffolk, mécène des Arts
Classe sociale : Noble
Rêve(s) : Perpétuer ma lignée
Pseudo : Amal
Trigger Warning : Pédophilie, inceste, gaslighting, gore (les mentions sans détails sont tolérées)
Content Warning : --
Doubles Comptes : Benjamin Deverill, Isabella Langdale
Avatar + crédit : Luke Norris (c) BBC
Loin des yeux, près des lettres.  Empty

Re: Loin des yeux, près des lettres. /
Ven 9 Sep - 19:13

 



6 février 1809

Mon très cher frère,

Tu as été tout pardonné de l'instant où j'ai reçu ta lettre. Le simple fait de te lire apaise les tourments de mon âme et me rassure sur ton état de santé. J'espère que malgré les circonstances dans lesquelles tu te retrouves en Espagne, tu parviens à profiter de l'hiver doux de la Méditerranée. Plus doux en tout cas que ce que nous avons ici en Angleterre. Certains jours, l'encre gelait dans les encriers et nous devions la faire fondre avant de pouvoir travailler. Je sais bien qu'il faut économiser sur le bois de chauffage mais les décisions de gestion du pensionnat frisent le ridicule, par moments.

Malgré tout, j'ai l'impression que ce mes propres soucis du quotidien qui sont ridicules en comparaison des tiens. Je ne devrais pas me plaindre de devoir décongeler mon encrier parce que le Doyen est avare en chauffage. Ta vie est en danger à chaque seconde que tu passes loin de notre Mère Patrie. Tu es contraint, pour me garder en sécurité, de souiller ton âme. Je ne sais quoi dire pour te réconforter ou te remonter le moral. Je n'ai aucune idée de ce que c'est, de vivre ce que tu vis. J'ai beaucoup de compassion pour toi et tes camarades – ainsi que tous les autres.

S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire, je suis à ton service, de la même façon que tu es au service de notre pays. C'est la moindre des choses que d'être là, aussi ridicule que puisse être ma présence. La guerre a l'air de briser l'âme comme elle brise le corps. Si le médecin peut soigner le corps, comment soigner l'âme ? Je ferai des recherches sur le sujet, autant que mon temps limité me le permets. Je veux pouvoir être prêt pour ton retour. C'est la moindre des choses que je puisse faire pour toi, mon frère.

C'est aussi la moindre des choses que je puisse faire que de te lire. Si tu as besoin de parler de ce que tu vis au quotidien pour garder la tête sur les épaules ou simplement pour remettre tout cela en ordre dans ta tête, n'hésite pas. Je continuerai de te lire. Tu es un survivant, Wolf. Tu trouveras un moyen de rester en vie et de rentrer en Angleterre. Avec ou sans général Moore.

Je lèverai mon verre pour que tu puisses conserver la foi et me revenir en vie, chaque fois que je boirai. Jusqu'à ton retour. De même que, chaque fois que j'irai à l'église, je laisserai un cierge à Saint Michael Archange et à Saint George pour qu'ils vous protègent, toi et tes camarades. Je sais que tu n'es pas le plus croyant de nous deux. Vois cela comme ma façon à moi de me rassurer et de te protéger de mon mieux.

Je retire ce que j'ai pu écrire d'acerbe au sujet de Sir Smith. Si tu estimes qu'il a fait ce qu'il devait faire, je m'en remets à ton jugement. S'il sait être aussi juste qu'il est sévère, alors, sa sévérité est toute pardonnée.

Je mets de ce pas une bouteille de brandevin de côté, pour le jour où tu reviendras.

J'ai de la compassion pour ces hommes qui n'ont plus que la boisson pour pouvoir tenir. J'espère sincèrement qu'un jour, ils trouveront le moyen de guérir les blessures de leur âme.

Actuellement, j'utilise pour les randonnées sur mes terres un poney Welsh Cob à robe palomino, nommé Marc-Aurèle – pour la chasse, un poney Fell très endurant à la robe grise qui a pour nom Saint-Augustin. Certains diraient que ce n'est pas très « viril » de monter des poneys mais j'apprécie leur robustesse. Et puis, je sais que mes sœurs me les « empruntent » lorsque je ne suis pas là. Cela leur donne le sentiment de partager quelque chose avec moi durant mes absences. Je préfère les savoir sur le dos d'un poney robuste et docile, que perchées sur un pur-sang nerveux qui risquerait de les blesser. Je ne me le pardonnerais pas.

Comme tu le supputes, le travail administratif demande énormément de paperasse. L'important est d'avoir un système de classement systématique et auquel il est facile d'accéder, pour faciliter son utilisation. Cela permet d'éviter de se retrouver au milieu de piles de feuilles en désordre.

Je vais faire attention à suivre tes conseils. Tu as raison, j'ai tendance à trop m'enfermer dans la bibliothèque et négliger la compagnie de mes pairs. Je ne vois pas le temps passer lorsque j'étudie un sujet qui me passionne. Je vais faire attention à me ménager.

Merci de prendre soin de moi malgré la distance, mon frère.

Ton très dévoué,


Hunter.


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Loin des yeux, près des lettres.  Empty

Re: Loin des yeux, près des lettres. /

Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
» James L. Heartwood - Il faut garder ses ennemis encore plus près de soi que ses amis
» CW Gore: Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux...
» M | JOHN TAYLOR (Regé-Jean Page) - Nul besoin d'yeux pour voir une âme

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: