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 Leçon de politique (petit Lord deviendra grand)

Arthur Gilderstone
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Classe sociale : Noble
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Leçon de politique (petit Lord deviendra grand) /
Mer 16 Fév - 8:47

 


Leçon de politique (petit Lord deviendra grand)
◦ With. @William Manners


Je suis en train de gérer la paperasse administrative de ma maisonnée lorsque le majordome m'apporte une carte de visite sur un plateau d'argent :

- Lord William Manners, Duc de Rutland, demande une entrevue.

Je hausse les sourcils. Amélia est absente pour des visites de courtoisies. Très certainement si c'était elle que le Duc souhaitait voir, il se serait contenté de laisser sa carte pour signaler son passage, accompagnée peut-être de fleurs ou de friandises. Il n'aurait pas demandé à me voir moi, personnellement.

Nous avons déjà réglé la majorité des affaires concernant son futur mariage avec mon ange adoré. Qu'est-ce que le Duc aurait bien avoir à faire avec un Comte, fut-il son futur beau-frère ?

Je me ressaisis rapidement, et demande à ce que du thé, des liqueurs et des cigares soient apportés ici, dans mon bureau, afin de l'accueillir dignement.

- Faites-le entrer !

En attendant que le Duc soit guidé jusqu'à moi, je fais un peu de rangement rapide, dégageant le plateau des tables, vérifiant l'orientation des sièges. Je suis légèrement nerveux. Le Prince a déjà fait faux-bond à Amélia ; le Duc viendrait-il m'annoncer qu'à son tour il se retirait de ses engagements ? J'espère que non !

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Re: Leçon de politique (petit Lord deviendra grand) /
Jeu 17 Fév - 22:25

George était... apolitique, trop occupé par son plaisir personnel pour siéger à la chambre des Lords.  C'est donc avec une certaine surprise que les Lords avaient vu William entrer au parlement, le lundi précédent. Leur père avait été Tory, donc avec un certain flegme, le Comte de Liverpool, chef de ce parti, Premier ministre et grand ami de Père, lui avait fait une place à côté de lui.

Timidement, William l'avait ignoré et s'était installé à une place inoccupée. Il avait suivi silencieusement les discussions et avait filé aussi vite que sa jambe le lui permettait après les débats.

Et depuis, il recevait une foule de lettres et de visites de politiciens qui n'avaient qu'une seule envie, le rallier a leur cause. On aurait dit une héritière lâchée sur le marché du mariage.

Légèrement en panique, le jeune Duc avait voulu se tourner vers la seule personne qui lui venait en tête: sa chère Amélia. Mais Amélia était une femme. Elle ne devait pas connaitre tout cela... Par contre, son frère... Son frère était parlementaire depuis des années!

Il se présenta chez les Gilderstone pour une visite. On lui répondit qu'Amélia était absente et il avait répondu qu'il venait voir le Comte. Et quelques instants plus tard, on le menait à son bureau.

"Mille mercis de me recevoir, Lord Gilderstone!"

Pris de l'envie de se mettre au garde-à-vous, le Duc se rappela soudain de son titre plus haut placé que celui de son vis-à-vis et de son âge plus vénérable... Il pouvait peut être se détendre, non? Et s'installer sur ce fauteuil? Allez, soyons fous.

"Vous avez assisté à la séance parlementaire de lundi?"

C'était là le plus sur moyen d'engager la conversation. S'il avait assisté à la scène, il comprendrait.
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Arthur Gilderstone
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Re: Leçon de politique (petit Lord deviendra grand) /
Ven 18 Fév - 13:23

 


Leçon de politique (petit Lord deviendra grand)
◦ With. @William Manners


Je fais signe au Duc de s'installer dans le fauteuil le plus confortable, et pose sur le guéridon à côté de lui la boîte de cigares afin qu'il se serve à sa convenance. Il a l'air pâle comme un mort, ce qui m'inquiète quelque peu.

- J'y ai assisté en effet. Cela fait partie des devoirs et responsabilités liées à mon titre. Votre présence a été très remarquée de tous, et votre position politique supposée fut l'affaire de nombreuses discussions houleuses après la séance.

Je hausse les épaules puis fais signe au valet de me servir une tasse de thé avant de poursuivre.

- Bien évidemment, n'ayant aucune idée sur le sujet, je me suis contenté de renvoyer les curieux dans votre direction. Vous êtes mieux placé que moi pour savoir quelles idées vous souhaitez défendre et quelles idées vous souhaitez combattre.

Je prends le temps de savourer une gorgée de thé avant de poursuivre. Il est rare que du thé chaï soit servi dans une maison anglaise, mais cela fait partie des petites originalités que je me permets d'avoir. Je veille toujours à ce que des variétés plus classiques soient à disposition des invités, car le palais anglais ne supporte que rarement la quantité d'épices contenue dans le chaï. Douce ironie au vu de l'économie tournant autour de l'import-export de cette ressource.

- J'espère que je ne vous ai pas effarouché par mes discours, Lord Manners ? Je serais bien attristé si cela jetait une ombre sur l'union de nos deux familles. J'espère que nous parviendrons à apaiser toute tension latente entre gentilshommes civilisés.

A son air de lièvre terrorisé devant un renard affamé, je me doute bien que ses intentions ne sont pas hostiles. Néanmoins, l'égard que je dois à son rang et à son âge, m'interdisent de supposer qu'il vienne à moi en situation de faiblesse.

J'ai de la compassion pour cet homme façonné par les champs de bataille, que la vie a soudain transporté au milieu des joutes verbales. De la même façon, je serais perdu et terrorisé si à l'inverse, en passant la porte du Parlement, je me retrouvais soudain, fusil à la main, au milieu des combats et des coups de canon.

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Re: Leçon de politique (petit Lord deviendra grand) /
Sam 19 Fév - 9:19

William grimaça à l'idée que son futur beau-frère ait renvoyé les gens vers lui. Il avait bien besoin de ça, tient... Bon, certes, il n'avait pas encore parlé de tout ça a Arthur donc il ne pouvait pas savoir, mais bon. Ç'aurait été sympa de savoir sans demander, zut.

Oui, c'était impossible, certes. Mais bon!

Imitant sans en avoir conscience son hôte, il va pour prendre une gorgée de thé, mais est arrêté par l'arome de celui-ci.

"Oh? Ce n'est pas du thé normal?" demande-t-il sans même se dire que sa formulation pouvait être idiote ou blessante. Il en goute une gorgée du bout des lèvres.

"Oh, c'est fort, c'est... C'est intéressant!"

Mais revenons-en à nos moutons.

"Vous ne m'avez pas effrayé, je compte toujours épouser votre soeur. Et de ce fait, nous sommes presque en famille, là, non?"

Comment ça, non?

"Enfin bref. Je ne sais pas vers qui me tourner. J'ai besoin de mieux comprendre... Tout ça. J'ai besoin d'aide. Et..."

Il prit une grande inspiration, craignant les implications de ce qu'il allait dire. En tant que militaire, il s'était astreint à une stricte neutralité politique. Il était un fusil au service de la couronne, ce n'était pas a lui de donner son avis. Maintenant, il se devait d'avoir un avis.

"Et je ne veux pas me tourner vers les Tories pour l'obtenir."
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Re: Leçon de politique (petit Lord deviendra grand) /
Sam 19 Fév - 12:03

 


Leçon de politique (petit Lord deviendra grand)
◦ With. @William Manners


Je fais un geste en direction de la théière de chaï et prend le temps de lui expliquer :

- Il s'agit de la manière indienne de préparer le thé. Les feuilles sont infusées dans du lait bouillant, et aromatisées d'épices.

Je reviens rapidement à notre conversation. Je suis flatté de la familiarité et de la confiance du Duc à mon égard, et le lui fais savoir. Puis je rebondis sur sa remarque au sujet des Tories.

- Les Tories ne sont pas de mauvaises personnes en soi. Il leur arrive d'avoir des bonnes idées. Tout comme il m'arrive d'avoir des mauvaises idées. Ce qui fait la qualité d'une idée est sa nature même, pas la tête de laquelle elle sort.

J'essaye d'assortir cela d'une pointe d'humour :

- Il arrive que des Français aient de bonnes idées. Tout comme, oserais-je le dire, le Roi peut en avoir des mauvaises.

Je louvoie de mon mieux dans la conversation, afin de lui transmettre les informations utiles tout en respectant son âge et son rang. C'est un exercice complexe. Mais après tout, j'en ai vu d'autres au Parlement.

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Re: Leçon de politique (petit Lord deviendra grand) /
Jeu 24 Fév - 22:01

"Non, les Tory ne sont pas des gens mauvais. Mais je ne partage pas leurs opinions politiques. Nous sommes dans une aire de changement, il faut en tenir compte et je trouve que... Que mon père n'en tenait pas assez compte ! À choisir, je n'ai pas envie de m'impliquer auprès de ce parti."

William prit une grande inspiration. Il avait un peu peur de se prononcer, mais il en avait le droit, désormais.

"Le Parti Whig m'intéresse plus."

William approuva les paroles de son presque beau-frère sur le débat.

"Oui. Mais il y a tant de... Protocoles, de règles non dites... Je n'y comprends rien. Pourriez-vous m'expliquer? Et éventuellement... M'introduire auprès de votre parti?"

Il grimaça.

"Il y a plein de gens qui veulent me guider. Mais je ne les connais pas."
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Re: Leçon de politique (petit Lord deviendra grand) /
Ven 25 Fév - 20:14



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◦ With. @William Manners


Je hausse les sourcils de surprise. D'une agréable surprise, je dois dire. Je suis hautement soulagé de voir mon futur beau-frère, non seulement me faire confiance à ce point, mais de plus, s'intéresser à mes propres idées politiques. Je me recadre rapidement. Profiter de mon expérience ou plutôt, de son manque d'expérience, pour faire de lui un allié politique - une marionnette politique plutôt - serait déshonorable et déloyal. A la fois envers son rang, qu'envers ma sœur, ou tout simplement, la dignité humaine et mon propre rang, mon propre rôle au sein du Parlement.

Certaines personnes considèrent que toutes les armes peuvent être utilisées afin d'obtenir gain de cause, que la fin justifie les moyens. De mon côté, je considère qu'utiliser des armes déloyales pour soutenir une cause juste, déshonore ladite cause. Mais je digresse.

- Il y a en effet bien des règles de la tenue du Parlement, ou des débats, que vous n'avez peut-être pas eu l'occasion d'apprendre. Vous avez développé bien d'autres compétences tout aussi utiles, mais, propres à d'autres contextes.

Je coupe le bout d'un cigare et l'allume afin de me donner de la contenance et détendre l'atmosphère. Je n'ai pas envie qu'il se sente comme un écolier devant le maître. Il est un Duc devant un Comte, qui plus est, mon aîné.

- Vous avez très certainement remarqué que nous autres Lords ne sommes pas les seuls à siéger au Parlement. Une partie de la Chambre est composée des "Lords Spirituals", évêques et archevêques.

Je passe sous silence l'injustice profonde envers les autres religions, qui n'ont pas de siège à la Chambre mais font malgré tout partie du peuple Anglais. Les bases d'abord. Les revendications politiques ensuite.

- L'une des conséquences implicite de ça - et bien évidemment du fait que nous autres Lords sommes par devoir de religion chrétienne - est que la Bible est souvent citée comme argument ou comme exemple lors d'un débat.

Je tire une bouffée nerveuse de mon cigare puis pince mes lèvres. J'arrive à l'un des constats d'hypocrisie qui m'irritent le plus mais avec lequel je dois malheureusement composer. Autant savoir manipuler cette arme puisque l'adversaire aussi l'utilise.

- Avec un texte aussi vaste, complexe, et varié que la Bible, il est possible d'y trouver des citations pour soutenir absolument tout et n'importe quoi. C'est une stratégie de débat qu'il est difficile de manier, surtout lorsque l'on souhaite tenir tête à un ecclésiaste.

Comment lui conseiller de faire quelque chose sans le conseiller directement ? Je tire encore sur mon cigare tout en réfléchissant.

- J'ai personnellement pris l'habitude de faire appel au clergé du prieuré de la paroisse dont dépend le manoir de mes ancêtres, afin de pouvoir mieux anticiper les arguments contraires qui pourraient m'être opposés. D'autres personnes font appel à d'autres conseillers en la matière. C'est en fonction de la composition du cercle social de chacun.

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Re: Leçon de politique (petit Lord deviendra grand) /
Jeu 3 Mar - 18:57

William écoute longuement les explications d'Arthur sur les rouages du parlement, il prend note de tout ce que dit son presque beau-frère. Cela commença par la religiosité de la chambre des Lords. William avait bien vu les évêques au parlement, l'autre jour, mais il n'avait pas réfléchi à ce que cela supposait. Il fit une petite grimace, il détestait le catéchisme. Et il allait devoir réviser...

La discussion se tourna ensuite vers d'autres aspects du fonctionnement de la chambre haute et au bout d'un moment, William eut une meilleure vision du fonctionnement de ladite chambre.

Mais une chose le triturait. Il sortit de sa poche une coupure de journal soigneusement pliée. Le N°193 de la London Gazette. Dans lequel un certain "Eugene Marlow" avait écrit un article revendiquant un meilleur système de représentation à la Chambre des communes.

"Vous connaissez un peu la Chambre des communes, aussi? Cet article dit vrai?"
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Re: Leçon de politique (petit Lord deviendra grand) /
Ven 4 Mar - 15:52



Leçon de politique (petit Lord deviendra grand)
◦ With. @William Manners


Mon sang ne fait qu'un tour lorsque je reconnais l'article en question. Se doute-t-il que « Eugène Marlow » est le nom d'emprunt que j'utilise pour écrire des articles dans la Gazette ? Je ne suis pas moi-même concerné personnellement par la vie du peuple, mais ces pauvres hères n'ont pas nécessairement l'éducation pour pouvoir s'exprimer. Je fais de mon mieux pour leur apporter une voix qu'ils ne peuvent pas nécessairement exprimer. Je les écoute, je m’imprègne de leur peine, je la reformule pour la rendre entendable par les mieux lotis, et je la fais publier sous un nom d'emprunt.

Le Duc se doute-t-il de ma double vie ?

Une fois la première angoisse passée, je réalise qu'il n'a pas fait le lien. Comment le pourrait-il, d'ailleurs ? Je m'inquiète pour rien. Et puis, il n'a pas l'air d'être une mauvaise personne. Bien au contraire. Le sort du reste du peuple semble vraiment le préoccuper. Très certainement il aura eu l'occasion de s'entretenir avec des hommes de toutes sortes d'origines sociales, durant la guerre. Cela lui aura peut-être un peu ouvert les yeux sur le sort peu enviable des défavorisés. Malgré tout, je marche quelque peu sur des œufs.

Je fais mine de relire plusieurs fois la coupure que je connais pourtant par cœur.

- Oui, Lord Manners. Malheureusement, cet article dit vrai.

Je le lui rend en poussant un soupire. Le dernier quart de mon cigare se consume seul, abandonné, dans le cendrier. Je me ressers une tasse de thé ou plutôt le fond de la théière, froid, triste, à peine de quoi en faire une gorgée ou deux. Je renonce à le boire et tire sur le cordon pour appeler un plateau de remplacement. En attendant, je me sers un doigt de Cognac. Il me faudra bien ça pour affronter le reste de la conversation.

- La Chambre des Communes ne représente pas le peuple. Elle en représente qu'une partie du peuple : celle qui peut payer le droit des 40 shillings. Quant aux arrondissements, c'est le chaos le plus total, sans compter le risque de corruption. Dans tous les cas, cela revient à dire que la Chambre ne représente pas le peuple : elle représente ceux qui accumulent le plus de richesse.

D'une voix défaitiste, je rajoute :

- Nous ne sommes pas en démocratie mais en oligarchie, ou plutôt, en ploutocratie.
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Re: Leçon de politique (petit Lord deviendra grand) /
Jeu 17 Mar - 0:20

En écoutant les paroles d'Arthur, William pensait. Il pensait à ses camarades de régiment. À ces gens de toutes extractions, certains officiers aussi nobles que lui, certains hommes du rang de basse extraction. Et seuls les nobles s'intéressaient à la politique qui les avait pourtant menés dans leurs combats.

Et en même temps... Les Français avaient instauré un système très égalitaire et voilà où ça les avait tous menés.

"Les nobles et les riches ont plus de temps pour se confronter à la politique, non? Mon père disait que confier le pouvoir a des gens qui n'en avaient aucune connaissance, ça donnait naissance à des Napoléons."

Il ne semblait pas satisfait de sa réponse. Et en effet, William n'aimait pas citer son père. Il n'aimait pas tellement les vues politiques du vieux Duc. Il avait eu beau répéter à William la valeur de son sang bleu, le jeune homme avait pu constater sur le champ de bataille que son sang rouge coulait aussi bien que celui des simples soldats.

"Et c'est quoi une Ploutocratie?"
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Arthur Gilderstone
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Re: Leçon de politique (petit Lord deviendra grand) /
Dim 20 Mar - 12:07

Leçon de politique (petit Lord deviendra grand)
◦ With. @William Manners


J'ai un sourire amer en entendant les remarques et questions du Duc. Je décide de commencer par la plus facile, qui est la dernière.

- Une ploutocratie, Lord Manners, est un système de gouvernement où c'est l'argent qui donne le pouvoir. Quiconque a de l'argent, peut payer une certaine somme, a droit à participer aux décisions. Les autres... Ne peuvent que les subir.

Il est plus difficile de répondre à sa remarque au sujet de Napoléon, de la République, de ce genre de choses. Je glisse doucement le bout de mon doigt sur le pourtour de mon verre, déplace celui-ci loin de moi, me ressers une tasse de thé.

- Le problème de donner le pouvoir à des gens qui n'ont pas de connaissances à ce sujet, peut être résolu en donnant une instruction à la population. Des gens correctement instruits prennent nécessairement de bonnes décisions. Des gens qui ont le pouvoir dans leurs mains, qui savent qu'ils possèdent ce pouvoir, sont des gens apaisés. Ce sont des gens qui, justement, ne vont pas devenir des Napoléons.

Sans le regarder, je tourne distraitement ma cuiller dans mon thé. Je n'ose pas croiser son regard. Je suis en train de m'opposer à lui, je suis en train de mettre à nu certaines de mes convictions politiques, je suis en train de prendre de gros risques. Non seulement pour moi mais aussi, pour le reste de ma famille. Je suis en train de risquer le mariage de ma chère Amelia. Je suis en train de risquer l'honneur futur de ma lignée, en train de risquer de perdre le peu d'autorité que j'ai sur Allen, en train de risquer le futur de toutes mes autres sœurs.

Mes convictions prennent le dessus.

- Napoléon était un général d'armée qui ne percevait pas suffisamment le pouvoir qu'il possédait. N'ayant pas conscience de son pouvoir, il cherchait à en obtenir encore plus. Il a réalisé un coup d'état. Il a retiré le pouvoir des mains du peuple, pour le concentrer entre celles de sa famille. De là, la guerre, puisqu'il considérait que ce pouvoir n'était toujours pas assez grand entre ses mains.

Je bois une gorgée, repose ma tasse. Je rassemble mon courage pour planter mon regard dans celui du Duc. Ce que je vais lui dire peut être perçu comme insultant.

- Si le peuple tout entier avait pu décider ensemble s'il préférait aller mourir à la guerre ou cultiver la terre, que pensez-vous qu'il ait choisi ? Qu'auriez-vous choisi vous-même, Lord Manners, entre le champ de bataille et le champ de blé ? Il faut un Général ou un Empereur bien à l'abri dans son palais pour considérer que c'est une bonne chose que d'envoyer le peuple au massacre. Il faut un peuple souverain pour s'y opposer.

Je me sens une soudaine vague d'inspiration que je ne peux retenir :

- Permettre au peuple tout entier de décider ensemble est un grand acte à la fois politique et chrétien. Cela offre la souveraineté aux plus humbles régions de l'ordre social au lieu de les condamner à la révolte et la violence. Le suffrage universel, au milieu de toutes nos oscillations orageuses, créerait un point fixe. Ce point fixe serait la volonté nationale légalement manifestée. Il pourrait être le point d'appui, l'inébranlable point d'appui qui suffirait à un Archimède politique pour soulever le monde !

Je m'interrompt et précise, pour éviter toute confusion avec Napoléon :

- Soulever le monde vers le progrès technique, artistique, culturel, vers la paix universelle, ne peut se faire que si le monde avance ensemble main dans la main. Retirez cela au peuple, concentrez ce pouvoir entre les mains d'un nombre restreint de dirigeants, et vous obtiendrez des Napoléons. L'éducation du peuple, Lord Manners, et sa souveraineté électorale, voilà ce que mon âme désire pour l'Angleterre. L'apaisement des tensions sociales et politiques entre les classes, par le partage du pouvoir entre tous.

Je me rends compte que je suis légèrement essoufflé et que j'ai clamé tout cela comme si j'étais au Parlement. Dans mon élan, je me suis même levé de mon siège. Pour me redonner une contenance, je me rassois en ayant l'air le moins penaud possible pour vider ma tasse. Pourvu qu'il mette tout cela sur le compte d'un échauffement causé par l'alcool. Pourvu que mon manque de self-contrôle n'ait aucune conséquence sur ma famille !
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Re: Leçon de politique (petit Lord deviendra grand) /

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