Il fallait qu'elle arrive aujourd'hui... [James Somerset & Randall Thynne]

La veille au soir, après avoir passé du temps sur la tombe de son père avec son colocataire, les deux hommes avait ramassé plusieurs bouteille d'alcool et avait trinqué aux absent. Il avait été très consciencieux dans leur libation et dans l'honneur du au camarade tombé. C'était de circonstance.

Mais ce matin, alors que le soleil lui faisait mal au crâne, James se força malgré tout à se lever. Il devait boire, faire leur journée, continuer. Une cuite c'était normal pour un soldat, et on se levait quand même le lendemain. Et puis, il avait souvent été bien pire, sommes toutes, l'épuisement et la fatigue avait eu raison de lui avant que l'alcool ne fasse trop de dommage.

Il venait de boire lentement de l'eau, et préparait un déjeuner léger que leur estomac accepterait. Le traditionnel lendemain de cuite de son régiment.

Et on cogna à la porte. James fut surpris. Il n'attendait personne, et Randall n'était même pas lever encore. Certes, il n'était pas SI tôt, mais qui pouvait bien cogner de si bon matin ? Et si fort !

Il ouvrit la porte, mettant son masque de parfait gentilhomme, c'était une seconde nature chez lui, même quand il avait mal au crâne.

Une petite bonne femme boulotte en robe de veuve passa devant James sans lui laisser le temps de protester.

"Ah! Vous devez être James, le jeune homme qui a recueilli mon fils. C'est bien aimable de votre part, mais nous allons devoir parler de ce qu'il dit vous devoir. Mon fils est un peu... un peu trop honorable. Mais je suppose que s'il vous fait confiance, vous devez en être digne ou a minima être de la même eau? Hum... Probablement."

Elle le détailla des pieds à la tête puis, avant de lui laisser le temps de répondre, elle continua.

"Vous êtes un bien beau jeune homme. Mais je préfèrerais qu'il s'installe avec une bien jolie jeune fille. Qu'il aurait au préalable épousée. En plus, maintenant qu'il peut offrir un marquisat à ladite jeune fille, il devrait trouver. Ah mais c'est vrai qu'il a un peu peur des demoiselles, maintenant. Ah la la, c'est compliqué..."

James resta surpris et un peu confus par l'arrivé de Lady Thynne. Il se sentait envahi, son sanctuaire violé. C'était ridicule, mais il du faire un effort pour rester le courtois jeune homme qu'il était en toute circonstance. Pourquoi fallait-il qu'elle viennent aujourd'hui ?!

Mais il était un Somerset, il était petit-fils de duc, il allait faire honneur à son éducation. Il s'inclina donc légèrement, parfaitement au degré que leur rang respectif demandait.

"Bienvenue Madame Thynne, oui, je suis bien James Somerset, laissez moi prendre votre manteau voulez-vous ? Nous n'avons pas de serviteur dans un si petit appartement, et puis votre fils et moi préférons la simplicité."

Il n'allait pas s'attarder sur la remarque à propos de mariage et de demoiselle, il n'allait pas rougir non plus. Il était un gentilhomme, il resterait poli.

"pour ce qui est du reste, madame, je vous prie de m'excuser, mais c'est entre votre fils et moi. Et je vous prierais de mesurer vos propos s'il vous plait. C'est mon ami, et son honneur est une chose très importante pour moi, et je trouve qu'elle lui rend hommage et non ombrage."

Voilà, c'était bien dit, son père serait fière. Il n'allait pas laissé personne, encore moins la mère de Randall, parler ainsi de son ami.

"Vous avez bien raison, la simplicité, c'est souverain. Moi non plus, je n'ai personne, au cottage. Y a bien la petite Medows qui vient parfois m'aider, mais elle ne compte pas vraiment. Je l'emploie juste pour lui permettre de constituer son trousseau pour son mariage, la pauvre petite. Son père est une brute... Mais son amoureux, le jeune Smith est une vraie crème. Elle a fait un bon choix. Comme quoi, c'est pas héréditaire. C'est pas parce qu'elle a été battue par son père qu'elle a choisi un mari qui la battra. Elle est trop maligne pour cela. Ah... Elle me manquera quand elle sera mariée."

Elle laissa le jeune homme prendre son manteau avant de reprendre son babillage.

"Ombrage? Naaaaaaan, faut pas prendre ombrage. Je suis comme ça, moi, vous savez, je dis ce que je pense. Randall a l'habitude. Bon, du coup il ne parle pas trop."

Elle grimaça.

"Enfin, encore moins, maintenant. Mais de base, il ne parlait pas beaucoup. J'occupe beaucoup de temps de la conversation, je le reconnais. Mais on s'aime beaucoup, vous savez!"

Une porte du couloir s'ouvrit pour laisser passer un Randall échevelé en pyjama et robe de chambre ouverte.

"Tu fais un barouf d'enfer, James..."

Puis apercevant une silhouette féminine il rectifia sa tenue à la hâte (c'est-à-dire qu'il ferma sa robe de chambre, il ne pouvait guère faire mieux).

"Môman?"

James comprit qu'avec la dame, il fallait hocher de la tête et laissé la tempête passé. Il comprenait mieux pourquoi Randall avait tant de difficulté à parler. Et d'ailleurs elle aborda le sujet, mais avant qu'il ne puisse, une fois de plus, défendre son ami, se dernier sorti de sa chambre. Merde, ne pas rire, ne pas rire. Heureusement qu'il avait des années de pratique pour garder son masque en toute circonstance.

Ses yeux devait danser d'amusement par contre, il les sentaient. Au moins, de dos à la dame, et tout, il n'y aurait que Randall qui verrait sa réaction. Et quelque part, cela l'amusa encore plus.

"Tu as de la visite mon ami."

il réussi à le dire sans rien laissé paraitre de l'effort qu'il faisait pour ne pas simplement éclater de rire, là, tout de suite. Au moins, il ne serait pas le seul mal à l'aise ce matin. Son mal de crâne allait en prendre plein la gueule, il le sentait.

"Fous-toi de ma gueule..." dit Randall à son colocataire.

"Mais non, ce charmant jeune homme ne se moque pas de toi. D'ailleurs, il n'a pas une soeur? Tu devrais te chercher une épouse Randall."

"J'ai peur des femmes, Maman, je te l'ai déjà expliqué dans mes lettres."

"Tu as peur de ces harpies de la ville, bien sûr. Mais dans notre village, tu trouverais sans doute chaussure à ton pied. Dommage, d'ailleurs, la petite Medows épouse le jeune Smith au printemps, tu as entendu?"

"Ah bon?"

"Oui! Il s'est enfin déclaré! Je t'avais dit qu'elle te passerait sous le nez si tu ne te dépêchais pas... Remarque, pour un titre de marquise, elle abandonnerait peut être son Smith..."

"Ce serait méchant, Maman. Tu es descendue en ville?"

"Oui, je m'inquiétais pour toi. Je vais aller leur dire moi-même à ces notaires de malheur que tu es mon fils!"

Randall se tourna vers James:

"Maman aime autant que toi nos amis Loyd et Reynolds..."

"Ce sont des goujats! je leur ai dit par de multiples lettres que Randall était bien mon fils, ils ne veulent pas valider son identité. Donc je suis venue moi-même, cette fois!"

James se contenta d'envoyer un sourire parfaitement correct à Randall, sauf le coin des lèvres. Son ami le connaissait sans toute suffisamment pour y lire la légère moquerie, l'amusement du jeune officier. C'était plus fort que lui. Et Dieu savait qu'il en avait besoin ce matin.

Et ensuite, il préféra s'effacer un peu de la conversation, Randall semblait être tout à fait capable de se défendre pour le moment, se serait bon pour lui, et de toute façon c'était SA mère à LUI. Il en avait pas de mère lui, et en voyant cette femme, il se dit que c'était sans doute mieux.

Mais le sujet suivant, ça, il approuvait, et son sourire, ainsi que le hochement de tête respectueux en convinrent.

"Ma dame, vous êtes mon amie désormais. Et si vous voulez tous savoir, j'ai engagé les avocat de ma famille contre eux pour tous les mauvais traitement et le manque de respect flagrant dont il font preuve. Je me suis aussi permit d'envoyer une lettre au Marquis."

Il fit un sourire d'excuse, il avait prévu d'en parler, un jour, avec Randall, mais bon, maintenant c'était mieux que jamais non ? Et puis, avec sa mère présente, il pourrait pas se plaindre. Ses gens méritait de perdre leur emplois et leur réputation. Ils était odieux, et scandaleux. James n'avait aucun remords.

"Tu as fait QUOI?"

Soudain, Randall ne plaisantait plus du tout. Sa mère le sentit. Après un coup d'oeil a chacun des capitaines, elle se glissa vers la cuisine qu'on apercevait.

"Je vais préparer le petit déjeuner!"

Et Randall... était boursouflé de colère, comme souvent quand il avait été Résurection Joe. Et comme Joe, il était soudain muet. Muet de colère.

Et bien, il ne s'attendait pas à cette réaction, mais James fit face, son regard aussi charger d'émotion que son ami.

"Je ne le fait pas pour toi, pas que pour toi. Ses gens ne devrait pas exercer un tel contrôle sur d'autre s'il sont incapable de le faire avec bienveillance. Ce n'est pas que toi qui est malmené par ses gens, j'ai fait mon enquête. Je ne peut rien prouver, mais je trouverai. Et pour le marquis, il devait savoir pour ses notaire. Ce n'est pas par rapport à toi, c'est mon devoir de gentilhomme. Je ne m'excuserai pas de faire ce qu'il faut. Ses gens doivent être empêcher de nuire. S'il te font subir tous cela, imagine ce qui arriverait à de pauvre gens sans appuis fortuné ou noble ?"

Il ne se laisserait pas intimidé par la colère de son ami. Il se sentait extrêmement peiné de lui faire du mal, de le voir ainsi incapable de parlé à nouveau par sa faute, mais il avait fait son devoir. Tant pis si ça lui coutait cher. Il l'accepterait. C'était son devoir ça aussi. Si Randall cognait, il ne se défendrait pas.

"T..t...t...!"

Incapable de prononcer un mot, le militaire rentra dans sa chambre en coup de vent pour en sortir deux minutes plus tard habillé et enveloppé dans son manteau. Sans un regard à celui qui le rendait de nouveau muet, il franchit et claqua la porte.

Mrs Thynne sortit de la cuisine.

"Vous l'avez mis en colère, mais il est encore plus en colère de ne plus pouvoir parler. Il reviendra quand il sera plus calme. Venez manger."

James n'a plus faim. Il ne regrette rien de ce qu'il a fait, mais il regrette d'avoir si mal juger la situation. C'est sa faute à lui si son ami est ainsi, et il ne peut rien faire d'autre que de le laissé partir. Il en a l'estomac retourné. Il devrait pas se laissé ainsi affecter, mais après hier, quelque chose à changer entre eux.

Il se sens sale, méchent, indigne. C'est une émotions horrible. Il ne devrait pas, il a fait son devoir, et avec tout autre personne que Randall, il n'aurait absolument aucun remords ni regret... mais c'est Randall et il ne peut s'empêcher de ressentir tous cela.

Il doit pourtant jouer les hôtes, faire bonne figure, alors il place un sourire charmant sur son visage, juste ce qu'il faut pour une dame de l'âge de Mme Thynne et il la suit, la complimentant sur l'odeur et l'apparence de la nourriture. Il fera bonne figure, il va manger, même si sa goutte le sable et qu'il peine à avaler.

Cecilia Thynne n'est pas dupe, mais elle entretient par son babillage l'ambiance de l'appartement. Ça ne sert à rien d'attendre dans la morosité. Alors elle en profite pour faire connaissance de l'ami de son fils.

Quand, plusieurs heures plus tard, on frappe à la porte, elle consulte James du regard. Elle aurait bien été ouvrir, mais il la devance.

"J'ai oublié mes clefs..."

Le second habitant des lieux rentre sans un regard à personne et part s'isoler dans sa chambre. Encore une heure passe avant que Cécilia ne se lève, agacée et n'aille frapper à la porte de son fils.

"Mon chéri cesse de bouder!"

"Lâche-moi."

"Randall, ce jeune homme n'aurait pas dû agir dans ton dos, j'en conviens. Mais si ces messieurs ont des comportements problématiques, il faut en référer à la justice."

"Et moi, je deviens quoi? Une sorte de g...g...gamin?"

"Tu deviens une personne qui n'est pas en pouvoir de faire quelque chose. Lui, oui."

"Et si ça me retombe dessus!"

"Et bien, on avisera. Allez, cesse de bouder, et vient voir ton ami. Il est tout triste."

Grognant, Randall sortit de sa chambre et alla s'étaler sur un fauteuil, pas prêt-à-pardonner, mais prêt-à-écouter. C'était déjà pas mal.

James fit de son mieux pour ne pas laissé ses émotions alourdir l'atmosphère et il fut reconnaissant à la mère de son colocataire (pourrait-il jamais l'appeler ami à nouveau, il l'espérait) de ne pas relever l'atmosphère pesante qui s'était suivis après la chicane entre les deux hommes. Il fit de son mieux pour répondre aux questions, entretenir la conversation et tous cela. Il était pas aussi doué que les gens de la ville, les courtisant et tous, mais il savait tenir sa place quand même.

Une heure s'écoula et on frappa à la porte. Il vit bien le regarde de la maman, mais il était déjà debout. Il n'allait pas laissé une dame ouvrir quand elle n'était pas la maîtresse de maison, le quartier était sur, mais ça ne se faisait juste pas. Même si c'était sans doute Randall et qu'il lui ferait certainement encore la gueule.

Il se contenta d'hocher la tête à son entré, et le laissa filé dans sa chambre.

Il retourna à sa conversation avec la maman, tentant de son mieux de continuer comme si de rien n'était. Puis, elle fini par se lever et aller cogner à la porte de son fils. Il aurait du l'en empêcher, s'il avait su qu'elle tenterais de le faire sortir pour James, il l'aurait fait. Il croyait qu'elle voulait aller l'aidé, l'écouter, quelque chose. Il avait pas besoin de l'aide de la dame, il ne la méritait pas vraiment non plus. Il pouvait faire face à ses propres tord tout seul.

En cela, il comprit un peu Randall.

Mais ce dernier finalement, vint s'assoir, fermer comme une huitre, ou presque. Mais il avait fait l'effort de sortir, à James de s'excuser. Merde, il détestait faire cela. Un officier et un noble s'excusait rarement, mais il tenait à l'amitié du futur Marquis.

"Je suis désolé de ne pas te l'avoir appris d'une meilleur façon. Au départ, j'ai commencer ma plainte et mon enquête parce que j'était fâcher de ce qu'il t'avait fait subir. Je pensait, au pire, leur faire subit un inconvénients mineur à leur réputation et faire avancer un peu plus vite ton dossier... mais ce que j'ai trouvé était impossible à mettre sous le tapis. Pas pour moi. Et si j'accepte que je t'ai mal traité en te l'apprenant ainsi, au moment de mes démarches, je ne pensais pas que tu serais en mesure de le supporter, et je ne me sentait pas en droit de faire attendre les gens qui avait été laisé par cette firme parce que tu n'étais pas près. J'ai le poids d'être le petit-fils d'un Duc, je suis un héro de guerre, fils d'un... Général... victorieux." Il peina à parler de son père, mais les mots réussirent à sortir.

"C'était mon devoir. Et si j'espère ne pas avoir perdu ton amitié, mon honneur, et surtout, la vie des gens qui dépende de la confiance qu'il place dans les notaire, vallent plus que ma personne. Je suis désolé."

Randall n'était pas un mauvais gars. Il pouvait entendre les arguments de son colocataire. Oui, il fallait protéger les petites gens. Oui. Il avait du mal à s'inclure dans les petites gens. Il n'était pas à la recherche d'un sauveur, Merde! Mais oui, il fallait dénoncer les malversations, si malversations, il y avait.

"A...Admettons. Refais une chose pareille dans mon dos et tu ne me reverras plus, je suis bien clair?"

C'était comme un poignard, mais il l'avait bien mériter. Il aurait du lui en parler, quelque chose, mais il ne l'avait pas fait. C'était une erreur, il en payait le prix.

Espérant que personne n'avait vu la douleur dans son regard il hocha la tête.

"Je ferai de mon mieux."

C'était malheureusement tout ce qu'il avait à offrir, parce qu'il ne pourrait jamais promettre de ne pas le refaire. Si la situation lui semblait l'exiger, il metterait ses propres sentiment de côté, son amitié, tous ce qu'il fallait, pour faire ce qui était juste. Il était ainsi. Il le savait. Ça faisait mal, mais il devait l'accepter. Il avait merdé. C'était sa faute. Même si le referait s'il le devait. Son père lui avait apprit à prendre ses responsabilité. Et comme il lui manquait la maintenant. Pourquoi discuter de tout, avoir son avis sur Randall, la situation, avoir son pardon pour les émotions qui bouillonnais en lui.

"Je... je vais vous laissé. Vous avez sans doute beaucoup à vous dire."

Il se sentait tellement seul en ce moment, il ne voulait pas qu'on le voit pleurer. Plus maintenant. Il ne le pouvait pas. L'absence de son père était aussi physique que le poignard de voir son amitié avec Randall être ainsi malmené.

Il devait se rendre à sa chambre. Tenir le masque jusque là.

Randall regardait son ami se replier vers sa chambre avec un mélange pervers de satisfaction et de tristesse. Il n'avait pas voulut lui faire de peine. Mais lui lui en avait fait. C'était difficile à gérer.

Il n'aimait pas l'idée d'enfermer par sa présence le jeune homme dans sa chambre. Il était l"heure du repas du soir, aussi invita-t-il Mère à manger dehors. avant de partir, il toqua a la porte de son colocataire pour le lui signaler, s'interdisant d'entendre ses pleurs. Puis il lui laissa l'appartement. En prenant ses clefs cette fois.