Victoria Devonshire

Victoria est née un matin de juin, le 18, de l’année 1795. Mary, la mère était si heureuse d’avoir une petite fille, tout comme son mari, Edgard, le Duc de Devonshire. Il avait déjà un héritier, alors que le deuxième enfant soit un autre garçon ou une fille lui était égal. Quelques années plus tard, sa sœur Violet vit le jour.

Victoria était une enfant rieuse, charmante, curieuse. Elle posait beaucoup de question et il a été très dur de lui faire comprendre qu’une petite fille se devait de tenir sa langue et de ne pas importuner les adultes. Les punitions qui lui étaient infligés étaient sévères, mais peu longues. Madame la duchesse ne pouvait voir sa fille isolée pendant plus de quelques heures. Greta, sa gouvernante, lui glissait de temps à autre des biscuits lorsque la petite fille était privée de dessert pour mauvaise conduite. Elle était la petite princesse du domaine de Devonshire.

Jusqu’à l’arrivée Violet et plus tard, d’Arthur. La jalousie s’installa rapidement et la jeune fille, alors âgé de 12 ans, faisait vivre un enfer à ses deux jeunes frères et sœurs. Malgré les remontrances d’Edward, son grand-frère avec qui elle était extrêmement proche, elle ne cessait pas. Elle n’avait plus l’attention qu’elle méritait, et cela la blessait plus que tout. Elle passait ses journées seule, dans sa chambre ou bien dans les jardins. Mais bien vite, sa mère se concentra à nouveau sur elle, ne voulant pas que sa petite princesse soit malheureuse. Ce fut le début de la haine de sa petite sœur envers elle.

Mademoiselle adorait se promener. Dès qu’elle fut en âge de marcher, elle apprit à monter à cheval. Elle eut un nombre incalculable de poneys malgré les réticences de son père. Déjà à l’âge de 14 ans, elle partait en forêt, toujours accompagnée évidemment, avec sa petite jument Candice. Elle était indépendante. Sans peur. Libre. Et Edgard, avait vite compris qu’il lui fallait contenir sa fille avant que les dommages soient irréparables.

Victoria fut donc placée au couvent pendant 2 ans. Elle y apprit l’obéissance. Le silence. Elle devint une femme pieuse. Mais également une pécheresse. Elle y découvrit les plaisirs de la chaire féminine. Et chaque jour sans exception, elle priait pour que le Seigneur lui accorde son pardon. Lorsqu’elle revint, son ancienne nourrice, devenue sa femme de chambre, ne la reconnut pas. Elle avait perdu l’éclat rieur dans son regard. Elle était à présent dépourvue de joie de vivre. Le couvent lui avait retiré toute expression. Ce lieu sacré l’avait détruite à jamais.

De ses 17 ans à ses 18 ans, elle vécut entre le domaine des Bedford et celui des Devonshire. Elle savait depuis toujours qu’elle était promise à son cousin, Timothy Bedford. Elle ne s’était jamais révoltée à cette idée. Certes, épouser son cousin directe ne l’enchantait guère, mais elle savait que tel était la volonté de ses parents. Alors, elle s’y plierait. Car l’honneur des Devonshire étaient en jeu.

Quelques semaines avant le dit mariage, Timothy tomba gravement malade. La maladie l’emporta. Victoria avait explosé en sanglot au moment où elle avait appris la mort de son futur époux. Tous croyaient en son chagrin profond, mais ce n’étaient pas des larmes de tristesse. Oh que non. Ce qui coulait de ses yeux n’étaient autre que du soulagement.

Libérée, elle allait être à nouveau enchaînée à un autre démon : son propre désir. Elle qui pensait que son esprit pervers l’avait quitté à la sortie du couvent, elle avait tort. Elle se souvenait parfaitement de la première fois qu’elle avait cédé. Elle s’appelait Edith. Elle était petite. Brune. Un teint aussi pâle que de la porcelaine. Des lèvres aussi rouge que le houx de son jardin. Au début, elle se contentait de caresser sa nuque du bout des doigts au moment où la domestique la débarrassait de ses vêtements. Puis, quelques jours plus tard, sa bouche avait rejoint ses mains, et le lit avait remplacé sa coiffeuse. Elle redécouvrit les frissons, l’envie. L’adrénaline que lui procurait les caresses de ces femmes entièrement dévouées à elle la rendait folle. Elles étaient siennes. Ses propriétés. Ses distractions pour oublier sa vie monotone. Pour oublier qu’un jour, un futur prétendant demandera sa main à son père et qu’elle devrait s’adonner à ses obligations conjugales.

Famille :

Mère : Duchesse Mary Devonshire, soeur d'Isabella Langdale
Père : Duc de Devonshire, Edgard Devonshire
Grand-frère : Edward Devonshire, héritier - 26 ans
Petite Soeur : Violet - 18 ans
Petit frère : Arthur - 15 ans

Résumé de l'histoire :
- Née le 8 juin 1795
- Deuxième enfant
- Envoyée au couvent à 15 ans -> découverte de son homosexualité
- Fiancée à Timothy Bedford à 17 ans
- Mort de Timothy avant le mariage
- Redevient célibataire