A trop vouloir te regarder

Arthur Gilderstone
Arthur Gilderstone
◦ Comte de Suffolk ◦
Lettres envoyées : 352
Age : 24
Nationalité : Anglaise
Statut marital : Célibataire
Métier/Occupation : Comte de Suffolk, mécène des Arts
Classe sociale : Noble
Rêve(s) : Perpétuer ma lignée
Pseudo : Amal
Trigger Warning : Pédophilie, inceste, gaslighting, gore (les mentions sans détails sont tolérées)
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A trop vouloir te regarder /
Ven 4 Mar - 16:34

Ce RP a lieu après celui-ci et avant celui-là.

 


A trop vouloir te regarder
◦ With. Amelia Gilderstone ◦


Mardi 8 février 1816 Je suis en train de préparer en parallèle un article pour la Gazette et un discours pour le Parlement. J'ai autour de moi toutes sortes de livres ouverts : lois Anglaises contemporaines, œuvres de Spinoza, recueils de sermons anglicans, ainsi que mes notes et le courrier récent contenant les dernières doléances du peuple. Je profite de ces instants d'absence d'Amélia pour avancer concernant mes combats politiques les plus à contre-courant de la mentalité habituelle de la Noblesse. Elle n'a pas besoin de se faire du sang d'encre en s'imaginant que je me met en danger. Qu'elle vive heureuse et sans inquiétudes est tout ce que je demande.

Quelqu'un frappe à la porte de mon bureau avec insistance, alors que j'avais donné pour consignes de ne pas être dérangé. Je ne sais si je suis irrité par cette irruption dans mes affaires privées, ou préoccupé de ce que cela peut annoncer.

Afin d'en avoir le cœur net, je me lève de mon siège, glisse rapidement les notes les plus compromettantes à l'abri des regards indiscrets, et ouvre la porte. Je m'apprête à recevoir un peu sèchement quiconque ose se tenir derrière le battant à ce moment-là, et me fige en voyant la femme de chambre d'Amélia.

- Leah ? Que se passe-t-il ? Vous avez l'air bouleversée !

Elle tient dans ses mains un chapeau sali aux rubans effilochés. Le chapeau qu'Amélia portait en sortant de la maison, quelques heures auparavant. Entre deux hoquets, elle parvient à me faire comprendre que ma sœur a été témoin d'une scène atroce sous le choc de laquelle elle se trouve encore.

- Des sels, faites-lui monter des sels !

Ma voix est paniquée, je crie presque en me précipitant vers la chambre de ma sœur bien-aimée. Pourvu qu'elle reprenne rapidement ses esprits !

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Amelia Gilderstone
Amelia Gilderstone
◦ Fille de Comte ◦
Lettres envoyées : 214
Age : 21 doux printemps passés en terres britanniques. Douce fleur, c'est le 16 avril 1794 qu'elle ouvrit ses yeux, faute de montrer ses premiers pétales.
Nationalité : Anglaise de Sang et d'origine.
Statut marital : Célibataire, elle craint finir vieille fille. Les fiançailles sont dans toutes ses discussions car elle n'a été éduquée que pour ce but.
Métier/Occupation : A quoi bon travailler quand votre seule contrainte dans ce monde est de demeurer parfaite aux yeux de tous ?
Classe sociale : Lady à l'étiquette parfaite et à la réputation intangible.
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Re: A trop vouloir te regarder /
Dim 6 Mar - 21:16

 


A trop vouloir te regarder
◦ With. Arthur Gilderstone ◦


Mardi 8 février 1816 Est-ce réel ? Le monde s’agitait autour d’elle, semblait tourner dans son entièreté. Amelia avait ce sentiment étrange de ressentir la rotation terrestre, de se voir entièrement dissociée de son propre corps. Son cri faisait encore écho à ses oreilles, perçant, strident, trahissant la peur que ses yeux écarquillés ne pouvaient que matérialiser. Elle était tombée. Elle percevait encore le choc dans son corps, le sol boueux venant mouiller ses vêtements, la pluie se faisant saisissante sans même tomber depuis le ciel. Et, alors que ses yeux peinaient à quitter cette vision macabre, elle avait perdu toute notion du temps. Le reste n’était que flou artistique duquel elle ne parvenait à se défaire. La voix de l’agent qui s’était rendu auprès d’elle, lui demandant à plusieurs reprises si elle était blessée. Elle sentait son corps bouger, être emmené, comme une vulgaire poupée de chiffon, à l’écart. Leah était brièvement apparut dans son champ de vision, les paquets contenant les achats effectués un peu plus tôt ayant disparus de ses mains. Elle gardait certains détails à l’esprit, insignifiants, idiots même. Les voix s’entremêlaient et finalement, on l’avait guidée jusqu’à un fiacre. Leah lui parlait. Elle entendait sa voix sans être capable de l’écouter. Elle semblait… Paniquer ? Amelia n’aurait su l’en blâmer, sa propre panique ayant forcé son âme à trouver refuge au sein de son corps, à s’enfermer et se calfeutrer là, quelque part. Il lui semblait que tout était ralenti. Que plus rien n’avait de sens.

On s’agitait autour d’elle alors qu’elle venait de rentrer. Des bribes de phrases lui parvenaient. Il faut prévenir monsieur le Comte. Madame la Comtesse. Non, surtout pas, elle en périrait à coup sûr. Emmenez là dans sa chambre. Leah ? Amelia était guidée, encore et encore, par des mains qui la tiraient, qui la poussaient. Les exclamations ne faisaient que s’enchaîner, brouhaha infernal qui semblait ne plus vouloir en finir. Elle eut l’impression, dans cette tempête, de percevoir la voix d’Adelina, sa benjamine. Était-elle réellement là ? Son esprit glissait-il vers les méandres de la folie ? Asseyez-la. Non, pas sur le lit, vous voyez bien qu’elle est des plus sales. Où diable est passée Leah ? Rien de tout ceci n’avait le moindre sens. Rien de tout ceci ne pouvait lui permettre de comprendre, de sortir de cette tanière profonde dans laquelle elle avait sombré.

Son manteau. Commencez par le lui enlever. Faites prévenir les domestiques, il lui faut un bain chaud, voyez comment elle tremble. Elle ne pouvait percevoir ces tremblements. Elle ne ressentait que les gestes qu’on lui imposait, son manteau lui étant enlevé. Les tâches rougeoyantes firent leur place dans son champ de vision, lui ramenant le spectre du défunt dans son esprit. Le comte de Mayfield était mort. Comment ? Pourquoi ? Elle ne parvenait à reconstruire ses pensées pour trouver réponses à ces questions idiotes. Et autour d’elle, on s’inquiétait de ce sang qui se trouvait là, sur ses mains frêles. Est-elle blessée ? Je n’ai pas vu la moindre plaie… Faut-il la déshabiller entièrement ? Et dans le vacarme incessant, le calme ne se fit que lorsqu’une voix familière, grave, enfin, vint appeler le silence. Et vint tenter de la rappeler.

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Re: A trop vouloir te regarder /
Lun 7 Mar - 19:14

A trop vouloir te regarder
◦ With. Amelia Gilderstone ◦


Mardi 8 février 1816 Leah me suit jusqu'à la chambre d'Amy. Mon cher ange. Le trésor de la famille. Je bredouille, je me perds, je n'arrive pas vraiment à donner des ordres cohérents pour organiser les domestiques. Heureusement, les femmes de chambre semblent parvenir à s'organiser sans moi.

Lorsque je rejoins ma sœur, le paravent a été tiré. Elle est installée dans un bain chaud et sa pudeur est préservée par l'écran aux motifs délicats qu'elle avait elle-même choisi. Mes pensées se bousculent dans ma tête. Je revois le jour où je l'ai accompagnée choisir ce paravent au magasin. Sou sourire radieux. L'éclat de ses yeux bleu topaze. Ses boucles blondes rebondissant autour de son visage, sous son chapeau élégant. Les rubans qu'elle portait ce jour-là. Tant de détails insignifiants et si précieux pourtant, que je crains de perdre en cet instant. Il y a du sang sur ses vêtements. Les femmes de chambre parlent de sang sur ses mains. Que lui est-il arrivé ? Va-t-elle survivre ?

Restant de mon propre côté du paravent, je rapproche une chaise. J'attends patiemment que des sels lui soient apportés. J'espère que leur forte odeur d'ammoniaque* pourra la ranimer. D'une voix anxieuse, je répète son nom.

- Amelia. Ma douce Amy. Je vous en prie, revenez à vous. Je suis là. C'est Arthur... Dites-moi quelque chose !


* (SVP ne faites pas ça chez vous, risque de brûlure des muqueuses et d'empoisonnement. Merci. Les gens de l'époque avaient des idées bizarres qui n'étaient pas toujours de bonnes idées.)
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Re: A trop vouloir te regarder /
Mar 8 Mar - 15:04

 


A trop vouloir te regarder
◦ With. Arthur Gilderstone ◦


Mardi 8 février 1816 Le temps n’était plus une frise logique, un alignement successif d’événements qui avait du sens. Non, tout était confus, mélangé, les images s’entrechoquant les unes aux autres, se chevauchant, même, parfois, dans la plus grande cacophonie environnante. Amelia était passagère de sa propre existence, incapable, durant ces longues minutes, d’en saisir le cours ou même le sens. Son corps se mouvait selon les ordres que l’on donnait autour d’elle, parvenant à tenir droit par un miracle certain, raidi par la contraction de ses muscles qui se faisait de façon spasmodique. Ses mains, lavez-les avant de la laisser entrer dans le bain. Ses mains. Le regard azuré de la demoiselle s’était posé sur cette image, la boue et le sang recouvrant l’épiderme fragile de ses extrémités placées au-dessus d’une cuvette, sur lesquelles on fit couler de l’eau. Elle tremblait, ressentant le froid alors qu’on délassait son corset, alors qu’on la déshabillait peu à peu. Que lui voulait-on ? Pourquoi ? Rien n’avait le moindre sens.

Le paravent orné de lys blancs avait été dressé alors que l’eau chaude abondait depuis les cuisines, provoquant vapeur dans la salle d’eau et la baignoire de cuivre vers laquelle on l’entraîna sans qu’elle ne puisse comprendre. Mademoiselle… On lui ordonnait, mais elle n’était plus en capacité d’écouter. Il fallut presque la porter pour la plonger, finalement, au cœur de ce qui s’apparentait à un brasier. Le froid qui dévorait sa peau s’effaça pour que s’en vienne à elle la meurtrissure de la brulure. Arthur. Sa voix. Ne l’avait-elle pas entendue ? Elle en était pourtant sûre, avant même qu’on lui arrache ses vêtements. Avant même qu’on ne la plonge dans cet enfer. Et puis, alors même qu’elle semblait sombrer un peu plus dans les abysses, elle sentit une main venir se saisir de son menton, redressant sa tête, pour mieux placer sous ses narines quelque chose qu’elle ne sut identifier. Jusqu’à ce que vienne l’inhalation.

Inspirant profondément, le corps à demi endormi, la brûlure se fit profonde, en douceur, alors que le parfum répugnant ne vint envahir les fosses nasales, stimulant les capteurs sensoriels avec une force qui ne put que rappeler son cerveau à la réalité. Les yeux de la demoiselle s’écarquillèrent alors même qu’elle n’entendit pas les prières de son frère. Et dans la douleur d’une telle odeur, elle revint.

Lâchant un cri aigu, repoussant d’un geste brusque la main de la pauvre Leah, elle se débattit un instant dans les flots, forçant les demoiselles autour d’elle à parler, toutes en même temps, dans un capharnaüm généralisé, désorientant plus encore la jouvencelle. « Non ! Lâchez-moi ! » Elle ne parvint pas à se raccrocher aux mur de papier peint bleu qu’elle connaissait pourtant par cœur, à l’analyse des visages autour d’elle pourtant familiers depuis son plus jeune âge pour la plupart. Et, finalement, ce fut la courageuse Leah qui la saisit aux épaules. « Vous êtes en sécurité ! Mademoiselle Amelia, vous êtes en sécurité, chez vous ! » Le bleu de ses prunelles se figea dans le regard moins joli mais tout aussi brillant de la femme de chambre alors que le silence se faisait peu à peu dans la pièce. Le souffle court de la noble trahissait son état de panique, son état de perdition. Regardant Leah sans comprendre, elle prit le temps de laisser courir son regard sur eux, sur les monstres qui animaient ses pensées de voix lointaines, sur ces images floues qu’elle venait de voir courir devant son regard, incapable de les comprendre.

Les mains de la femme de chambre finirent par trouver les siennes, se faisant rassurantes. « Respirez, mademoiselle. Tout ira bien. Monsieur le Comte est là, derrière le paravent. » Monsieur le… Comte ? Son cœur manqua un battement alors que le fantôme du comte de Mayfield semblait prêt à sortir de sa tanière. Mais non, ça n’avait pas le moindre sens. Pas plus que l’ensemble de cette matinée que son esprit semblait déjà vouloir occulter, ne lui laissant que des bribes de mémoire incompréhensibles. La voix d’Arthur, d’ailleurs, se fit entendre et un long soupir de soulagement échappa à la demoiselle. Leah s’était tournée vers ses pairs, les remerciant pour l’aide offerte, leur soulignant qu’elle parviendrait à s’occuper de la situation à cet instant. L’intendante de la maisonnée, elle, souligna qu’il faudrait faire monter un encas à la demoiselle pour l’aider à surmonter tout ceci en mangeant quelques sucreries. Puis, elle ajouta à l’attention de Leah qu’il lui était nécessaire de laver même les cheveux de la douce Amelia. A cette remarque, la jeune fille s’était saisie de quelques mèches blondes, rêches, rigidifiées par… Une substance d’un pourpre sombre. Du sang. Relâchant l’objet de la peur avec hâte, elle ne trouva réconfort qu’en tenant avec force la main de celle qui la secondait dans la vie depuis plusieurs années.

Avant de sortir, l’intendante s’était orientée de l’autre côté du paravent pour demander au jeune comte si elle devait prévenir la comtesse douairière, s’accommodant de sa réponse avec un hochement de tête. Et le silence, doucement, vint remplacer la tempête, accalmie reposante à laquelle Amelia mit fin bien assez tôt. Les larmes. Enfin, les larmes vinrent glisser sur ses joues dans des sanglots incontrôlés. « Arthur… Oh, Arthur… Si tu savais quelle horreur s’est produite… » Elle avait envie de se laisser aller à une étreinte, de se perdre dans ses bras protecteurs pour pleurer tout son soul, mais la situation n’aurait su le permettre, ne poussant que davantage la jeune femme de chambre à accélérer ses mouvements pour mieux permettre à la demoiselle de se retrouver face à son frère.

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Re: A trop vouloir te regarder /
Mer 9 Mar - 16:45

A trop vouloir te regarder
◦ With. Amelia Gilderstone ◦


Mardi 8 février 1816 Lorsque Amelia pousse un cri, je suis tétanisé. J'agrippe les bras de mon siège, tendu, prêt à intervenir. Qu'arrive-t-il à ma chère sœur ? Est-elle blessée ? A-t-elle mal ? Est-elle en danger ? Est-ce que les femmes qui s'activent autour d'elle ont eu un geste maladroit ?

Je me rassérène lorsque la voix de Leah me parvient depuis l'autre côté de l'écran couvert de lis blancs. Lui faisant écho, je répète doucement, moi aussi :

- Vous êtes en sécurité, Amelia. Vous êtes à la maison. Tout va bien. Je vais prendre soin de vous. Tout va bien, Amy, chère ange.

Je suis interrompu lorsque l'intendante pose deux doigts sur mon épaule pour attirer mon attention.

- Mylord, dois-je prévenir la Comtesse votre Mère ? Que dois-je lui dire au sujet de cette agitation ?

Je réfléchis quelques instants. Dire à Mère que Amelia va mal et qu'elle est couverte de sang, c'est impensable. Cela la tuerait. Mais elle n'aura pas manqué de remarquer que la maison est agitée de l'intérieur par une commotion similaire à celle qui agite une ruche lorsqu'un ours vient de l'éventrer. Je ne peux pas lui cacher qu'il est arrivé « quelque chose ». Mais je peux édulcorer les informations qu'elle recevra en attendant d'être vraiment certain, sans erreur possible, de l'état de santé du trésor de ma famille.

- Madame, nous ne pouvons cacher à la Comtesse qu'il s'est passé quelque chose en rapport avec Amelia. Pour le moment, je préférerais me contenter de lui dire que ma sœur a attrapé froid et que nous sommes tous à son chevet pour prendre le mal de vitesse et lui éviter une congestion pulmonaire. Ce genre d'affliction justifiera notre empressement sans l'inquiéter outre mesure. J'aviserai dans les heures à venir en fonction de l'évolution de l'état d'Amy.

L'intendante me fait une rapide révérence puis quitte la pièce silencieusement. J'admire sa capacité à rester maîtresse de ses nerfs et de ceux de tout le personnel féminin. Ma propre nature est bien trop délicate pour parvenir à maintenir ma contenance devant les linges tachés de sang que je vois dans la vasque que tient une adolescente toute tremblante, en bonnet et tablier blanc.

Je continue d'appeler Amelia doucement. De temps en temps je vois Leah apparaître par un côté ou l'autre du paravent, alors qu'elle va chercher du linge propre pour laver ma sœur, ou le jette dans la vasque lorsqu'il est souillé. Il y a des taches de boue, des taches de sang. L'ocre rouge du sol et la couleur rouille que prend le sang au contact de l'air, se mêlent et se confondent sur le blanc du lin.

Amelia semble revenir à elle, car je l'entends confier à mi-voix à Leah qu'une horreur s'est produite. J'ai l'impression que tout le poids du monde vient de me tomber sur les épaules. J'essaye de la rassurer au mieux.

- Quelle que soit l'horreur que vous avez traversée, Amelia chérie, je resterai à vos côtés. Quel que soit le mal qui vous a été fait, je m'assurerai que votre honneur soit conservé. Quel que soit l'odieux personnage qui a osé lever le doigt sur vous, je le poursuivrai jusqu'au bout du monde s'il le faut. Restez avec moi, Amy. Notre famille a besoin de vous. Cette maison a besoin de vous. Le Duc a besoin de vous. J'AI besoin de vous.
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Amelia Gilderstone
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Re: A trop vouloir te regarder /
Jeu 10 Mar - 0:32

 


A trop vouloir te regarder
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Mardi 8 février 1816 « Laissez-vous faire, mademoiselle. » Leah tâchait de se montrer autoritaire, de mener la danse alors que la noble demoiselle demeurait allongée dans l’eau chaude, finalement bien revenue parmi les vivants. Venant remplir un broc d’eau chaude, elle vint le déverser sur les boucles blondes, frictionnant les mèches entre elles pour encourager le liquide coagulé à s’en détacher. C’était relativement perturbant, en réalité, de vivre un bain en cette heure avancée de la matinée. Amelia avait le sentiment de n’être plus que l’enfant qui, encouragée par l’espièglerie de son aîné, avait couru des heures dans le grand parc de leur demeure du Suffolk, finissant face contre terre dans une flaque de boue après une glissade indésirée. Mais elle n’était plus une enfant. Et la raison même de ce bain précipité n’avait rien de semblable à l’innocence d’une enfant.

Leah lavait son corps, usant de linges, glissant quelques gouttes d’eau florale de jasmin dans l’eau chaude pour parfumer l’air, pour laisser la douce fragrance venir couvrir son être, effaçant du mieux qu’elle le pouvait la terre et le sang. Les sanglots se succédaient, hoquets qu’elle essayait de garder silencieux autant qu’elle le pouvait. Et dans les méandres de l’horreur, les voix douces de sa femme de chambre et celle de son frère. Son frère… Arthur. Enfin, elle semblait capable d’entendre ses paroles, les mots qu’il eut. La communication, brouillée par la cohue généralisée, se rétablissait et enfin, elle semblait capable de l’écouter.

Je resterai à vos côtés. La volonté propre de son frère à se tenir là, prêt à les défendre, elle et son honneur, était une chose qu’elle avait toujours adoré en lui. Il avait dû apprendre et grandir bien plus vite que d’autres jeunes hommes destinés à tant de responsabilités que les siennes et pourtant… Et pourtant, il excellait en la matière. Et pour cela, Amelia ne pouvait qu’avoir un respect infini envers ce frère qui le lui rendait par cette protection assurée et inébranlable. Les mots qui suivirent n’étaient que mélodie rassurante à ses oreilles délicates. Elle n’avait pas cœur à sourire, et pourtant, elle souhaitait plus que tout pouvoir croiser le regard aimant du Comte de Suffolk et pouvoir sentir l’étreinte de ses bras aimants sur ses frêles épaules. Mais pas ainsi. Pas dans une tenue pareille.

Alors, elle se laissa faire, se calmant peu à peu, les larmes ne pouvant bientôt plus couler, les sanglots se taisant à mesure que la femme de chambre lavait son corps autant qu’elle lavait les maux. « Et voilà. Vous pouvez sortir du bain ou vous réchauffer encore un peu, my lady. » Le dilemme était grand et pourtant, elle hocha la tête, se redressant sur ses jambes fatiguées, éprouvées par le déluge d’émotion. Il lui faudrait probablement garder le lit pour la journée, pour mieux se remettre de cette horreur, de ces angoisses terribles. Leah l’enveloppa dans un drap blanc, la séchant avec vigueur, frictionnant le corps de la jeune femme pour l’encourager à poursuivre son réchauffement. Puis, l’aidant à passer une chemise de corps, elle ne put retenir plus longtemps la jeune demoiselle. Malgré la tenue fort peu recommandable, elle s’empara du paravent d’une main encore tremblante. « Arthur… » Se glissant péniblement de l’autre côté, ses yeux clairs finirent par se croiser sur le jeune homme. Il l’avait déjà vue en chemise de nuit. Il l’avait déjà vu dans des états qu’elle jugeait bien pire. Il était son frère, non un homme au regard envieux qui chercherait à deviner les courbes sous l’étoffe légère. Plus que tout au monde, elle désirait ressentir son étreinte, pouvoir lover sa tête contre son épaule et se sentir en sécurité, plus que jamais. Alors, pour ces raisons aussi simple, vacillante, les mèches blondes mouillées glissant sur ses épaules, elle s’avança vers lui, avec ce regard qui signifiait toute l’importance de le retrouver à présent, tout le soulagement de l’avoir à ses côtés. « Mon frère bien aimé, je suis tellement… Tellement soulagée. » Car oui, elle était en vie. Et lui aussi. Et c’était bien tout ce qui comptait en cet instant.

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Re: A trop vouloir te regarder /
Dim 13 Mar - 11:31

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Mardi 8 février 1816 J'ai à peine le temps de me lever avant qu'Amelia jaillisse de derrière le paravent couvert de lis blancs. Elle a l'air plus pâle et tremblante qu'une fleur. Doucement, je lui ouvre mes bras.

- Je suis là, Amy. Quelle que soit l'épreuve que vous avez traversée, je suis là, à vos côtés, pour la traverser avec vous.

Elle ressemble à la petite fille avec qui je jouais et courais dans le parc, il y a si longtemps. Mais ses yeux n'ont plus l'innocence d'alors. Quelque chose a l'air de s'être brisé en elle. Quelle tragédie.

Je ne sais toujours rien des détails de ce qui lui est arrivé, mais je m'apprête déjà à aiguiser mes arguments pour hâter au plus vite son mariage avec le Duc, si cela s'avère nécessaire. Ou, si elle le préfère, acheter le silence et la discrétion de quelque couvent de campagne, et la laisser y séjourner un peu moins d'une année, le temps que les choses se tassent et se résolvent d'elles-mêmes. Ou quelque autre solution qui aura sa préférence, pour autant qu'elle permette de protéger l'honneur de la famille par la même occasion.

Au moins, elle n'a pas l'air d'être blessée physiquement, pour autant que je puisse en juger. Son visage est pâle comme le lis, ses lèvres sont décolorées, elle tremble comme une marguerite sous le vent, mais aucune blessure n'est apparente sur son joli minois ni sur ses mains délicates que je prends entre les miennes. Ses ongles également sont intacts, à peine ourlés pour certains d'un minuscule liséré rouge foncé, là où Leah n'est pas parvenue à les récurer à la perfection. Ou peut-être est-ce une impression de mon esprit, traduisant mon choc et mon inquiétude.

- Je vais vous aider à avancer jusqu'à votre lit, si vous le souhaitez, douce Amy.

Je la tire doucement, délicatement, jusqu'à sa couche, guettant la moindre résistance ou le moindre geste de sa part.
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Re: A trop vouloir te regarder /
Mer 16 Mar - 0:43

 


A trop vouloir te regarder
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Mardi 8 février 1816 Il était un phare dans la nuit, empêchant son misérable corps de se fracasser contre les falaises rocheuses. En cet instant, Amelia ne songeait plus à des soucis aussi frivoles que les balancements de son cœur pour un homme et sa destinée choisie auprès d’un autre. Tout cela n’avait plus la moindre importance. Là, maintenant, tout de suite, elle avait besoin de l’unique être qui saurait la comprendre toute entière, qui saurait l’entendre et la réconforter. Qui donnerait sa vie pour la sienne. Bien légèrement vêtue, le voile blanc venant protéger sa pudeur et sa vertu, elle avait quitté le paravent, profitant d’un instant durant lequel Rose était trop occupée pour la retenir, sans même le vouloir. Arthur était là. Son frère. Son aîné. Son chef de famille. Son unique pilier.

Les larmes au bord des yeux, elle s’était avancée vers lui de son pas vacillant, les mèches humides venant parfois se plaquer à ses joues, les pieds nus sur un sol glacé qu’il lui semblait ne plus même sentir. Et là, sans réfléchir davantage, les bras s’ouvrant sur son passage, elle se réfugia contre lui. Protégée. Un profond soupir lui échappa alors même qu’elle sentait la chaleur brûlante de son frère émaner de ses vêtements. Je suis là, Amy. Et c’était la plus belle chose que ce monde pouvait lui offrir en cet instant. D’une étreinte, il sembla capable d’apaiser tous les maux, de faire taire les angoisses. Ce ne fut qu’en cet instant précis qu’Amelia comprit qu’elle ne faisait pas face à un danger imminent de mort, comme son corps semblait pourtant l’avoir compris. Elle ne pouvait pas effacer les images qui tentaient de se replacer devant ses yeux, mais au moins, elle n’était plus seule pour les affronter.

Elle resta là, plusieurs longues secondes, reniflant contre le torse de son frère, froissant l’étoffe de son veston entre ses doigts comme le ferait une enfant cherchant le réconfort. Et, peu à peu, la réalité se repositionna autour d’elle, l’aidant à s’ancrer un peu plus dans ce monde, dans sa vérité. Dans un dernier soupir, elle s’éloigna doucement de lui, à regret, comme rattrapée par la froideur alors que sa joue quittait le coton luxueux du vêtement contre lequel elle avait trouvé sa place. Les yeux océan de la demoiselle trouvèrent un instant leurs semblables, cherchant à lui faire part sans mot dire de cette terreur qui la dévorait encore, bien que tenue au silence par la force de l’amour fraternel qui vivait entre eux.

Je vais vous aider à avancer jusqu’à votre lit. Amelia hocha la tête, n’opposant que bien peu de résistance, s’en remettant à son guide, seigneur et maître. Leah mentionna l’apport imminent d’une casserole chauffe-lit afin d’aider la jouvencelle à retrouver température normale et éviter la moindre fièvre. Se glissant un instant entre le frère et la sœur, elle avait déposé un châle de laine sur les épaules de la blonde, ne serait-ce que pour éviter à ses cheveux de tremper plus encore sa robe de nuit. Puis, guidée à petits pas par Arthur, elle finit par atteindre le large matelas s’asseyant sous le duvet de plumes qui avait pour but de la maintenir au chaud. Intimant Arthur à venir prendre place à ses côtés, elle ne lui lâcha la main pour rien au monde. Et alors, enfin, elle ferma les paupières un court instant. Se concentrant sur sa respiration, sur cette main que retenait la sienne, la chaleur qu’elle ressentait sous ses doigts qui lui semblaient alors glacés… Et, après de nouvelles longues secondes à rassembler son courage et ses pensées, elle s’entendit prononcer une phrase abominable. « Il… Il y a eu… Un meurtre… » Y avait-il nécessité de s’interroger ? Elle revoyait cette marque rougeoyante, tranchant la peau de la victime en ligne. Son esprit demeurait focalisé sur cette donnée alors que ses paupières s’ouvraient à nouveau, cherchant sur les traits de son frère la force de continuer à parler.

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Arthur Gilderstone
Arthur Gilderstone
◦ Comte de Suffolk ◦
Lettres envoyées : 352
Age : 24
Nationalité : Anglaise
Statut marital : Célibataire
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Classe sociale : Noble
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Re: A trop vouloir te regarder /
Ven 18 Mar - 16:49

A trop vouloir te regarder
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Mardi 8 février 1816 Il y a eu un meurtre. Je ne sais pas si cette annonce me rassure ou m'angoisse. Au moins, cela répond à mes interrogations sur l'état de santé physique de ma sœur : elle n'a pas été attaquée. Donc il y a fort à parier que, physiquement, elle soit intacte. Pas un de ses jolis ongles, dans sa main que je tiens dans la mienne, n'a été abîmé. En-dehors du choc de la scène sur ses nerfs, elle a l'air indemne. Mais je préfère en avoir le cœur net.

- Leah, pouvez-vous bien m'assurer que ma chère Amy n'a rien ? Je veux dire, physiquement ?

La femme de chambre m'assure que non, ma chère Amelia n'est pas blessée. Je pousse un soupire de soulagement. La majorité de mes tracas viennent de s'envoler. Je peux désormais me concentrer sur ce qu'il se passe maintenant, sous mes yeux.

Doucement, je déplace une mèche de cheveux humides, l'écartant de son visage d'albâtre et de ses yeux de saphir.

- Vous êtes en sécurité à présent, ma chère Amy. Personne ne va venir troubler votre repos, si ce n'est la bassinoire chauffe-lit, ou une bonne tasse de thé bien chaud.

Oserais-je lui demander les détails de ce qu'elle a vu ? Ou est-ce que cela risquerait d'empirer son état ? Ne sachant que faire, je m'en remets à sa sagesse. Elle connaît ses nerfs mieux que quiconque.

- Je suis là si vous avez envie ou besoin de parler de ce que vous avez vu. Mais si vous préférez que je vous divertisse plutôt, je suis là aussi.

Discrètement, je fais signe pour demander du thé et des biscuits. Ainsi, lorsqu'elle aura besoin d'un remontant, pourra-t-elle se servir au plus vite.
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Amelia Gilderstone
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Age : 21 doux printemps passés en terres britanniques. Douce fleur, c'est le 16 avril 1794 qu'elle ouvrit ses yeux, faute de montrer ses premiers pétales.
Nationalité : Anglaise de Sang et d'origine.
Statut marital : Célibataire, elle craint finir vieille fille. Les fiançailles sont dans toutes ses discussions car elle n'a été éduquée que pour ce but.
Métier/Occupation : A quoi bon travailler quand votre seule contrainte dans ce monde est de demeurer parfaite aux yeux de tous ?
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Re: A trop vouloir te regarder /
Sam 19 Mar - 19:50

 


A trop vouloir te regarder
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Mardi 8 février 1816 Les yeux clos, les pensées chamboulées. Amelia baignait dans des souvenirs qui s’effaçaient peu à peu qui semblaient disparaître, ne laissant que les pires images à sa mémoire. Cruelle cervelle qui ne cherchait guère à la protéger, pour l’heure. Tâchant de respirer avec lenteur pour ne pas glisser à nouveau dans cet état de léthargie profonde, de panique instable, elle entendit Arthur orienter ses interrogations vers la femme de chambre plutôt que vers elle. Physiquement. Non, elle n’avait rien. Sa chute, peut-être, lui vaudrait quelques bleus mais elle n’en ressentait pas la douleur pour le moment, comme engourdie.

Elle sentit les doigts de son aîné s’emparer d’une mèche, rouvrant ses yeux clairs pour les tourner doucement vers lui, comme l’enfant qu’elle pouvait encore être sous ses airs de lady, de demoiselle de bonne famille prête à s’engager dans un mariage pour son honneur, pour le bien de tous. Vous êtes en sécurité. Elle parvint à étirer ses lèvres dans un timide sourire, comme pour lui affirmer silencieusement sa compréhension. Lui assurant un repos certain, au chaud et gratifiée de bonnes choses à boire et à manger, elle soupira doucement, ses doigts se resserrant un peu plus sur la main de son frère. Leah, cependant, se racla doucement la gorge, comme pour attirer l’attention sur elle plus que nécessaire. « Monsieur le Comte, si vous me permettez… Les officiers qui étaient présents sur place m’ont fait dire qu’ils se rendraient dès que possible en votre demeure pour… Pour poser quelques questions à mademoiselle Amelia. » Elle semblait gênée d’être celle qui annonçait la pénible nouvelle, mais la principale concernée, elle-même, avait tourné son visage vers elle, l’incompréhension se lisant sur ses traits.

Mais avant même d’avoir plus d’informations, Leah s’inclina et s’échappa pour mieux ramener biscuits et thé que le comte avait fait demander à l’instant, sachant les préparatifs déjà à l’œuvre, l’intendante de la maisonnée ayant évoqué la chose. Ne restèrent dans la chambre que le frère et la sœur et cette question à demi posée, invitant Amelia à se décider sur un dilemme profond. Devait-elle lui en parler ou bien espérer le voir lui changer les idées ? La révélation de Leah ne fit que l’encourager à prendre la première direction. Si une enquête était mise en place, à quel point risquait-elle d’être compromise ? « Je… Je veux bien essayer… C’est… Flou. Les images se font succession de tableaux imparfaits. » Fronçant ses délicats sourcils, elle prit une profonde inspiration. « J’ai voulu attraper mon chapeau que le vent à pousser à prendre le large mais… Dans la paille où je l’ai trouvé… Il… Il y avait… Quelqu’un était là. » Le comte de Mayfield, dormant tel un saint entre les brins de paille, quelle étrange image que voilà, façonnée par son esprit. « J’ai cru que… Je n’ai pas pensé que… Arthur, il y avait… Du sang. Partout. Je n’ai pas pris garde et mes mains… Mes mains… Rouges. » A nouveau, elle baissa le regard, comme pour chercher l’hémoglobine sur ses mimines fragiles. Mais plus la moindre tâche écarlate ne semblait là. Relevant sur son frère un regard trahissant la panique qui la traversait soudainement, elle chercha le réconfort, dans son attitude. Et dans ses mots. « Arthur, qu’est-ce que cela veut dire… ? Comment est-il possible qu’un noble se fasse assassiner de la sorte ? »

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Re: A trop vouloir te regarder /
Lun 21 Mar - 16:51

A trop vouloir te regarder
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Mardi 8 février 1816 Elle tremble, ma chère Amelia, elle a l'air épuisée et perdue, confuse également. Comme émergeant d'un cauchemar. Sans doute c'est l'impression qu'elle en a, un cauchemar. Tout a l'air confus dans son esprit, flou, incohérent. Le contraire m'eut étonné. Avec ses nerfs et son esprit si délicats, comment aurait-elle pu faire face froidement à l'odieux spectacle qu'elle me décrit ?

- Je resterai à vos côtés durant l'interrogation des officiers, si vous le souhaitez, Amy. Il vous suffira d'un geste de votre part pour que je les fasse sortir et leur demande de revenir à un moment ultérieur.

Réalisant la tenue dans laquelle elle se trouve, je rajoute :

- Il serait peut-être préférable de demander à Leah de vous habiller un peu plus, si vous le souhaitez. Je ne veux pas que leurs regards vous mettent mal à l'aise, ma chère ange.

Je presse doucement sa main.

- Belle innocente, comment auriez-vous pu deviner que votre chapeau se précipitait vers un spectacle aussi terrifiant et sanglant que celui que vous avez découvert ? Vous n'êtes coupable de rien, ma chère sœur.

Lorsqu'elle parle de ses mains rougies de sang et qu'elle regarde ses doigts blancs comme s'ils étaient encore tachés, je sors un mouchoir propre de la poche poitrine de mon veston. Doucement, je le passe et le repasse sur ses mains, puis le lui montre :

- C'est terminé, Amelia, ma très-chère sœur. C'est terminé. Vos mains sont lavées à présent.

Ses interrogations au sujet du meurtre sont légitimes. Comment en effet un être humain pourrait-il s'en prendre à un autre être humain ? Si un champ de bataille est une tragédie prévisible – même si la guerre en elle-même est incompréhensible – voir pareille mort dans un autre contexte, cela ne s'explique pas. C'est totalement absurde. Sans compter que le lieu de découverte du corps est lui aussi absurde. Dans la paille, dans la rue, en public... Si Amelia a du mal à comprendre qu'un Noble puisse tomber victime d'une telle violence, j'ai une pensée amère pour les défavorisés dont cette violence est le lot quotidien. Mon cher ange, ma sœur chérie, comment peut-être percevoir ce monde qu'elle ignore et qui existe en-dehors des salles de bal et autres salons de thé ?

Je me dois de lui répondre, d'apaiser ses inquiétudes. Alors, plutôt que d'honnêtement lui dire que ce genre de tragédie peut advenir à n'importe qui, qu'il suffit de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment...

- Certaines personnes, Amy chérie, s'attirent hélas des ennuis. Certains Nobles ont parfois une conduite qui n'est pas appropriée. J'ignore ce qui a pu lui arriver. Il pourrait s'agir d'une dette de jeu. Il pourrait s'agir d'un mari qui n'apprécie pas qu'on lui fasse porter des cornes et envoie ses valets pour le venger. Il pourrait s'agir d'une brouille politique. Certains Nobles ne se comportent pas correctement. Notre Seigneur l'a dit lui-même : « Celui qui vit par l'épée périra par l'épée ».

Je soupire. Je ne suis pas très fier de mon mensonge, ni de ma leçon de catéchisme. Mais comment pourrais-je lui dire honnêtement que quelque vagabond défavorisé aurait pu lui sauter dessus dans l'espoir de le détrousser, de saisir par la violence les quelques pièces nécessaires pour nourrir sa femme et ses enfants ? Ce serait admettre la faiblesse et l'échec des œuvres de charité actuellement mises en place. Ce serait admettre que notre société a failli à sa mission de protéger les plus miséreux. Je ne pourrais le supporter. Pas maintenant.

- Les officiers tireront cette affaire au clair. Je vous le promets, douce Amelia. Et s'ils n'y parviennent pas eux-mêmes, je vous promets de m'en charger moi-même. Je refuse de laisser impuni le criminel dont les actes ont choqué votre doux regard.
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Amelia Gilderstone
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Re: A trop vouloir te regarder /
Mar 29 Mar - 1:47

 


A trop vouloir te regarder
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Mardi 8 février 1816 Un interrogatoire. N’entends qu’à demi les paroles de Leah, ce sont les mots de son frère qui lui parvinrent. Il serait là. Comme toujours, il ne la quitterait pas, il resterait à ses côtés, sa main doucement glissée dans les siennes pour mieux faire face, pour mieux combattre l’adversité qui venait à se montrer aux Gilderstone. Mais ils vaincraient, comme elle avait déjà su terrasser le Typhus, comme il avait su l’aider à ne pas perdre pied après le départ imprévu et brutal de Friedrich. Ils vaincraient. Soucieux de son bien-être, il avait évoqué sa tenue. Amelia Gilderstone ne pouvait décemment paraître devant quiconque en chemise de nuit, sans être coiffée et apprêtée, sans pouvoir avoir ce port de tête qui se voulait princier. Elle paraîtrait en tenue décente ou bien elle ne se montrerait guère. Leah la connaissait suffisamment pour le savoir et n’oserait défier la confiance que sa maîtresse plaçait en elle de la sorte.

Soupirant longuement, elle avait cherché à expliquer à son frère ce qu’il s’était passé, la manière dont elle avait couru avec naïveté après son couvre-chef qui s’était lamentablement échoué à l’emplacement même du cadavre du malheureux comte de Mayfield. Arthur avait raison, là encore, soulignant qu’elle n’aurait jamais pu deviner, qu’elle n’aurait pu anticiper une telle barbarie car ses yeux clairs n’avaient jamais su la voir et la découvrir avant ce jour marqué d’une croix sombre. Vous n'êtes coupable de rien. Et c’était peut-être les mots qu’il lui fallait entendre. La culpabilité n’était pas sienne. Amelia était une victime collatérale dans quelque chose de bien plus grand. Elle était le malheureux témoin prenant place au mauvais endroit au mauvais moment, des instances supérieures ayant alors décidé de la mettre à l’épreuve en lui imposant la vision sanglante qu’était ce spectacle macabre.

Et elle le revivait, inlassablement, repartant dans les méandres profonds de son esprit, perdant à nouveau pied dans cette réalité, guettant le liquide pourpre sur ses mains pâles. Elle avait l’impression qu’il était toujours là, salissant sa peau, presque gluant sur son épiderme. Le sang semblait s’être accroché à elle pour ne plus jamais la quitter. Et pourtant, d’un geste doux et précis, Arthur vint effacer la vision cauchemardesque. Caressant ses doigts à l’aide du tissu immaculé, le lui présentant après cela, elle réalisa que tout n’était que le fruit de son esprit. Devenait-elle folle ? Ses pensées demeuraient pourtant en partie rationnelles. Le choc, certainement, tentait encore et encore de secouer son être. C’est terminé. Oui, ça l’était. Depuis de longues minutes déjà mais le temps s’égrainait puis semblait s’accélérer par intermittence.

Respirant à nouveau, relevant avec peine ses yeux vers son aîné, elle posa la question. Comment ? Pourquoi ? La jeune lady ne pouvait concevoir la violence dont elle avait su être témoin. Elle espérait que l’homme de la maison saurait bien l’aider à trouver des réponses, pourrait lui offrir un élément qui viendrait l’aider à tout comprendre. Alors il chercha à le faire, autant qu’on pouvait chercher à noyer un poisson. Mais Amelia était trop bouleversée pour en prendre conscience et pour l’apercevoir. Une dette de jeu. Un mari jaloux. Une désapprobation politique. Soucieuse, la demoiselle ne quittait plus le regard de son frère ses mains retenant les siennes, comme pour lui interdire de se lever, de bouger. Et alors qu’il lui affirmait que justice serait faite, il s’impliqua dans l’équation, prêt à tout pour venger cette innocence perdue. Alors les yeux de la demoiselle s’écarquillèrent. « Arthur ! Non, je vous en conjure, n’en faites rien ! Je ne pourrais pas continuer de vivre si je dois me faire tant de souci pour vous… Ne vous mêlez en rien à cette histoire, mon frère. Promettez-le-moi ! »

Il était hors de question que quiconque lui étant proche ne se lance dans cette quête impossible. Elle avait vu la mort et ne pouvait assumer la voir, encore moins s’il s’agissait de l’un de ses proches. Son regard se faisant suppliant, ses doigts s’étaient resserrés sur les siens alors que son souffle se faisait plus court. « Nous ne devrions plus même sortir d’ici, tant que les choses ne sont guère réglés… Ou peut-être pouvons-nous dès à présent rentrer au Suffolk ? » La fuite. Ainsi donc, son instinct de survie parlait à nouveau, autrement.

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Re: A trop vouloir te regarder /
Mar 29 Mar - 12:36

 

A trop vouloir te regarder
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Mardi 8 février 1816 - Arthur ! Non, je vous en conjure, n’en faites rien ! Je ne pourrais pas continuer de vivre si je dois me faire tant de souci pour vous… Ne vous mêlez en rien à cette histoire, mon frère. Promettez-le-moi ! Nous ne devrions plus même sortir d’ici, tant que les choses ne sont guère réglés… Ou peut-être pouvons-nous dès à présent rentrer au Suffolk ?

Je prends une grande inspiration, réfléchissant à comment apaiser ma chère sœur. Comment lui promettre d'abandonner la justice ? Celui qui ne prend pas parti, prend automatiquement le parti de l'oppresseur, de la violence, du crime. Puis-je le lui expliquer ? Peut-être plus tard. Elle n'a pas l'air d'être en état de réfléchir pour le moment. L'horreur et la terreur la prennent encore à la gorge, en orage dans leurs griffes de cauchemar.

- Amelia, ma très chère Amy. Je comprends votre inquiétude. Nous pouvons je le pense commencer par faire confiance aux forces de police. Toutes les informations que vous serez en mesure de leur transmettre les aideront. Il ne s'agira pas nécessairement de ce qui vous a le plus choquée ; ils peuvent à loisir examiner la pauvre victime. Ce sont tous les détails autour qui peuvent les renseigner.

J'espère sincèrement qu'en la distrayant de ses souvenirs du sang et du visage terrifiant de la mort, je parviendrai à la raccrocher à tout le reste. À la vie. Au monde qui continue d'exister. Aux moindres instants de beauté qui s'accrochent et perdurent malgré tout.

- Par exemple, avez-vous vu des oiseaux ? Des fleurs ? Avez-vous entendu des cris d'enfants jouant dans les environs ? La voix d'une nourrice berçant un poupon à son sein tout en prenant l'air à une fenêtre ouverte ?

Je presse doucement ses doigts blancs entre les miens.

- Je comprends votre envie de fuir. Mais cela ne sera peut-être pas nécessaire. Si seulement le Comte était visé, vous êtes à l'abri, ma chère ange. Vous n'avez jamais rien fait de mal. Tout le monde vous aime et vous protège. Vous êtes autant hors de danger ici qu'au Suffolk. Et de toute façon, il est déjà prévu d'aller y passer quelques semaines, afin de célébrer votre mariage.

Je réalise que mes seules paroles et ma seule présence ne suffisent pas à ramener la paix dans son âme tourmentée. La présence de son fiancé pourrait être une distraction supplémentaire et bienvenue afin de l'arracher au souvenir de la vision cauchemardesque qui la hante encore. Dois-je lui en parler, ou convoquer le Duc sans attendre ? Sans doute Leah saura me conseiller sur ce sujet. Très certainement ma douce Amelia aura confié les secrets les plus intimes de son cœur de femme, à une autre femme, plutôt qu'à son frère. Ce n'est pas le genre de choses dont il est aisé de parler à une personne de l'autre sexe, après tout.

Discrètement, je cherche des yeux la femme de chambre et plus proche compagne du quotidien de ma sœur bien-aimée.
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Re: A trop vouloir te regarder /
Mar 5 Avr - 23:36

 


A trop vouloir te regarder
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Mardi 8 février 1816 L’instinct de préservation était une chose commune. Celui d’Amelia semblait se découvrir alors même qu’elle envisageait de fuir, quand bien même aurait-il fallu le faire en quittant le pays. Mieux, elle espérait entraîner toute sa famille dans son sillage. Cette idée était exquise. Un éloignement du danger, autant qu’il lui semblait possible de le faire, comme une réaction normale. Qu’importait la saison mondaine à venir, finalement ? Ses Noces ? Ils avaient, de toutes manières, l’intention ferme de les prononcer en dehors de la capitale alors… Alors, pourquoi n’entamaient-ils pas dès lors les préparatifs liés à leur départ ?

Mais l’aîné des Gilderstone, lui, parvenait à garder la tête sur les épaules et une certaine clarté dans son esprit. Ma très chère Amy. Pouvait-il se contenter de répéter ces mots que son cœur, déjà, s’apaiserait grandement ? La douceur fraternelle qu’il mettait dans ses mots et ses intentions venaient cajoler l’enfant perdue, comme un doux songe venant éclipser au mieux le cauchemar vivace. Il aborda la confiance qu’il fallait placer en ces hommes de lois qui tâcheraient au mieux de comprendre, d’analyser pour mieux parvenir à débusquer l’auteur de cet odieux crime qu’il désignait comme étant isolé. L’aidant à mieux comprendre ce que son témoignage saurait impliquer, elle le dévisagea de ses iris vibrantes, cherchant à réfléchir, déjà, à ses paroles. Tout la renvoyait à cette vision sanglante et pourtant… Et pourtant, avant que l’innocence ne croise la mort, elle avait su parcourir de sa naïveté d’autres détails de la scène. Les outils qui se trouvaient là, la rouille brune qui rongeait l’acier, la paille dans laquelle il semblait reposer et son odeur humide. L’eau, partout, pluie lavante qui pourtant, n’avait su nettoyer le pavé de ce liquide pourpre. L’agitation sonore, lointaine, souvenir de son passage dans cette course effrénée. Ces souvenirs se raccrochèrent à sa mémoire, peu à peu, comme des aimants aspirés par les paroles que son frère venait à lui adresser. Des détails. Mais des détails qu’elle ne pensait pas capable de retrouver dans les méandres de son esprit.

Les exemples qu’il citait semblaient empreint à un positivisme certain quand la noirceur drapait son souvenir. N’était-ce pas mieux ainsi ? N’aurait-elle pas été plus marquée encore si, des pleurs d’un nourrisson, elle replongeait dans ce cauchemar ? Etreignant ses doigts de concert avec le geste de son frère, elle ferma un instant les paupières, soupirant doucement, comme laissant l’agitation qui régnait en elle s’en aller, comme s’il tentait de la supprimer par ce simple geste. Je comprends votre envie de fuir. Pas elle. C’était bien la première fois qu’elle ressentait pareille émotion… Bien que… Bien que ce sentiment se rapprochait dangereusement à cette honte suprême qu’elle avait ressenti quand un certain Prince avait fini par se présenter à elle en tant que tel, non plus sous l’identité de Fred. Ce jour-là, elle avait voulu disparaître sous terre. Comment deux choses aussi éloignées pouvaient-elles donc se rassembler sous l’égide de la fuite ?

A nouveau, Arthur se fit sûr de lui quand il réaffirma que le Comte était seul visé. Peut-être avait-il raison, oui. Peut-être ne risquaient-ils tous rien de plus que cela. Plaçant à nouveau la jouvencelle au centre de ce cocon qui lui était si nécessiteux, si précieux, il trouva une fois de plus les mots justes. Vous n’avez jamais rien fait de mal. Portant sur lui un regard trahissant tout l’amour fraternel qu’elle lui portait, d’une reconnaissance profonde, Amelia soupira longuement, retenant quelques sanglots. Tout le monde vous protège. Et c’était bien la seule chose qui comptait à ses yeux, autant qu’elle espérait pouvoir protéger les autres membres de la famille Gilderstone. Puis, réabordant plus ouvertement les Noces à venir, elle sentit son regard lui échapper. Le regard de l’homme se porte vers celle qui tâchait de se faire discrète tout en veillant l’entrée en salle de la collation de la demoiselle. Amelia perçut un hochement de tête de la part de sa femme de chambre, comme un accord donné pour une chose qui semblait lui avoir échappée. Si sa femme de chambre comprenait mieux les pensées de son frère, c’est que certainement, elle était chamboulée. On frappa à la porte et Leah s’éclipsa un instant avant de revenir avec un plateau contenant sucreries et deux tasses pour servir le thé qui reposait en une théière. « La cuisinière vous fait servir vos pâtisseries préférées, my lady. Nous espérons tous qu’elles sauront vous redonner du baume au cœur. » Amelia hocha machinalement la tête alors que la jeune femme à ses côtés servait la boisson chaude au frère et à la sœur. Elle indiqua au Comte qu’elle demeurait à sa disposition au besoin, qu’elle se devait d’aller ranger la salle d’eau, restant à proximité tout en leur offrant la pudeur nécessaire à ces échanges.

Se saisissant doucement d’une pâtisserie à base de pâte d’amande, Amelia laissa son palais affûté lui transcrire les différentes saveurs, comme un remède plus efficace que l’intervention du moindre médecin. Se tournant de nouveau vers Arthur, lui tendant la petite assiette, elle finit par reprendre. « Que dois-je raconter à mère… ? Si vous me demandez de l’épargner, Arthur, je le ferais mais… Mais nous ne pourrons la garder à l’écart encore des heures… J’ignore comment vous avez fait, déjà, pour ne pas qu’elle se trouve à mon chevet. » Elle se rappelait le grand mal qu’elle avait souffert et la présence presque continue de sa génitrice à ses côtés, ses prières et ses larmes. Tout était brumeux, comme un souvenir doucement mélangé à un rêve. Mais elle avait su percevoir sa présence et sa détresse à travers la fièvre. Elle ne souhaitait lui infliger cela de nouveau. « Et… Pensez-vous qu’il sera acceptable que je ne sois guère présente durant les divers événements mondains de la semaine ? Je crains que les rumeurs ne gagnent les festivités et j’ignore seulement si je saurais me contenir dès lors que quelqu’un abordera le nom des Field… » Un instant, elle songea à Samantha. Pauvre Samantha, elle qui était une douce amie, elle qui était si tendre et si gentille… Elle ne méritait nullement de perdre un père de la sorte. Personne ne méritait jamais de perdre son père dans de telles circonstances.

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Arthur Gilderstone
Arthur Gilderstone
◦ Comte de Suffolk ◦
Lettres envoyées : 352
Age : 24
Nationalité : Anglaise
Statut marital : Célibataire
Métier/Occupation : Comte de Suffolk, mécène des Arts
Classe sociale : Noble
Rêve(s) : Perpétuer ma lignée
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Re: A trop vouloir te regarder /
Ven 8 Avr - 17:30

 

A trop vouloir te regarder
◦ With. Amelia Gilderstone ◦


Mardi 8 février 1816 Je remercie Leah de la tête avec un sourire et enroule les doigts d'une main autour de ma tasse de thé fumant. Mon autre main ne quitte pas celle de ma chère sœur. Je suis du regard la femme de chambre alors qu'elle s'affaire en direction de la salle d'eau pour tout ranger, nettoyer, réorganiser. Elle agit d'une manière parfaitement dévouée. Elle demeure juste assez proche pour répondre à nos demandes le cas échéant, suffisamment loin pour ne pas entendre nos conversations entre adelphes.

Je finis par lâcher ma tasse, à laquelle je m'agrippais comme à une bouée de sauvetage au milieu de la tempête intérieure de mon inquiétude, lorsque ma chère Amy me tend l'assiette de pâtisseries. J'en saisis une au hasard, la plus proche de moi. Ce n'est pas ma préférée – je n'aime pas du tout la texture de ce genre de brioche – mais ce n'est pas le moment de faire la fine bouche. Amelia a besoin de ma présence, pas de mes commentaires culinaires.

Que dire à Mère ? C'est une bonne question qu'Amelia me pose.

- J'ai dit à Mère que vous aviez attrapé froid avec toute cette humidité. C'est une raison suffisante pour que tout le monde s'affaire et pour que vous gardiez le lit. Néanmoins c'est quelque chose d'assez commun pour ne pas l'alarmer et la précipiter à votre chevet.

J'avale avec dépit la portion de brioche spongieuse, la fait descendre d'une gorgée de thé. Et voilà, on n'en parle plus. Je peux à nouveau me concentrer sur le bien-être de ma sœur.

- Si vous parvenez à reprendre vos esprits d'ici quelques jours, ma chère Amy, nous n'aurons pas besoin de dire à Mère ce qui vous est arrivé en détail. Néanmoins si les autorités et les enquêteurs s'en mêlent, il faudra expliquer qu'il vous est arrivé une mésaventure. Je préférerais qu'elle ne sache pas de quel spectacle vous avez été témoin, mon ange. Je pensais rester vague et me contenter de lui dire que vous avez peut-être vu quelque ruffian commettre quelque délit enfreignant ainsi la loi et pourriez aider à l'identifier.

Je fronce légèrement les sourcils.

- Néanmoins, si vous souhaitez tout lui expliquer, je respecterai votre choix.

Je rajuste doucement le châle sur ses épaules et poursuit :

- Oui, il est acceptable que vous restiez vous reposer, ma chère sœur. Si vous ne souhaitez pas vous en charger vous-même, je pourrai voir avec Leah la liste de vos engagements et leur écrire afin de les prévenir de votre absence. Je pourrai suivant ce que vous préférerez, leur dire vaguement que vous êtes indisponible contre votre volonté, prétendre que vous avez attrapé froid, ou toute autre raison que vous préférerez leur indiquer.

Je comprends son besoin de repos. Ses nerfs délicats ont été soumis à un tel choc !

- Si vous me le permettez, ma très-chère sœur, prunelle de ma vie, j'aurais besoin de sortir quelques minutes pour... Certaines affaires pressantes. Permettez-vous... ?

J'ignore ce qu'elle en a compris et en toute franchise, peu m'importe. Il devient urgent de prévenir le Duc et de lui demander de venir au chevet de sa promise au plus vite. Très certainement la présence de son futur mari saura la réconforter d'une façon qu'un frère ne peut faire.
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Amelia Gilderstone
Amelia Gilderstone
◦ Fille de Comte ◦
Lettres envoyées : 214
Age : 21 doux printemps passés en terres britanniques. Douce fleur, c'est le 16 avril 1794 qu'elle ouvrit ses yeux, faute de montrer ses premiers pétales.
Nationalité : Anglaise de Sang et d'origine.
Statut marital : Célibataire, elle craint finir vieille fille. Les fiançailles sont dans toutes ses discussions car elle n'a été éduquée que pour ce but.
Métier/Occupation : A quoi bon travailler quand votre seule contrainte dans ce monde est de demeurer parfaite aux yeux de tous ?
Classe sociale : Lady à l'étiquette parfaite et à la réputation intangible.
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Re: A trop vouloir te regarder /
Lun 18 Avr - 1:10

 


A trop vouloir te regarder
◦ With. Arthur Gilderstone ◦


Mardi 8 février 1816 Ce qui était complexe, dans le cas d’Amelia Gilderstone, c’est que le moindre rhume qu’elle pouvait attraper était sujet à l’inquiétude de sa mère depuis maintenant deux ans. En effet, ayant manqué de peu de soupirer pour une ultime fois en raison d’une maladie autant mortelle que rare en Angleterre à cet instant, Amy était désormais surprotégée par une Frances Gilderstone qui la couvait plus encore que d’habitude. Si on l’interrogeait à ce sujet, la matriarche ne voyait en rien une saison de gâchée mais bien un miracle dans la guérison de sa fille et quiconque tentait d’argumenter avec elle à ce sujet risquait de recevoir les foudres de la Comtesse douairière. Et personne ne souhaitait se trouver dans sa ligne de mire.

Prétendre qu’Amelia ait pu prendre froid était une idée spontanée, ni bonne ni mauvaise. Elle minimisait la vérité mais n’allait pour autant, pas empêcher la mère des Gilderstone de s’inquiéter. En aucun cas, il faudrait lui faire croire que sa fille puisse avoir de la fièvre, c’était une certitude. Cependant, Arthur avait raison. Avec ce passif, prendre froid justifiait l’agitation matinale, autant que cette excuse était une manière d’empêcher Frances de trop se faire du souci. Hochant la tête après un long moment de réflexion, elle parvint à offrir à son aîné un sourire léger, tranchant avec son teint pâle quoique reprenant des couleurs grâces à tous les moyens mis en œuvre depuis son retour à la demeure familiale. Prenant soin de boire une gorgée de thé chaud, réprimant un frisson alors que son corps semblait reprendre conscience de la réalité dans laquelle il évoluait.

Arthur poursuivit, venant souligner qu’il serait peut-être même inutile d’informer leur mère sur ce qu’elle avait affronté. Lui savait. Elle pourrait le solliciter si la nuit durant, les visions terrorisantes revenaient se placer devant ses yeux emplis d’innocence. Une condition, cependant, vint se mettre entre eux et leur idée de préservation pour leur mère : l’enquête éventuelle concernant ce décès risquait de faire venir ceux désignés pour résoudre cette histoire. Et ces visites pourraient faire parler plus que de rigueur les voisins des Gilderstone. Frances ne saurait être écartée de ce secret davantage. Mais à cela aussi Arthur avait déjà trouvé parade. Evoquant un délit moindre, amenant Amelia comme témoin d’une histoire bien moins sordide, elle hocha à nouveau la tête. « Mère a déjà su se faire tant de souci pour moi par le passé qu’il me semblerait injuste qu’elle doive à nouveau subir tout ceci par ma faute. Vous avez bien jugé la situation en la maintenant à l’écart… En espérant que toutes vos idées puissent être mises aisément en pratique. » Elle craignait davantage ne pas être capable de faire face aux enquêteurs, de s’effondrer. Il faudrait que la Comtesse douairière soit savamment maintenue à l’écart si, comme Leah l’avait évoqué, un interrogatoire devait être mené auprès d’elle.

Manquant de supplier son aîné quant aux célébrations à venir, il fut d’une bienveillance extraordinaire en l’autorisant à se montrer absente pour les réceptions diverses auxquelles elle-même ou sa famille avaient su répondre présents. Anna se ferait certainement une joie de la remplacer, elle qui ne jurait que par l’idée de faire mieux que sa sœur. Voilà qu’elle lui en donnait même l’occasion… sirotant son thé, plongeant dans le liquide chaud un biscuit sucré, elle resserra légèrement ses doigts sur ceux de son frère. « Tenons-nous en à une version unique, oui. Celle qui aura été donnée à mère sera la même qui saura m’excuser de mes absences. Leah s’en occupera ou je verrais directement avec Mère quand je lui expliquerais être trop fatiguée pour me rendre nulle part. Je ne souhaite en rien bouleverser son agenda, donc j’insisterai sur le fait qu’elle puisse s’y rendre sans moi. » Et puis, le mariage approchant, n’était-il pas plus prudent de laisser la future épouse garder le lit pour être en forme le jour de ses Noces ?

Lasse, doucement fatiguée, elle observa son frère qui, soudainement, semble avoir besoin de sortir. Instinctivement, ses doigts se resserrèrent avant de libérer ceux d’Arthur. « Bien évidemment, Arthur. Je… Je suis en sécurité. Leah n’est guère loin et je pense que je vais m’allonger un instant, même si je ne parviens pas à trouver le sommeil. Cela ne me fera que du bien. »

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Arthur Gilderstone
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Re: A trop vouloir te regarder /
Jeu 21 Avr - 19:43

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