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 Avoir un Duc a sa botte

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Avoir un Duc a sa botte /
Sam 26 Fév - 10:02

William rentrait de sa balade matinale à cheval quand un valet se présenta a lui. Le Duc, sans démonter, saisit la lettre que lui tendait son serviteur. Il la décacheta rapidement, l'oeil inquiet. Pourquoi Arthur lui envoyait-il une lettre urgente un mardi matin? Amélia allait-elle bien?


Mon très cher Duc,

C'est le coeur battant que je vous prie de bien vouloir rendre visite à ma famille au plus tôt.

Il est arrivé quelque aventure désagréable à ma - à notre - très chère Amélia. Le choc émotionnel qu'elle traverse ne durera pas, je vous rassure. Néanmoins je me permets de demander humblement votre présence à ses côtés afin de hâter son rétablissement.

Respectueusement vôtre,
Arthur Gilderstone, Comte de Suffolk.



Ah ben non, manifestement...

"Je repars, Lady Amelia a besoin de moi. Prevenez Mere que je ne déjeunerais pas avec elle."

Puis il fit volter son cheval et s'engagea dans la circulation londonienne avec une aisance née de l'habitude. Ce jour-là, convoqué de la sorte par son presque beau-frère, il était des plus affectés. Et il fit quelques erreurs de conduite heureusement sans conséquences. Et il arriva chez les Gilderstones.

Il toqua et confia son cheval à un laquais avant d'être bien vite introduit dans un quelconque salon de réception... Vide.

"Et Bien? Où est Amélia?"

"Dans sa chambre, Milord, je l'ai fait prévenir de votre arrivée."

"Ah... Oui, bien sûr... dites-lui que je suis à sa disposition."

"Oui, Milord."
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Amelia Gilderstone
Amelia Gilderstone
◦ Fille de Comte ◦
Lettres envoyées : 214
Age : 21 doux printemps passés en terres britanniques. Douce fleur, c'est le 16 avril 1794 qu'elle ouvrit ses yeux, faute de montrer ses premiers pétales.
Nationalité : Anglaise de Sang et d'origine.
Statut marital : Célibataire, elle craint finir vieille fille. Les fiançailles sont dans toutes ses discussions car elle n'a été éduquée que pour ce but.
Métier/Occupation : A quoi bon travailler quand votre seule contrainte dans ce monde est de demeurer parfaite aux yeux de tous ?
Classe sociale : Lady à l'étiquette parfaite et à la réputation intangible.
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Re: Avoir un Duc a sa botte /
Dim 6 Mar - 0:24

 


Avoir un Duc à sa botte
◦ With. William Manners ◦


8th February 1816 L’image demeurait là, comme frappée au fer rouge dans son esprit. Le sang. Tout ce sang putride qui avait fini par venir colorer ses doigts diaphanes, vision cauchemardesque de cette mort qu’elle n’avait que, durant longtemps, côtoyé de loin. Amelia observait son reflet dans le miroir de sa chambre, ses yeux perdus dans le vide de cette contemplation sordide. Les détails étaient encore là. La gorge lacérée, tranchée, de laquelle s’écoulait le liquide pourpre sans qu’aucune fin ne soit perceptible. Le teint cireux du macchabée, ses lèvres entrouvertes et ses yeux révulsés. Ses mains, toutes aussi pâles, sa chemise détrempée de cette couleur brûlante et sombre.

Leah l’avait ramenée. Arthur était arrivé. Elle ne parvenait à se souvenir du fil complet de ses mots, des instants, mais, entre le froid et la saleté qui s’était emparée de son corps, la décision fut prise de lui donner un bain, chose à laquelle s’était affairée sa femme de chambre, se faisant douce et délicate dès lors que le tissu devait venir frotter sa peau. Ses mèches blondes avaient également subi le même sort, ses mains ensanglantées étant venues repousser des mèches de son visage, créant quelques amas empaquetés par le sang et la terre séchés. La maisonnée toute entière semblait retournée par les événements alors que la nouvelle, bientôt, parcourrait les rues. Le Comte de Mayfield est mort. Assassiné. Egorgé. Et la vision sinistre de ce corps sans vie hantait encore l’esprit de celle qui en avait découvert l’origine. Combien de nuits sans sommeil viendraient se succéder après cela…

Rhabillée dans une tenue qui se voulait moins habillée, plus encline à n’être portée qu’au sein de la demeure familiale, elle observait son reflet alors que Leah tâchait de brosser les mèches de ses cheveux encore humides. De longues mèches blondes qui venaient s’écraser dans des mouvements variés jusqu’au milieu de son dos. Et finalement, perdue ainsi dans la contemplation du vide de son existence, quelques coups furent frappés contre le battant de la porte, la faisant sursauter. Et une voix, derrière le lourd objet de bois, annonça avec une simplicité déconcertante. Le Duc de Rutland est là, il souhaiterait s’entretenir avec mademoiselle Amelia. Elle cilla un instant, comme cherchant à mettre du sens à tout ceci, avant de comprendre. William était là. Il la demandait. Maintenant. Les yeux s’écarquillèrent alors qu’elle ne comprenait guère. « Mais… Je… Comment… ? » « Votre frère, my lady. Il lui a fait envoyer une missive. » Elle disait cela sur un ton qui laissait Amelia croire qu’elle avait eu cette information. Mais elle n’en avait pas le moindre souvenir. « Je… Non, je ne peux guère me présenter à lui, ainsi… Quelle idée… » Admirant la pâleur de ses joues sur son reflet, elle n’entendit guère réellement les mots encourageant de sa femme de chambre, ceux qui se voulaient réconfortants et affirmaient que la présence de sa Grâce n’était là que pour l’aider elle, à surmonter tout ceci. Personne ne l’évoquait réellement, mais tous savaient également que ceux qui étaient chargés de cette enquête ne tarderaient guère à se présenter sur le perron de la maison pour mieux entendre et interroger la demoiselle, et peut-être même sa femme de chambre.

Prenant une profonde inspiration, elle observa une nouvelle fois son reflet. « Quelle déception… » Pour lui, oui. Ainsi voyait-elle les choses, être d’ores et déjà mise à nue devant son fiancé en se présentant à lui dans une toilette bien banale et les cheveux non relevés dans un chignon travaillé. Et pourtant, elle s’était levée de son petit tabouret, laissant Leah la vêtir d’un châle comme pour apporter un peu plus de travail à sa tenue. Et alors, Amelia s’était tout bonnement rendue jusqu’à ce salon dans lequel elle fit son entrée. Elle ne put dissimuler sa surprise constatant qu’Arthur n’était pas présent, ne se rappelant qu’un instant plus tard que leur statut de fiancé leur permettait plus de possibilités quant à une plus grande intimité. Les prunelles d’azur de la demoiselle s’étaient posées sur le duc et, allez savoir pourquoi, elle se sentit soulagée. Soulagée de constater qu’il n’avait guère subi le même sort que ce pauvre comte. « William, je… Je vous prie de pardonner ma présentation bien peu soignée, les choses ont été particulièrement compliquées en cette matinée. »

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Re: Avoir un Duc a sa botte /
Jeu 17 Mar - 0:40

"Amélia!"

Le duc traversa le salon à la seconde où il l'entendit pour venir enfermer ses mains dans les siennes. Dans un premier temps, tout a son inquiétude, il ne remarqua nullement ses cheveux lâchés, ou humides, ou sa robe d'intérieur. Par contre il remarqua la note d'anxiété dans sa voix. Il remarqua l'émotion qui la parcourut. Une émotion positive. Du soulagement? Pourquoi?

Alors seulement, il observa sa tenue. Une robe toute simple? Des cheveux lâchés et humides... Jamais Amélia ne se serait volontairement présentée ainsi à lui si elle avait eu le choix.

Délicatement, il la conduisit à une méridienne et l'invita à s'y assoir.

"Reposez vous, ma chère. Vous semblez éreintée, presque transparente de fatigue. Que vous est-il arrivé? Votre frère ne m'en a rien dit dans sa missive. Presque une convocation! Mais vous êtes bouleversée et si je peux vous être d'une quelconque utilité, je suis là. Comme je serais toujours là pour vous."

En effet, la rumeur de la mort du Comte de Meyfield n'avait pas encore atteint les oreilles du Duc de Rutland. Il n'avait naïvement aucune idée de ce qui pouvait ainsi tracasser sa fiancée. Dans un geste de réconfort machinal, il s'autorisa une familiarité. Sa main droite quitta leurs mains jointes et s'aventura vers son visage pour remettre derrière l'oreille de la jeune femme une mèche échappée de sa splendide chevelure.
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Re: Avoir un Duc a sa botte /
Jeu 17 Mar - 14:26

 


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◦ With. William Manners ◦


8th February 1816 William. Amelia. La sonorité même de leurs prénoms prononcés avec cette facilité était un réconfort pour ses oreilles. La chose semblait devenue naturelle alors que son cœur ne répondait guère à l’appel de ce murmure. Ils étaient fiancés. Ils en avaient le droit et le prenaient alors même qu’elle avait craint ne pas pouvoir y parvenir. Il ne fallait que la détresse et la terreur pour l’aider à franchir cette barrière.

Elle s’était avancée vers lui tandis qu’il agissait de même, s’empressant presque de venir à sa rencontre, les prunelles dévorées par l’inquiétude. Elle sentait son regard se poser sur elle, cherchant à lire dans ses yeux pâles une explication à cet appel de détresse lancé par l’aîné de la jouvencelle. Elle aurait aimé pouvoir respecter les convenances, s’incliner devant lui avec le respect dû à son rang afin de, au moins, minimiser cette présentation désastreuse qui était la sienne à cet instant. Aurait-elle été encore couverte de boue qu’elle aurait cherché à demeurer digne. Mais elle n’en eut guère l’occasion, l’homme se saisissant de ses mains graciles, les doigts se refermant naturellement les uns sur les autres dans une étreinte à la fois rassurante et rassurée. Il était là. Comme elle avait pu le ressentir avec Arthur, quelques heures auparavant, ce soulagement de constater la vie dans ses pupilles alertes était un réconfort pour son âme.

Puis, les yeux de l’homme se laissèrent porter à ce sur quoi elle avait attiré l’attention. Amelia n’était guère coutumière de manquer à la perfection et Arthur l’avait finalement bien prise de court en invitant de la sorte son fiancé, bien qu’il l’ait avertie. Était-elle tant ailleurs pour ne pas avoir su entendre cette information et ce qu’elle impliquait ? Personne ne semblait lui en vouloir, cependant, et ce fut avec prévenance que le brun la guida doucement vers une méridienne sur laquelle ils prirent place, leurs mains toujours délicatement liées par leurs doigts entrelacés. Reposez-vous. Pourrait-elle seulement un jour trouver le sommeil ? La lassitude éprouvait son corps quand son esprit semblait déjà en proie aux cauchemars que les paupières closes lui offriraient. Soupirant longuement, comme obéissant inconsciemment aux recommandations de son fiancé, elle baissa le regard quand l’homme posa la terrible question. Que vous est-il arrivé ? L’image sanglante reprit place devant ses yeux, son teint retrouvant une pâleur maladive à ce simple souvenir. Elle devait contrôler les émotions, les tremblements de son corps qui menaçaient de reprendre et les larmes. Elle n’était pas aux côtés de son frère, capable de s’épancher sur ses sentiments sans retenue, de mouiller sa chemise sans remords. Non, l’étiquette ne lui permettrait guère cela.

Il tenta d’expliquer le contenu urgent de la lettre reçue, sa hâte, s’attendant peut-être à autre chose qu’à tout ceci. Convocation. Arthur avait été ébranlé et il n’était guère étonnant pour lui de se tourner vers l’autre homme qui avait place dans la vie de sa sœur. Saurait-il seulement combler une autre absence… ? Elle avait baissé les yeux, cherchant le courage de prononcer les mots affreux. C’est alors qu’il laissa l’une de ses mains échapper aux siennes, venant se saisir d’une mèche blonde, humide, pour mieux la replacer avec tendresse derrière son oreille. Une tendresse qui n’échappa pas à la demoiselle qui, instinctivement, vint placer sa main contre la sienne, l’invitant presque à se reposer sur sa joue. La chaleur délicate qui émanait de son épiderme tranchait nettement avec le froid de son corps, de sa peau d’albâtre. Relevant les yeux, croisant le regard de William un instant, elle finit par reposer sa main sur celle qui était demeurée là, entre eux, lien indéfectible à ce moment précis, comme si le rompre revenait à s’éteindre pour toujours.

Cillant un instant, comme pour s’aligner avec ses pensées, elle finit par prononcer d’une voix brisée. « Il y a eu… Il y a eu un meurtre… Le comte de Mayfield. Il est mort. » Que c’était compliqué d’admettre, de confesser ce que ses yeux avaient vus. Le sang. La mort. Elle n’y était guère coutumière et ne parvenait à contrôler les barrières que son cerveau plaçait naturellement pour tenter de la préserver de la folie.

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Re: Avoir un Duc a sa botte /
Jeu 17 Mar - 23:21

La douce main, non gantée de la jeune femme, enfermant sa main a lui, malheureusement gantée du cuir de ses gants d'équitation contre sa douce joue... William rougit et se troubla, tout en s'ordonnant de ne rien en faire. Elle était bouleversée, manifestement, il n'allait quand même pas se troubler sur une femme désemparée. Il n'aimait pas l'Amélia désemparée.

Non, il aimait juste la réconforter. Être son roc dans la tempête. Surtout quand l'Autre n'était même pas sur le même continent. Lui, il était là. Lui, il répondait présent.

Elle cilla, puis d'une voix qu'il reconnut à peine, elle annonça la mort d'un homme, un Comte.

La première pensée du fiancé fut particulièrement stupide.

Elle en aime un autre. Encore un autre qui n'est toujours pas moi.

Puis les deux neurones qui fonctionnaient encore dans sa caboche se touchèrent et il se souvint. Le Comtede Meyfield. Un vieux d'au moins quinze ans de plus que lui. Un quart de siècle de plus que sa fiancée. Elle devait beaucoup l'aimer pour être si touchée par son meurtre, mais ce n'était probablement pas un autre concurrent.

Pis quand bien même, il n'était plus dans la course.

"Mon Dieu, quelle horreur. Vous étiez proches?"
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Re: Avoir un Duc a sa botte /
Ven 18 Mar - 15:33

 


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◦ With. William Manners ◦


8th February 1816 Elle aurait pu quitter ce monde, voilà deux ans. Elle aurait pu lâcher prise sur cette souffrance, sur cette peine infinie pour mieux se laisser aller dans un océan d’accalmie et de quiétude, sans la moindre vie, flottant parmi les spectres. Amelia rêvait parfois de ce semblant d’au-delà qu’elle avait frôlé du bout des doigts, le Typhus ayant manqué de l’arracher à sa vie terrestre. Et pourtant, alors que tout lui murmurait de se laisser aller, elle s’était cramponnée à la vie comme un affamé se cramponne à son unique quignon de pain. La mort était une douce amie qui semblait voguer dans son sillage, bien plus que dans celui de quiconque, se trainant entre les mortels pour mieux faucher des vies dans des coups aléatoires. Qui serait le prochain, alors… ?

Le corps sans vie du Comte de Mayfield était un choc profond pour ses yeux purs, la renvoyant à des souvenirs bien douloureux et à sa propre peine. Mais surtout, la jeune femme avait dû faire face à l’horreur sanguine des plaies béantes. Précieux joyau surprotégé, comment aurait-elle pu connaître une réalité plus cruelle, plus proche du champ de bataille que des salons de thé ? Poussant un profond soupir elle porta une main à sa tempe comme pour s’aider à mieux chasser cette vision, comme pour encourager son cerveau à porter un voile opaque dessus, à créer de faux souvenirs pour éviter de revivre inlassablement la chose.

Mon Dieu, quelle horreur. Oui. Il comprenait. Il imaginait certainement non sans mal l’horreur que cela pouvait être… A moins que… Vous étiez proches ? Relevant ses yeux clairs vers lui, elle le dévisagea un instant, cherchant à comprendre. Proche ? Elle et le Comte ? Elle n’était déjà pas proche de son fils qui était bien plus jeune alors comment aurait-elle pu être davantage familière avec le père ? Cillant, elle chercha à comprendre la teneur de ce propos avant de comprendre qu’elle ne faisait qu’une nouvelle fois la même erreur. A parler sans trop en dire, comment les autres pouvaient-ils se figurer l’exactitude de la situation ? « Je… Non. Non, pas particulièrement, mais… » Il lui fallait rassembler son courage et ses pensées, essayer de prononcer les mots qui lui cisaillaient la gorge, à elle aussi, à mesure qu’ils cherchaient à sortir. « Il était là. A mes pieds… Je… Mon chapeau s’est envolé et… Il était mort. » Il fallait bien avouer que ça demeurait sans queue ni tête, mais au moins, cela pouvait se montrer doucement plus explicatif. Soupirant un instant, se massant la tempe du bout de ses doigts, fermant les yeux, elle finit par tenter d’ajouter quelques mots. « La paille… Il était dans la paille et la boue. J’ai pris peur un instant et puis… Tout ce… Sang. » Machinalement, ses paupières se rouvrirent tandis que sa main libre se présentait à son regard, ce dernier cherchant dans la pâleur de sa peau les traces écarlates qui lui semblaient encore présentes.

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Re: Avoir un Duc a sa botte /
Dim 20 Mar - 13:27

"Grand Dieu... Vous l'avez Trouvé?"

Saisi d'une impulsion, William attrapa Amélia et la serra contre son coeur.

"Mon Dieu, ma chérie, vous n'auriez jamais dû... Dieu a joué un jeu cruel avec vous. Je... J'aurais tellement voulut être avec vous pour vous aider et vous soutenir, je... Je suis horrifié que vous ayez dû affronter cela seule."

Elle était toujours dans ses bras, il lui caressa doucement le dos, dans un geste purement réconfortant, avant de la relâcher et de lui reprendre les mains.

"Après mon premier feu, à l'armée, après ma première bataille, je me suis replongé dans les lettres de ma famille et de mes amis, pour enlever ces images de barbarie de mon esprit. Mais d'autres camarades voulaient à toute force en reparler pour drainer leurs esprits de ces horreurs..."

De nouveau, il remit tendrement une mèche derrière son oreille, bonne excuse pour lui caresser de nouveau la joue.

"Les deux réactions sont tout autant légitimes, mon aimée. De quoi avez-vous besoin ? Vous pouvez m'en parler, j'ai vu le sang, j'ai vu la mort, vous ne me choquerez pas. Ou nous pouvons parler d'autre chose. De notre mariage. De votre merveilleuse performance à la course de Patin. De l'ouverture de la saison. De notre futur premier Bal comme Duc et Duchesse... De ce que vous voulez... Je suis là pour vous. Je veux que vous vous sentiez mieux."
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Amelia Gilderstone
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Re: Avoir un Duc a sa botte /
Lun 21 Mar - 15:50

 


Avoir un Duc à sa botte
◦ With. William Manners ◦


8th February 1816 Grand Dieu, vous l’avez trouvé ?! Ainsi donc, il avait su comprendre à travers les mots de la jouvencelle la détresse qui était la sienne. Pour autant, elle n’eut guère le temps, même, de relever le regard vers lui que, déjà, il vint se saisir de son être pour mieux l’étreindre. William Manners, duc de Rutland, était en train de la cajoler, elle, une demoiselle non-mariée quoi que fiancée à cet homme. Voilà qui était fâcheux. Très fâcheux, même. Cillant un instant, accusant le coup de la surprise, le rose venant doucement empourprer son teint blafard, la rendant plus vivante que jamais, elle n’eut à cœur de le repousser, de crier ou même de lui montrer une quelconque résistance. Pire, encore, elle vint consolider cette étreinte en se blottissant, un temps durant, contre lui, fermant les paupières. Ma chérie.Sa mère, seule, avait jusque là offert ce sobriquet à sa fille aînée, affectueux et largement connoté. Entendre William le prononcer était une nouveauté de plus, renversante. Bouleversante. Peu à peu, elle réalisa qu’elle se trouvait seule, sans chaperon, dans les bras d’un homme qu’elle n’avait pas encore eu le loisir d’épouser. Si quelqu’un passait le seuil de la porte maintenant, c’était sa ruine assurée.

Elle entendit ses mots, comprenant la charge qu’il aurait aimé pouvoir endosser avec elle plutôt que de devoir lui laisser l’horreur pour fardeau. Avec douceur, il vint caresser son dos, glissant sa main sur le tissu immaculé. Si Amelia condamnait sa passivité, elle devait également reconnaître l’agréable sensation que tout ceci provoquait en elle. La chaleur de l’homme s’échappant de son veston, l’odeur de ses vêtements qui lui était propre, la douceur du tissu… Toutes ces choses semblaient l’aider à aller mieux aussi, malgré son teint empourpré par la gêne et le regard baissé de honte de s’être adonnée à tant de déshonneur, ce fut à regret qu’elle le laissa s’éloigner. Leurs mains se retrouvèrent, les siennes gantées de cuir, enveloppant les mimines de la demoiselle. Relevant le regard vers le Duc, elle lui adressa un maigre sourire alors qu’il lui contait sa propre expérience en la matière, cette possibilité de vouloir à tout pris évoquer les choses ou bien celle, au contraire, de les occulter par des légèretés communes. Lui, semblait-il, était partisan de la seconde option.

A nouveau, il vint glisser ses doigts autour de son visage pour mieux replacer une mèche de ses cheveux, lui exprimant son simple souhait de converser avec elle, peu importe la teneur de cette discussion. J’ai vu le sang, j’ai vu la mort. En cela, peut être saurait-il comprendre mieux que quiconque ce qui la traversait. Poussant un long soupir, haussant les épaules comme pour mieux affirmer le terrassement qu’elle vivait, elle finit par laisser sa langue se délier. « Je dois confesser ne pas être en mesure de savoir ce qui serait bon pour moi en cet instant… C’est un tumulte incessant dans mes pensées, ponctué par des apparitions sordides de cette horreur… » Un frisson parcourut son échine, venant secouer ses mains en un spasme qu’il put ressentir. « Je…J’ignore ce que mon frère a pu vous dire, William… Mais je crois avoir compris que l’on viendrait, de toutes façons, m’interroger afin de comprendre au mieux la situation. » Qui ? Elle n’en savait fichtrement rien, n’étant plus en mesure de retenir de nouvelles informations. « Je tente péniblement de reprendre le contrôle de mon esprit afin de pouvoir aider ces messieurs au mieux mais… Dès lors que je songe à nouveau à tout ceci, je… J’ai le sentiment que je vais à nouveau… M’effacer. » Car c’était bien là le sentiment qu’elle avait ressenti en découvrant le cadavre pour la première fois, ce sentiment de ne plus même appartenir à son corps. « Ils s’attendront certainement à ce que je leur donne des détails et… J’ignore si je vais y parvenir… »

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