Le Loup, le renard et la belette • Earnest & Lucy

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Le Loup, le renard et la belette • Earnest & Lucy /
Sam 28 Aoû - 23:45

 


Le Loup, le Renard et la Belette
◦ With. Earnest Wilde ◦


24th November 1815 Sortir était un effort qu’elle n’effectuait que lorsqu’il lui était imposé. Le soleil avait-il toujours brillé de cette façon ? Novembre annonçait les jours frais, les jours pluvieux et pourtant, les rayons dorés arrivaient encore à percer les nuages pour mieux venir agresser ses pupilles fragiles et son teint d’albâtre. Aurait-elle su cela, elle se serait emparée d’une ombrelle délicate avant de quitter la demeure des Blackhowl. Elle ne portait plus le noir. On avait certainement fini par dissimuler à son insu ses robes et ses chapeaux de cette sombre couleur pour mieux l’orienter vers des tons qui la laissait plus accessible aux sociabilisations diverses. Ainsi, faute de pouvoir se vêtir à la manière d’un corbeau, elle avait adopté diverses couleurs sombres, tel le violet, le bleu marine et le rouge bordeaux. Passant le seuil du domicile des Blackhowl, on l’encourageait, en ce jour, à se rendre chez la modiste pour mieux pouvoir profiter de l’achat de quelques tenues d’hiver. Elle l’avait découvert l’an passé, Londres pouvait être rude en cette période de l’année. Mais n’avait-elle pris cette habitude en Ecosse ? Et puis, il fallait là encore réadapter sa garde-robe tant en raison de sa triste monochromie que de la taille qui était désormais un peu trop saillante. Vivre impliquait de sortir de sa léthargie et de son apathie. Alors, Lucy avait fait honneur à la maison qui la recueillait, du mieux qu’elle le pouvait, tâchant de manger un peu à chaque repas, de plus en plus, intimée par le jeune garçon de la maisonnée et ses bêtises.

Ainsi, elle avait passé de longues heures chez la modiste, laissant cette dernière lui vendre non pas une mais six toilettes d’un riche tissu différentes. La réputation de la jeune demoiselle n’était plus à faire. Ses richesses dépassaient l’entendement et Londres toute entière la savait héritière tant qu’un homme ne saurait se déclarer pour reprendre la fortune familiale. L’argent était, pour l’heure, difficilement accessible, mais entre les mains consciencieuses de son tuteur, le duc de Silésie. Sa dot toute entière et inconsidérable lui avait été remise par confiance ainsi qu’une coquette somme estimée pour entretenir la riche demoiselle et ses besoins nobliaux. Quittant l’échoppe, elle soupira longuement, attendant que la femme de chambre qui l’accompagnait ne parvienne à alpaguer un fiacre. C’était une journée ordinaire, en somme. Une journée comme toute autre…

« Oh, lady Campbell… Vous ici, quel hasard. » Haussant les sourcils, elle ne tarda pas à effacer la surprise de son visage pour le laisser retrouver une expression des plus neutres. Sir Walter était un parlementaire dans l’air du temps. Disait-on que ses volontés de réformes pourraient séduire l’assemblée et qu’il cherchait une possibilité d’intégrer la chambre des lords en se faisant anoblir pour de bon. Et pour cela, il cherchait un parti qui lui permettrait d’intégrer les hautes sphères. Il n’avait pas tardé à faire de la jeune demoiselle une proie. « En est-ce vraiment un ? » « Plait-il ? » « De hasard. » La répartie de la demoiselle sembla le prendre de court. Elle n’en était pas à sa première fois, pourtant. Il avait dû supporter ses sarcasmes et son ton mordant durant les rares mondanités où ils s’étaient croisés, jusqu’à sous le toit qui la logeait où il avait voulu pousser le vice en une visite de courtoisie.

« Si vous voulez m’excuser, je me dois de rentrer, ma tutrice m’attend… » « Permettez que je vous accompagne ? Je me rendais justement dans cette direction… Je n’ai guère vu lady Blackhowl depuis longtemps… » « Et je suis certaine qu’elle s’en porte à merveilles. Excusez-moi… » Elle tenta de se défaire de sa présence en la contournant mais l’homme s’écarta pour mieux se planter à nouveau devant elle. « Sir Walter, ne me forcez pas à me répéter… » « Allons, allons, douce Lucy… Pas à moi. Ne voyez-vous pas que je vous rends service ? A demeurer trop longtemps célibataire, il ne vous restera plus aucun choix. Vous ignorez tout de moi. Permettez donc que je vous fasse la cour… Vous n’en demeurerez plus une brebis égarée… » L’homme s’était saisi de sa main, et le léger mouvement de recul ne fut pas suffisant pour lui permettre de lui faire lâcher prise. Elle ne pouvait décemment pas risquer le scandale en pleine rue, c’était une bêtise sans nom. Sa réputation était en jeu et sur deux plans. A se débattre en montrant les dents, elle risquait de se voir affublée d’une sinistre réputation… A ne pas agir, les gens parleraient de cette main doucement maintenant dans les griffes de cette belette insatiable. Incapable de prendre une décision, il semblait que quelqu’un devrait le faire pour elle… Et ce n’était pas le cas de sa femme de chambre qui manquait l’intégralité de la scène, tâchant de convaincre un fiacre de s’arrêter.

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Earnest Wilde
Earnest Wilde
◦ Colonel Wilde ◦
Lettres envoyées : 298
Age : 26 ans.
Nationalité : Anglaise.
Statut marital : Célibataire.
Métier/Occupation : Officier, grade colonel bien qu'il va reprendre le flambeau de son père, celui-ci dirige une entreprise de brasserie ainsi qu'un bar.
Classe sociale : Roturier, diront certains, malfrat, diront des médisants, lui, il s'en moque, qu'ils disent ce qu'ils leur chantent, juste... très loin de lui, si possible.
Rêve(s) : Les rêves sont illusoires alors il aimerait juste aimer au grand jour, bien que cela soit impossible.
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Content Warning : Trouble post-traumatique, violence, guerre.
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Re: Le Loup, le renard et la belette • Earnest & Lucy /
Lun 30 Aoû - 1:16

Il sort souvent, quotidiennement même. Il ne supporte pas le taudis dans lequel il héberge. Un rappel constant de son manque d'importance. Sa classe sociale renvoyé en pleine figure. En a-t-il honte ? C'est peu évident à comprendre. Il est fier de ses gênes, de son père, de ce que celui-ci a construit pour lui offrir un avenir mais... Il devrait être fier. Il se le dit tout le temps. Pourtant il côtoie des gens dit "important", important dans leur titre de noblesse et leur richesse mais quelle est leur contribution ? Si ce n'est étaler leur possession sans la moindre complaisance. Il déteste les gens ainsi. Cela ressemble à Swan, ce comportement. Ce dernier a un bon fond, du moins il n'est pas foncièrement mauvais. Juste un peu narcissique mais le narcissisme n'a jamais tué personne. Personne à part Narcisse lui-même mais c'est la seule exception, connue. C'est en déambulant dans les rues, qu'Earnest garde la tête basse. Il contemple le sol sans vraiment le regarder. Il pense, à quoi ? Il ne saurait pas vraiment répondre. Il pense à un passé révolu et ses rêves qui ne sont plus. Il a abandonné trop vite. Il les a abandonnés trop vite. Il a fait la guerre, il est vrai. Alors qui peut le qualifier de lâche ? Cela dépend du point de vue, pense Earnest. Il soupire, lasse. Pourquoi est-il déprimé en ce jour ? Ce n'est pas une journée si différente des autres. Il a vu le temps passé défilé depuis le matin mais il n'a rien fait. Il n'a pas fait de grasse matinée aujourd'hui, ni lu un bon livre au coin du feu. Il a juste marché pour se vider la tête mais cela s'est empiré, plus il se balade seul, plus il réfléchit à des choses dont il ne veut guère se remémorer.

Il se souvient de Fox, toujours partant pour les fêtes. Et moins pour étudier, certes. Un sourire sur ses lèvres, une remarque déplacée mais personne n'a jamais pu lui en vouloir. Parce que c'est juste... Charles. Dixit Fox. Il se souvient de ses cheveux roux toujours coiffés à la grosso modo. Le Renard balaye sa mèche de la main et c'est terminé, sa coupe est juste parfaite d'après Fox. Earnest sourit, il comprend mieux pourquoi il est si attristé. Fox lui manque. Mais celui-ci est mort. Il le sait. Franchement, qui ne le sait pas ? Il se demande un peu ce qu'est devenu Lucy. Leur renarde, à eux... Quatre. Non, ils ne sont plus que trois. Ils ont tous les trois promis de la protéger, et Earnest, lui, il ne la plus vu depuis l'enterrement. Il a préféré le front de la guerre que protéger la soeur de celui qu'il considère comme un frère. Quelle hypocrisie. C'est plus simple d'attaquer que de protéger. Il peut affirmer cela par expérience.

Il entend des voix, il n'a pas eu conscience d'avoir marché si loin. Il secoue sa tête légèrement afin de reprendre contenance. Un haussement de ton se fait. Earnest cherche du regard, intrigué, les personnes responsables du peu d'animation dans cette ruelle. Etant donné qu'il n'y a que lui et un couple, en plus d'une femme, sûrement une domestique, essayant d'arrêter un fiacre un peu plus loin que de la paire de jeunes gens, les responsables ne sont pas difficiles à trouver.

Il allait juste passer comme si de rien était, les problèmes des deux époux ne le regardent absolument pas. Alors qu'il allait partir, prenant la gauche à l'intersection, il s'arrête net aux paroles du jeune homme. Un mot précisément attire son intention, le paralysant. Le doux nom de "Lucy". Sa renarde. Il comprend, elle est importunée par ce malotru. Peut-il juste revenir comme une fleur après l'avoir délaissé ? Rhoo mais là n'est pas la question ! C'est le cadet des soucis de Lucy en ce moment. Il fait demi tour, et sachant que le jeune homme, trop concentré à importuner la jeune femme, n'a clairement pas vu Earnest passé juste à côté d'eux. Cela l'arrange en soi. Il peut simplement faire demi tour et s'écrier.

-Ma chère Lucy ! Je vous retrouve enfin ! Je vous cherche partout depuis dix minutes, votre absence m'a fort inquiété.

Il avance vers la jeune demoiselle, retirant délicatement ses mains de celle du jeune homme trop entreprenant. Ignorant le noble, il s'adresse une nouvelle fois à Lucy.

-Je suis désolé de n'avoir pu être là plus tôt, pour vous...

Cela n'a rien à voir avec le faux "rendez-vous". Non, cela remonte à plus loin. Il s'excuse de ne pas avoir été là pour l'aider à faire son deuil, de ne pas avoir quitté l'armée pour lui faire savoir qu'elle n'est plus seule, qu'elle ne l'a jamais été. Peut-être même a-t-elle oublié qui il était ? Il reconnait les traits de son Charles dans ceux de la renarde. Ses yeux reflète un regret qu'il ne peut avouer en ces lieux.

-Voudriez-vous aller dans un endroit plus... Respectable ?

Dit-il faisant fortement allusion à cet homme qui pollue leur air. D'ailleurs à chaque fois que Sir Walter essaye de reprendre sa place, Earnest ayant un bon instinct esquive en entrainant Lucy avec lui afin que le regard de la Belle ne croise plus celui de la Belette, le corps de l'ancien officier faisant obstruction.
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Re: Le Loup, le renard et la belette • Earnest & Lucy /
Lun 27 Sep - 0:44

 


Le Loup, le Renard et la Belette
◦ With. Earnest Wilde ◦


24th November 1815 Elle méprisait ce sinistre personnage, cet animal mal avisé qui osait poser sur elle ses vilaines pattes pleines de vices et d’ambition. Elle mourrait d’envie de grogner, de lui exprimer tout son mépris pour son genre qu’elle haïssait, pour ces manières qu’elle blâmait. Mais la douce demoiselle n’était rien de plus qu’une proie évidente, facile, que les chasseurs ne pouvaient qu’espérer obtenir comme ultime trophée sur leur tableau de chasse. Mais la Renarde était rusée, agile, et savait, jusque-là, se défaire de bien des emprises et des pièges, savamment conseillée par des proches qui ne souhaitaient que son bien. Où étaient-ils tous, en cet instant critique… ?

Ma chère Lucy ! Elle sursauta, l’interpellation manquant de lui arracher un cri tant elle était inattendue. Qui donc pouvait ainsi se permettre telle chose, au beau milieu de la rue, sans craindre pour une réputation entachée ? Qui donc oserait agir ainsi ? Je vous retrouve enfinQuoi ? Captant finalement le regard de l’homme qui s’avançait vers elle d’un pas assuré, elle haussa les sourcils, trop surprise pour réagir autrement. Et pourtant, malgré le temps passé, malgré les ans, elle reconnut ces traits qu’elle avait bien cru ne jamais revoir. L’an passé, quelques semaines après son arrivée à Londres, elle avait reçu la visite de l’un des amis de son frère. Hawk. Le Faucon. Et d’un regard, elle sut reconnaître le Loup qui sommeillait en cet homme, protecteur vis-à-vis de la jeune Renarde, montrant les crocs pour elle.

Se laissant faire, entièrement, elle cilla, surprise tant de le voir ici que de le voir s’interposer de la sorte entre elle et celui qui menaçait de l’abattre en pleine course effrénée. Elle sentit la belette déstabilisée, relâchant l’étreinte autour de sa main pour mieux la libérer, le loup référant s’en emparer de lui-même. Et elle ne chercha pas à s’en défaire, lisant dans ses yeux les bonnes intentions de celui qui se présentait en sauveur à son égard. Je suis désolé de n’avoir pu être là, pour vous. Il donnait le change comme personne, comme s’il était celui qu’elle attendait durant tout ce temps, plus que le fiacre qui tardait à s’approcher du trottoir pour lui permettre de s’échapper pour de bon. Et pourtant, ses mots, la rousse les comprirent. Elle ne se souvenait pas de son prénom. Elle ne se souvenait pas de son nom, de son rang, si ce n’était qu’il avait toujours semblé détonner de la joyeuse bande dans laquelle elle avait cherché à s’inviter car n’étant pas destiné à siéger sur un domaine à l’avenir. Il était différent à bien des égards, mais aujourd’hui, il était là au bon moment au bon endroit pour elle. « Ce n’est rien… Non, ce n’était pas rien. Mais la situation ne permettait pas un approfondissement de la conversation.

Acquiesçant d’un signe de tête devant sa proposition, elle chercha à laisser son visage s’ouvrir davantage, quoique toujours incapable de sourire. « N’est-ce pas pour cela que vous êtes là ? » Jouer la carte de ce rendez-vous tout en venant la noyer de sous-entendus qu’ils ne pouvaient comprendre que l’un et l’autre. Car oui, il aurait pu passer son chemin, quand bien même il l’avait reconnue. Au lieu de cela, il avait accompli un rôle qui échappait encore à la demoiselle mais qu’elle ne pouvait que saluer. Prenant son bras avec certitude, elle n’adressa pas même un regard à la belette. « Bonne journée, sir Walter. Il ne méritait pas davantage. Suivant le pas de l’homme à ses côtés, elle prit une profonde inspiration, cherchant même à ravaler les larmes de rage, de peur et de reconnaissance qu’elle sentait venir à elle. Mais elle s’accrochait à son bras comme on s’accroche à la bouée salvatrice qui vous empêche de vous noyer. Dans un souffle, alors, elle murmura : « Merci… J’ai bien cru ne pas être capable de me défaire de sa présence… » Se laissant guider, se laissant aller, elle n’avait plus guère envie de s’enfermer dans un fiacre. Interpellant sa femme de chambre, elle lui fit part de son choix de marcher… Et puis, si la belette les observait, dans leur dos, mieux valait donner le change jusqu’au bout et éviter de s’engouffrer, seule, dans le petit habitacle sur roues.

Déglutissant avec peine, Lucy osa relever ses yeux clairs vers l’homme à ses côtés. « Je sais qui vous êtes… Enfin, je n’ai guère mémoire de votre nom et j’espère que vous saurez me le pardonner… Mais je me souviens de vous dans le sillage de mon frère aîné… Vous êtes le Loup, c’est cela ? »

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Earnest Wilde
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Classe sociale : Roturier, diront certains, malfrat, diront des médisants, lui, il s'en moque, qu'ils disent ce qu'ils leur chantent, juste... très loin de lui, si possible.
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Re: Le Loup, le renard et la belette • Earnest & Lucy /
Mer 6 Oct - 15:55

Earnest peut voir la frustration de sa renarde dans ses yeux. Il resserre un peu la pression de sa main dans la sienne comme pour lui transmettre qu'il est juste... Là. Auprès d'elle et tel le loup qu'il est, il protège sa meute.

-En effet, je ne manquerai pour rien au monde le temps que vous accepterez de me consacrer.
Il lui offre un sourire charmant, à ne pas confondre avec charmeur.

Il housse un sourcil à l'encontre de ce Walter, montrant à peine sa considération pour l'homme. Il lui offre juste aussi poliment que possible un hochement sec de la tête quand Lucy, de simplement trois mots, clôt la conversation.

C'est ainsi que leurs mains jointent se séparent. Il la regarde informer sa femme de chambre de son envie soudaine de marcher. Earnest reste juste en retrait, attendant que Lucy termine sa conversation très brève avec son aînée. Il est quand même heureux de constater qu'être en sa compagnie ne la rebute pas, pour l'instant. Même si c'est certainement pour donner le change, Walter fusillant du regard le duo. La balade des deux peut enfin commencer. Tant d'années perdues et il ne sait que dire. C'est en regardant la jeune demoiselle qu'il se rend compte que la jeune lui présente ses remerciements.

Il arrête sa marche, juste pour la regarder, et lui dire sincèrement.
-C'est tout naturel. De plus, j'ai promis à votre frère de veiller sur vous.

Et il a lamentablement échoué. Mais rien ne l'empêche de commencer ce qu'il aurait dû débuter depuis la mort de celui qu'il considère comme son frère, même si c'est quelques années en retard...

Reprenant la marche au rythme de Foxy, il se sait assez loin de Walter pour que ce dernier ne puisse ni les voir, ni les écouter à leur insu. Il peut donc exprimer les mots muets qu'il veut transmettre à sa Renarde.

-En toute honnêteté, je vous dois des excuses. Alors, Lucy, je m'excuse. Je n'ai pas été à la hauteur de votre défunt frère et de cette promesse qui me liait à lui... Je ne m'attends à ce que vous me pardonniez dans l'immédiat, mais j'espère qu'un jour, je pourrais arranger le mal que je vous ai causé par mon absence, assez pour que vous puissiez passer outre mes erreurs passées.

Oui, il fera son possible pour se faire pardonner. Il est très patient donc le temps est le cadet de ses soucis. Il lui sourit doucement, d'un air assez fraternel, il l'admet. Mais c'est un peu la sœur qu'il n'a jamais eu. Même si la concernée n'est guère au courant. Il écoute attentivement la petite sœur du défunt roux. Il ne s'attendait pas vraiment à ce qu'elle se souvienne de lui. Cela fait si longtemps... Il soupire, quelle belle époque cela a été. Ses temps dans l'enceinte de l'école privé a été ses meilleurs souvenirs, et c'est en ces lieux qu'il a compris la signification de l'amitié. C'est avec un sourire nostalgique, qu'il lui répond.

-Nulle excuse n'a lieu d'être, comment pourrais-je vous en vouloir ? Cela fait si longtemps... Et vous avez raison, je suis le Loup.

Il est quand même surpris qu'elle se souvienne de ce détail. Wolf, c'est ce qu'il a toujours été pour les deux autres.
Le silence prend place. Il prend la main de sa Foxy, après avoir courber le dos afin de déposer un baiser sur la paume de la jeune femme. Il se présente comme il se doit.
-Laissez-moi me présenter comme il se doit. Je suis Earnest Wilde, ancien colonel, je ne suis qu'un modeste barman. Je suis ravi de vous rencontrer enfin, très chère Lucy.
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Re: Le Loup, le renard et la belette • Earnest & Lucy /
Mar 19 Oct - 23:54

 


Le Loup, le Renard et la Belette
◦ With. Earnest Wilde ◦


24th November 1815 Au moins, elle était sortie de ce mauvais pas. Lucy avait senti sur elle l’ombre du coureur de dot et avait craint tant pour sa réputation que pour son existence. Ce n’était que temporaire, malheureusement et cela ne fit que la conforter davantage dans l’idée de demeurer derrière la porte close de la demeure des Blackhowl. A quoi bon poindre le nez dehors si cela signifiait rencontrer d’aussi sombres personnages, se prétextant gentilshommes ? S’accrochant au bras du Loup, elle avait su tourner le dos à la terrible belette qui ne devait plus que reprendre un nouveau stratagème pour la voir céder à ses espoirs.

Les souvenirs des amis de Charles demeuraient flous, tout comme les souvenirs de ce passé vécu dans le bonheur et la joie. Elle peinait à se les remémorer aussi, elle préférait les laisser disparaître dans l’oubli. Pourtant, leurs visages lui demeuraient familiers, comme des proches que l’on a pu perdre de vue en raison des ans qui passent. Reconnaissante envers lui alors que rien ne le forçait à agir, elle le remercia, sans même se poser la question de ses propres intentions. Surpris, visiblement, il stoppa leur marche, forçant le regard de la blonde aux reflets cuivrés davantage marqués en cette saison à se relever vers le sien. J’ai promis à votre frère de veiller sur vous. Une promesse silencieuse que les divers membres de leur groupe avait formulée, les uns à l’égard des autres. La présence de Hawk chez les Blackhowl l’an passé ne faisait que rappeler cela à sa mémoire, cette volonté de la voir sortir de son enfer personnel dans lequel elle se complaisait pourtant. Baissant les yeux alors que le nom de Charles n’était pas prononcé avec une sagesse certaine, elle soupira doucement. Comme elle aurait préféré qu’aucun d’eux n’aient à agir de la sorte avec elle. Comme elle aurait préféré que son monde ne s’écroule jamais.

Reprenant leur rythme, elle ne sut que répondre à cela, à cette vérité qu’il n’avait pas même besoin d’exprimer. Et pourtant, enfonçant une porte ouverte et s’engouffrant à l’intérieur, il s’excusa à son tour. Je n’ai pas été à la hauteur de votre défunt frère. Eût-il quelqu’un de suffisamment bien placé pour l’être ? Pas dans son esprit. Nulle personne ne pouvait assurément prétendre prendre le relai de cette perte subie par la force et par la puissance des canons qui n’avaient que détruit la coque du navire, boulet après boulet. De plus, il aurait été bien complexe pour eux tous de tenter de percer les murailles défensives que la demoiselle avait su placer entre elle et le reste du monde. S’humectant les lèvres, elle prit une profonde inspiration. « Il n’y a rien à pardonner. Je n’avais guère connaissance de cette promesse… Et j’avais besoin de solitude alors votre absence n’a rien de blamable. Peut-être n’avez-vous qu’échappé à mes crocs et ma langue glaciale. » On ne pouvait guère dire qu’elle avait été sociable, à l’écoute. Lucy avait été un roc impossible à briser durant plus d’un an. Alors que le triste anniversaire célébrant la fin des siens s’était passé il y a peu, elle savait qu’elle avait pourtant commencé à sortir la tête de l’eau, à revenir doucement à la vie. Pas par choix, mais davantage par obligation. Pouvait-on porter le deuil toute une vie ?

Identifiant l’homme à sa juste place dans le groupe, il lui pardonna volontiers son absence de souvenirs concernant son identité. C’était bien tout ce qu’elle avait su retenir de leurs jeux de jeunes hommes, ces surnoms que Charles ne cessait de lui répéter, ne faisait que grandir sa frustration de ne pas avoir d’appartenance à cette bande. Le Loup. Un Loup carnassier, terrifiant… En aucun cas. L’homme s’apparentait bien plus à une aide, à un sauver défendant sa meute. Une meute qu’elle avait rejoint par procuration. Finalement, laissant ses doigts se refermer sur les siens, il s’écarta doucement d’elle, la forçant à un quart de tour pour mieux lui faire face. Déposant ses lèvres avec respect sur le dos de sa main, il laissa les convenances et les manières le rattraper. Earnest Wilde Le nom lui paraissait moins vaporeux désormais, elle qui peinait pourtant à le retrouver. Enumérant ses professions, elle haussa un sourcil intrigué. Comment pouvait-on, après une telle reconnaissance au sein des forces britanniques, se contenter d’être un modeste barman ? « Ravissement partagé, monsieur Wilde. Vous qui parliez de redevabilité, sachez que je me sens tout autant porteuse d’une dette à votre égard en raison de votre attitude chevaleresque observée plus tôt. Je comprends désormais bien mieux d’où vous la tenez, vous qui avez fait honneur à notre pays. » Il n’y avait nul sourire sur ses lèvres mes ses yeux délivraient toute la reconnaissance qu’elle ressentait.

Penchant légèrement la tête sur le côté, elle laissa pourtant une question faire son chemin jusqu’à ses lèvres. « Une vie de barman n’est-elle pas bien lasse lorsque l’on a connu les champs de bataille ? J’imagine aisément que le chaos de la guerre n’a rien de similaire aux chants partagés dans un pub… » Et contrairement à d’autres ladies, elle se figurait bien mieux l’état d’un champ de bataille, bien que le sien ne demeurait que flashs sanglants et ténébreux.

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Re: Le Loup, le renard et la belette • Earnest & Lucy /
Jeu 11 Nov - 15:29

Lucy... Earnest ne l'avait jamais connu avant aujourd'hui. Du moins physiquement. Il ne l'a connue que sous forme de croquis dessinée de la main non-habile de Charles. Il savait juste voir qu'elle était blonde avec quelques reflets roux. Dans ses dessins, Charles faisait plus des traits... Grossiers et bien épais. A la fin, c'est simple, il ne restait qu'une silhouette noire et difforme avec quelques traits de couleur par-ci, par-là. Il a gardé une des œuvres de Charles, peut-être devrait-il l'offrir à Lucy ? Ne risque-t-elle pas de se vexer devant son portrait si... -comment dire cela- magnifique ? En effet, cela ne peut pas être plus ironique. Il n'en reste, c'est quand même produit par son frère et, bien que le résultat ne soit pas celui escompté, il n'en reste que cela a été réalisé avec beaucoup d'effort. Earnest va le lui offrir, peut-être. Il y a de forte chance. Il va déjà voir si Lucy est disposée à recevoir quelque chose de la part du défunt.

Earnest pense au fait que même si l'être physique de Lucy lui était étrangé, il ne pouvait en dire autant de son caractère. Charles lui a expliqué de fond en comble chaque partie existentielle de sa sœur. Ils avaient été proche, l'un pour l'autre. Il n'a pas la prétention de penser qu'il connait la renarde, il en sait juste suffisamment pour savoir que la femme à côté de lui est juste... L'ombre de ce qu'elle a été autrefois. Si elle ne se mouvait pas avec autant d'élégance, il aurait pu croire qu'elle était plus morte que vive. Quand Le renard est mort, une partie de La renarde est morte avec lui.

-Vous auriez dû être au courant, vous étiez et vous êtes encore le cœur de cette promesse. Vous êtes lié à lui mais aussi à nous, ses meilleurs amis. Que cela vous plaise ou non, je suis venu pour vous protéger, des autres et de vous-même. Vous auriez pu être des plus infectes que cela ne changera rien.

Il serait quand même resté, avant, il aurait pu rester au cimetière. Mais il ne l'a pas fait. Au lieu de cela, il n'a eu qu'une permission d'un jour, il devait retourner au front après cela. Il est allé voir son père, et puis il a eu le temps d'apercevoir Oswald et la journée touchait déjà à sa fin. Il ne dit pas cela à voix haute, non, il n'est pas là pour se morfondre d'excuse, Lucy n'en a guère besoin. Quand bien même la solitude était favorable à son deuil, une épaule pour pleurer dans la solitude n'est jamais refusée.

-Certes, bien que mon acte était désintéressé. C'est pourquoi je puis vous que vous ne me devez rien. Je vous dispense de cette dite "dette" qui n'a pas lieu d'être.

C'est en rigolant doucement, suivi d'un léger soupire, qu'Earnest ajoute.
-De plus, il n'y a rien d'honorable en cela. Je suis après tout déserteur de ce que j'aurai pu construire ici, à Londres. Mais assez parlé de ma personne. Dites-moi, avez-vous des passions ?

Il la regarde, elle, adorable dans sa manière d'être. Aux yeux d'Earnest, 18 ans, ce n'est encore qu'une enfant qui se doit de paraître adulte.

-Comme vous l'avez très bien nommé, le chaos règne dans les batailles. La discorde en ces lieux de lutte constant est le seul véritable fléau pendant la guerre. En fin de compte nous savons que tous ceux qui sont morts, de nos mains ou de notre omniscience, ne sont pas si différents de vous et de moi. La seule véritable différence, c'est qu'il a été dit que certains sont nos alliés tandis que d'autres sont les ennemis. Le bar est, je vous l'accorde, moins agité cependant je sais que la probabilité que je meurs sur place est fortement réduite. Le travail de barman me permet d'être... Normal. De plus, les ragots et les potins y vont de bon train. Les bagarres ne sont pas irrégulières. Je n'ai pas l'impression de m'ennuyer.

Il a protégé l'Angleterre depuis sa majorité, il suppose que sa capitale peut lui retourner le service.
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Re: Le Loup, le renard et la belette • Earnest & Lucy /
Ven 4 Fév - 23:16

 


Le Loup, le Renard et la Belette
◦ With. Earnest Wilde ◦


24th November 1815 Vous auriez dû être au courant. Charles avait ses secrets. Partageant sa vie avec ces camarades aux surnoms d’animaux divers, elle avait eu le cruel sentiment de le voir, peu à peu, s’éloigner d’elle. Et pourtant, à chaque occasion qu’il lui était donnée de rentrer dans le Duché d’Argyll, le jeune homme couvrait précieusement sa cadette de mille trésors, faisant d’elle le joyau principal de sa collection. Ils n’avaient guère besoin de parler, l’un comme l’autre, pour comprendre que leurs cœurs battaient d’un seul rythme, à l’unisson. Pourtant, l’aîné aux mèches cuivrées avait fait le choix silencieux de demander à ses proches de veiller plus que de raison sur cette douce enfant, comme si elle était de leur sang à tous. Que cela vous plaise ou non, je suis venu vous protéger des autres et de vous-même. Pinçant les lèvres, évitant le regard du Loup face à son jugement implicite, à ses soupçons concernant son apparence trop lisse, Lucy retint un frisson qui était pourtant venu la chatouiller dans le creux de sa nuque. « Vous n’avez pas seulement la moindre idée de ce que tout ceci implique, monsieur Wilde. Je ne vous force en aucun cas à accomplir cette tâche dont vous ne connaissez nullement les tenants et les aboutissants. » Elle avait ses démons, perchés au-dessus de son lit, lui soufflant sa déveine d’être en vie, lui murmurant la facilité d’un acte abjecte qu’elle avait déjà songé mettre en œuvre. Comment pourrait-il la protéger d’elle-même, de ces voix ricaneuses dans sa tête qui ne faisaient que lui rappeler sa solitude ?

Pour autant, elle avait une dette envers lui. Mon acte était désintéressé. Un rire creux et empli de sarcasme lui échappa, tel un jappement qui sonnait terriblement faux. « Ainsi, vous voilà le seul. Tous semblent vouloir me voir ou me parler pour une idée bien précise quand je n’ai parfois même pas la moindre idée de qui sont ces gens face à moi… Alors si, cette dette à d’autant plus de valeur à mes yeux puisque vous avez agi par pure chevalerie et non par souhait d’obtenir de moi la moindre chose, qu’elle soit pécuniaire ou faite de faveur. Tout ce que vous direz n’y changera rien et il est inutile d’argumenter davantage. » Et il ne valait mieux pas la contredire. La Renarde n'était d’humeur à supporter une négation, pas après ce qu’il avait fait, quand bien même il avait mille raisons de le faire. Elle n’allait tout de même pas être forcée de lui rappeler son rang face au sien, non ? Quand une duchesse vous fait don d’une redevabilité certaine, acceptez là et demandez-lui la meilleure des faveurs.

Un déserteur. Voilà un détail dont elle n’avait jamais eu connaissance… Mais il n’y avait aucune surprise à cela, puisqu’elle n’avait que très peu croisé le Loup et que la guerre avait fait rage ces dernières années plus que du vivant de son frère. Pour autant, ses doigts s’étaient resserrés sur le bras de l’homme, sa mâchoire se contractant péniblement. Parler de guerre la renvoyait inlassablement vers ces instants terribles, les coups de canons résonnant autant à ses oreilles que les cris des marins sachant déjà leur vie perdue. Mais, forte d’a priori, elle pinça les lèvres alors qu’il poursuivait sa phrase, venant détailler son propos et lui offrant un sens bien différent de celui auquel elle avait pensé en premier lieu. Des mots si forts pouvaient maladroitement retenir l’attention et, fort heureusement pour elle, elle avait eu l’esprit de ne pas ouvrir ses lèvres trop hâtivement. Avez-vous des passions ? La question la pris véritablement de court. Cillant un instant, elle le dévisagea, comme si elle semblait soudain avoir oublié jusqu’à la raison de sa présence. Des passions. Des passions. Comment diable pouvait-elle avoir quelque chose d’aussi futile que cela à l’esprit ? Alors même qu’elle réfléchissait à une réponse, elle constata avec effroi que seul le vide se faisait dans son esprit. Elle n’avait plus une seule passion, un seul plaisir dans ce vaste monde. La lecture la lassait au moins autant que la broderie, la musique l’endormait quand le théâtre rejouait des scènes de vies qu’elle n’aurait jamais. Que restait-il ? L’équitation ? Elle n’était qu’une cavalière modeste. Aussi, plutôt que de répondre à cette question, elle préféra retourner la conversation vers sa personne. Non, il n’avait décidément pas assez parlé de lui.

Le chaos. Quelques images figées de son apocalypse l’aidaient à comprendre cette vision du monde. Un monde de sang et de mort. Ainsi était la guerre. En parler la mettait terriblement mal autant qu’il l’aidait à exorciser ce démon terriblement sombre. Le bar est moins agité. Elle l’imaginait, oui, sachant pertinemment qu’il ne serait jamais toléré qu’elle vienne y prendre place sans que les racontars et les ragots ne sillonnent les rues après un tel acte remarqué. Être normal. Ils aimeraient tous qu’elle parvienne à cela, elle aussi. Mais tout ceci lui semblait impossible. Impensable, même. Sa vie à lui semblait avoir repris son cours, malgré tout. « J’aimerais pouvoir vous assurer de ma présence entre vos murs mais j’ai bien peur que nul ne saurait comment se comporter en ma présence… Et les autres bien nés risqueraient de trouver cela fort peu approprié… A moins que je n’agisse, comme autrefois, en me dissimulant sous quelques déguisements… » C’était arrivé, oui. Elle s’était travestie pour accompagner son frère lors de quelques soirées entre amis. Si ses parents l’avaient su… Le cœur serré, elle s’arrêta un instant, déglutissant avec peine. Et si ce ne fut guère une larme qui coula sur sa joue, une goute e pluie vint si écraser, comme un signe du ciel accompagnant sa tristesse.

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Earnest Wilde
Earnest Wilde
◦ Colonel Wilde ◦
Lettres envoyées : 298
Age : 26 ans.
Nationalité : Anglaise.
Statut marital : Célibataire.
Métier/Occupation : Officier, grade colonel bien qu'il va reprendre le flambeau de son père, celui-ci dirige une entreprise de brasserie ainsi qu'un bar.
Classe sociale : Roturier, diront certains, malfrat, diront des médisants, lui, il s'en moque, qu'ils disent ce qu'ils leur chantent, juste... très loin de lui, si possible.
Rêve(s) : Les rêves sont illusoires alors il aimerait juste aimer au grand jour, bien que cela soit impossible.
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Content Warning : Trouble post-traumatique, violence, guerre.
Doubles Comptes : Friedrich von Hohenzollern.
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Re: Le Loup, le renard et la belette • Earnest & Lucy /
Ven 11 Fév - 0:43

Au vu des lèvres pincées de mademoiselle Campbell, Earnest se demande s'il n'a pas été trop... Direct. Non, il se devait de lui dire la vérité. Il pouvait la protéger physiquement mais comment faire pour la perte et la douleur ? Hmm ? Lui-même n'a pas la réponse. Peut-être n'existe-t-elle tout simplement pas ? Qui sait ? Elle évite mon regard, pense le loup en voyant les prunelles de Foxy déviées de lui et de l'attention que le militaire lui accorde. Enfin accordait. Lui aussi, d'en ce qui semble être un moment dérangeant, il bifurque sa concentration ailleurs. Sur les murs, le ciel grisâtre, le sol mouillé, le terrain plat et le vent froid provenant du nord. Sur tout ce qui n'était pas le visage de la jeune femme qui semble plonger dans ses pensées.

-Vous non plus... Vous ne connaissez guère les points et les aboutissants. Peut-être que le résultat pourrait être mieux que vous ne l'espériez au premier abord ? Qu'est-ce que cela vous coûte d'essayer ? De me laisser une chance, de vous le prouver.

Prouver qu'il n'est peut-être pas la personne la plus incroyable au monde, mais... Juste... Quelqu'un de confiance. Pour Foxy en tout cas.

-Le seul dites-vous ? Hum... Et qui vous dit que je n'ai pas menti ? Et que je voulais justement de cette faveur, celle que vous vous entetez de m'offrir ?  Voulez-vous que je gagne cette bataille de bonne guerre ?

Mais avec un sourire, presque de loup. Montrant sa canine, tandis que sa bouche s'entrouvre pour la montrer sans en avoir conscience.

-Ou peut-être voudrais-je vraiment vous prouver que je suis quelqu'un de fiable, et pour ce faire, j'ai besoin que vous ne me soyez pas redevable. Pourquoi faire ? Si j'ai besoin de vous, je ferai appel à une amie et non à un service que j'ai accompli que vous avez pour obligation d'effacer de l'ardoise. Mais nous avons le temps pour ce faire, ne le pensez-vous pas, mademoiselle Campbell ?

Exprime-t-il avec un petit sourire en coin, taquin, qui nargue légèrement la jeune fille. Fille. Oui. Car il est certain que cet être devant lui n'est pas une femme. C'est une enfant qui a besoin d'être écoutée, et protégée. Cependant, elle a besoin de délier sa voix. De ses entraves qu'elle a elle-même mise en place. Malheureusement.

Il hausse un œil à la force qu'elle exerce sur son bras, cela ne lui fait pas mal, il sent juste une pression plus forte qu'au début de leur balade.

Il lui prend la main dans la sienne, compressant légèrement en signe de réconfort. Pourquoi dire des milliers de mots quand un simple contact peut peut-être aider mieux que des milliers de bavardages inutiles. Il est là. Il sait ce qu'elle pense. La guerre.
Quel abruti ! Quelle indélicatesse de sa part d'avoir parlé de la guerre de manière si abrupte ! Il parlait à une femme de la haute société. Elle pourrait prendre cela comme manque de considération envers elle. Comment peut-il la protéger s'il n'est même pas capable de la sauvegarder de lui-même et de ses propos ?

Il voulait s'excuser mais il pense au fait que cela pourrait aggraver les choses. Elle n'a pas envie d'excuses. Non... Du moins il le croit.

Il lui offre un regard étrange face à son refus, non explicite, de répondre à une question simple concernant ses passions. Peut-être que cela ne le regardait pas et qu'elle le lui faisait comprendre par ses non-dits ? Possible.

Alors comme cela elle s'était déjà travestie ? Enfin, travestie. Ses excuses. "Déguisée". En ce qu'elle n'était pas. Ce qu'elle ne sera sans doute jamais. Est-ce vraiment un problème ? Non. Earnest ne s'en serait juste jamais douté. Elle semble si renfermée sur elle-même que l'atteindre semble parfois interdit, inaccessible. Savoir cela, la rend juste... Plus à sa portée.

-Si jamais vous aimeriez vous camoufler sous vos habits peu orthodoxes une nouvelle fois, je suppose qu'il ne faut que peu de personnes dans le Bar. Donc si je veux éviter à tout prix d'inciter une demoiselle de la haute à venir au Ye Auld Redraw, je ne devrai certainement pas lui préciser que le lundi à 17h est le moment le moins fréquenté par les clients... Mais qu'à 18h30, les premiers clients commencent à arriver par compte~

Il ne comprend pas. Il a dit quelque de mal ? Pourquoi cette larme perle-t-elle sur sa joue ?

-goutte.
Termine-t-il décontenancé.

Ho ? Ce n'est point une larme. Juste la pluie. Cela ne l'empêche pas d'essuyer la "larme" de Lucy avec son pouce tout en encadrant sa tête de ses mains de Colonel. Earnest ne l'a pas de suite remarqué mais les nuages semblent bel et bien gris. La pluie s'annonce. Elle va s'abattre et tomber sur leur corps.

-Ne pensez-vous pas qu'il faille rentrer ? La pluie ne tardera pas à déferler sur nous.

À peine eu t-il prononcé ces mots qu'une légère averse fit son apparition. Doucement, prenant de plus en plus de vitesse, de terrain, de territoire.

Ils n'auront pas le temps de trouver un abri, pense Earnest. C'est pourquoi tout en continuant sa marche avec Foxy, il retire sa veste -en prenant plus ou moins son temps- et la soulève pour l'étaler de ton son long au dessus de la tête de la jeune fille afin de faire un abri de fortune, pour éviter à Campbell d'être trempée par le déluge d'eau qui s'amorce sans que qui que ce soit ne puisse y faire quoique ce soit.
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