Freundschaft ist nur möglich, wenn Liebe keine Pflicht ist...

Cette soirée s'annonce déjà bien longue, et dire qu'elle vient à peine de commencer ! Lady Lennox, l'investigatrice de cette rencontre familiale, m'a personnellement invité. J'allais, évidemment, comme tout homme amoureux qui se respecte, refusé l'invitation. 

Je n'ai pas précisé vers qui cette amour était portée... Ni de sa nature. Pour être honnête, je n'en suis pas sûr. Est-ce que je la désire réellement, est-ce de l'amour, ou est-ce que je me leurre ? Est-ce que je me trouve une échappatoire, une raison de ne pas épouser la jeune fille de Lord Lennox. Non, cela ne peut être possible, n'est-ce pas ? Ce n'est pas l'engagement qui m'effraie. Bien avant de savoir que je devais faire ma demande à demoiselle Lennox, je m'étais mis au pieds d'Amélia, mettant un genoux à terre pour lui faire ma demande. Non, l'engagement de toute une vie n'est pas le problème. 

C'est cela. Le problème, c'est la personne vers qui cette devra se tourner, lady Lennox... 

Je sais que je ne devrais pas. Je ne devrais pas lui en tenir rigueur, elle n'y est pour rien mais je ne peux empêcher cette colère sourde cogner dans ma poitrine, ce cœur meurtri qui n'aura sans doute jamais ce qu'il désire. Je ne peux perdre espoir, mais ce dernier se mourra si j'ai une bague au doigt... 

C'est pour cela qu'il me faut absolument éviter Lady Reese, c'est une réunion de famille, je n'ai pas ma place en ces lieux, car cela n'est point la mienne. La mienne, elle réside à mille place d'ici, en Prusse. 

Cependant, elles ne partagent pas mon point de vue... Ces personnes du même sang que moi, mes parents. Ils ont insisté pour que j'y aille. Comment aurais-je pu refuser ? Comment refuser une requête donné, écrite, manuscrite, du Roi et de la Reine ? S'ils n'avaient été que Duc et Duchesse, je les aurais bien ignoré, géniteurs ou non ! Dommage que les circonstances me poussent à accepter et me taire. Ils pourraient me retirer mon post d'ambassadeur ! Je serai dès lors, obligé de retourner en Prusse... Hors de question, pas tant que les choses ne sont pas clarifiées par avec Amélia, ma douce. Je veux entendre sa réponse, son choix. Je la sais éprise de moi, je me sais épris d'elle, mais serait-ce suffisant ? Malgré mon dédain pour le Duc Manners, je ne peux ignorer qu'il a été un officier remarquable lors de la bataille de Waterloo, qu'il est brave, fiable. Un héros. Et il n'en reste pas moins un Duc, un noble respecté et respectable. A bien des égards, dans son histoire glorieuse, je n'ai été que l'antagoniste, le méchant. Est-ce ainsi que ma belle me perçoit ? Comme un monstre ? Un monstre sacrément beau, certes. 

Je me suis un peu éloigné des convives, je n'ai pas encore croisé Lady Lennox fille, la mère m'a alpagué juste avant, disant comme quoi elle était ravie que j'ai réussi à libérer un peu de mon temps pour rencontrer ma "belle-famille"... Ces mots font froid dans le dos. Ils ont envoyé un frisson glacial dans ma colonne vertébrale. 

Was macht~ ?!!! Was macht Sie dort !? Hule ! Backpfeifengesicht... Un peu de retenu. Ce n'est pas parce que je vois Lady Lennox que je dois ainsi m'emporter. Je lui lance un regard hautain, remplit de dédain, presque haineux, puis regarde ailleurs et... 

Backpfeifengesicht ! Friedrich, reprend-toi ! Ce sont des femmes, un peu de respect. Tss. Après Lennox, voici Langdale... Isabella Langdale. Elle me regarde... A-t-elle vue ce qu'il s'est passé ? Tsk. Je ne dois pas prendre de risque, elle est réputée pour sa langue de vipère, qui répand bon nombre de rumeurs... Fausses, vraies, cela n'a pas d'importance. Si cela provient de Lady Langdale, ma réputation en prendra un coup, et celle de Lady Lennox également. Je ne veux peut-être pas l'épouser mais en aucun cas je désire lui priver de la chance d'avoir un mari correct. 

Irrité, je m'approche donc vers elle, avec un sourire qu'elle saura deviné faux. 

-Lady Lennox... Quel plaisir de vous voir en cette charmante soirée organisée par votre merveilleuse mère. Je vous prie d'accepter mes excuses quant au fait que je vienne vous importuner de la sorte. Je voulais simplement, avant de m'absenter de vous, vous faire savoir que je vous trouve ravissante dans cette tenue. Est-ce une nouvelle toilette ? Il ne m'a malheureusement jamais été donné de la voir. 

Forcément, j'assiste tellement souvent à ces soirées, elle aurait pu porter cette robe quatre fois que je n'en aurais rien vu ! Après tout, je ne suis venu qu'ici trois fois, tout au plus, mais je n'ai pas eu la chance de la voir, c'était un entretien privé avec son père... Brr, il parlait d'enfants ! Von Kinder ! J'ai cru que j'allais mourir sur place, ma maladie m'ayant emportée à la demande de mon subconscient !