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 Plus rien n’est comme avant.

Erskine Fraser
Erskine Fraser
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Plus rien n’est comme avant. /
Mer 20 Avr - 23:19

Cela fait presque une heure que j’essaye de réparer ce Satané licol. Plus précisément, que j’essaye de faire passer une foutue lanière de cuir dans sa boucle. Bon, d’accord, je suis de mauvaise foi. Une heure, c’est peut-être exagéré mais c’est tout comme ! Le manque d’alcool aujourd’hui est plus fort que jamais. Je le pense chaque jour qui passe et que je n’ai pas bu parce que chaque nouveau jour est un enfer de plus qui se rajoute à la multitude d’enfers déjà passés… 
Mon père me dit que je remonte la pente et moi je dis que je suis en train de la dévaler à tombeau ouvert !
Quoi qu’il en soit de nos divergences d’opinions, j’aurais dû être capable de passer la lanière dans sa bouche. C’est un geste que j’ai répété et répété pendant des années! Je devrais être capable de le faire les yeux fermés mais mes mains tremblantes ne m’obéissent plus. 
Assis sur mon tabouret, penché en avant depuis trop longtemps, tout mon corps est douloureux. C’est en ne buvant plus que je paye le prix de mes excès… Je jure pour la millième fois quand la bande passe à côté de l’anneau. Bon sang! Ce n’est pas comme si je devais enfiler un fil dans le chas d’une aiguille, tout de même !

Comme me l’a conseillé mon père, je respire lentement et profondément pour me calmer. Cela ne fait que retarder le moment où je vais exploser, cela ne calme rien du tout. 
La partie métallique m’échappe d’entre les doigts. 
Puis, comme si un barrage avait cédé, la colère fait rage. 

- Aaaah putain de merde ! Je crie en me levant et balançant au loin mon travail, faisant basculer mon tabouret. 

Les mains plaquées sur le visage, je me laisse glisser à terre, dos appuyé contre une poutre, en gémissant. Je suis à bout. Je pourrais en pleurer mais rien ne me vient. Mes yeux restent secs et seul une intense douleur à la gorge me le fait comprendre. 
Est-ce cela, l’avenir qui m’attend ? Vraiment ? 
Du dos de la main, je m’essuie les yeux qui finalement ont décidé de se mettre au diapason. Puis, mon souffle se bloque dans ma poitrine en même temps que je suspends mon geste quand j’aperçois quelqu’un. Quelqu’un qui je n’ai pas vu depuis longtemps. Elle est vraiment venue au pire moment ! Elle va  sûrement me détester… Est-ce qu’elle est là depuis longtemps ?

Le regard perdu dans le vide, ma voix ne ressemble qu’à un croisement pitoyable. 

- Avant toute chose, Theodora, avant de dire ou faire quoi que ce soit, sache que plus rien n’est comme avant.
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Theodora Sheffield
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Re: Plus rien n’est comme avant. /
Lun 25 Avr - 0:01

 

Plus rien n'est comme avant
◦ With. Erskine Fraser ◦


10 Avril 1816 Il n’y avait que d’intérêt à se rendre chez les Percy que d’espérer croiser un vieil ami, du point de vue de Theodora. De retour pour de bon à la capitale, la saison nouvelle débutant dans les jours à venir, un bal chez les Somerset ayant déjà été planifiés par la famille pour laquelle elle travaillait, la jeune demoiselle de compagnie n’avait qu’envie de croiser des visages connus et appréciables, non de s’enfermer dans des salons à siroter du thé en mangeant des biscuits sans qu’aucun intérêt ne lui soit porté. Aussi, évoquant avec Hesther cet ami qu’elle avait su se faire durant leur jeune âge parmi les travailleurs de la maison des Percy, elle avait su obtenir le droit de ne pas faire office de plante verte dans de longues discussions ennuyeuses au profit d’un accès aux quartiers des domestiques. Soigneusement habillée, quoiqu’avec simplicité au regard de son employeuse, Theodora avait donc emprunté la porte menant à l’escalier de service pour mieux trouver l’office dans lequel bon nombre de domestiques non déployés sur la maison en cet après-midi profitaient de leur temps libre. Machinalement, tous s’étaient levés à son entrée, certainement surpris de voir cet entre-deux préférer leur présence à celle des puissants. Mais, de quelques échanges rapides, le ton se fit plus léger et chacun put reprendre ses occupations.

Erskine Fraser. Le nom avait été évoqué par les lèvres de la brune, cherchant à connaître son maintien dans la maisonnée. En effet, elle avait su son départ pour la guerre, avait eu vent de sa survie par le biais de sa jeune sœur… Mais n’avait su trouver l’occasion de croiser à nouveau la route de l’écuyer. Combien d’années s’étaient alors écoulées ? Trois ? Quatre peut-être ? Se souviendrait-il seulement d’elle ? La cuisinière évoqua du lait chaud au miel et des gâteaux au chocolat à mener au concerné, celui-ci étant à l’ouvrage dans son univers, ayant mérité quelques réconforts gustatifs. « Avec votre permission, j’aimerais les lui mener. Ce sera pour moi l’occasion de le saluer. » La maîtresse des fourneaux n’en fut pas réellement surprise. Ce n’était pas la première fois que ce stratagème avait été déployé par les deux jeunes gens. A l’époque, la jeunesse de l’enfance était encore présente sur leurs traits et nul n’aurait douté du bien fondé de leur amitié. C’est d’ailleurs en souvenir de ceci que la femme lui tendit le plateau, ajoutant un second gobelet sans rien dire, n’adressant à Theodora qu’un regard entendu.

Quittant la maison principale, elle traversa la petite cour pour mieux prendre la directon de l’écurie, le cœur battant, enjouée et enchantée à l’idée de croiser le regard de… Putain de merde ! Cillant un instant, les oreilles soufflées par tant de grossièretés, elle s’arrêta net. Cette voix… N’était-ce pas celle de… « Erskine ? » La mine soucieuse, la brune s’avança d’un pas plus pressé, ne se retenant de courir que pour le bien de ce qu’elle transportait. Ses souliers quittèrent les pavés de la cour pour finalement ricocher contre la pierre de l’écurie dans laquelle elle venait de pénétrer. De ses yeux clairs, elle finit par trouver la silhouette recroquevillée de celui qu’elle crut un instant ne pas reconnaître. Et pourtant, c’était lui, à n’en pas douter.

Vêtue d’une robe pourpre, les cheveux noirs relevés dans un chignon d’où s’échappaient quelques mèches revêches, elle demeura là, interdite, les lèvres entrouvertes, dévisageant cet homme qui ne semblait être que l’ombre d’un souvenir lointain. Il croisa son regard, comme réalisant sa présence, à son tour. Et finalement, il parla. Plus rien n’est comme avant. Cillant, le regard se promenant sur l’ensemble de la scène, elle finit par retrouver capacité à se mouvoir. Avisant le tabouret, elle y déposa avec soin le plateau qu’elle avait été missionnée de déposer en ces lieux, après avoir redressé l’objet, profitant de l’instant pour ramasser le licol qui avait été, sans le savoir l’objet de cette colère. Puis, se tournant à nouveau vers lui, osant quelques pas en sa direction, elle s’éclaircit la gorge pour mieux lui offrir le son réconfortant de sa voix. « Et c’est chose normale, diront les plus sages… Le monde ne saurait rester indéfiniment celui que nous avons connu avec le regard innocent de l’enfance… » S’approchant peu à peu de lui, elle finit par s’adosser au mur qui se trouvait en face, lui laissant ainsi le loisir de conserver cette distance quand elle désirait plus que jamais venir se saisir de ses mains pour le réconforter. « Pour autant… D’autres choses ne sauraient changer, Erskine. C’est d’ailleurs pour cela que je suis là. Parce que tu étais, tu es, et tu seras toujours un ami cher à mon cœur à qui j’aurais plaisir à mener quelques sucreries. » Et, avec une douceur certaine, elle avait étiré ses lèvres en un sourire, masquant l’inquiétude et le désarroi que ses traits fatigués et sa mine peu soignée lui inspirait pour le moment.
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Re: Plus rien n’est comme avant. /
Mar 26 Avr - 20:19

Pendant quelques instants avant de la reconnaître, j'ai cru, dans sa robe pourpre, que c'était la Mort en personne qui venait me chercher. Mais il ne s'agit pas là d'une hallucination. Ce n'est "que" Thea. En silence, je la regarde redresser le tabouret pour y poser le plateau, sans rien renverser. L'espace d'une seconde, une rage causée par l'étaux de la jalousie me comprime le coeur. Je ne suis plus capable aujourd'hui de effectuer des gestes aussi "simples". Je souffle pour ne pas suffoquer. Elle s'approche et je remarque qu'elle tient le licol. Quand l'a-t-elle ramassé ?
Thea, à mes sens, a toujours eu une voix envoûtante de douceur. Elle est pourtant à cet instant, encore plus douce que jamais. Je ferme les yeux pour mieux l'écouter et me concentrer sur le sens de ses mots.
C'est vrai, nous ne sommes plus des enfants, mais ce n'est pas de cela que je voulais parler... Il y a certes l'innocence de l'enfance que l'on perd en grandissant et il y a l'innocence que l'on perd dans la violence, la mort, dans un enfer sans nom. Je voudrais le lui dire, mais je n'ai pas envie que cet enfer là ternisse le regard qu'elle porte sur les choses. Sur le monde. Au lieu de cela, je dis quelque chose de pire encore:

- Je... Je lutte, en ce moment, pour ne pas boire...

Je suis tombé bien bas depuis la dernière fois que nous nous sommes vus... Combien de fois ai-je clamé haut et fort que je ne comprenais pas comment on pouvait aimer l'alcool et pire, en être dépendant ? Combien de fois l'ai-je dit devant elle ?
Dire que maintenant, je suis cet homme qu'avant, je n'aurais jamais compris, voire peut être méprisé... Je ne voulais pas ternir la lumière dans les yeux de Thea, mais une dispute récente avec mon père me revient.

" Tu sais, Erskine, c'est en te taisant, que tu laisses notre inquiétude peser. Parle nous, dit quelque chose ! Qu'est ce qu'il s'est passé pour que tu souffre autant ? Je ne peux rien faire si tu continues de te taire. Ton silence est aussi bien poison pour nous qui t'aimons, que pour toi. Parles, bon sang !"

Je pousse un profond soupire. Arrêter de me taire. Très bien...

- La guerre m'a brisé, Thea. Je ne suis plus le même... Es-tu sûre que ça ne change rien ? Je ne suis plus l'ami que tu prendras plaisir à voir, je préfère te prévenir. Mais... Parlons de toi, raconte moi ce que tu deviens, comment tu vas ?

Ai-je fais un pas en avant pour en faire dix en arrière ? Possible... Mais assez, de ne parler que de moi. Thea est une fille... Une femme passionnée et pleine de rêves. Elle est capable de les réaliser, j'en suis sûr !

- Dis-moi tout.

Je le lui demande autant parce que je me soucis d'elle que pour éloigner le sujet de moi le plus possible.
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Theodora Sheffield
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Re: Plus rien n’est comme avant. /
Jeu 28 Avr - 1:04

 

Plus rien n'est comme avant
◦ With. Erskine Fraser ◦


10 Avril 1816 Elle ne pouvait bouger. Theodora avait cette sensation étrange que s’approcher de lui risquait de le faire fuir, comme un animal terrorisé et peut être blessé qui risquait de mordre avant de tenter le tout pour le tout face à l’adversité du monde. Alors, telle une statue de chair et de sang, elle demeurait immobile, le visage adouci par ces retrouvailles qu’elle appréciait en dépit de l’étrangeté de la situation. Autrefois, les choses avaient été différentes.

Autrefois, elle trouvait prétexte pour le trouver entre les murs de l’écurie pour mieux y caresser les chevaux, les panser avec tendresse avant de jouer avec Erskine. Avait-ce été elle ou lui qui, le premier, avait su lancer une poignée de crottin sur l’autre ? Pour sûr, elle se souvenait avoir longuement râlé, ne sachant que trop bien qu’elle devrait finir par reparaître face aux membres de la famille qui l’employait et le faire en étant crottée de la sorte était une honte certaine. Pourtant, le duc s’était toujours montré clément. A une exception près. La dernière fois qu’elle était venue voir Erskine, elle n’avait guère plus de quinze ans. Ils n’étaient plus réellement des enfants. Peut-être était-ce pour cette raison, alors, que le Duc avait fini par se glisser à son tour dans l’écurie, surprenant les deux jeunes gens en pleine discussion, assis sur une botte de foin, se jetant quelques poignées d’herbe séchée à la figure de temps à autre. Theodora n’avait su comprendre pourquoi tout ceci l’irritait autant. Était-il insatisfait de sa présence auprès de sa fille ? Si tel était le cas, alors pourquoi… Pourquoi ne l’avait-il pas renvoyée ? Au lieu de cela, il lui avait recommandé de se maintenir à l’écart de l’écuyer, sans en étaler les raisons. Sa place était en jeu et sa jeunesse ne pouvait se permettre de la remettre en cause. Alors, elle avait obéi, se souvenant de ce dernier regard échangé avec le jeune homme qu’elle avait tant apprécié, des années durant.

Aujourd’hui, quand elle posait ses yeux sur lui, cinq années après, elle avait l’étrange impression qu’Erskine était tombé dans une brèche temporelle, l’emportant plus loin encore. Il semblait fatigué, les traits tirés et marqués. Il semblait différent. Alors non, plus rien n’était comme avant, c’était une certitude. Mais pour quelles raisons, exactement ? Je lutte, en ce moment, pour ne pas boire… Les sourcils de la jouvencelle se froncèrent, hésitant sur le sens à donner sur les mots qui s’échappaient de sa bouche. Tentait-il l’expérience de s’assoiffé volontairement ? Pour quelles raisons ? Ou bien… Non. Impossible. Erskine haïssait l’alcool, s’affirmant dans son mépris de la boisson. Elle se souvenait de sa quasi fierté à ne pas se laisser aller dans la facilité de ce rouage. Cela ne se pouvait…

Elle ressentit son soupir comme le regret profond de la connaissance d’une déception qui manquait d’arriver. Oui, avant même qu’il ne parle, elle sut qu’il allait la décevoir. Ou du moins, qu’il s’en persuadait. La guerre m’a brisé. Infâme égoïste que cette guerre qui privait le monde de tous ces hommes y ayant pris part. Pourquoi fallait-il que cette maîtresse soit si cruelle pour qu’aucun d’eux n’en revienne indemne ? Es-tu sûre que ça ne change rien ? Si elle doutait de beaucoup de choses, celle-ci demeurait claire. Et alors même qu’il tentait de l’interroger sur sa propre existence, elle finit par rompre cette pénible distance, lâchant le licol qui retrouva le sol, ses mains venant se refermer sur les siennes alors qu’elle s’accroupissait devant lui. « Erskine… Pour rien au monde mon amitié à ton égard ne saurait vaciller… Et je m’en veux de ne pas avoir su trouver le temps pour venir te voir avant ce jour. A mon tour, je m’interroge sur ma capacité à me faire bonne amie alors même que tu avais besoin d’un entourage investi. » Elle aurait aimé l’étreindre, comme cet ami cher qui pouvait agir de la sorte dans leurs jeunes années, dès lors que la petite Theodora laissait les larmes glisser sur ses joues.

Soupirant à son tour, tâchant de sourire à travers le trouble qui se faisait grand en elle, elle tâcha de lui répondre. « Je vais bien. Les Somerset sont toujours des employeurs qui me sont appréciables et nous préparons l’entrée dans le monde de miss Hesther. J’imagine que mon futur se fera plus incertain quand elle aura pris un noble gentilhomme pour époux. Mais j’ai encore du temps avant de me soucier de cela. Et puis… Je me suis encore améliorée dans ma technique de chant… » Lui faire part de sa joie d’avoir pu se produire devant des spectateurs émerveillés était une chose déplacée à ses yeux, déjà que la futilité de ses dires prenait de l’ampleur face à la peine de l’homme. Tâchant de garder contenance, elle resserra un peu plus ses doigts sur sa main. « Erskine… J’aurais toujours plaisir à te voir, quoiqu’il arrive, je te le promets. Je ne pourrais jamais comprendre ce que tu as vu et connu… Mais je t’assure que je ferais toujours de mon mieux pour t’épauler. »
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Re: Plus rien n’est comme avant. /
Dim 1 Mai - 19:48

Mon souffle se bloque dans ma poitrine quand elle se rapproche, créant ainsi un courant d'air que la peau de mes avant bras nus ressent avec un frisson, la fine sueur les recouvrant amplifiant la sensation. Sans que je puisse réagir, mes mains tremblantes se retrouvent prises dans celles de mon amie qui s'est accroupie en face de moi. Ses mots et ses yeux m'hypnotisent, je la fixe sans rien pouvoir faire. Ses mots ! Mon coeur semble battre à leur rythme. Ils ont l'ai si sincères !
Je ne la crois pas une seule seconde quand elle se dit être une mauvaise amie. Je secoue la tête puis je baisse les yeux.

- Comment se fait-il qu'il existe des gens comme toi qui veulent rester à mes côtés, alors que je ne peux me supporter moi-même... ?

Il y a peu, encore, je ne me posais pas la question. Seulement, Elijah n'est plus... Son absence est un pieu qui se plante dans mon coeur à chaque fois que je pense à lui... Lui seul arrivait, par je ne sais quel miracle, à me convaincre vraiment que j'étais un homme bien que cela valait la peine de se battre pour moi.

Je le revois encore me l'affirmer après qu'il se soit bastonné avec d'autres soldats pour me défendre. Son oeil et sa lèvre gonflés qui n'enlève rien à son charme. N'enlevaient... Ces hommes étaient alcoolisés, ils avaient trop bu et c'est pour cela que je ne répondais pas à leur provocation. Mais Elijah n'était pas de cet avis... Avant que je puisse réagir, il avait déjà lancé le premier coup. En preux chevalier, il avait volé au secours de "sa princesse", comme nous le disions ensuite quand nous étions seuls.

Je ferme les yeux pour juguler la douleur qui m'écorche vif. Dieu, que j'aimerais pouvoir rire de cet anecdote ! Au lieu de cela, j'ai l'impression que je vais en mourir. Encore. Encore et encore... C'est cette douleur là, que je voulais oublier en buvant... Cela ne m'a pas très bien réussi...
J'essaye de me concentrer sur Thea. Elle me parle d'elle, c'est important. J'attends un instant avant de parler sans que ma voix ne me trahisse. Peine perdue.

- Ne cesse pas de croire en tes rêves, Thea. Jamais. Je... Tu mérite de briller.

Je pense vraiment ce que je dis. J'aimerais la voir briller autant que les étoiles que je vois dans ses yeux à chaque fois qu'elle m'a parlé de sa passion.

La pression de ses doigts se fait plus forte. Elle m'affirme, elle me promet, qu'elle aura toujours plaisir à me voir et qu'elle me soutient... Je voudrais soudain lui raconter. Lui parler d'Elijah. Je suis sûr qu'elle l'aurait beaucoup apprécié ! Mais je ne peux pas. Elle ne pourrait pas comprendre ce qui nous unissait tous les deux. Personne ne le peut. Il me manque tellement ! Il me manque tellement que malgré son soutien à elle et sa présence, je me sens atrocement seul... Parce que la personne que j'aurais voulu auprès de moi toute ma vie ne reviendra pas. Jamais.

Je me l'interdis depuis des mois, je ne me vois pas que l'on me voit ainsi, mais je n'arrive plus à garder cette barrière fermée. Plus là, maintenant. Je me mets à pleurer, doucement d'abord, puis de façon de plus en plus incontrôlable. Un barrage a cédé. Et ce n'est que devant elle, que je me sens capable d'être aussi vulnérable qu'un nouveau né... J'aurais voulu lui épargner ce spectacle. Je m'agrippe à ses mains, seule point de repère encore présent.
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Theodora Sheffield
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Re: Plus rien n’est comme avant. /
Mar 3 Mai - 0:51

 

Plus rien n'est comme avant
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10 Avril 1816 Ses mots n’avaient nullement besoin de réponse. Ils n’étaient qu’un appel à l’aide plus qu’une question véritable, plus que le souhait d’obtenir réponse à cette plainte qu’il semblait endurer. Pinçant les lèvres, Theodora déglutit avec peine, noyant son trouble autant qu’elle le pouvait, sentant poindre en elle cette compassion immense qu’il lui inspirait. Elle avait mal pour lui. Elle avait mal avec lui. Et son interrogation l’effrayait autant qu’elle lui donnait envie de l’étreindre plus fort encore. Alors que je ne peux me supporter moi-même ? Ils étaient durs à entendre, ces mots qui en cachaient d’autres. Les doigts cherchant à s’agripper à ceux de ce jeune homme qui avait déjà tant vécu, la jeune soprane espérait presque lui insuffler un peu de sa force par ce simple contact. Prends la. Saisis-toi de cette soif d’exister. Je suis là.

A sa demande, la gorge serrée, elle tenta de lui exprimer son évolution, ses rêves à demi-mots. Elle allait bien, il ne devait pas s’en faire. Quand bien même cela n’aurait pas été le cas, il avait plus besoin d’elle qu’elle de lui en cet instant. Et elle serait là. Toujours. Encore. Elle braverait la tempête, elle empoignerait l’épée si lourde pour le protéger des dangers de la vie, se découvrant la force de la soulever quand cela semblait chose impossible. Pour cet ami qui avait su égayer les jours sombres de son existence, bercée d’une solitude triste, elle abattrait des montagnes. Et finalement, alors qu’elle tâchait de ne pas s’effondrer, il vint lui offrir quelques mots. Ne cesse pas de croire en tes rêves. Jamais. Pinçant les lèvres de plus belle dans un sourire qui s’apparentait davantage à une grimace, elle prit une profonde inspiration. Il ne devait pas quitter les siens. Il devait lutter. Il devait se battre contre les démons qui semblaient le tourmenter. Aussi, elle lui fit part de on soutien infaillible, de cette bannière qu’elle ne lâcherait pas. Et alors qu’elle souhaitait le réconforter, elle observa le masque qu’il tentait de porter se briser.

Il trembla d’abord, soubresauts qu’il peinait à contrôler. Mais, bien assez tôt, les larmes roulèrent sur les joues d’Erskine autant qu’il se libérait de ce poids. Elle aurait pu demeurer là, impassible, à patienter jusqu’au retour du calme, ses mains tenant le siennes. Mais c’aurait été une insulte à cette puissante amitié qu’ils avaient su forger, à ces heures passées à converser et à rire. A ce lien indéfectible qu’ils avaient su nouer l’un envers l’autre. Alors sans crier garde, laissant ses genoux venir rencontrer le sol, elle se pencha vers lui pour mieux saisir son corps entre ses bras, l’étreignant avec l’envie même de lui offrir sa vie. Elle sentit ses propres larmes se joindre à celles de ce jeune homme en perdition, pleurant silencieusement avec lui, sans mot dire l’invitant à se laisser aller, contre elle, sur son épaule. Qu’importe ce que l’on pouvait dire, qu’importe qui pourrait les voir, il n’y avait plus d’importance si ce n’était ce frère que le cœur avait su lui donner. Nulle arrière-pensée, seulement l’espérance de l’aider à se sentir mieux.

Elle demeura ainsi durant de longues minutes, incapable de parler, sa gorge nouée, les sanglots de son ami se faisant toujours plus incontrôlés. Comment pouvait-elle le soulager… ? Comment pouvait-elle l’aider, lui qui semblait même perdre son souffle… Il semblait falloir l’aider à garder ce rythme régulier, comme une pulsation exacte. Comme un rythme inspirant une ligne mélodique. Alors, instinctivement, dans cet instant de détresse, elle se mit à chanter un air des plus connus qui sillonnait les terres anglaises. Si la justesse était imparfaite en raison de sa gorge nouée, elle ne s’interrompit jamais, déroulant la mélodie célèbre sur un rythme mesuré, espérant qu’il saurait reprendre son souffle, espérant que sa voix puisse se faire enchanteresse, capable de soigner les maux de son cœur. Et alors qu’elle finissait l’ultime refrain, sa voix vibrante ricochant contre les murs, elle demeura contre lui, laissant à Erskine le loisir de briser ce contact et ce silence comme bon lui semblait.
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Re: Plus rien n’est comme avant. /
Dim 15 Mai - 10:42

Sans mot dire, elle me serre dans ses bras et, chose qui est rare, je n'ai pas envie de repousser une personne qui veut m'aider. Au contraire, je la serre contre moi en retour, comme l'ancre du navire à la dérive que je suis.
Plus rien d'autre n'existe, alors que ses bras retiennent les éclats de ma conscience et les empêchent de s'éparpiller en tout sens. Elle les maintient en moi, en un bloc.

Je sens son souffle. Je crois qu'elle pleure, elle aussi... Je n'ai jamais voulu la faire pleurer. J'ai envie de m'excuser mais elle ouvre la bouche. Et les notes commencent à sortir. Je ne peux m'empêcher de remarquer à quel point elle a progressé !
Je ne bouge pas, de peur de briser ce moment de grâce qui réussit à mettre ma détresse en suspend. Quand sa voix s'éteint, je prends encore le temps de respirer et retrouver un rythme normal. Mon coeur me semble plus léger. Elle est incroyable.
Je connais, ce chant et pourtant j'ai l'impression de l'entendre pour la première fois. Je m'écarte doucement d'elle, essuie mes joues d'un revers de main puis la regarde.

- Merci.

Il n'y a pas de mot assez fort pour exprimer ce que je ressens maintenant. Et je sens que si j'essaye d'en chercher, le message que je veux lui faire passer en perdrait son sens. Comme après qu'un barrage ait cédé, il vient un moment où tout redevient calme. La paysage en est modifié. Mais la vie continue. La nature va finir par reprendre ses droits. L'espoir est là. Il brille.

Et c'est elle qui le fait briller. Parce qu'elle brille elle aussi. A geste lent, je me lève et lui tend une main pour l'aider à se mettre debout.
Je me sens mieux. Plus léger. Un peu moins mort. Et je ne sais pas comment le lui dire.

- Les gens ne comprennent vraiment pas à quel point tu brille déjà. S'ils prenaient le temps de t'écouter, ils ouvriraient les yeux... Un jour ils le feront.

Je serre ses mains dans les miennes avec affection.
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Re: Plus rien n’est comme avant. /
Lun 30 Mai - 1:03

 

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10 Avril 1816 Merci. Avait-il réellement nécessité de la remercier ? Lui aurait-il demandé de recommencer à chanter qu’elle l’aurait fait avec le cœur brûlant de cette joie de le sentir plus apaisé. Son corps relâchant le sien avec lenteur, elle lui adressa un maigre sourire, venant l’imiter en essuyant les zébrures que les larmes avaient laissées sur ses joues. A genoux dans la poussière, elle chercha sa main pour mieux la replacer dans la sienne, comme si elle s’autorisait, par ce contact, à tenter de chasser les maux qui le hantaient. Elle ne le lâcherait pas. Jamais. Quand bien même il se voyait devenu un échec, elle demeurerait à ses côtés parce que c’est bien là ce que font les amis.

Soupirant doucement, comme pour s’aider à évacuer l’anxiété qui était devenue sienne, elle le regarda se relever, se saisissant de cette main tendue pour mieux quitter le sol, à son tour, revenant à sa hauteur – enfin presque. Le regard clair de la demoiselle plongé dans les prunelles sombres de l’écuyer, elle l’écouta parler à nouveau rassurée d’entendre à nouveau le son de sa voix. Tu brilles. Pouvait-il lui faire plus beau compliment ? Elle sentit le rose naître sur ses joues, doucement gênée quoique fière d’entendre de tels mots de la bouche de celui qui apparaissait comme un frère pour elle. Venant souligner que les gens n’avaient qu’à l’écouter, elle grimaça doucement. « A ce propos… Il se pourrait qu’ils aient déjà su m’entendre. » Sentant ses doigts se serrant contre les siens, elle sourit un peu plus. « J’ai participé à une représentation à l’Opéra… En remplacement. La soprane avait perdu sa voix mon nom a été glissé… Les Somerset l’ignorent, Hesther exceptée, puisqu’elle m’a aidée. Les gens ont donc pu découvrir la douce voix de Theodora Shield. Je ne souhaitais pas faire ombrage à la réputation de la famille qui m’emploie et j’ai su me métamorphoser quelques peu pour réaliser ce rêve… Et c’était si merveilleux, Erskine… » Ses yeux brillaient de cette fierté mélangée à cette excitation électrique qu’elle a su ressentir à cet instant. C’était étrange de le lui raconter de cette manière, mais peut-être était-ce le meilleur moment, finalement.

Avisant le licol resté à terre, elle laissa ses yeux revenir à lui. « En attendant la réalité est toute autre, et je suis là… Nous avons de quoi boire et manger et je peux t’aider de mes doigts de pianiste pour ces vilaines boucles qui ne veulent pas se défaire… Si tu ne souhaites pas discuter, je ne t’en voudrais pas… Mais si tu souhaites exorciser avec moi ces démons qui te ronge, Erskine, je ne te jugerai jamais, je te le promets. »
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Erskine Fraser
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Re: Plus rien n’est comme avant. /
Lun 6 Juin - 17:20

Sa main ne me lâche pas et me donne beaucoup de force. Bien plus qu'elle ne le croit sûrement. Puis elle me parle de ce rêve de toujours qu'elle a pu réaliser le temps d'un soir, les yeux illuminé par la passion. Je hausse les sourcils en même temps que mon sourire s'agrandit irrésistiblement, heureux pour elle.

- Mais c'est formidable ! Dire que je n'étais pas là pour en être témoin ! Bon sang, je suis heureux que tu aie pu réaliser ton rêve !

Très vite, cependant, elle change de sujet pour en revenir à moi, mon travail. Elle me propos son aide pour réparer ce licol qui m'a valu de me mettre dans tous mes états. J'hésite à accepter. J'aurais été plus malin de remettre ce travail au lendemain, voilà tout. Mais pourtant... Je regarde mes mains. Pourtant, j'ai besoin de m'occuper les mains autant que l'esprit.
Je n'ai pas très envie de parler. Ou du moins, je ne m'en sens peut-être pas capable... Je ne sais pas. Cela me fait peur. Aurais-je le courage d'être seule ce soir ? Aurais-je encore d'autres occasion de la voir ainsi, si naturelle avec moi, sans nos gestes soient dictés par la société ?

Je pense soudain au fait que si Thea est venue avec un plateau, des gens savent qu'elle est avec moi aux écuries, seule. Ne craint-elle donc pas pour sa réputation ? Et si Lily Rose l'apprenait ? Aurais-je au moins le droit de voir ma fille ? Non, elle sait que Thea est une amie et qu'il n'y a rien entre nous deux. Je lui ai déjà beaucoup parlé de Thea. Et peut-être même la connait-elle déjà puisque qu'elle travaille sur le domaine depuis longtemps.

- Ce serait volontier de rester un moment en ta compagnie. Tu m'as manquée. Mais est-tu sûre de vouloir rester ? Je ne voudrais pas que des rumeurs courent sur toi.

Je la laisse faire son choix. Je me doute bien de celui qu'elle va faire mais l'insouciance de l'enfance n'étant plus, je préfère que les choses soient claires. Elle sait que je ne suis pas contre le fait qu'elle reste, mais elle peut choisir. Comme je le lui ai déjà dit, plus rien n'est comme avant.
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Theodora Sheffield
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Re: Plus rien n’est comme avant. /
Lun 18 Juil - 0:54

 

Plus rien n'est comme avant
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10 Avril 1816 Formidable. Oh que oui, cela l’était. Un petit miracle dans son existence si insignifiante, un instant de lumière où elle n’avait pas à sombrer dans l’ombre d’un tiers. Theodora avait été grisée de fouler les planches, tétanisée un maigre instant, rassurée par la pénombre qui étreignait le public, la laissant seule face à l’immensité de l’espace que représentait le théâtre. Puis, fermant un instant les paupières, elle avait simplement laissé sa voix la guider, lui montrer la route à suivre et la plus belle manière pour elle d’exprimer ce que son texte racontait. Et elle avait été merveilleuse. Elle l’avait su grâce à la salve d’applaudissements, aux quelques fleurs lancées depuis les balcons, ramassée pour la première d’entre elle et précieusement conservée pour être séchée dans sa petite chambre. La demoiselle avait su, dès lors, qu’en dépit de l’échelon social que cela lui imposait de descendre, elle deviendrait cantatrice. Sa maîtresse épouserait un homme, et elle pourrait alors tout devenir.

Souriant avec tendresse à un Erskine dont la sincérité était plus que palpable, les doigts diaphane de la belle se resserrant un instant sur ceux du jeune homme, elle sentit de nouveau venir les larmes. Non plus de tristesse et d’inquiétude, mais bien de cette fierté et de ce bonheur partagé qu’elle ne pouvait que taire. « N’aie crainte, dès lors que l’occasion se représenterait, je t’assure te faire parvenir une invitation pour que tu puisses venir m’écouter… Bien que cela ne changera que peu de ces chansons que tu m’as déjà entendue chanter. » Essayant de masquer à quel point ceci comptait pour elle, tout en tentant de minimiser cette situation – y-aurait-il réellement une prochaine fois ? – elle s’attela à récupérer le licol, à tenter de recentrer les choses sur lui. Etaler son bonheur quand elle le voyait aller si mal ne lui semblait pas décent.

Ajustant une mèche de cheveux noir derrière son oreille, ses yeux clairs guettant sa réaction, elle espérait raviver les souvenirs doux d’une époque qui n’était plus, mais qui fut et qui fut des plus belles. Ses doigts entamèrent de manipuler les boucles de l’outil, attendant une réponse, délicatesse venant se frotter sans hésitation à la crasse et la poussière de ce licol. Il semblait hésiter, sans qu’elle ne puisse comprendre pourquoi. Et finalement, les mots vinrent rompre le silence. Es-tu sûre de vouloir rester ? A son tour, elle avait haussé les sourcils, comme curieusement intriguée par cette question. Ne semblait-elle pas suffisamment insistante à cette idée ? Mais son propos vint se couvrir d’un argument qu’elle n’avait jamais pris en compte quand il s’agissait de son ami. Sa réputation. C’était très gentleman de sa part de la prendre autant en considération et la douce jeune femme avait laissé ses lèvres s’étirer en un sourire délicieusement touché par son attention. « Deux amis ne peuvent-ils pas converser comme au bon vieux temps ? Je n’ai souvenir que de monsieur le Duc venant nous interrompre dans nos moments de complicités pour des raisons qui m’ont toujours échappées, et aujourd’hui, il est bien trop occupé pour prêter attention à mon absence… Tant que tu ne me forces plus rouler entre les ballots de paille, je crois que nous sommes saufs… » Les souvenirs jaillissaient toujours plus. Elle n’était qu’une enfant quand il avait dû partir, quand il fut forcé à devenir un homme. Mais elle se rappelait cette complicité, ces rires qui avaient su trouver écho dans celui de l’autre, résonnant encore doucement à ses oreilles comme à jamais prisonniers des murs qui les entouraient.

S’approchant du premier box et de son pensionnaire, venant doucement poser la main sur le chanfrein de l’animal, elle sourit à Erskine. « Et si quelqu’un nous surprend… Il nous trouvera en pleine conversation sur ces magnifiques équidés… Enfin, presque ! » Une chose était sûre : elle n’avait guère l’intention de partir à cet instant.
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Re: Plus rien n’est comme avant. /
Dim 25 Sep - 16:14

Ses yeux brillent quand elle me parle et je suis vraiment heureux de la voir ainsi, touchant son rêve du bout des doigts. J'espère qu'elle aura encore beaucoup d'autres expériences comme celle-là et encore plus avoir la possibilité d'en être témoin !
Je me rends compte que j'ai été absent de la vie de mes proches mais aussi de la vie elle-même trop longtemps. Je ne peux pas continuer comme ça. Des choses continuent d'arriver. Des mauvaises, certes. Mais aussi des merveilleuses. Je voudrais pouvoir être cet ami sur qui elle peut compter, à qui elle peut se confier sans avoir peur de me submerger et me briser. C'est encore un peu tôt pour ça. Mais je me fait la promesse d'y arriver. Pour elle. Mais aussi pour tous ceux qui comptent sur moi. Pour Lily Rose. Pour Olivia... Ma mère qui désespère de me voir aller si mal. Mon père qui espère un jour me confier ses écuries sans avoir à s'inquiéter sur ma capacité à gérer. Ma soeur qui voudrait que la famille soit vue dans ses plus beaux jours et qu'elle retrouve ses lettres de noblesse... Pour l'instant, on ne peut pas dire que je sois d'une grande aide... Mes pensées m'emmènent vers Earnest. Mon coeur accélère ses battement, me prenant moi-même par surprise. Quel est ce sentiment ?

J'essaye de soutenir le regarde de mon ami. Mais me sentant rougir, je ne veux pas qu'elle se méprenne.
Ce n'est pas le moment de penser à Earnest. Ce n'est jamais le moment.
Je prends une inspiration lente pour me reprendre et souris, plongeant mes yeux dans les siens.

- J'ai bien l'intention de répondre à ces invitations. Et non, ce ne sera pas pareil. Parce que tu ne brilleras pas que pour moi. D'autres pourront t'admirer et entendre à quel point tu as une voix incroyable.

Je l'imagine déjà sur scène, et l'émotion se lisant dans le regard de ses auditeurs.
Pensant à sa réputation je lui demande si elle est sûre de vouloir rester et elle me répond par un sourire. Je ne m'y attendais pas vraiment alors je l'écoute, intrigué, sa réponse ne tardant pas à raisonner entre nous deux.

J'éclate de rire au souvenir qu'elle ramène sur la paille. Je m'amuse intérieurement de mon propre jeu de mot. Je prends un air faussement innocent.

- Moi ? Te faire rouler dans la paille ? Mais jamais je n'oserais, voyons ! Je peux presque entendre nos rires... Je perds mon sourire et la nostalgie me reprend, comprimant mon coeur. Oui... J'entends encore nos rires. Et pourtant aujourd'hui, ils me paraissent si lointains. Comme s'ils faisaient partie d'une autre vie. Non, que dis-je ? D'un tout autre monde. Un monde où il y aurait tout un tas de couleurs. Ou l'air serait léger et agréable à respirer. Ai-je été heureux un jour ? Mes souvenirs me disent que oui. Mais je ne sais plus comment faire. Je ne sais plus voir ces couleurs qui font le monde. Et j'ai sans cesse l'impression de suffoquer, de me noyer dans un océan de douleur. Et que jamais ne pourrais sortir la tête de l'eau. Je passe une main sur mon visage.
- Excuse-moi.

Elle s'approche du box le plus proche et caresse son pensionnaire noir comme la nuit. Je ne réponds pas à sa dernière affirmation. Il s'agit là d'une heure bien étrange pour parler des équidés... Mais je ne dis rien.
Au lieu de cela, je désigne mon compagnon d'un geste du menton.

- Je te présente Kelpie.

Je ne sais pas si elle s'en souvient, mais je lui avait raconté une fois, que dans les croyances de notre famille originaire d'Ecosse, les Kelpies sont des créatures surnaturelles qui peuvent adopter une apparence humaine, chevaline, voire d'animal aquatique. La légende raconte que les chevaux entièrement noirs, ce sont des kelpies et ils enlèvent et tuent quiconque essaye de les monter sans leur permission. Elle sait normalement aussi que mon père y croit dur comme fer.

- Il a à entre quatre et cinq ans. Il a veillé sur moi, quand... Je n'étais pas là. C'était bien mon seul repère encore stable. Est-ce que je l'ai pris pour provoquer mon père ? Oui. Est-ce que je l'ai appelé Kelpie pour le provoquer encore plus ? Oui sans aucun doute. Je lâche un petit rire qui ressemble plus à un souffle qu'autre chose. Mais je m'étais juré que jamais je n'aurais peur des kelpies. Et que même, un jour j'en monterais un. Voilà chose faite.

Kelpie souffle faisant trembler ses naseaux, éjectant de l'air chaud, s'approchant pour demander encore plus de caresses. Il aime bien Thea. Evidemment puisqu'elle le caresse !
Elijah aussi, il l'aimait bien. Il était d'ailleurs le seul en dehors de moi que Kelpie acceptait sur son dos. Elijah me manque. Et je sais aussi qu'il manque à Kelpie. Quand je vais le voir, il regarde toujours derrière mon épaule, comme si Elijah allait arriver derrière moi...
Cela fait si mal de penser à lui. Je repense à tous ceux que leur proches ne verront plus jamais. Aux personnes qui ont perdu leur mari, leur frère, leur père, leur ami, aux enfant qui ne connaîtrons pas leur père...
Je réalise avec stupeur qu'Olivia va avoir cette chance ! Je l'espère. Mais à quel prix ? Au prix de toutes ces vies sacrifiées. De toutes ces personnes qui manqueront pour toujours à quelqu'un qui comme Kelpie regarderont sans cesse par-dessus leur épaule dans l'espoir de voir cet être cher arriver. Vivant. Un songe un palpable. Une illusion qui ne sera que jamais ce qu'elle est : irréelle.
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Theodora Sheffield
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Re: Plus rien n’est comme avant. /
Mer 5 Oct - 0:00

 

Plus rien n'est comme avant
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10 Avril 1816 Il était plus que revigorant d’échanger avec un ami tel que lui. Erskine était ce frère d’adoption qu’elle n’avait pas, cette famille qu’elle avait voulu se créer. Elle l’aimait, de cette manière. Aussi, le voir se réjouir quand elle lui proposa de venir la voir si l’occasion pour elle de briller se représentait était un baume pour le cœur, l’aidant à oublier plus encore ces longues années d’absence et de silence. Erskine n’allait pas bien, il aurait fallu être sot pour ne pas le constater. Mais Theodora pouvait également voir comme sa simple présence semblait l’apaiser. Tu ne brilleras pas que pour moi. « Mais te savoir dans cette assemblée ne fera que me pousser à me surpasser… Je te promets de faire en sorte de t’obtenir une place de choix. » Venant serrer doucement sa main de la sienne, elle lui adressa un sourire convaincu. Une promesse était une promesse et elle ne se défiait jamais de ces dernières.

Moi ? Te faire rouler dans la paille ? L’innocence enfantine ainsi rappelée à leur mémoire, elle ne retint pas son sourire en coin, trop fière d’avoir su provoquer son hilarité. Elle aussi, pouvait les entendre, ces rires plus clairs, plus aigus, plus légers, interrompus uniquement par l’arrivée impromptue d’un membre du personnel ou du Duc en personne qui semblait avoir à cœur la réputation de celle qui accompagnait sa fille si précieuse. Mais rapidement, la douceur de l’instant fut empreint de cette nostalgie amère, Erskine songeant même à avoir vécu ceci dans une autre vie. Ai-je été heureux un jour ? Elle ne pouvait répondre pour lui et pourtant, sa mine soucieuse, elle espérait que oui, que les souvenirs de cette enfance lui étaient heureux, comme ils l’étaient pour elle. Je ne sais plus comment faire. Plus il avançait dans ses mots, plus elle sentait le fil sur lequel ils avançaient de concert être ardemment secoué par une tempête naissante. Et si elle se cramponnait à cette joie, lui se laissa tomber dans l’abîme sans fond.

Ses mots étaient si poignants qu’il lui semblait manquer d’air, elle-même, se tournant machinalement vers un équidé, venant contenir son malaise naissant dans quelques gratouilles offertes sur le chanfrein de l’animal, ses doigts finissant par trouver son encolure, passant au travers de sa crinière. Elle aurait pu mourir, elle aussi. Mais d’inquiétude seulement, pour lui. Un silence s’installa avant que, finalement… Je te présente Kelpie. Haussant les sourcils, ravalant la boule qui gonflait dans sa gorge, elle regarda l’animal avant… De rire. Un rire franc, un rire qui trahissait ce qu’elle avait besoin d’extérioriser. « Kelpie ?! » Car elle se souvenait, oui. Cette légende avait été source de fascination, plus jeune, intimidée par ces chevaux noirs, voyant ces créatures à chaque coin de rue avant de comprendre qu’il ne s’agissait que d’un mythe aussi peu croyable que celui des sirènes. Offrant des précisions à la jeune femme, elle observa l’équidé avec une tendresse reconnaissante. Alors qu’il rappelait le rapport de son père à cette légende, elle pouffa de nouveau, flattant l’encolure de l’animal. « Erskine Fraser… Chevaucheur de Kelpies… Voilà un titre fort plus noble que d’autres d’ores et déjà attribués ! »

L’animal semblait avoir compris ce qu’elle avait signifié, relevant la tête à deux reprises, comme pour acquiescer. Venant contre l’animal, Theodora laissa ses lèvres se glisser jusqu’à l’une des grandes oreilles de la bête pour mieux lui murmurer quelques paroles. « Continue à prendre soin de lui, mon tout beau… Si tu t’exécutes, je t’amènerai moi-même une double ration de carottes. » Concluant ce marché d’une nouvelle claque sur son encolure, elle laissa ses yeux clairs revenir sur Erskine. « Il est magnifique… Et d’une gentillesse incroyable, je comprends que tu t’y sois attaché… Mais je ne me risquerais pas à te l’emprunter, tu sais comme je suis piètre cavalière ! » Grimaçant, elle ne se rappelait que trop bien du trop grand nombre de fois où elle avait fini désarçonnée. Les chevaux l’appréciaient, oui. A pied.
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