L'envol de l'oiselle

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???

D'un pas traînant, l'individu marche dans les ruelles de Londres. C'était une silhouette grande et forte, tout du moins, l'ombre projetée sur le mur grâce à la lumière du soleil est imposante. Le visage caché, un sourire dissimulé entre ses lèvres frémissantes d'impatience. Sa première victime fut un premier palier, un palier franchi. L'ombre mystérieuse se faufile, en soif de plus. S'avançant, l'être constate la présence de deux femmes. Une habillée modestement, sans doute une dame de compagnie. Et celle juste à côté, une noble, cela ne fait aucun doute.

L'infâme sent ses doigts picoter, frémissant d'envie. Pour ressentir cette sensation, de puissance, de supériorité. Comme c'était exaltant. Voir cette petite chose, ce petit comte se débattre tant bien que mal tandis que son lacet lui serrait la gorge petit à petit. Jusqu'à ce que l'inconscience le prenne. L'impuissance de l'homme, l'ignorance du danger, et puis l'égorgement... Aussi simple que cela. Un jeu d'enfant.

La personne mystérieuse, traquant le duo de femmes, compte bien remettre son larcin une énième fois. Cependant, il ne devrait y avoir aucun... Témoin. L'individu masqué ne pourrait pas en tuer deux, sans que l'une ne s'enfuie avant. Cela prendrait trop de temps, un étranglement.

C'est pourquoi elle attire la jeune pouilleuse vers sa personne, l'assommant avec une pierre dans sa main. Un fin filet de sang s'échappe du corps de la demoiselle. Celle-ci s'effondre au sol, inconsciente.

Sa deuxième victime.
Du moins, le dangereux individu le croit-il...

Il se rapproche de la noble, avançant dans son dos, prêt à l'étranger pour la rendre à sa merci. Le droit de vie et de mort... Ce pouvoir, il lui appartenait.

Un sourire narquois sur les lèvres. Et dire qu'il a une autre proie sous les yeux pour exercer ce pouvoir malsain...

L'envol de l'Oiselle

◦ With. The Killer ◦

Sortir était une épreuve pour la jeune demoiselle qui ne savait plus réellement comment se comporter en société. Le dernier événement en date avait été une épreuve, un moment terrible à passer durant lequel elle n’avait fait que craindre voir la glace se rompre sous ses pieds et l’eau l’emporter dans ses courants. Lucy craignait la rue, le monde. Elle n’avait de cesse de repousser tous ceux qui tentaient de s’approcher d’elle, de lui ordonner, presque, d’aller mieux, de passer outre sa peine et son chagrin pour poursuivre sa vie. La belle idée… Ses émotions et ses sentiments ne pouvaient se commander, à la manière d’un feu que l’on allume ou que l’on éteint.

En cette fraîche matinée, pourtant, elle avait fait le choix de se rendre en ville. Les faux-semblants était chose dont cette société était friande, alors la demoiselle avait tenu à imiter les jeunes demoiselles de son rang et e son âge, sur les bons conseils de sa tutrice qui n’avait pu l’accompagner, recevant le fils du duc de Cornouailles pour un entretien qui se voulait privé. A la bonne heure. Lucy s’était donc faufilée dans les rues, ordonnant à sa femme de chambre de la suivre via une contre-allée bien moins fréquentée, aspirant à ne plus croiser quiconque envers qui elle aurait quelques paroles à échanger.

Ce fut peut-être le début d’un enchaînement de mauvaises décisions. L’autre femme, à son service, s’engagea dans la ruelle après elle, tâchant de la rattraper. Mais n’y parvint jamais. Et quand, soucieuse, Lucy envisagea de se retourner, les sourcils froncés en sa direction, deux mains se resserrèrent sur son cou frêle.

Le destin est en marche

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'Lucy' :

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L'envol de l'Oiselle

Les doigts de la silhouette noire devenaient bien plus que cela. Bien plus qu’une ombre. Celle-ci était simplement la cause d’une rumeur, d'un fait divers. Plus elle se rapprochait de sa proie, plus elle devenait bien plus que cela. A mesure que ses pas se rapprochaient de la jeune demoiselle, l’assassin du Comte de Meyfield devenait réel. Bien plus qu’une chimère ou un être diabolique tout droit sorti d’un conte pour éduquer les enfants. Car ils peuvent s’enrouler autour du cou de la jeune demoiselle, la rendant à leur merci. Donnant à cet être immoral le droit de laisser la vie sauve à cette noble, ou de la lui prendre sans pitié. Mais reculer n’était plus une option. La victime en savait déjà trop. C’est pourquoi la pression autour du cou de la jeune Lucy s’intensifia. Encore, toujours plus forte. Jusqu’à ce que le souffle de la belle endormie ne soit plus. Sa cage thoracique ne bougeait plus, pourtant, injustement, celle de son assaillant retenait tant bien que mal son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Son souffle n’était plus qu’un sifflement, entre ses dents serrées.

Ivre de puissance, le tueur sortit un grand couteau de boucher et préleva les mèches de cheveux qui entouraient le visage de la demoiselle. Puis, saisi d’un doute, il opéra une large entaille sur la gorge de la demoiselle. Entaille qui saigna à peine, le cœur de la donzelle étant déjà arrêté. Accordant un dernier regard à la pauvre demoiselle, sans vie, l’ombre qui n’en était plus une pour les yeux des Londoniens s’enfuit, son méfait accompli.

Pourtant, dans la précipitation, il a commis une erreur. Sa première victime féminine, la femme de chambre se réveilla, quelques vingtaines de minutes plus tard après les événements. Du sang perlait tout le long de sa tempe, elle était… Encore en vie. Elle en était heureuse, pourtant, elle avait un mauvais pressentiment au fond d’elle-même. Quelque chose n’allait pas. Peinant pour se lever, elle fit un pas. Puis encore un autre. Comme pour un nouveau né qui apprenait l’usage de ses jambes. S’appuyant contre le mur qu’elle longeait, elle sentit cette odeur. Cette odeur de sang qui venait de… Sa maîtresse ! Où était-elle ?! Reprenant d’aplomb, faisant fi de sa douleur crânienne pour se dépêcher, elle atteignit le lieu où l’odeur âcre y était la plus forte. Puis, en évitant ses larmes de se répandre sur ses joues, elle vit, gisante au sol, abandonnée, la femme qu’elle avait juré de servir. Un hurlement, dont elle n’avait pas eu connaissance tout de suite, s’était échappé de ses lèvres. Tout comme ses larmes s’étaient échappées de ses yeux. Quittant la scène, elle se dirigea, toute tremblante vers les Coureurs de Bow’s Street, ses seuls espoirs pour accorder vengeance à cette innocente qui était là, au mauvais moment, au mauvais endroit.

Les Coureurs de Bow’s Street arrivèrent rapidement sur la scène du meurtre. Ils passèrent au peigne fin les lieux souillés par cet acte qui semblait avoir un lien avec le meurtre du précédent Comte de Meyfield. Le même mode opératoire, pour tuer. L’étranglement, suivi d’un égorgement. Et étrangement, l’être qui a fait cela avait pris une mèche de cheveux de la jeune femme, contrairement à l’autre victime dont il a dépouillé de ses yeux. Pourquoi ? Serait-ce un genre de souvenir ? Un trophée. Ou tout simplement un acte sadique pour prouver que c’est lui qui détient le pouvoir absolu ? Les enquêteurs sont perplexes. Ils le sont encore plus quand ils voient, à même le sol, un œil de verre. Cela ne peut pas être une coïncidence, n’est-ce pas ? Non. Impossible ! Cela serait trop gros. Donc… Que peuvent-ils en conclure ? Ils cherchent d’autres indices, pour savoir si les pièces de l’échiquier se mettent en place, car pour l’instant, ils n’ont l’impression de brasser que de l’air.

Ils demandent même l’aide de la population, les vaillants qui veulent prêter mains fortes aux autorités pour dénicher n’importe quoi, un indice, une trace, quelque chose pour avancer, quand bien même infime, dans l’enquête sont priés de se joindre aux Coureurs de Bow’s Street.

[Vous êtes tous invités à poster ici. Vous pouvez interagir avec les autres. Vous pouvez poster autant de fois que vous le souhaitez. Cherchez, décrivez vos recherches et nous vous dirons ce que vous trouvez par MP. Vous serez libre de garder ce que vous aurez trouvé pour vous, d’en parler aux journalistes qui suivent l’affaire ou de le clamer publiquement.]

L'envol de l'oiselle

◦ With. Plein de mystère ◦

L'assassinat du Comte de Meyfield avait été un terrible choc pour ma sœur Amelia. Soudoyer les forces de l'ordre pour avoir accès à la scène de crime fut une... Disons, une idée. Ce fut une idée. Elle ne fut pas suffisante hélas pour me permettre d'obtenir une quelconque information pertinente, puisqu'une autre victime fut annoncée peu de temps après dans les journaux.

Une certaine Lady Lucy Campbell. La manière de lui ôter la vie avait été la même. Le prétexte, tout aussi vide de sens en apparence. Dans les deux cas, une sorte de trophée macabre avait été récupéré sur le corps de la victime, laissant ses effets terrestres et ses richesses intactes. J'avais décidé de prêter main forte aux Coureurs de Bow's Street. Je ne pouvais pas laisser le responsable du choc d'Amelia, courir les rues impuni.

Oui, ma raison d'être là, sur les lieux du crime, est totalement égoïste et personnelle. C'est une tragédie qu'il y ait eu deux victimes, mais cette tragédie n'est rien en comparaison de ce que vivent au quotidien les « petites gens » dont personne ne se soucis. Par contre lorsque des Nobles sont touchés, soudainement, tout le monde s'agite ! Quelle hypocrisie. Hypocrisie de ma part également, puisque sans Amelia, me serais-je inquiété du sort de la demoiselle Campbell ? Peut-être pas.

En soupirant, je repasse la zone au peigne fin. Je quadrille méthodiquement la zone ainsi que les ruelles avoisinantes. J'examine les recoins sombres, les porches, les cours intérieures, les cages d'escaliers, dans lesquelles le criminel aurait pu se tenir aux aguets.

Je suis un chasseur. Je sais où me dissimuler en attendant que passe le gibier. Alors, j'essaye de voir les quelques ruelles alentours, comme une forêt et leurs taillis. J'essaye de voir un cerf à dix corps accompagné de sa biche en guise de Lady Campbell et de sa dame de compagnie. Quelques pièces me permettent de louer temporairement les services de quelques gamins des rues afin qu'ils se promènent, les bras levés pour être à la même hauteur qu'une femme adulte, afin de figurer la victime et la survivante.

Je les fais aller et venir, tout en les observant depuis différents points de vue, différentes cachettes où un chasseur pourrait se tapir. J'élimine rapidement celles qui ne permettent aucun visuel sur les victimes. Je note, sur un plan rapidement griffonné dans un carnet, les meilleurs endroits pour me dissimuler tout en ayant une bonne vue sur la zone. Chacune de ces cachettes est examinée dans tous les sens, mesurée également. Car, si l'une d'entre elles semble idéale mais est trop étroite pour moi, c'est un indice qu'il est possible que le meurtrier soit lui-même d'une carrure plus petite que la mienne. De même, si aucune cachette ne permettrait d'accommoder un colosse plus large et grande que moi, c'est aussi une indication sur la taille maximale du monstre qui hante les rues de notre belle cité.

Du bout du pied, je retourne les tas d'ordures, essayant de déterminer si quelque objet dans le tas pourrait avoir été perdu par l'égorgeur. Quelques piécettes supplémentaires dans les mains des enfants des rues me permettent de savoir quels objets de valeur ont pu être ramassés ces derniers jours dans les environs. Je doute fortement qu'un ruban de femme en soie jaune ait pu être égaré par le tueur, hélas. Mais à force de piécettes, ainsi que la promesse d'une récompense s'ils vont apporter toute information complémentaire à la demeure londonienne des Gilderstone, je finirai peut-être par obtenir un indice quelconque.

Je termine par les habitants du quartier. L'argent hélas ouvre bien des portes, la promesse d'une récompense allume bien des convoitises, et le nom de Gilderstone finit par être mémorisé correctement par chaque personne que j'interroge, accompagné de l'adresse de ma demeure londonienne.

Je termine ma journée chez les Campbell, à interroger d'une voix douce celle qui a survécu au massacre, tentant de l'aider à se remémorer le moindre petit indice de l'événement. Je lui laisse ma carte en repartant, au cas où quelque chose lui reviendrait en mémoire ultérieurement.

J'ai un peu l'impression de faire concurrence aux officiels de l'enquête mais balaye rapidement cette idée de ma tête. Ce n'est pas une concurrence. J'apporte les moyens de ma condition, de ma richesse, de mes propres expériences, de ma propre éducation. Ils ont eu raison de faire appel à la population. Plus nombreux nous serons à nous y mettre, plus nous aurons de chances de mettre derrière les barreaux l'immonde personnage qui est à l’œuvre.

Ou de l'envoyer se balancer à une potence.