Le défi, la course improvisée sur glace.

Enfin ! Le service d'Earnest est terminé. L'échoppe est désertée de tout client. Et le colonel espère, il espère qu'Oswald est encore sur la glace. La course de patin s'est achevée il y a quelques temps. Nommant ainsi un vainqueur. Il n'a pas prêté attention de qui était l'heureux gagnant. Il se souvient juste qu'une femme et un homme était en train de se battre pour la place de gagnant de cette course. 

C'est avec un sourire de soulagement qu'il voit, seul sur la ligne de départ, Oswald. Earnest glisse vers l'aigle, faisant du bruit avec ses chaussures de patinage. C'est vrai qu'au départ, c'était juste pour les rendre à son propriétaire mais une idée germe à mesure que le canidé se rapproche de l'oiseau. C'est ridicule mais il veut qu'Oswald se prête au jeu. Il veut être un enfant juste pour oublier et s'amuser ! 

Parce qu'il en a marre de ses sentiments contradictoires, marre de se cacher, marre de ne rien avouer, marre de tout. 

-Oswald... 

Oui, ils sont seuls, c'est pourquoi Earnest se permet d'être si familier. 

-Faisons une course. Je n'ai pas pu assister à la course officielle mais cela ne va pas m’empêcher de te battre sur la glace, ici et maintenant ! 

Puis, il s'approche d'Oswald pour lui murmurer à l'oreille, très joueur. 

-Celui qui perd aura un gage par le vainqueur... J'espère que tu n'as pas peur, hum Eagle ? 
Oui, il ne se savait pas si provocateur. Mais il aime les défis avec un prix à payer. 

Puis, sans prévenir, il décompte le top départ dans le but évident de tricher et de gagner de l'avance. Il veut juste... Juste maintenant être Earnest en train de patiner avec Oswald faisant la course comme ils auraient pu le faire en étant adolescent. Maintenant, il n'y a plus de problème, juste la piste de course, Oswald et Earnest. 

-3, 2, 1, Partez !

Nombre aléatoire (1,100) :

51

"Espèce de Tricheur!" Rale Oswald en s'élançant a la suite de son ami.

Alors qu'il rêvassait sur la ligne de départ, le jeune homme a été distrait par son amant. Il devait avoir l'air sombre, au milieu de la foire désertée pour la nuit. Pardon? À quoi pensait-il? Oh, à plein de choses... La vie, la mort, son amant, sa fiancée...

Mais soudain, Earnest est apparu comme un souffle de vent chaud au coeur de l'hiver et il l'a sorti de ces considérations sombres.

Oswald pousse sur ses jambes, tentant d'attraper le manteau du tricheur pour essayer de le tirer en arrière. Non c'est pas sport. Oui, il l'a mérité.

Nombre aléatoire (1,100) :

35

-Hé ! Il faut juste être plus réactif ! 
Rigole Earnest. 

-Qui est le tricheur maintenant ? Hein ? 
Questionne-t-il en se moquant gentiment, tout en se défendant de dos et sur glace face à son ami qui prenait en grippe son manteau. C'est pourquoi, il décide de se séparer de celui-ci afin de le jeter sur Oswald afin d'obstruer son champs de vision. Œil pour œil, dent pour dent ! 

-Tu as été le premier à tricher. Qui a eu le temps de s’entraîner sur la glace avant l'autre, hum ? Certainement pas moi ! 
S'exclame Wolf, dans le but évident de trouver une excuse. Très puéril, en effet. Mais cela fait tellement du bien ! 

Eagle et Wolf, ils n'étaient pas ainsi adolescents, pas même enfants ! Peut-être ont-ils grandi trop vite ? Qu'importe, ils vont rattraper le temps perdu. 

Nombre aléatoire (1,100) :

48

Oswald évite souplement le manteau de son adversaire, non sans y perdre un peu de vitesse.

"C'était pour accompagner ma soeur! J'y peux rien si elle est pas venue finalement!"

Oswald patine mal, bien plus mal que lors de la première course. Mais il rit, aussi, ça aide pas. Et lui qui avait le coeur lourd, est soudain bien guilleret. Mais maintenant, plus personne ne les regarde, il n'est plus en représentation. Peut être osera-t-il même embrasser Earnest, à la fin?

Nombre aléatoire (1,100) :

95

Oswald ricana en dépassant son ami. Au passage, il lui fit signe de la main pour le narguer. A son tour, il lui balança son manteau a la tronche dans l'espoir de le faire trébucher.

"Chacun son touuuuuuuuuur!"

Puis, le sprint final approchant, le vicomte tira sur ses jambes et piqua le sprint de sa vie.

Nombre aléatoire (1,100) :

4

Earnest vit Oswald le dépasser. 

-Accompagner ta sœur, l'excuse oui ! 

-C'est de la triche ! L'aigle peut voler ! 
S'indigne Earnest faussement sérieux de son accusation, même si son faux sérieux a été remplacé par son rire devant sa défaite presque imminente. 

-Ouais bah c'est mon tour ! 


Voyant Oswald sprinter et s'étendre par terre, Earnest ne peut s’empêcher de rigoler. Et dire qu'il croyait perdre ! Il y a encore de l'espoir ! Hésitant tout de même entre vérifier si Oswald va bien ou gagner la partie, Earnest remarque sa veste sur la glace, en dessous d'Eagle. Il se dit. 


-Tu vois ? Je n'ai pas triché, j'étais simplement prévoyant ! 


C'est pourquoi il donne son maximum pour franchir enfin la ligne d'arrivée, essayant d'éviter Oswald quelques mètres plus loin de lui. 

Nombre aléatoire (1,100) :

66

C'est avec un cri de la victoire qu'Earnest annonce la défaite cuisante d'Oswald. Earnest sait que c'est surement l'adrénaline, la chance du débutant, quelque chose qui a fait que... Il a gagné. Il n'a jamais patiné de sa vie ! Enfin, est-ce du patinage sans patin ? Il suppose que non. 

Il refait un tour pour rejoindre Oswald qui s'était plus ou moins relevé. Juste... Pour lui dire, oubliant sa joie d'avoir gagné pendant quelques instants. 

-Heuuu... Eagle ? Comment est-ce qu'on s'arrête ?! 

N'ayant pas le temps d'écouter la réponse d'Oswald, il percute celui-ci brusquement, tombant tous les deux à la renverse. Earnest, dans un élan de lucidité, veille à protéger la tête d'Oswald avant qu'ils ne touchent le sol. 

-Hum... Oups ? Rien de cassé ? 

Oswald voit la catastrophe arriver, il la voit dans les yeux et le patin d'Earnest. Il se roule en boule et affronte le choc sans trop de bobos... Quelques bleus, sans plus.

Et il se trouve qu'il a l'oreille du barman à portée de murmures...

"J'aime quand tu es sur moi, mais... Dans un autre contexte..."

Puis il pousse sans ménagement son camarade d'école pour se relever. Earnest est sur son manteau, mais lui... En quelques coups de patin, il va récupérer le sien et l'enfile, malgré les traces d'humidité.

"Tu as tout vendu? Ou tu m'offres un vin chaud? Allez, je l'accepte tiède."

Habilement, il rejoint son ami et lui tend la main pour l'aider à se relever.

"Abritons-nous dans ton échoppe."

L'échoppe. Maintenant fermée. À l'abri des regards, donc.

-Ho ? Je t'assure que j'aime aussi être sur toi. Je suis certain que nous pensons au même contexte. 

Oui, quand Earnest a fait tombé Oswald dans le lac et que celui-ci lui a rendu l'appareil en le tirant sur Oswald, faisant qu'Earnest était sur Oswald, dans l'eau. Puis Earnest était sur Oswald pour le faire couler, gentiment évidemment. 

Puis le barman voit son ami, allongé au sol, en dessous de lui. Il ne peut que rougir devant sa stupidité. 

-Ho ?! Ce genre de contexte ? 
Earnest comprend seulement maintenant l'insinuation d'Oswald. 

-Cela ne me dérangerait pas que nous appliquions ce "contexte" très très prochainement. 

Oswald le pousse, c'est sur que l'officier doit être un peu lourd pour Eagle. Wolf remet son vêtement sur lui.  

-Il y a encore quelques bouteilles de vin. Je les ai réservé pour ma victoire. Haha. 
 
Ou celle de son amant. Non, en fait c'est un heureux hasard. Mais il peut faire semblant d'avoir tout prévu.

Oswald vit bien que son ami n'avait absolument pas saisi son allusion graveleuse, alors il afficha un grand sourire narquois jusqu'à ce que le militaire comprenne.

"Ouais, ce genre de contexte!"

Il glousse en rougissant légèrement aussi. Lui aussi contextualiserait bien. Mais comme il est blond, ben ça se voit huit fois plus que son camarade... vive la blondeur.

Ils se dirigent vers l'échoppe de vin. Oswald attend patiemment que son ami ouvre la porte, il le laisse entrer, le suis en fermant la porte de la petite cabane de bois... Et attrape Earnest pour un baiser passionné.

Earnest se sent happé par les lèvres d'Oswald. Il n'est pas contre. Au contraire, le vin sera peut-être plus chaud que prévu... Et ce n'est pas pour lui en déplaire. Il aime le vin chaud. Surtout quand le vin se nomme Oswald. 

Est-ce que le Colonel Wilde apparente Eagle comme du vin ? Nooon. C'est sur qu'il n'a pas intérêt de dire cela à Oswald. Ce n'est peut-être pas des plus plaisants d’être apparenté à une boisson alcoolique ! 

-Même si pour moi, c'est la meilleure de toutes les boissons alcoolisées qui soient. 

Hum... Il n'a pas dit cela à voix haute tout de même !? Qu'est-ce que son cerveau n'a pas compris dans "Oswald ne doit pas être au courant" ?! C'pas possible ça. 

Faisant comme si de rien était en embrassant Oswald, Wolf met sa main sur la nuque du vicomte pour approfondir légèrement leur baiser passionnel. Earnest prend l'initiative de retirer la veste sur le dos d'Oswald pour la laisser tomber au sol, puis en prenant son temps il déboutonne la chemise de son amant...

Ses yeux s'écarquillent devant le torse nu de son ami d'enfance. Toute trace de désir ayant disparu de son système. Il se demande qui a pu lui faire cela, ces bleus sur le corps de son ami d'enfance. Puis il se rappelle qu'il n'a pas su s'arrêter quand il le fallait et a écraser Oswald de tout son poids, s'étalant de tout son long. 

-Je... 

Cela commence déjà. Il devient déjà une menace pour son Eagle. Il lui a retiré ses plumes maintenant, mais qui dit qu'il n'arracherait pas ses ailes plus tard. Il tremble légèrement. De colère, de tristesse. Il ne saurait dire. 

-C'est moi qui t'ai fait cela ? Eagle... Je... 

Oubliant sa culpabilité, il s'exclame. 

-Laisse-moi te soigner ! 

Il a déjà guéri un homme à la limite de l'amputation, donc ce n'est pas quelques bleus qui vont venir à bout de lui !

En cet instant, Oswald est peut être, du vin, il s'en fiche, du moment qu'il peut être un vin chaud, très chaud. Il embrasse Earnest, le goute, le picore, embrasse sa joue, l'angle sa mâchoire, son cou, puis il est bloqué par son manteau et les trop nombreuses couches de vêtements dont est enveloppé le barman.

D'ailleurs, celui-ci doit avoir la même frustration, parce qu'il commence à déshabiller le vicomte, qui trouve que oui, c'est une bonne idée, une très bonne idée et qui l'aide. Il enlève son manteau, il déboutonne le bas de sa chemise pendant que Earnest attaque le haut et enfin, la barrière de tissus s'écarte et révèle son torse. Il fait froid dans l'échoppe, mais Oswald n'en a cure. Il veut qu'Earnest le touche, plus, et il veut aussi toucher Earnest. Il va pour faire subir le même sort au militaire quand celui-ci se fige.

"Ben quoi?"

Le Vicomte baisse les yeux sur son ventre et constate l'existence qu'un beau bleu  sur son flan. On distingue bien les traces des deux patins d'Earnest qui lui est bien renté dans le bide.

"Ah, oui, probablement."

Oui, Earnest lui avait probablement fait ça. Mais il s'en fichait d'une force... égale à son érection. Mais il regarda le visage défait d'Earnest... Et tout retomba.

"Ben quoi?"

Le laisser le...

"Mais non!"

Joignant le geste à la parole, le vicomte referma sa chemise.

"Mais ça va! C'est juste un peu sensible, c'est tout! Je marque beaucoup, tu le sais bien!"

"Ben quoi" !? Comment cela "Ben quoi" ? Earnest regarde un Oswald d'un air de dire "Tu es sérieux là ?" C'est un Earnest désabusé qui scrute son ami d'enfance.

-Ben quoi ? Ben quoi ! Tu es blessé Oswald ! Et par ma faute ! Je... Je n'aurai pas du te défier, c'était stupide. 

Ce n'est pas tant les bleus qui le mettent dans cet état, c'est juste qu'il revoit les blessures de ses frères d'armes sur le torse d'Oswald. Cela n'a plus rien à voir avec les bleus. Mais une fois, il avait blessé son frère d'armes, il en est mort. L'infection s'est propagée. Jusqu'à venir à bout de son premier ami en tant que soldat. Sa première erreur, et dire que le colonel voulait aider ! Quelle ironie ! Il avait réussi. Et si cela recommençait ? Et si l'hématome grandit et devienne intraitable ? Il ne peut pas tuer son Eagle ! Jamais ! Il s'y oppose. Il ne sait pas comment, ni pourquoi cela devient si mortel en fin de compte, pourtant... Parfois, cela ne provient que d'une petite coupure, d'un rien. Et si aujourd'hui, cela démarrait d'un bleu ? 

-Mais si ! Je vais te soigner. Je ne te laisse pas le choix. 

Earnest porte Oswald, en évitant de toucher ses abdominaux et le dépose sur le seul tabouret présent. 

-Oui, mais à chaque fois, c'est rosé, pas bleu ! 
Contre-argumente Earnest. 

-Maintenant, tu restes assis, et moi, je vais aller chercher ce qu'il faut. 

C'est en partant vers l'arrière, en arrivant, il déchire une manche de sa blouse blanche. Heureusement que cela ne vaut presque rien. Il retire celle restante. Il prend la carafe d'eau ni chaude, ni froide. Juste tiède, dirait Earnest. Elle est posée sur le comptoir et imbibe les vêtements blancs. Puis il revient vers Oswald, qu'il espère toujours assis ! 

-J'ai de quoi compresser ton torse, pour t'aider à guérir. 

Il montre du doigt ses manches trempées dans sa main. 

-Je vais les mettre sur ton torse, comme ça, cela te ferait du bien. 

Il s'approche d'Oswald et tend les mains pour les positionner. Il voit que c'est devenu un peu plus froid à cause du temps que cela a pris pour venir juste devant Eagle.

"Lâche-moi!" proteste le vicomte quand Earnest le pose de force sur un tabouret. Il rattache se chemise rapidement pendant que le militaire fait ses... trucs avec sa blouse, mais quand Earnest revient en voulant le mouiller, il explose.

"De l'eau? Par ce froid? T'es complètement dingue, mon vieux. Je me tire."

Il contourne son amant et s'apprête à sortir quand , la main sur la porte il persifle

"Tu te calmes sur mes bleus ou je me tire. J'ai envie de passer une bonne soirée avec toi, pas de me soumettre à tes lubies médicales."

Non, il n'a pas envie de partir. Mais il le fera si nécessaire.

-Par ce froid ? Nous sommes dans une échoppe chauffée au feu de bois, je te rappelle ! Tu préfères de l'eau bouillante peut-être ? Je ne te savais pas aussi douillet, Mister je-suis-le-vicomte-d'Esternay ! 

Earnest hausse juste un sourcil quand Field lui annonce qu'il part. 

-Prend au moins ma veste. Là, je te l'accorde. Tu vas attraper froid sur la glace. 
Bougonne Earnest, en lui lançant sa veste, qui était tombé au sol lors de leur ébat, plus physique que parolier à ce moment là. La belle époque... Ouais, il sait que cela ne fait que cinq minutes que cela est arrivé mais bon 

-Moi aussi je voulais passer une bonne soirée avec toi ! C'est pas pour rien que je t'ai défié à la course de patins, et ce n'est pas pour rien que je suis dans cet échoppe avec toi. Je te veux, évidemment. Mais pas alors que tu vas souffrir avec ces bleus. Si tu ne veux pas de moi pour te soigner, d'accord mais va voir un docteur, à lui par contre, évite de dire qu'il a des lubies médicales. Il risquerait de mal le prendre. 

Lubies médicales ? Il y va pas un peu fort cet Oswald. Earnest pense que "Ce crétin qui n'y connait rien en médecine vient lui dire cela comme s'il savait de quoi il parlait". Le comte n'a pas fait la guerre, à ce qu'il sache !

Oswald refuse d'un geste la veste de son ami, mais remet la sienne qui git au sol de la petite échoppe. Elle est un peu tachée, mais peu lui importe. Il ne fait pas sa propre lessive.

La tirade d'Earnest lui arrache un soupir. Il sent que son état inquiète vraiment Earnest et il ne veut pas l'inquiéter.

"Ok... Écoute, si demain, j'ai encore mal, j'allais voir un médecin, je te le promets. Ça ira?"

Oui, il a un peu mal. Un peu. Mais c'est normal. Il a fait une belle chute et il sait bien qu'il aura mal encore un moment. C'est normal. Il guérira tout seul, il en est certain.

Mais il sent l'inquiétude dans les yeux d'Earnest et tout d'un coup, il ne se sent plus capable de l'affronter. Alors pour une fois, il fait ce qu'il a reproché à Earnest: il prend la fuite.

"Je dois y aller, j'ai beaucoup de boulot demain. Passe une excellente nuit."

Il pose un chaste baiser sur le front de son amant et ressort dans le froid.

-Donc... Tu avoues avoir mal... ? 
Demande-t-il. 

-Okay, okay !
S'exclame-t-il en levant les mains, comme le ferait un coupable. 

-Cela me va. 

Il n'a pas le temps de réagir ou faire quoique ce soit, qu'il entend Oswald se trouver une excuse, il le voit se surélever, les talons de ses pieds ne touchant plus le sol pour que sa bouche atteigne le haut de sa tête, il se baisse d'ailleurs un peu pour que le vicomte puisse lui déposer un chaste baiser sur son front.

Puis il entend la porte. Et là, Earnest se souvient de leur dernière parole, du dos d'Oswald fuyant le loup et ce qu'ils ont à se dire. Ha non ! Pas cette fois. 

Il re-ouvre la porte, le barman voit Oswald s'en aller, puis il crie pour que l'aigle puisse entendre, malgré ses oreilles affûtées.   

-Eagle ! 

Il soupire. 

-Je sais que tu redoutes cette conversation, mais il faudra un jour parler de cela ! Tu ne pourras pas éternellement fuir. 

Le colonel espère que le moment venu, ils seront prêts. Parler de ce qu'ils se passeraient s'ils sont attrapés et emprisonnés. Earnest n'en démord pas, il ne sera pas lâche à ce moment là. Il assumera pour deux. Ce n'est pas... Un héros, mais il veut mourir pour une cause voulue. Il veut mourir en sachant que sa mort ne sera pas veine. Et quelle meilleur mort que d'éviter à des enfants innocents d'être orphelin d'un père, et puis... d'éviter à une femme de devenir veuve ? Ils auront cette discussion. Et Earnest espère qu'Oswald voudra bien accepter cette requête. 

-Sur ce, passe une excellente soirée ! 

C'est sur ces derniers mots qu'il ferme la porte derrière lui. Bon, il va tenir le bar, il est de service pour quelques heures. Il remplace une personne. La journée risque d'être plus longue que prévue.