Une bonne soirée (non)

Ce soir-là, Randall était malade comme un chien. Abandonné de tous à la pension, on lui avait juste fourni un seau qu'il remplissait peu à peu du contenu de son estomac de plus en plus vide. Il se sentait fiévreux, nauséeux et les bruits de vomissement de l'autre côté des fines parois de sa chambre lui donnaient un indice sur le fait qu'il n'était pas le seul dans cette galère.

À tous les coups, le dernier repas de la pension était avarié. Il n'avait rien remarqué au gout, mais c'était si salé qu'il avait pu passer à côté de quelque chose.

Occupé qu'il était à se vider, le jeune homme avait complètement oublié qu'il devait sortir avec James ce soir-là. Pauvre James. Il devait attendre dehors. Il n'était jamais encore entré dans la pension dont la façade était correcte. L'intérieur en revanche était passé et usé, tout comme la propriétaire et les pauvres bougres qui y logeaient.

Heureusement qu'il ne voyait pas l'etat de sa piaule maintenant. Alors que Randall comme bon militaire était très organisé, pour une fois, ses vêtements trainaient par terre. Dans sa hâte à se mettre en pyjama, il ne les avait pas rangés. Et bien sûr, n'ayant personne pour évacuer et laver son seau, l'immonde odeur de ses régurgitations embaumait la pièce.

James avait rendez vous pour une soirée entre ami avec Randall se soir, et il se sentait étrangement fébrile. Il n'avait jamais ressenti ça avant, avec personne. Il avait même fait un effort vestimentaire, au dela de son habituel impecablement soignée à la militaire dans lequel il avait été driller depuis l'enfance.

Randall lui avait donner l'adresse ou le prendre avec le fiacre pour la soirée, mais voilà, ça faisait un moment qu'il attendait. L'ancien capitaine de lui avait pas sembler du style à faire attendre, outre les quelques minutes qui parfois vous surprennent. Non, clairement quelque chose ne tournait pas rond. Ce n'était pas leur première sorti dans un pub, ou dans les différent club dont était maintenant membre, par héritage, James. Et jamais Randall n'avait été en retard. Il était toujours militairement à l'heure.

Inquet plus qu'il ne le devrait, incapable d'attendre plus longtemps, le jeune officier sorti du fiacre et donna ses instruction au cocher.

Il s'avança ensuite vers la pension, d'un pas ferme et déterminer. Dès que la porte s'ouvrit, James compris que quelque chose clochait ici. La façade était parfaitement correcte, mais l'intérieur avait un petit quelques chose de... pas net. Il n'aurais su dire quoi, l'attitude de la matrone qui lui ouvrait, ses vêtement un peu trop rapiécé, ses airs négligée qu'elle tentait de corriger sans subtilité.

Il prit son air le plus polie, mais dont personne n'aurait même oser désobéir et demanda à être conduit à la chambre du capitaine Thynne. La matronne hésita, bégueya une excuse, mais James apuya le regard et elle céda précipitement.

En s'enfonçant dans la bâtisde, James eu la confirmation que son intuition était la bonne, et même pire. C'était tout bonnement insalubre ici. Et on osait y loger un futur marquis ?! C'était abérant. Là s'en était trop. Il allait porter plainte sur ce notaire vérreux. Avait-t-on idée de traiter quelqu'un du rang de Thynne de cette façon !

Ce sont les bruit qui provenait des chambres qui l'inquiétèrent le plus. Tous le.monde semblait malade. Non, vraiment ça n'avait aucun sens. Et certain provenait de la chambre qu'elle lui indiqua. De son regard le plus menaçant, toisant la dame de toute son éducation d'officier, James lui ordonna d'aller chercher un médecin, sans quoi, il se chargerait lui-même de trainer la dame en justice pour empoisonnement d'un officier militaire. Et il le ferait. Diable, c'était criminel de traiter ainsi un être humain quel qu'il soit.

La dame parti en hâte et James n'avait plus qu'à espérer qu'elle fasse son drvoir de chrétienne et aille chercher un médecin pour les pauvres hères qui était ici.

Rassemblant son courage, ce ne serait pas la première fois qu'il serait au prise avec la maladie durant sa carrière, il entra. L'odeur était infect, mais le jeune cavalier ne recula pas. Il alla droit vers son ami.

"Thynne, par Dieu, qu'est-ce qu'ils vous ont fait subir. C'est James, venez, je vous emmène chez moi et nous appelrons un médecin."

Il s'annonça, connaissant les réflexes des militaires, les siens compris. Il prit son ami par les épaules et la rage aumenta encore. Il était bouillant. C'était innaceptable et il sentait son coeur se déchirer à la vue de son ami.

Une personne entra dans la pièce. Méfiant, l'esprit malade de Randall identifia une forme féminine. Il eut donc un mouvement de recul. Mais en approchant, elle se masculinisa.

"So... Somerset?"

C'était bien lui? Alors que l'hallucination se dissipait, Randall se confirma que oui. C'était bien son ami. Il jeta un regard hagard à la pièce.

"Je suis désolé..."

Désolé que ce soit si peu rangé, désolé d'être dans cet état, désolé d'être en retard, désolé de vous avoir oublié.

Mais entrainé par le volontarisme de l'autre militaire, le malade se laissa entrainer. Il rassembla ses vêtements au sol et les rangea dans son sac militaire. Avant de se précipiter sur le saut et de vomir un peu plus de bile.

"Elle nous a fait manger de la viande pas fraiche, je pense... J'ai entendu d'autres gens malades."

Il enfila son manteau avec difficulté et tenta de soulever son sac, sans y parvenir.

"On va où?"

Oui, James l'avait déjà dit. Non, Randy n'avait pas imprimé. Randy n'était pas en grande forme.

James mit rapidement un terme au effort de son ami qui tentait de rassembler ses choses, et de soulever son sac. Il n'était clairement pas en état de le faire.

"Thynne, laissez, reposer vous, vous aurez besoin de toute vos force. J'ai envoyer la matrone chercher un médecin, et si elle a au moins un peu de décense humaine, elle le fera, mais je m'assurerai d'envoyer de l'aide ici. J'ai beaucoup d'homme qui sont retourner à la vie civil et qui ont encore suffisament de respect pour moi pour venir aider ici un jour ou deux. Et ça ne passera pas sous silence croyez moi."

Il prit le sac et n'attendit pas cette fois la permission pour se placer sous l'épaule de son ami et le supporter jusqu'a la voiture. Il n'écouta aucune protestation, sinon pour arrêter quand le pauvre homme devait rendre de la bile, ou avait besoin d'une pause. Il ne flancha même pas, et conserva son masque avenant malgré le dégoutant de la aituation. Le fait d'avoir l'autre homme si près était absolument déroutant, et son coeur était en miette de le voir souffrir. Cependant, il n'était pas heure à l'introspection. Il avait un ami à aider.

Il l'installa confortablement dans le fiacre, et se servit de son mateau pour le recouvrir, ainsi que de son foulard comme orreiller. Et si Randall protesta, le jeune capitaine ne fit que lui offrir son regard le plus sévère.

Quand Randall se réveilla, ce fut dans une chambre qu'il ne connaissait pas, mais dont il reconnut immédiatement l'odeur. James. Il était chez James. Somerset. Il ne devrait pas l'appeler James même en pensées sans y avoir été invité.

Un seau propre attendait sagement au pied du lit, mais son estomac semblait calmé. Il se leva, en tentant de rassembler ses souvenirs de la veille. L'indigestion générale. La sueur, la crasse, l'odeur... Puis J...Somerset qui arrivait et le sortait de là. Et puis le reste était très flou. Il avait bien dû sortir du Fiacre à un moment ou un autre, mais quand? Comment? Sur ses deux pieds, espérait-il au moins.

Il s'enveloppa de son manteau et sortit de la calme chambre. Dans le salon, il découvrit Somerset occupé à son secrétaire. Une couverture était drapée sur le canapé. Randall renifla avec dérision:

"Confortable, ce canapé, non?"

James avait ramener Ran... non Thynne chez lui, il ne pouvait faire autrement. Avait appeler un médecin et envoyé des amis à lui s'occuper de ce taudis insalubre. Le médecin avait confirmer l'indigestion et offert quelques piste pour aider, heureusement, ce médecin et amis de son père était un homme de science autant que de bon sens. Il ne pratiquait pas la médecine à la mode, mais tout ce qui aidait ses patients.

James avait fait boire de toute petite gorgé de bouillons de riz et de poulet épurer de gras, avec du sel et un tout petit peu de whysky pour désinfecter l'estomac, ainsi que des décoction de tisane avec une poudre offerte par le médecin. Juste de toute petite gorgé, déposer sur les lèvres du patient, elle était étrangement magnétique d'ailleur, mais il était rester concentré sur sa tâche. Donc, toute les heures, et quelques, il l'avait fait, toute la nuit, changer la compresse d'eau froide, s'assurer qu'il ne se désidrattait pas, etc.

Puis, ce matin, quand la fièvre était enfin tomber, James s'était permi de manger un peu lui-même et de se rafraichir à la salle de bain.

Cela devait faire un peu plus d'une heure qu'il était à son secrétaire à essayer de régler tous les menus détails de la succession de son père quand il ente dit son patient bouger.

Il ne s'attendait pas à ce trait d'humour, et fut surpris de rire autant. Dieu, il était épuiser, mais si étrangement heureus, presque euphorique, de voir son ami debout. Le prénom lui échappa sans même qu'il ne le réalise.

"Randall, je suis soulager de vous voir éveiller et debout. Et oui, ce canapé est très confortable." C'était un mensonge, il ne l'était pas du tout et le jeune James se jura de ne plus laissé son ainé dormir dessus. Surtout qu'il se remettait.

À son tour, Randall éclata de rire à la plaisanterie de James. Non, en effet, ce canapé n'était pas confortable. Mais c'était mieux que rien.

"C'est toujours plus confortable que mon lit à la pension... Désolé que vous ayez vu cela, James."

Puisque son nom avait franchi les lèvres de James, il s'autorisa la même familiarité.

Il s'effondra dans un fauteuil et posa sa main sur son visage. Il n'osait en parler, mais ça devenait complexe de payer son entretien. Londres était une ville chère. Et si son identité avait été reconnue par l'Armée, ils ne lui avaient pas remboursé encore ses arriérés de solde. Et sa solde normale n'était pas assez importante pour soutenir le cout de la vie à Londres, plus le train de vie de mère, qui n'avait pourtant rien d'extravagant.

"Pfff..." fit-il finalement. "Va falloir que j'y retourne..."

James fut heureus que Randal... oh merde... il avait vraiment dit ça ?! Ouff... Randal, donc, lui avait rendu l'appareil. Il ne semblait pas offenser. Néanmoins, James aurait du faire mieux. C'était pas quelques insomnie qui aurait du avoir le dessus sur son esprit. Il était un caoitaine des dragon. Il devait se ressaissir.

Et pourtant, le rire de Randall lui donnait l'impression d'avoir bu du champagne et les bulle lui chatouillait l'âme. C'était vraiment trop étrange.

Mais avant qu'il ne puisse même ce questionner sur ses étranges émotions, Randall parla d'y retourner et le sang de James se glaça dans ses veine. Avant même d'avoir réfléchi, il ouvrit la bouche et des mots en sortir.

"Hors de question ! Un futur marquis n'habitera pas dans un taudis, encore moins un ami et un frère d'arme, si je peut y faire quelques choses. Vous êtes bienvenu chez moi jusqu'à ce que vous soyez en meilleur forme, et d'ici là j'aurai trouvai une garconière acceptable pour les deux célibataire que nous sommes. La rente de l'armée et de mon petit domaine devrait suffir. Mes besoins et ceux de mon père..." il dégluti les émotions qui menaçait de l'envahir et réussi à le faire avec brio. Il était vraiment émotif en ce moment, son père en serait fort fâché. "... aussi. Il m'a laissé un héritage comfortable."

Il ne parla pas des procédure qu'il avait engagé à l'encontre du notable ce matin, au première lueur de l'aube. Randall avait besoin de calme et d'apouis, pas d'une croisade. Ça James s'en chargerait.

"Un futur Marquis très mal payé! ces foutus notaires me font lanterner et l'armée me dois encore six mois de solde!"

Randall soupira. James savait tout cela. Ils en avaient déjà parlé. Il se passa la main sur le visage et refusa tout net la proposition de son frère d'armes.

"Non non non... Je ne peux pas accepter. Je suis... Je n'ai pas les moyens de louer un appartement. Votre héritage confortable vous appartient, je ne veux pas être une charge."

Randall resta songeur quelques instants.

"Je ne veux pas être une charge. J'ai rarement dit une chose aussi vraie. Je pourrais rentrer chez Mère et merde aux notaires, mais je serais une charge pour elle. Elle s’inquiète pour moi. J'ai besoin... J'ai besoin de me reconstruire loin de son regard."

Elle l'avait aidé à retrouver la parole, mais il devait retrouver le reste seul.

Ah, la fierté masculine. James aussi en avait à profusion, il ne comprenait que trop bien. Ce qu'il comprenait moins bien, c'était ce qui le poussait à vouloir à ce point aidé Randall, mais en même temps, c'était un frère d'arme, un ami, un futur Marquis que Diable. Il ne pouvait pas rester un gentillhomme et ne pas faire quelques chose. Mais il comprenait que Randall n'accepterais pas simplement parce qu'il avait besoin d'aide. James devait jouer finement, se montrer vulnérable aussi...

"Randall, je n'offre pas sur un coup de tête. Cette endroit à toujours été transitoire pour moi. J'ai peu de besoin, je n'aime pas vraiment le confort, j'ai grandit dans l'armée... et c'est trop calme. J'aime mon intimité, ça a toujours été, je suis même prude aux yeux de plusieurs, je l'accepte, mais il y a toujours eu des gens autour de moi. J'ai toujours partager mes baraquements, mes campements, mes lieux de vie avec des gens. Je ne supporte déja plus le silence, il m'obsède."

Cet aveux lui coutait énormément, surtout épuiser comme il l'était. Ça lui brulait les lèvre, le rendait anxieux, sur le qui-vive. Un officier ne montre aucune faiblesse. Mais Randall en avait besoin. Alors il l'avait fait, il s'était mis à vif et avait réussi à ne pas flancher, à garder le controle.

Randall commençait à connaitre son ami. Mais il ne l'avait jamais vu comme ça aussi... vulnérable. Par contre, il avait vu d'autres hommes dans cet état. Beaucoup d'autres hommes. C'était ça aussi la guerre. C'était des hommes brisés. Pas forcément définitivement, pas forcément irréparables, mais tout de même bien abimés.

James était abimé.

À vingt ans, il était abimé.

Randall retint une vague de rage pure. Il aurait voulu égorger Napoléon avec les dents pour avoir fait du mal à cet homme, a ce gamin-là en particulier.

Lentement, difficilement, il ravala sa colère. Avant de réfléchir.

"Très bien. Mais j'exige que nous notions ce que je te dois en loyer. Et que le jour où j'hériterais, tu acceptes le remboursement. Ce n'est pas négociable."

James se sentait à vif, mis à nu comme jamais il ne l'avait été, les joue empourpré, il se sentait absolument confus. Une partie de lui voulait que Randall le prennent dans ses bras, c'était absolument grotesque. Il se ressaisi, néanmoins, surtout à cause de ce que dit Randall. Merde, ce n'était pas du tout ce qu'il voulait. Il n'en avait tellement rien à faire de l'argent. Il voulait un ami, ne pas être seul, mais surtout il était incapable de laissé son ami dans une tel situation.

Il devait trouver un angle d'attaque pour essayer. Il n'allait certainement pas faire ce genre de promesse. Il était un homme de parole, il serait lié par tous ça.

"Randall, si j'étais dans la même situation, vous me laisseriez là-bas ?"

Le prendre par les sentiments était un coup bas, mais c'était mieux que d'accepter ce genre de négociation. Il ne pouvait tout simplement pas accepter ça.

"Non, certes."

Le coeur gonflé de colère et d'un sentiment d'humiliation qu'il détesta dès la première seconde, il répondit sur le même ton.

"James, si vous étiez dans la même situation, n’exigeriez-vous pas la même condition?"

Le trentenaire  se passa la main dans les cheveux et se leva pour aller regarder par la fenêtre.

"Soyez raisonnable, James. Je vous rembourserais après mon héritage. J'aurais alors de l'argent et des domaines. Vous ne me mettrez pas en difficulté. Je pense que le compromis est bon."

Le jeune homme soupira, il ne gagnerait pas, il devait accepter de laissé un peu de dignité à son ami. Il hocha la tête en signe de défaite.

"Bien, si vous y tenez à ce point. Mais, sincèrement, je n'en ai pas besoin, donc, ça peut prendre le temps que vous voulez. Ne vous sentez pas en dettes, je vous pris... vous me rendez service en acceptant."

Merdre, il n'aimait pas se sentir aussi mal à l'aise, aussi vulnérable. Il était en déséquilibre et il n'avait aucune idée comment reprendre pied. Et néanmoins, il ne se sentait pas aussi vulnérable qu'il ne l'aurait du. Le regard de Randall n'était pas intimidant, aucun jugement, il ne se sentait pas menacé, au contraire. Il avait l'impression que la présence de l'homme était comme une couverture chaude laissé près du feu après une journée froide et humide à faire campagne.

Randall tendit sa main à James et tandis qu'ils se seraient la main pour sceller le marché, Randall se fit la réflexion que quand même. Il aurait dû se sentir plus mal de se mettre en dette auprès de quelqu'un, aussi sympathique soit-il. Mais étrangement, avec James, ça allait. Il avait confiance en James pour ne pas se servir de cette dette contre lui ou pire, contre sa mère.

Le militaire quitta ensuite le salon pour aller faire un brin de toilette et s'habiller. Puis ils passèrent du temps à définir ce que devait avoir leur future tanière commune.