Le Deal du moment :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le ...
Voir le deal


 

 L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia

Amelia Gilderstone
Amelia Gilderstone
◦ Fille de Comte ◦
Lettres envoyées : 214
Age : 21 doux printemps passés en terres britanniques. Douce fleur, c'est le 16 avril 1794 qu'elle ouvrit ses yeux, faute de montrer ses premiers pétales.
Nationalité : Anglaise de Sang et d'origine.
Statut marital : Célibataire, elle craint finir vieille fille. Les fiançailles sont dans toutes ses discussions car elle n'a été éduquée que pour ce but.
Métier/Occupation : A quoi bon travailler quand votre seule contrainte dans ce monde est de demeurer parfaite aux yeux de tous ?
Classe sociale : Lady à l'étiquette parfaite et à la réputation intangible.
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia 0ba8a3687954425820078cd357f2781bed4fc45e
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Original
Pseudo : Enaira
Trigger Warning : Aucun
Content Warning : -
Avatar + crédit : Imogen Poots (Zuz')
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Empty

L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia /
Lun 25 Oct - 22:34

 


L'art de séduire sa belle-mère
◦ With. William Manners ◦


18th November 1815 « As-tu seulement pensé à ce que tu ferais, si le Prince Friedrich reparaissait ? » Frances Gilderstone observait sa fille aînée dans le reflet de son grand miroir, alors que sa femme de chambre l’aidait à passer sa robe pour cette rencontre plus que conventionnelle. Amelia put lire, dans ses yeux, toute l’inquiétude d’une mère pour sa fille. Elle put percevoir, également, l’espoir qu’avait la matriarche en évoquant le retour de cet homme qui n’était absent que depuis trop longtemps. « Je n’ai nulle intention de… Ne pas respecter mes engagements, mère. » La femme d’un bel âge pinça les lèvres. « S’il ne s’agit que de cela, je m’en chargerais personnellement si cela devient nécessaire. » La jeune blonde sembla horrifiée, tournant son corps tout entier pour faire face à sa génitrice, Leah devant se montrer agile pour suivre le mouvement et ne pas abîmer l’étoffe soyeuse qu’elle aidait à glisser sur les épaules de la demoiselle. « Mère ! Vous n’en ferez rien ! » « Amelia… Cet homme t’avait laissé l’opportunité de réfléchir à sa demande… Pourquoi diable n’as-tu pas accepté ces termes ? La nouvelle de probables fiançailles aurait eu le temps d’atteindre les oreilles de personnes concernées et Friedrich serait d’ores et déjà en route, dès à présent… Pourquoi as-tu accepté avec tant d’empressement ? » Elle avait le sentiment de la décevoir. Si la grande majorité des membres de la famille Gilderstone avait accueilli la nouvelle avec un enthousiasme non feint, elle avait senti, chez sa mère, une tension toute particulière. Alors, oui, la comtesse douairière devrait laisser derrière elle le rêve de voir sa fille, un jour, couronnée. Enfin, Amelia l’espérait grandement, car chaque évocation du prince ne faisait que raviver la plaie béante qui avait mordue son cœur. « Lord Manners ne mérite guère que je me joue de lui de cette manière, mère. Et je vous défends de prendre part à tout ceci. J’ai vingt-et-un ans, maman… Si je ne l’épouse pas et si nul prince ne revient en nos contrées… Avez-vous réellement envie de me voir demeurer à vos côtés jusqu’à vos vieux jours ? » Sa plus grande parade face à ces discours sans fin. Et sa mère n’avait, pour l’heure, encore su trouver moyen de contre attaquer.

La journée s’annonçait pourtant belle. L’homme lui avait fait porter un billet, la conviant, elle ainsi que sa mère à un déjeuner assez informel en leur demeure londonienne. Il mentionnait sa propre mère, dans ce message, désireux certainement de lui présenter la demoiselle qui, bientôt, lui ravirait son titre de Duchesse. Son cœur s’était serré à l’idée même de se retrouver face à une autre Frances Gilderstone, peu convaincue du bien fondé de cette union, de ce mariage. Mais sa mère était aisément pardonnable, elle qui ne connaissait pas le duc de Rutland, ne jurant que par l’éternel absent qui lacérait le cœur de la demoiselle. Friedrich n’avait, pour l’heure, pas fait de retour. Si Amelia avait nourri l’espoir de l’apercevoir au défilé, elle avait fini par forcer son attention tout entière sur le seul homme qui la méritait véritablement : son fiancé. Caressant la bague qui trônait sur son annulaire gauche, elle laissa la jeune femme qui œuvrait pour elle fermer pour de bon le tissu qui couvrait son corps. Drapée d’un bleu azuré, elle admirait les broderies et le travail effectué sur les différentes étoffes qui composaient sa toilette du jour. Point trop travaillée, pour ne pas sembler trop habillée en journée, mais suffisamment ouvragée pour être portée lors d’une invitation. Les bans n’avaient pas encore été publiés mais l’annonce ne tarderait à se faire entendre et bientôt, on ne ferait que lui adresser quelques mots en rapport avec cet événement qui, pourtant, n’aurait pas lieu avant le printemps. Une aubaine. Sa mère n’avait guère été tendre dans ses mots, partisane d’une Amelia couronnée plutôt que d’une Amelia se contentant de son statut de duchesse.

Portant ses mèches blondes en un chignon d’une simplicité certaine, une large mèche venant s’écraser contre son épaule en une boucle large, Amelia remercia sa femme de chambre qui, d’une pression des doigts sur l’épaule, lui adressa tout son courage. De concert, les deux femmes de la demeure descendirent les escaliers, retrouvant l’aîné au bas des marches qui adressa un large sourire à sa cadette. « Tu es magnifique, Amy. » « Et quel dommage que la Prusse ne puisse s’en rendre compte. » Arthur sembla stupéfait d’une telle réflexion offerte par sa mère, elle qui s’évertuait à se montrer droite et respectable devant ses enfants. La pilule était difficile à avaler, tous le comprenaient. D’ici quelques jours, Frances regretterait certainement son propre comportement et n’aurait d’autre activité que de s’élancer dans les préparatifs d’une telle festivité. Pour autant, Arthur adressa à la demoiselle un regard compatissant. « Le duc de Rutland ne sera certainement pas de votre avis, mère. Et j’ose penser qu’il vous suffira de capter le regard qu’il pose sur notre précieuse Amelia pour comprendre qu’il la chérira de tout son cœur. » Un sourire complice fut échangé entre les adelphes, Amelia venant même déposer un baiser sur la joue de son aîné, articulant silencieusement un merci qu’il appuya d’un hochement de tête.

Le chemin n’était guère long jusqu’à la demeure londonienne du Duc et le silence vint entourer les deux femmes. Elles n’avaient rien à ajouter, tout avait déjà été dit. Les doutes de la mère, la volonté butée de la fille. Et ce questionnement perpétuel d’un retour probable d’un homme trop absent. Le fiacre stoppa sa course devant le petit portail s’ouvrant sur la petite cour intérieure pavée. Prenant garde à chaque pas qu’elle faisait, Amelia s’y avança, un léger sourire prenant place sur ses lèvres quand un petit comité sorti pour l’accueillir. Et parmi ce comité, il y avait évidemment l’homme qui avait su se faire une place à ses côtés. N’oubliant pas les convenances et sachant qu’elle n’avait encore un rang égal au sien, elle s’arrêta à bonne distance pour mieux lui offrir l’une de ses révérences, sa mère demeurant en retrait. « Votre Grâce, je suis plus qu’enchantée de vous revoir et me dois de vous remercier chaleureusement pour cette invitation à partager un repas en voter compagnie. » Elle peinait encore à le dénommer par son prénom, d’autant plus que leurs mères respectives n’étaient pas loin, à l’écoute. Elle ne souhaitait pas les décevoir, ni l’une, ni l’autre.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Empty

Re: L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia /
Jeu 4 Nov - 14:16

«Ma chère amie… C’est un plaisir de vous recevoir en ma demeure…»

À côté de lui, une femme de haute stature à la chevelure poivre et sel renifla dubitativement. William lui écrasa discrètement les orteils avec sa canne. Un sourire crispé apparut alors sur les lèvres de la Duchesse de Rutland.

La matinée n’avait pas été de tout repos. Après, avoir fait parvenir son invitation a sa belle et en avoir reçu une réponse positive, le jeune Duc était allé voir sa mère. La duchesse qui avait vu deux hommes accéder au titre puis succomber regarda son fils cadet de haut.

«Qu’avez-vous dit, Votre Grâce?»

Depuis la mort de George, elle s’obstinait a s’adresser a lui formellement. Et il s’obstinait a lui répéter son prénom. Au cas où elle l’aurait oublié…

«William. J’ai invité ma fiancée à déjeuner.»

«Depuis quand avez-vous une fiancée?»

«Depuis le huit, Mère.»

«… Rien n’est paru dans le journal.»

«Non, Mère, nous avons décidé de garder cette nouvelle pour nous le temps que la mère d’Amelia revienne.»

«Vous ne m’en avez pas parlé.»

«Si, Mère, je vous en ai parlé.»

Soupirant, William se dirigea vers le bureau de sa mère et fouilla quelques instants. Il extirpa du fouillis une note manuscrite «William épousera Amelia Gilderstone au printemps».

«Ici, Mère, vous voyez? C’était caché sous l’annonce des festivités de la victoire.»

«Ah… Euh… Oui, bien sûr, je le savais. Je vous faisais marcher, Votre Grâce.»

«William. Je vous vois donc ce midi, Mère?»

«Absolument.»


«Jane? Vous aiderez Sa Grâce la Duchesse à se préparer!»

Et vous lui rapellerez l’événement…

Depuis la mort de son époux, Eleonor Manners perdait la mémoire. Elle mélangeait ses fils et son mari, les appelant tous les trois par leur titre, cherchant les morts dans les visages des vivants et découpant dans le journal tous les détails de la vie londonienne qu’elle ne voyait plus…

William se força à revenir au présent.

« Lady Amelia, Lady Gilderstone, permettez-moi de vous présenter ma mère, Eleonor Manners, Duchesse de Rutland. Mère, je vous présente ma fiancée, Lady Amélia et sa mère, que vous devez connaitre.»

Normalement, les connaissances anciennes étaient solidement ancrées dans le cerveau familial. Mais Eleonor attendit une petite seconde et William eut le temps d’avoir peur.

« Mon Dieu oui, Frances Gilderstone. Cela fait une éternité. C’est donc sur votre fille que mon fils a jeté son dévolu? Il a bon gout. Vous avez toujours été une perle dans les salles de bal Londoniennes.»

Eleonor proposa son bras à France et William le sien à Amelia et les quatre nobles prirent le chemin de la salle à manger, actuellement inondée de soleil.
Revenir en haut Aller en bas
Amelia Gilderstone
Amelia Gilderstone
◦ Fille de Comte ◦
Lettres envoyées : 214
Age : 21 doux printemps passés en terres britanniques. Douce fleur, c'est le 16 avril 1794 qu'elle ouvrit ses yeux, faute de montrer ses premiers pétales.
Nationalité : Anglaise de Sang et d'origine.
Statut marital : Célibataire, elle craint finir vieille fille. Les fiançailles sont dans toutes ses discussions car elle n'a été éduquée que pour ce but.
Métier/Occupation : A quoi bon travailler quand votre seule contrainte dans ce monde est de demeurer parfaite aux yeux de tous ?
Classe sociale : Lady à l'étiquette parfaite et à la réputation intangible.
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia 0ba8a3687954425820078cd357f2781bed4fc45e
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Original
Pseudo : Enaira
Trigger Warning : Aucun
Content Warning : -
Avatar + crédit : Imogen Poots (Zuz')
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Empty

Re: L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia /
Lun 13 Déc - 1:30

 


L'art de séduire sa belle-mère
◦ With. William Manners ◦


18th November 1815 Ma chère amie. Ainsi, à son image, il n’osait guère plus tenter quelques familiarités pourtant déjà partagées dans l’intimité d’une pièce ou bien entourés de jeunes gens de leurs âges, quand bien même il s’agissait déjà de membres de sa famille. La délicate blonde ne put en retenir un léger sourire, doucement amusée par ce contexte si détonnant. Aujourd’hui, n’en déplaise à sa mère tant aimée, elle tâcherait de ne pas penser à Friedrich. Les rumeurs, pourtant, murmuraient un éventuel retour mais Amelia était, telle Saint-Thomas, à ne croire que ce qu’elle pouvait voir de ses propres yeux. Et elle n’avait guère véritablement envie de croiser le regard du Prince de Prusse, trop effrayée de ce qu’il pourrait lire dans ses pupilles.

Le regard bien accroché à son fiancé, elle ne perçut guère véritablement la gêne familiale que pouvaient traverser les Manners. Après tout, elle n’était guère en reste avec sa propre mère qui, à ses côtés, semblait aussi inflexible qu’un tronc d’arbre. Elle devrait en faire abstraction, pour l’heure, laissant l’homme guider les présentations en introduisant sa propre génitrice. Amelia, dans un respect protocolaire toujours plus irréprochable, s’inclina bien bas devant la duchesse douairière. Ma fiancée. Diantre que c’était encore étrange de l’entendre ainsi dit… Pourtant la bague lourde de toutes ses pierres précieuses trônait toujours à son annulaire, ne quittant que son doigt longiligne que pour la nuit venue, la jeune femme ayant trop peur de la raccrocher à ses draps durant son sommeil parfois agité.

Se redressant doucement, elle ouvrit la bouche afin de mieux offrir ses hommages à son hôtesse du moment mais n’eut guère le temps de laisser celle qui deviendrait sa belle-mère se faire une première bonne appréciation de sa politesse et ses manières, cette dernière prenant la liberté de venir s’intéresser davantage à… Sa mère. Visiblement, ces deux-là se connaissaient… Doux Jesus… Oui, cette simple notion risquait fortement de donner quelques sueurs froides ou bien de provoquer quelques vertiges. Si les deux femmes avaient une certaine appréciation l’une de l’autre et que lady Eleonor Manners était aussi peu déterminée à voir ce mariage arriver… Il y avait fort à parier que les deux jeunes gens finiraient par se séparer. Les mères pouvaient être cruelles, parfois, quand il s’avérait qu’elle trouvait leur progéniture destinée à bien mieux que ce qu’ils prévoyaient.

Il a bon goût. Rougissant face à ce demi-compliment, elle laissa son regard glisser vers sa mère, attendant presque de voir de quelle manière elle allait réagir. « Eleonor… Je suis même incapable de retrouver en quelle année nous nous fûmes croisées pour la dernière fois. Vos fils, de mémoire, ont toujours eu bon goût, puisque votre aîné avait également se faire une place après de ma chère Amelia… Les perles se méritent, se polissent et ne perdent jamais de leur valeur, que voulez-vous. Elles ne s’embellissent uniquement grâce aux hommes qui les accompagnent. » Adressant un regard à William, elle finit par prendre le bras de l’autre matriarche, entraînée vers l’intérieure dans une discussion évoquant feu lord Cunnigham. Soupirant légèrement, Amelia se laissa aller dans une marche de concert avec l’homme qu’elle avait accepté d’épouser, lui adressant un léger sourire. Au moins, personne n’était mort… Pour le moment. Il fallait avouer que le pire risquait de venir, les couverts se trouvant, après tout, sur la table de la salle à manger dans laquelle ils firent leur entrée. La luminosité de la pièce la rendait tout bonnement incroyable. Le haut plafond, la clarté des murs. Il semblait que cet endroit avait été créé tout bonnement pour aspirer le soleil. Levant les yeux, admirant les murs, les tableaux et les plafonds, la jeune Gilderstone ne put masquer son sourire, laissant finalement ses pupilles d’azur retomber sur l’homme à ses côtés. « Votre demeure est magnifique, votre Grâce… » Et, osant pousser doucement la voix pour être certaine de se faire entendre par son hôtesse, elle osa un compliment plus orienté. « Le charme naturel de cette pièce n’est embelli que par les choix judicieux de couleurs et les décorations mis en valeur. » A dire vrai, elle n’était jamais venue entre ces murs. George, lui, préférait la retrouver en extérieur. Et comme rien d’officiel n’avait su voir le jour entre eux…

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Empty

Re: L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia /
Dim 19 Déc - 12:36

William souffla en voyant les deux matriarches partir joyeusement ensemble. Très attentif à sa mère, il ne réalisa pas immédiatement que sa fiancée lui parlait.

“Hein? Oui, merci. Mère a beaucoup travaillé l'esthétisme de la maison. Elle la redécorait régulièrement, mais depuis la mort de mon père, elle a laissé un peu les choses en état. Probablement en sa mémoire.”

Ah… La mémoire de ses parents. Il fallait honorer celle de son père, et protéger celle de sa mère.

“Cela fait bien trop longtemps, ma chère France. Il est vrai que je me suis un peu refermée sur ma famille depuis la mort de sa Grâce…"

Eleonor s'arrêta une seconde, perturbant la marche vers la salle à manger.

"Mère?"

Elle se remit en route.

“Ainsi donc mon George a, fût un temps, embellit votre Amélia? Je l’ignorais. Il me cachait beaucoup de choses, ce garnement…”

William accompagna Amélia à la place d’honneur, à droite de sa place  et s’installa lui-même, pendant que sa mère s'installa à côté d’Amélia et laissait la place à gauche de William à France. Ah. Il avait imaginé le contraire pour les places des belles-mères, mais bon… Il n’allait pas reprendre sa mère devant France et Amélia.

“Et donc? Quand Georges doit-il vous épouser, Amélia?”

William pâlit instantanément, mais ne perdit pas une seconde pour corriger sa mère.

“William.”

“Eh bien quoi, William? C’est une affaire ducale.”

“Mère, je… Peu importe. Nous avions parlé du printemps.”

“À quel sujet?”

Bon sang. Cela avait trop bien commencé. C’était en train de tourner au vinaigre et sa mère, manifestement persuadée que George était vivant en avait logiquement déduit que c’était lui qui épousait Amélia. Il aurait dû en parler à Amélia avant. Il ne pouvait appeler personne à l'aide pour le…

“Pressé de jeunes poireaux, caviar Osciètre et crème d’Etrez” Annonca alors le maître d'hôtel.

William lui adressa un regard reconnaissant. Bien sûr, il n’était pas seul. Les domestiques étaient là et veillaient au grain.
Revenir en haut Aller en bas
Amelia Gilderstone
Amelia Gilderstone
◦ Fille de Comte ◦
Lettres envoyées : 214
Age : 21 doux printemps passés en terres britanniques. Douce fleur, c'est le 16 avril 1794 qu'elle ouvrit ses yeux, faute de montrer ses premiers pétales.
Nationalité : Anglaise de Sang et d'origine.
Statut marital : Célibataire, elle craint finir vieille fille. Les fiançailles sont dans toutes ses discussions car elle n'a été éduquée que pour ce but.
Métier/Occupation : A quoi bon travailler quand votre seule contrainte dans ce monde est de demeurer parfaite aux yeux de tous ?
Classe sociale : Lady à l'étiquette parfaite et à la réputation intangible.
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia 0ba8a3687954425820078cd357f2781bed4fc45e
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Original
Pseudo : Enaira
Trigger Warning : Aucun
Content Warning : -
Avatar + crédit : Imogen Poots (Zuz')
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Empty

Re: L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia /
Ven 14 Jan - 21:58

 


L'art de séduire sa belle-mère
◦ With. William Manners ◦


18th November 1815 L’avait-il seulement écoutée ? Si elle sembla l’arracher à ses pensées, il ne tarda pas à rebondir sur ses propos, la rassurant quant au fait qu’il puisse lui accorder l’attention qu’elle espérait. Amelia n’était pas narcissique mais ainsi avait-elle grandi, en songeant qu’elle méritait le regard et l’écoute des autres. Admirant le décor dans lequel elle avançait, elle eut un maigre sourire quand il aborda la mort de son père. Elle aurait aimé pouvoir dire y compatir mais la mort de son propre patriarche remontait désormais à un nombre d’années si conséquent qu’elle avait le sentiment d’avoir toujours vécu sans lui. Triste constat que celui de réaliser que les souvenirs pouvaient devenir fades et s’éteindre à mesure que le temps passait. Arrivait-elle encore à se remémorer ses traits ? Le large portrait dans le hall de Hercley House l’y aidait grandement.

Les deux femmes devant eux semblaient, en tous cas, prendre plaisir à se retrouver et c’était un véritable soulagement que de faire ce constat. Frances semblait prudente, quoiqu’avenante malgré tout, répondant avec politesse aux affirmations de celle qui serait, dans un jour prochain, la belle-mère de la demoiselle. « Je ne saurais vous blâmer d’une telle chose, mon amie. Je me souviens avoir pris soin d’épargner au mieux mes enfants à la mort de leur père en affirmant ma présence à leurs côtés. » C’était si vrai. La mère avait porté le deuil pendant plus de deux années, renonçant un temps durant à la vie mondaine, n’en reprenant le cours qu’aux premiers moments de vie d’Arthur au sein de cette danse. Accordant un instant à la pauvre femme qui faisait encore probablement le deuil de son fils, William sembla s’inquiéter, l’interpellant avec calme et douceur. Mais la femme d’un certain âge finit par se remettre en route, parlant à nouveau de ce fils qu’elle n’avait plus, forçant un instant la blonde à baisser le regard. Elle regrettait d’ores et déjà que sa mère ait pu inclure le défunt dans cette équation si particulière.

Guidée jusqu’à la table de la salle à manger, elle adressa un sourire quand William la guida à sa droite, place d’honneur de cette tablée. En revanche, s’il y a bien une chose qui la surprit, ce fut la manière dont la mère de l’homme vint se glisser à sa propre droite. Se figeant un instant, à l’image de sa propre mère avec qui elle échangea un regard, elles demeurèrent toutes deux silencieuses, Frances exécutant le tour de la table pour finalement s’installer face à sa fille. Les convenances auraient certainement attendu une autre configuration mais il aurait été impoli de reprendre leur hôtesse. Aidées par des valets de pied, elles purent prendre place sur les fauteuils matelassés alors que la femme à ses côtés reprenait la parole. Et quels mots ! Quand Georges doit-il vous épouser, Amelia ? Cillant un instant, le regard azuré de la demoiselle se posa dans les iris de sa voisine alors qu’elle sentait d’ores et déjà sa mère s’étrangler à moitié. Amy ne comprenait pas. Comment pouvait-elle évoquer son fils aîné quand ce dernier reposait malheureusement six pieds sous terre ? Elle entrouvrit ses lèvres, ne sachant que répondre à cela quand son voisin s’en chargea pour elle, rappelant le prénom qui était le sien.

Il s’en suivit alors une conversation des plus étranges. Si le maître des lieux cherchait à rappeler à sa mère sa présence et sa légitimité même au mariage avec la demoiselle, sa mère, elle, sembla le traiter comme ce qu’il avait été : un cadet. Une affaire ducale. Bien peu cavalière à l’idée de s’opposer à sa belle-mère, Amelia n’osa souligner qu’il était ès lors plus que concerné. Et d’ailleurs, lui sembla éluder le problème, venant cependant rappeler l’échéance de ces Noces à venir. Mais Eleonor semblait ne pas vouloir en démordre. Était-elle également si peu convaincue par cette alliance qu’elle jouait à un jeu qui semblait bien déplaisant ? Que se passait-il ? Fronçant ses délicats sourcils, elle ne savait plus que dire, ne sachant si elle devait entrer dans le jeu de la Dame ou si elle devait s’y opposer frontalement. Était-ce un test ? D’un regard adressé à Frances, elle comprit que sa mère semblait autant déroutée qu’elle pouvait l’être et préféra ne rien ajouter. Fort heureusement, le maître d’hôtel choisit cet exact moment pour annoncer les tenants et aboutissants des hors d’œuvre. Laissant le valet déposer son assiette devant elle, elle attendit que l’un de ses hôtes n’entame le repas pour mieux suivre le mouvement. « Oui, enfin… Le printemps est peut-être prématuré, vous savez ? Nous ne voudrions en aucun cas être responsables de quelques mots piquants concernant des Noces bien rapides après votre deuil, votre Grâce. Nul ne verra quelconque inconvénient à ce que vous attendiez l’été. » Les prunelles claires de la demoiselle avaient quitté son assiette avec une vivacité certaine, se braquant sur sa mère. Le regard d’airain de cette dernière se faisait intransigeant vis-à-vis de sa fille, comme si celle-ci découvrait les cartes qu’elle possédait. Ainsi, sa volonté était, pour le moment, de reculer au plus l’échéance.

Plaquant un sourire sur ses lèvres, la jeune demoiselle osa enfin prendre la parole. « Mais l’été ne risquerait-il pas de nous forcer à faire la Noce à Londres, mère ? Vous savez pourtant que mes rêves d’enfant ont toujours été de me marier chez nous, au Suffolk. » « Oh, et bien alors pourquoi ne pas attendre la fin de la saison prochaine et la fin de l’été ? Ne pensez-vous pas que c’est une bonne idée Eleonor ? » Par tous les Dieux, voilà qu’elle tentait vilement de mettre la duchesse  douairière dans son clan. Laissant échapper un léger rire, Amelia se tourna vers la nouvelle concernée. « Je crains que mère n’ait été vexée de découvrir nos fiançailles en dernier au sein de notre famille et l’éventualité que nous puissions nous être mis d’accord avec William avant de lui faire part de notre volonté. » Frances aurait pu, elle aurait certainement épinglé sa fille au mur. Pour autant, Amelia laissa son regard glisser vers son fiancé, comme cherchant son appui, essayant de faire front avec lui face à leurs mères et leurs comportements aussi désordonnés que peu recommandables. « Je me rangerai à votre volonté, votre Grâce, vous connaissez déjà mes envies sur tout cela puisque nous avons eu loisir d’échanger à ce propos. » Il pouvait affirmer leur souhait ou faire plaisir à sa future belle-mère. Elle ne saurait lui en vouloir si Frances Gilderstone avait su l’intimider, la Comtesse douairière n’en était pas à sa première fois…

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Empty

Re: L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia /
Ven 28 Jan - 19:05

“C’est tout à votre honneur, ma chère.”

William souffla discrètement à l’audition de ce commentaire. Bon, jusque là, ça allait, Mère se comportait bien. Il pouvait se concentrer sur sa fiancée.

Sa fiancée. Quand il admirait ce bijou, il ne pouvait que s'émerveiller de la chance qu’il avait d’avoir décroché la main de cette jeune fille. Parfois il pensait à ce qui se serait passé sans la mort de Georges. Amélia aurait été sa soeur, à jamais inaccessible, et il n’aurait jamais pu la regarder que de loin. Ce alors qu’elle était la seule femme qui ait jamais éveillé son intérêt. Que dire la seule Femme. La seule personne. William n'était pas Oswald, mais il savait que certaines choses pouvaient se faire, entre certaines personnes, sous les tentes de l’armée… Mais cela ne l’avait pas plus tenté que d’aller voir une demoiselle.

Mais bien sûr, Mère se devait de mettre les pieds dans le plat. William grinça des dents, n’osant reprendre trop abruptement sa génitrice devant leurs invitées. Entre l’intervention du Maître d'Hôtel et celle de France, le malaise passa et la conversation reprit.

“Mon deuil sera fini au deux février. Un deuil que mon frère lui-même m’a enjoint sur son lit de mort à ne pas respecter. Je pense qu’un mariage en mars est bien assez respectueux de mon frère."

“À moins que vous-même n’ayez des mots piquants concernant ces noces?”

Amélia protesta alors contre un mariage en été qui l’obligerait à convoler à Londres et non pas là où elle avait grandi. William secoua la tête en soutien à sa fiancée, il ne voulait pas non plus d’un mariage à Londres ou à la fin de l’été. Puis la douairière s’adressa à l’autre douairière.

Eleonor fronça les sourcils. Craignant une catastrophe, William anticipa sa prise de parole.

“Je comprends que vous ayez été froissé par cet imbroglio, Mme la comtesse. Mais Amélia et moi souhaiterions un mariage au printemps. Cela respecterait les convenances et cela respecterait notre souhait d'être bientôt mariés.”

Ignorant le regard noir de sa mère, William dégusta ses poireaux, jusqu’à ce qu’il s’étouffe en entendant sa mère:

“Je constate que vous ne m’avez pas répondu.”

“À quelle sujet, Mère?"

Elle regarda Frances droit dans les yeux.

“Nous avons été coupées par nos plus chères œuvres, mais je me demandais si vous aviez une idée des mots piquants que l'on pourrait exercer à l'égard de ces noces."

Cette fois, sa mère prenait fait et cause pour son projet. C’était bien. Mais il craignait un peu les conséquences d’une attaque aussi directe.

“Je vous en prie, ne me laissez pas dans le flou…”
Revenir en haut Aller en bas
Amelia Gilderstone
Amelia Gilderstone
◦ Fille de Comte ◦
Lettres envoyées : 214
Age : 21 doux printemps passés en terres britanniques. Douce fleur, c'est le 16 avril 1794 qu'elle ouvrit ses yeux, faute de montrer ses premiers pétales.
Nationalité : Anglaise de Sang et d'origine.
Statut marital : Célibataire, elle craint finir vieille fille. Les fiançailles sont dans toutes ses discussions car elle n'a été éduquée que pour ce but.
Métier/Occupation : A quoi bon travailler quand votre seule contrainte dans ce monde est de demeurer parfaite aux yeux de tous ?
Classe sociale : Lady à l'étiquette parfaite et à la réputation intangible.
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia 0ba8a3687954425820078cd357f2781bed4fc45e
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Original
Pseudo : Enaira
Trigger Warning : Aucun
Content Warning : -
Avatar + crédit : Imogen Poots (Zuz')
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Empty

Re: L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia /
Mar 1 Fév - 0:02

 


L'art de séduire sa belle-mère
◦ With. William Manners ◦


18th November 1815 A moins que vous n’ayez-vous-même quelques mots piquants ? Cette conversation était dangereuse. Terriblement dangereuse mais également pénible à subir. Amelia tâchait de garder la tête hors de l'eau alors qu'il lui semblait nager à contrecourant mais entendre Eleanor ainsi contre attaquer était un signe que la bataille ne faisait que commencer et que sa mère, bientôt, n'aurait d'autre choix que d'accepter la situation. William avait précisé la date qui, officiellement, viendrait mettre un terme à son deuil, soulignant qu’il n’était pas nécessairement bien vu pour lui de le poursuivre alors même que George lui avait sommé de ne pas s’engager dans ce statut.

Amelia, de son côté, tenta bien de défendre la vision qu’elle avait de ses noces, ses rêves d’enfants en appui principal pour son argumentaire. Frances trouvait à y redire et quand elle chercha ouvertement à obtenir le soutien de l’autre douairière, ce fut William qui intervint, venant souligner la frustration de la comtesse, replaçant le souhait du couple en principal élément de ce débat inutile. Puis, William entama son assiette, permettant à Amelia de l’imiter. Mais elle manqua d’avaler de travers quand la duchesse n’en démordit pas, et relança la discussion dans le sens qu’elle souhaitait. Manquant de laisser échapper sa fourchette, Amelia déglutit avec peine, tentant un bref sourire pour mieux réorienter la conversation vers un sujet d’actualité. « Cette entrée est divine, votre Grâce. Votre cuisinière possède un talent certain. » Mais c’était une vaine tentative, les deux mères se toisant d’un regard dur. Cillant un instant, Frances finit par répondre. « Je ne m’inquiète, personnellement, que du bonheur de ma fille et j’ai le sentiment que tout ceci va bien vite, avec tout mon respect, votre Grâce. » Elle avait hoché la tête en direction de son futur gendre, comme pour lui affirmer son respect malgré les mots. « Si vous me permettez d’invoquer votre regretté aîné, j’ai souvenir de multiples visites et d’un attachement certain à l’égard de ma fille. Si elle aura su moquer ses manières parfois imaginatives, j’ai pu voir dans le sourire de ma fille l’enchantement d’être ainsi appréciée. » Venant poser son œil protecteur sur la principale intéressée, Frances l’intima, sans le vouloir, à baisser le regard, laissant ses prunelles tomber sur son assiette, comme pour mieux en contempler le contenu. « Une cour digne de ce nom se prépare, se travaille. Je pense que ma fille mérite bien cela, quand bien même les fiançailles ont, d’ores et déjà, été prononcées. »

La blonde releva le regard, pinçant les lèvres, soudainement embarrassée. Sa mère devait-elle réellement instruire l’homme à ses côtés à ce sujet ? N’avait-elle pas d’ores et déjà été chérie ces dernières semaines ? « Je n’ai, personnellement, aucun mot piquant à prononcer à l’encontre de ces Noces. Seulement, jeunes gens, je vous demanderais de penser un instant à ce que tout ceci pourrait avoir l’air. Une jeune fille, courtisée par un homme qui disparaît tragiquement, puis bien hâtivement fiancée au cadet de celui-ci… » « Mère ! Enfin, je… » « Je te connais, Amelia. Je sais que tu ne serais capable d’un tel déshonneur. Mais puisque tu as su comprendre par toi-même ce que tout ceci sous-entendait, je te laisse imaginer ce qu’il se dira à ton sujet, dès lors que le mariage sera annoncé à la fin du deuil de sa Grâce. » Malgré elle, Amelia pâlit. Jamais elle n’aurait cru que sa mère puisse se montrer aussi cavalière dans ses arguments. Et pourtant, elle n’avait pas tort. William avait agi par chevalerie en courtisant la demoiselle, comme un héritage laissé par son aîné qu’il se devait d’assumer. Comme un tort qu’il se devait de réparer. Ouvrant les lèvres, ne parvenant cependant pas à prononcer le moindre mot, elle laissa son dos se reposer contre l’assise de sa chaise.

« Je te connais, ma fille. Lady Eleanor, mon Amelia est la jeune femme la plus vertueuse qu’il m’est été donné de croiser et j’envie moi-même ses manières, incroyablement fière de l’éducation que j’ai su transmettre à ma fille. Elle n’est que vertu, je n’en doute pas, tout comme elle possède un cœur bon et juste. Elle a fait une promesse à votre fils et sa droiture la contraindra à la tenir, qu’importe le temps passé. Aussi, par égard pour sa réputation, je vous demande à tous de reconsidérer cette date. Si ces paroles ne permettent nullement de vous faire changer d’avis, alors soit, j’abdiquerais face à cette bataille. » Levant légèrement les mains, comme pour affirmer sa reddition, Frances finit par s’emparer de ses couverts pour mieux goûter son entrée, à son tour.

Amelia, elle, demeura immobile. Sa mère avait su frapper là où elle pouvait la faire vaciller, tanguer. Hésiter. Les lèvres pincées, elle tenta d’étouffer un profond soupir. Sa mère affirmait la droiture de son âme et la bonté de son cœur. C’était justement parce qu’elle connaissait sa fille qu’elle jouait de ces arguments. Frances n’aurait jamais osé prononcer les mots cruels venant souligner l’état des sentiments de sa fille à l’égard de son fiancé. Du respect. De l’amitié. De l’intérêt. Mais son palpitant ne venait pas s’attendrir plus que de raison face à ces yeux sombres, contrairement à d’autres qui le menaient à la baguette. D’ailleurs, elle peinait à chercher son regard, l’hésitation qui la dévorait se lisant sur ses traits soucieux. Soucieux de plaire à sa mère, soucieux de demeurer cette parfaite demoiselle enviable au regard de ses congénères. La jeune Gilderstone finit par déglutir avec peine. « Si… Si nous devions reconsidérer la date… L’accepteriez-vous, vos Grâces ? » Frances semblait réjouie de constater que sa fille pouvait entendre raison. Amelia, quant à elle, cherchait à voir sa raison triompher de ses sentiments qui, soudainement, s’étaient emballés avec l’espoir fou de voir le Prusse faire son retour auprès d’elle. « Je vous assure que ce n’est nullement le temps qui fera une quelconque différence me concernant. Je vous ai fait cette promesse, votre Grâce. Je tiendrais parole. » Quoiqu’il advienne.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Empty

Re: L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia /
Dim 13 Fév - 20:38

William s’assombrit au fil de la démonstration de sa future belle-mère. Il regardait son Amélia et il la voyait bien pencher en faveur de sa mère. Et alors qu’il ne rêvait que d’une chose, être bel et bien uni à sa fiancée, il voyait le sacrement s'éloigner dangereusement.

Dangereusement ?

Oui, dangereusement. Le Prussien pouvait toujours revenir. Certes, en revenant après, il pouvait encore séduire son épouse, mais elle serait son épouse. Elle serait légalement attachée à lui et elle ne pourrait alors plus compter sur un avenir légitime avec le Prussien. Ça réduisait les risques.

À peine eut-il pensé cela qu’il s’en voulut. Bien sûr qu’il ne voulait pas piéger Amélia. Juste l’avoir pour lui. Juste l’avoir pour lui…

D’une voix ébranlée par le raisonnement maternel, Amélia demande à décaler la date prévue. William ne sut résister à son regard suppliant:

“Je ne veux que votre bonheur, Lady Amélia.”

Et le mien.

“S’il est important pour vous de reporter le…”

“Non.”

“Non?” demanda le Duc.

“Il est hors de question de reconsidérer une date choisie par Georges.”

“Je…” En un sens, elle avait raison. George ne voulait déjà pas de son deuil, alors des longues fiançailles en son nom?

“Après tout, qui sommes-nous pour ignorer les volontés d’un Duc ?”

William était hésitant. En un sens, il était heureux que sa mère prenne sa défense. Il avait envie de la laisser faire, de se cacher dans ses jupes puisque pour une fois, elle le défendait. Enfin… Le défendait-elle lui, ou bien si défunt frère ? Mais en même temps… Pouvait-il se permettre de se laisser conter sa conduite par sa mère ? Devant sa future femme ?

“Mere. Georges n’a exprimé aucune volonté sur cette affaire. Eût-il été vivant, qu’il aurait probablement épousé Amélia lui-même. Il nous a juste demandé de ne pas porter son deuil, ce que nous avons fait.”

“Je sais tout cela. C’est pourquoi je trouve inconvenant de la part de la Comtesse de juger que les fiançailles sont… hâtées. Elles sont prononcées comme elles auraient dû l'être. Et je n’imagine pas un instant quiconque briser parole.”

Le Duc était à la croisée des chemins. Mère avait raison. Elle était redevenue lucide et son ancienne grandeur resurgissait. Mais il ne voulait pas contrarier Amélia…

Elle finit son entrée.

“Que le Duc fasse ce qu’il a à faire pour être heureux.”

Et d’un geste, elle appela la suite du repas, laissant ainsi un temps de répit à son fils.

“Carpe des étangs, sauce cressonnière.”

William soupira et goûta sa carpe. Quand il eut fini d’en apprécier la finesse, il était prêt à répondre.

“Je suis d’accord avec Mère sur le fait que Georges, de la où il est, aurait approuvé et encouragé mon mariage. Ce n’est pas le respect de sa mémoire qui doit nous arrêter, car il m’a ordonné d'être heureux. Ce mariage me rendra heureux.

Pour le risque de commérage, il y en aura toujours. Des fiançailles longues vont aussi soulever des questions.  De plus, je vais être désagréable, mais avant l’épiphanie qu’il a eue la veille de sa mort, mon frère ne vous courtisait plus Amélia. Vous n'êtes pas passée hâtivement de lui à moi. Donc je pense que le risque de ce genre de commérage est minime.”


Il prit une nouvelle bouchée et l’apprécia avant de continuer:

“À titre personnel, j’aimerais conserver la date du mariage à Mars, comme prévu. Mais vous avez votre mot à dire, ma chère. S’il est essentiel pour vous de reculer le mariage, et bien soit, je ne m’y opposerai pas.”

La duchesse se tapotait délicatement les lèvres entre deux bouchées de carpe.

“Ainsi soit-il.”
Revenir en haut Aller en bas
Amelia Gilderstone
Amelia Gilderstone
◦ Fille de Comte ◦
Lettres envoyées : 214
Age : 21 doux printemps passés en terres britanniques. Douce fleur, c'est le 16 avril 1794 qu'elle ouvrit ses yeux, faute de montrer ses premiers pétales.
Nationalité : Anglaise de Sang et d'origine.
Statut marital : Célibataire, elle craint finir vieille fille. Les fiançailles sont dans toutes ses discussions car elle n'a été éduquée que pour ce but.
Métier/Occupation : A quoi bon travailler quand votre seule contrainte dans ce monde est de demeurer parfaite aux yeux de tous ?
Classe sociale : Lady à l'étiquette parfaite et à la réputation intangible.
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia 0ba8a3687954425820078cd357f2781bed4fc45e
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Original
Pseudo : Enaira
Trigger Warning : Aucun
Content Warning : -
Avatar + crédit : Imogen Poots (Zuz')
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Empty

Re: L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia /
Sam 5 Mar - 23:52

 


L'art de séduire sa belle-mère
◦ With. William Manners ◦


18th November 1815 Son cœur venait heurter sa poitrine à un rythme régulier, avec une force certaine. Amelia se sentait prise en étau entre sa raison et ses sentiments autant qu’elle l’était par sa mère et sa future belle-mère. Pour rien au monde, elle n’aurait pu imaginer telle manière de passer ce déjeuner qu’elle avait pourtant imaginé comme un instant agréable durant lequel elle aurait pu parler de choses plus belles et plus douces en compagnie de son fiancé et de sa mère. Mais Frances Gilderstone était décidée à faire entendre raison à tout ce beau monde et usait pour cela de toutes les armes en sa possession, allant jusqu’à faire vaciller la conviction de sa fille aînée de quelques paroles cherchant à ternir la belle image qu’elle avait su cultiver. Alors oui, la jouvencelle avait fini par tourner ses mirettes vers son fiancé, penaude, l’interrogeant sur les éventuelles conséquences d’un décalage concernant la date. En avait-elle envie ? Elle n’en savait plus rien, sa mère ayant semé le trouble dans ses pensées.

Je ne veux que votre bonheur, lady Amelia. Elle aurait juré que sa mère venait de lever les yeux au ciel, pas le moins du monde attendrie par ces quelques paroles pourtant charmantes et rassurantes. Se détendant doucement, elle espérait l’entendre poursuivre cette phrase venant conférer son accord quand un Non cinglant se fit entendre à sa droite, manquant de la faire sursauter. L’attention de la blonde, alors, avait basculé à nouveau vers sa future belle-mère. Cette femme ne serait pas conciliante, elle l’avait compris dès les premiers instants. Et, au fond d’elle, Amelia ne parvenait pas même à lui en vouloir. Frances, en revanche, semblait prête à harponner celle qui fut jadis son amie pour s’être montrée si peu encline à céder quand le monde semblait aller en son sens. William, lui-même, sembla surpris de la nouvelle intervention de sa mère, espérant quelques justifications de sa part. Il est hors de question de reconsidérer une date choisie par Georges. Cillant un instant, la jeune Gilderstone sembla à nouveau perdue. Le nom du défunt avait été bien trop prononcé ce jour, cela en devenait plus que déroutant pour elle.

Achevant son entrée de quelques bouchées, elle écouta cependant l’échange, adressant quelques regards à sa matriarche qui pinçait ses délicates lèvres, comme préparant sa riposte. Voilà qui risquait fort de donner le tournis… Pourtant, elle manqua d’avaler de travers quand William évoqua la possibilité que Georges ait pu demander la main de la demoiselle lui-même. L’aurait-elle seulement accepté ? Il serait revenu après le passage de Friedrich dans sa vie, après de longs mois sans avoir cherché à prendre de ses nouvelles. Une année, même, se serait passée. Aurait-elle pu considérer la spontanéité de sa demande sans en rire ? Sa mère, les yeux brillants, l’observait, ayant probablement eu la même idée en tête et ce fut d’un léger hochement de la sienne qu’Amelia lui intima de ne rien dire. Elle ne voulait pas se retrouver dans cette position si dangereuse.

Eleanor s’en prenait à sa mère, plus directement, venant souligner qu’il était mal venu de voir ces fiançailles comme hâtées. Amy ouvrit un instant la bouche, prête à défendre sa mère cherchant à ne souligner que l’inquiétude d’une femme évoluant dans un monde d’homme quant à l’avenir de sa première fille. Tout ceci était nouveau pour sa mère et Amelia devinait aisément qu’Anna ne viendrait guère ménager leur génitrice. Elle souhaitait que tout se passe pour le mieux. Elle souhaitait que tous soient heureux, enfin de compte, quitte à écraser son propre bonheur. Que le Duc fasse ce qu’il a à faire pour être heureux. Et ainsi donc, la volonté des femmes se verrait à nouveau écrasée par celle des hommes. Elle n’osait plus rien dire, à l’écoute, cogitant inlassablement sur ce sujet. Sur tout ce sujet.

Les yeux rivés sur son assiette, les lèvres closes, elle cherchait à respirer avec profondeur, le malaise qui s’installait autour de cette table se faisant de plus en plus grand. Et ce fut presque dans un geste salvateur que la table fut débarrassée pour que soit servie la suite du repas. Carpe des étangs, sauce cressonnière. Mais Amelia n’avait plus réellement faim. Pas que les tourments s’agitaient de plus en plus dans son esprit. William fut le premier à goûter le plat, suivi par sa mère ainsi que Frances. Finalement, ce fut lui qui vint rompre ce nouveau silence qui s’était immiscé entre les convives et leurs hôtes. Prenant parti pour sa mère, il vint offrir quelques précisions à tout ceci, précisant son propre bonheur dans ce mariage. Les commérages ? Il vint les repousser d’un revers de la main, se montrant désagréable bien qu’il l’eût annoncé. Mon frère ne vous courtisait plus, Amelia. Elle ne pouvait prétendre le contraire bien que rappeler ce désintérêt ayant fait suite aux pires jours de l’existence de la jeune femme ne faisait que la replonger dans cette vilaine situation et ce mal qu’elle avait dû subir. Frances regretta, dès lors, ne pas être installée aux côtés de sa fille, incapable de lui prendre la main, de la soutenir. Je pense que le risque de ce genre de commérages est minime. Et il ne saurait atteindre sa réputation à lui, quand bien même ils se répandaient comme une trainée de poudre. Au pire, l’homme aurait la réputation d’un saint, de celui qui se serait sacrifié pour le bien de la demoiselle. Amelia n’était pas sotte. Ces histoires, elle avait tout fait pour s’en tenir à l’écart et devait aujourd’hui constater que tout risquait de la rattraper.

Ni elle, ni sa mère ne cherchait à prendre la parole alors même que la demoiselle n’avait pas encore touché à la carpe, observant son fiancé manger en attendant la fin de ses mots. Osant enfin affirmer son avis, à l’encontre de celui de la comtesse douairière, en accord avec celui de la duchesse de même acabit, il finit par souligner qu’Amelia avait toujours le choix. Mais dans quelle posture la mettait-il… Si elle cherchait à demander ce recul, sa belle famille risquerait de se montrer méfiante à son égard et elle avait déjà le sentiment que la femme qui se tenait à ses côtés serait capable de venir la piquer de sa fourchette pour se montrer plus convaincante. Quant à affirmer un choix de date en accord avec celle préétabli… Amelia n’osait plus croiser le regard de sa mère, qu’elle sentait posé sur elle. Prenant de longues respirations, comme cogitant sur le choix le plus difficile de sa vie – non, le plus difficile avait été d’accepter les fiançailles tout en sachant son cœur battant pour un autre homme. Finalement, prenant le temps de prendre ses couverts, venant agresser le poisson de son couteau, elle finit par répondre. « Notre première décision commune s’était portée sur le mois de mars… Je n’ai nul désir de voir notre premier conflit se façonner autour d’une autre date. » Une manière de souligner qu’elle rejoignait le clan Manners. Et quand elle releva les yeux vers sa mère, elle crut lire dans son regard la tristesse de ce déchirement naissant. « A moins que vous n’ayez d’autres arguments à avancer, mère… Je sais que tout ceci vous est assez complexe, mais j’aimerais que vous puissiez nous assurer votre bénédiction. » Et les yeux implorants de la demoiselle s’étaient désormais tournés vers elle. Amelia lisait en sa mère la douleur. Celle de devoir laisser sa fille, devenue femme, quitter le giron familial. Quitter ce petit monde si réconfortant et si doucement façonné depuis tant d’années pour mieux en créer un nouveau. « Comme Eleanor l’a si bien dit… Ainsi soit-il. »

Un profond soupir échappa à Amelia. Elle savait l’histoire encore non finie mais pour l’heure, il lui semblait qu’ils puissent tous être capables de poursuivre sans s’écharper autour de cette table. Laissant le poisson fondre sur sa langue, mâchonnant avec délicatesse, elle fut presque étonnée d’entendre sa mère tenter de relancer la conversation après tout ceci. « Ma fille est un trésor que notre famille a su chérir… J’espère qu’un jour, s’il vous est donné d’en avoir, vous saurez comprendre les inquiétudes qui sont miennes et peut-être saurez-vous pardonner ce que vous recevez peut-être comme des réticences. Vous souvenez-vous de vos Noces, ma chère amie ? Ma propre mère était inconsolable et aujourd’hui, seulement, je parviens à comprendre pourquoi… » Amelia eut un léger sourire tendre pour sa mère. « A vous entendre, mère, j’ai le sentiment de partir vivre bien loin d’ici… Le duché de Rutland n’est qu’à quelques jours de voyages du Suffolk et nous aurons tôt fait de nous retrouver lors de chaque saison mondaine, à Londres. » Elle trouvait l’idée d’être privée de sa mère, de ses sœurs et de ses frères assez détestable et avait la ferme intention de pouvoir les retrouver dès lors qu’il lui sera autorisé de le faire. N’était-ce pas pour cela qu’elle se réjouissait de voir les deux hommes qu’étaient son frère et son fiancé s’entendre ?

Son attention toute à son assiette qu’elle commençât enfin à manger avec appétit, elle reprit. « William n’a nullement l’air d’être homme capable de m’enfermer dans une tour d’ivoire pour mieux me garder égoïstement pour lui. Enfin, je ne le pense pas. » Les sourcils relevés, elle avait tourné son minois qui reprenait des couleurs vers le principal concerné, espérant voir la discussion s’orienter vers des choses bien plus légères à présent.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia Empty

Re: L'Art de séduire sa belle-mère. | Willelia /

Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: